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Dimanche de la Sainte Famille

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe de la Sainte Famille

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Les saints innocents, martyrs

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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Saint Étienne, premier martyr

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Saint Étienne, premier martyr

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Historiens, théologiens et polémistes de l’histoire du catharisme

5-1-Histoire du catharisme
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Les historiens, théologiens et polémistes de l’histoire du catharisme

C’est personnages ont participé à la construction de l’histoire du catharisme, même s’ils ne sont les mieux connus aujourd’hui. Il semble important de les connaître afin de comprendre comment leur témoignage a pu être inspiré par leur parcours personnel et par leur époque.

XIXe siècle

Charles Schmidt (alsacien)

Publications : Histoire et doctrine de la secte des cathares ou albigeois (1848)

Opinions : Ne remet pas en cause le contenu dualiste et refuse la filiation directe des cathares avec les manichéens anciens. Refuse aussi tout lien entre catharisme et les dualismes qui l’ont précédé.

Personnalité : Théologien luthérien.

J. Hefele (allemand)

Publications : Conciliengeschichte (1863)

Opinions : Les cathares ne se situaient pas sur le terrain du christianisme, seule l’apparence était chrétienne pas le contenu, ni les idées.

Johan Josef Ignaz von Döllinger (allemand)

Publications : Contribution à l’histoire des sectes du Moyen Âge (1889)

Opinions : Comptabilise les cathares parmi les sectes gnostico-manichéennes. Les cathares mitigés seraient d’inspiration gnostique et les cathares absolus d’inspiration manichéenne. Ces derniers seraient étrangers au christianisme.

Personnalité : Historien des religions et prêtre catholique, il fut excommunié en 1870 par refus de se plier à certains dogmes (Immaculée conception, infaillibilité papale) et aux décisions du Concile Vatican I. Ayant refusé de devenir l’évêque de l’Église vieille-catholique des Pays-Bas, il consacre la fin de sa vie à tenter de réconcilier cette dernière avec l’Église anglicane et certaines églises orientales.

XXe siècle

Paul Alphandéry (français)

Publications : Les idées morales chez les hétérodoxes latins au début du XIIIe siècle. (1903)

Opinions : La doctrine cathare est une « foi philosophique » dont les origines seraient plus gnostiques — marcionites — que manichéennes sans pour autant admettre la survivance du gnosticisme et du manichéisme.

Personnalité : Historien des religions.

 

Herbert Grundmann (allemand)

Publications : Mouvements religieux du Moyen Âge (1935)

Opinions : La fracture entre orthodoxie et hétérodoxie au Moyen Âge disposait de frontières floues.

Arno Borst (allemand)

Publications :Die Katharer (1953)

Opinions : Les cathares sont-ils chrétiens ou gnostiques, hérétiques ou païens ? Ils ne sont rien de tout ça car ils tirent leurs origines de toutes ces formes de pensée et voulaient en faire la synthèse.

Gottfried Koch (allemand)

Publications : Frauebfrage und Ketzrtum im Mittelalter. Die Frauenbewegung im Rahme, des Katarismus und des Waldensertums und ihre sozialen Wurzeln (1962)

Opinions : Le catharisme fut un échec à cause du désaccord entre situation de classe et idéologie appropriée, qui détermina aussi l’éviction de la femme hors du catharisme.

Personnalité : historien marxiste.

Ernst Werner – Martin Erbstösser (allemands)

Publications : Kleriker, Mönches, Ketzer — Das religiöse Leben in Hochmittlealter (1992)

Opinions : Le catharisme eut un rôle historique de progrès. Dans le domaine idéologique il contribua à aiguiser l’opposition entre l’Église féodale et les intérêts citadins-bourgeois.

Gerhard Rottenwörher (allemand)

Publications : Der Katarismus (1993)

Opinions : vol. IV : Le catharisme n’est pas chrétien, ce n’est pas une hétérodoxie chrétienne, et les éléments chrétiens qu’il comporte ne sont pas suffisant à le rattacher au christianisme.
Vol. III : En se détachant des bogomiles via un alignement sur le Nouveau Testament, les cathares ont fondé une hétérodoxie plus chrétienne.

Nativité de notre Seigneur

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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4e dimanche de l’Avent

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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L’équilibre

8-4-ecf- cultes publics
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L’équilibre

Rien n’est jamais acquis à l’homme ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur et quand il croit ouvrir ses bras, son ombre est celle d’une croix, et quand il croit serrer son bonheur, il le broie, sa vie est un étrange et douloureux divorce. Louis Aragon – Il n’y a pas d’amour heureux in La Diane française (1944).

Qu’est-ce que l’équilibre ?

Déf. : état stable où aucune force n’agit plus, ni dans un sens ni dans l’autre.

L’équilibre dans ce monde n’existe pas

D’un point de vue matériel (physique et chimique), l’équilibre est une illusion. En effet, sur le plan physique, en raison de la pesanteur et de la rotation de la Terre, tous les corps sont en mouvement et doivent compenser ces forces pour se maintenir dans un état apparent d’équilibre. Vous pouvez facilement le vérifier en vous mettant debout et en observant le comportement de votre corps. En fait, il compense en permanence une chute en avant ou en arrière pour rester droit. Mais, me direz-vous : « Si l’on place un objet sur un autre et qu’il demeure stable, on peut dire qu’il est en équilibre. » Pas du tout, car comme je viens de le dire, les forces qui s’exercent sur lui le poussent à se rapprocher du noyau terrestre d’une part et à compenser une chute en arrière du fait de la rotation terrestre. C’est donc une illusion d’équilibre. Comme l’a montré Galilée, laisser tomber une pierre du haut d’un mât de bateau — que celui-ci soit à l’arrêt ou en mouvement —, produit apparemment le même résultat : la pierre tombe au pied du mât. Sauf, que quand le navire est en marche, la pierre se déplace en tombant au même rythme que le bateau et parcourt ainsi une distance identique à celle du bateau. Quand le bateau est à l’arrêt, c’est le déplacement de la terre que celui-ci et la pierre suivent.

Sur un plan intellectuel et psychologique, les choses sont comparables. Ce qui provoque une forme de « déplacement » de notre mental est ce que j’appelle la sensualité, c’est-à-dire l’ensemble des réactions liées à chacun de nos cinq sens : le goût, la vue, l’ouïe, le toucher et l’odorat. Nous leurs sommes soumis en permanence au point de ne plus nous en rendre compte. En fait, ils assurent une activité permanente de notre mental pour l’empêcher de se tourner complètement vers une perception extra-sensorielle. Comme nos muscles, nos nerfs et nos os, quand nous sommes debout, ils compensent en permanence la tendance naturelle de notre mental à échapper aux lois de ce monde.

Les cathares disaient que notre corps est une prison dans laquelle notre parcelle divine, l’âme divine ou l’esprit-saint comme je l’appelle, est maintenue prisonnière et empêchée de tenter de s’évader vers une perception conforme à sa nature, mais contraire aux desseins du démiurge maître de ce monde.

Pourtant, si nous ne pouvons pas obtenir un équilibre parfait sur le plan physique, faute de pouvoir lutter contre la gravité et le déplacement de la terre, nous pouvons nous en approcher dans le domaine mental.

L’ataraxie est ce qui se rapproche le plus de l’équilibre dans ce monde.

D’un point de vue général l’homme qui cherche à s’extraire des contraintes du monde, à mettre ses cinq sens au repos, se trouve alors en repos intellectuel et accède à une forme de sérénité que l’on a tenté de reproduire dans des caissons d’isolation très à la mode il y a quelques décennies.

On peut aussi tenter de se rapprocher de cet état par étapes. Des exercices de relaxation existent qui aident à mettre une partie de nos sens au repos.

En fait cet état de détachement est ce qui nous protège du chaos mondain. Il peut être obtenu également par la saturation des sens. Cela peut sembler incohérent, mais cela fonctionne. Que ce soit en vous mettant au milieu d’un champ balayé par le vent ou dans une foule d’un grand magasin, la saturation des perceptions de vos sens va engendrer la possibilité de vous extraire mentalement de votre environnement.

C’est d’ailleurs une méthode que l’on retrouve dans beaucoup de spiritualités.

La spiritualité permet de se rapprocher de l’équilibre.

La médiation récitative

La méditation est souvent présentée comme une façon d’atteindre l’équilibre mental. C’est vrai, mais cela ne se limite pas à la méditation silencieuse qu’utilisent les bouddhistes. D’ailleurs, ils utilisent aussi d’autres formes de méditation, comme celle qui consiste à psalmodier des versets d’un livre sacré tout en faisant tourner des cylindres maintenus par une tige leur servant d’axe vertical et que l’on appelle des moulins à prières.

Dans le monde chrétien, les rituels associent souvent la multiplication rapide de prières enchaînées, comme c’est le cas du rosaire ou du chapelet catholique et du rituel des heures cathare. L’enchaînement rythmé des phrases, d’autant plus efficace quand elles sont rimées, permet de saturer nos sens, ce qui laisse la part spirituelle plus à même de s’exprimer.

L’erreur que commettent souvent les croyants cathares est de réciter leur Père saint de façon assidue, ce qui mobilise les sens au lieu de les saturer, alors qu’ils savent très bien que ce texte n’est pas une prière au sens strict puisque Dieu est inconnu et étranger, donc absent, à ce monde.

Le jeûne

Les communautés évangéliques, qui réunissent à plein temps les consolés et les novices, pratiquent eux aussi un rituel, dit de l’Oraison dominicale, où le Pater remplace le Père saint des croyants.

Mais elles pratiquent aussi une méthode plus profonde de dissociation spirituelle : le jeûne du rituel des Jours.

En effet, le jeûne cathare est une façon de s’entraîner à atteindre l’équilibre, même si cela peut sembler étonnant de prime abord.

En effet, si le jeûne strict cathare (c’est-à-dire la limitation à 100 g de pain) d’un jour perturbe peu ses pratiquants assidus, quand on dépasse ce seuil, l’organisme ressent un fort déséquilibre et manifeste sa souffrance due à la privation de nourriture.

La semaine de jeûne strict, qui dure huit jours au début des trois carêmes) permet de passer par les divers états de l’équilibre. Au début, sur une période d’environ trois jours, le pratiquant ressent le déséquilibre important que cause la privation. Je rappelle d’ailleurs qu’autrefois ces trois jours de jeûne étaient si difficiles à supporter qu’on les dénommait trépasser (passer trois), ce qui aujourd’hui est assimilé à la mort.

Ensuite, l’organisme s’adapte et puise dans ses réserves pour ne plus souffrir. Le pratiquant ressent une certaine euphorie et découvre le temps que lui donne l’absence des pratiques alimentaires. Ce temps, le cathare le met à profit pour approfondir son introspection spirituelle.

L’approfondissement culturel et spirituel

Le catharisme est une religion qui accorde une grande part à l’étude qui est la première marche menant — via la foi et la connaissance — à l’éveil spirituel grâce auquel le nouveau croyant commence son cheminement spirituel. Or, pour chercher l’équilibre il faut d’abord avoir connaissance de son absence. Le constat repose sur une analyse fine d’éléments que nous avons tendance à négliger, car notre culture nous les présente comme acquis.

Le fait que le monde est la création de Dieu est de nature à nous pousser à négliger sa réalité objective et à traiter comme des interférences tout ce qui pousse logiquement à croire qu’il n’en est rien. Le fait que l’homme est responsable du mal en ce monde, du fait de son libre-arbitre, nous conduit à considérer que ce monde est amendable et perfectible et que c’est de nous que viennent les problèmes. Au final, on peut nous donner à croire que l’équilibre est naturel dans ce monde et que le chaos est de notre fait, soit exactement l’inverse de la réalité.

Pourtant le chaos est bien antérieur à l’homme. Depuis son origine apparente, voici près de quatorze milliards d’années, c’est par des bouleversements gigantesques que se sont formés les soleils, les planètes, les galaxies et même les trous noirs. Sur notre planète, vieille de cinq milliards d’années, ce sont aussi des bouleversements qui ont modifié la planète et son atmosphère la rendant propre à la vie. Ces bouleversements ont également effacé la vie de façon quasiment totale à cinq reprises avant même que l’homme n’apparaisse. Depuis ces soixante-cinq millions d’années qui nous séparent du dernier grand bouleversement lié à la chute d’une météorite, selon l’avis quasi-unanime des chercheurs, l’activité volcanique, tectonique et maritime a largement participé au chaos que vit l’humanité. Pourtant, aucun de ces phénomènes n’a été le fait de l’homme. Alors, qui en est responsable ? Si l’homme a modelé la planète, ce n’est pas par malignité, mais simplement pour essayer de s’y faire une place vivable. En était-il conscient ? Pas davantage que la taupe n’est consciente des dommages qu’elle inflige à notre pelouse.

Alors, qui faut-il croire ? Ceux qui accusent l’homme du mal sur la terre ou ceux qui pensent que le mal a une autre cause ?

Accéder à l’équilibre

Une fois constaté la réalité du mal en ce monde et l’innocence de l’homme dans la plupart de ses manifestations, il convient de chercher à savoir si l’équilibre est accessible.

C’est là que le catharisme a montré que, parallèlement à une pensée judéo-chrétienne orientée vers la recherche du pouvoir, il a existé une pensée chrétienne orientée vers la recherche d’une vérité compatible avec l’inspiration divine, qu’on l’attribue à un individu venu nous apporter un message ou qu’il s’agisse d’une inspiration ayant trouvé un terreau fertile dans la pensée de certains hommes exceptionnels.

Sortir du chaos mondain

Pour accéder à l’équilibre qui est absent de ce monde, il faut logiquement s’extraire du monde. Cela commence par séparer ce qui produit le chaos de ce qui produit l’équilibre. C’est ce que les cathares ont fait en attribuant le chaos au principe du Mal et l’équilibre au principe du Bien.

Ensuite, il faut définir la place de l’homme entre ces deux pôles irréconciliables. Là encore les cathares ont eu cette inspiration de concevoir que l’homme est composé d’une part éternelle issue du Bien et d’une part charnelle et corruptible issue du Mal.

Enfin, il faut proposer une solution, accessible à l’homme dans son état de soumission mondaine, pour lui permettre de s’extraire du chaos à la recherche de l’équilibre. C’est ce que proposent les cathares avec leur doctrine basée sur la Règle de justice et de vérité et sur le cheminement progressif qui va de l’état mondain à l’éveil, de l’éveil au détachement du novice, de la mise en pratique approfondie du novice au passage à l’état de consolé et de l’état d’équilibre fragile du consolé à celui définitif du salut. Bien entendu, et les cathares le disent sans cesse, c’est une solution et non pas LA solution. Ce qui définit quelle solution nous conviendra relève de notre culture et de nos savoirs. À condition qu’au final celui qui cherche l’équilibre mette en œuvre des actions qui lui permettent de s’éloigner du chaos mondain, peu importe le cheminement qu’il choisit.

Les niveaux d’accomplissement

Ce qui va poser problème est de passer de l’état mondain à l’état d’éveil. En effet, cela nécessite la remise en question de ce qui fait notre nature en ce monde. Pour cela il faut acquérir des savoirs qui vont nous montrer les failles des certitudes qui nous été inculquées depuis des siècles. C’est souvent très difficile tant nous sommes imprégnés par cette culture qui n’a d’autre but que de donner un sens au chaos. Au lieu de suivre aveuglément des directives qui prétendent nous offrir un salut clé en mains, il nous faut tout reprendre à zéro. Interroger à la fois les sources pour y détecter des erreurs, des approximations, voire des mensonges et interroger notre intuition pour voir si les deux peuvent coïncider. Si nous rencontrons des doutes et des incohérences dans ce que les sources nous donnent à voir, il faut les approfondir, mais le plus important que nous devons rechercher c’est de savoir si Dieu est celui que nous décrit les sources ou celui que nous propose notre intuition. Il est vraisemblable que dans le premier cas le catharisme n’a pas l’ombre d’une chance de nous convenir.

Si parmi les sources, celles qui nous viennent des cathares nous semblent les plus cohérentes et les mieux construites, nous devons nous interroger pour savoir si la totalité des éléments essentiels du catharisme (philosophie, doctrine, praxis) nous semblent convenir à notre conception de la vie en ce monde et à ce que nous espérons pour après notre mort. Une réponse affirmative à ces questions ne peut que nous conduire à la certitude que le catharisme est notre voie spirituelle. C’est là la limite des savoirs.

Celui qui vient de mettre un pied dans la voie du croyant va devoir faire appel à des outils bien moins faciles à manier s’il veut aller plus loin. Aucune philosophie ni religion de dispose d’un système de pensée complet, sans faille et parfait, pour la bonne raison que la spiritualité n’est que le reflet de ce qui n’est pas de ce monde. Arrive un moment où le croyant va devoir abandonner le terrain ferme et sûr des certitudes pour entrer dans celui de la foi. Or, la foi demande d’accepter une part de doutes, mais de considérer que ces doutes sont moins importants que notre intuition. Je ne peux pas détailler la foi, car elle dépend de chacun. Souvent on la découvre a posteriori, alors que l’on est déjà bien engagé dans une voie spirituelle. C’est en se retournant sur le chemin que nous avons parcouru entre le moment où nous avons réussi à ordonner et valider nos savoirs et celui où nous comprenons que nous avons désormais acquis la connaissance, c’est-à-dire la certitude irrépressible que la voie que nous avons choisie est la seule possible pour nous. Cet ensemble de savoir et de foi ouvrant sur la connaissance s’appelle l’éveil.

Je n’irai pas plus loin, parce que la majeure partie d’entre-nous ne sera pas en capacité de dépasser ce stade en raison des obligations mondaines qui nous sont faites et que nous devons respecter pour suivre la Règle cathare. Mais le croyant éveillé n’a rien à envier au consolé. Ce n’est pas le consolé qui est la cheville ouvrière du catharisme, c’est le croyant !

La recherche de l’équilibre, par la méditation et la spiritualité se moque bien du statut mondain de celui qui l’atteint, même momentanément. Les sources inquisitoriales nous montrent que bien des croyants étaient au moins au niveau d’avancement des derniers consolés souvent formés à la hâte.

La seule conclusion que je puisse vous proposer est donc de trouver votre voie vers l’équilibre.

Guilhem de Carcassonne, le 10 décembre 2023

3e dimanche de l’Avent

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

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2e dimanche de l’Avent

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

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L’immaculé conception de la vierge Marie

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

L’immaculé conception de la vierge Marie

L’immaculée conception de Marie est un pilier du christianisme catholique. En effet, pour rattacher Jésus à la lignée davidique il fallait le faire naître dans un corps d’homme issu d’une femme juive, elle-même rattachée à cette lignée, puisque pour les Juifs c’est la femme qui garantit la lignée. Effectivement, à l’époque comme aujourd’hui, la maternité est facile à confirmer alors que la paternité peut soulever des doutes.
Mais il fallait aussi marquer le fait que Jésus était l’autorité suprême, donc il devait être le premier né, et il fallait que son statut divin soit clairement reconnu, donc il ne fallait pas que l’on puisse imaginer que son père eut pu être Joseph. Pour y arriver, on n’hésita pas à faire de Marie une quasi prostituée. À l’époque, enfanter sans être mariée était monstrueux. D’ailleurs Joseph, bien placé pour savoir qu’il n’était pour rien dans cette grossesse, aura un premier réflexe classique en voulant répudier Marie.
Mais l’idée de l’immaculée conception pose une question essentielle : celle du rapport du judéo-christianisme à la sexualité. D’un côté elle est nécessaire aux plans du démiurge qui veut une création foisonnante, de l’autre elle recourt à des expédients peu glorieux, voire un peu dégoûtants. Cette ambivalence marque clairement l’impossible connexion entre une vision élevée de la divinité et de sa création et la réalité d’un monde où les choses sont bien moins propres. On pourrait aussi s’interroger sur le fonctionnement biologique de la procréation humaine (et de bien des espèces d’ailleurs) qui nécessite l’usage d’organes qui sont proches ou communs à ceux des fonctions d’élimination des déchets du corps humain. Surprenant quand les fleurs usent de moyens bien plus poétiques.
Au final, les religieux, et notamment les cathares, ont compris ce problème et c’est pour cela qu’ils prônent et pratiquent la continence.

1re lecture :

Genèse : 3, 9-15. 20

9 – Iahvé Élohim appela l’homme et lui dit : « Où es-tu ? »
10 – Il dit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. »
11 – Il dit : « Qui t’a révélé que tu étais nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger ? »
12 – L’homme dit : « La femme que tu as mise auprès de moi, c’est elle qui m’a donné de l’arbre et j’ai mangé. »
13 – Iahvé Élohim dit à la femme : « Qu’est-ce que tu as fait ? » La femme dit : « Le serpent m’a dupé et j’ai mangé. »
14 – Iahvé Élohim dit au serpent : « Puisque tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et entre tous les animaux des champs ! Sur ton ventre tu marcheras et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie !
15 – J’établirai une inimitié entre toi et la femme, entre ta race et sa race : celle-ci t’écrasera la tête et, toi, tu la viseras au talon. »
20 – L’homme appela sa femme du nom d’Ève, parce qu’elle fut mère de tout vivant.

Mon commentaire :
Ce passage est un chef d’œuvre et je n’arrive pas à comprendre comment les judéo-chrétiens peuvent encore le lire de travers. Examinons les personnages. Iahvé cherche l’homme — comme s’il n’était pas omniscient —, ou alors il fait semblant de le chercher, ce qui confine à la perversité. Il ne dit pas à l’homme qu’il est nu, ce qu’il lui avait caché jusque là ; il s’inquiète simplement de savoir comment l’homme l’a découvert. Il est donc menteur (Jn 8, 44). Ensuite, il s’en prend au serpent, soi-disant responsable de la situation, alors qu’il lui aurait été très simple de l’empêcher s’il l’avait voulu ou pu. Encore une forme de perversité. Et il précise qu’à l’avenir, il fera en sorte que la femme et le serpent ne puissent plus communiquer.
La lecture cathare est bien plus claire et simple. Iahvé n’est pas Dieu mais le démiurge, opérateur du mauvais principe. Il n’a pas de pouvoir sur le Bien, et c’est pour cela qu’il n’a pu empêcher Dieu de mettre l’arbre de la connaissance dans le jardin ni le serpent de venir apporter la bonne nouvelle (évangile) à la femme. Faute d’avoir pu prévoir ces événements (car il n’est pas omniscient), il tente de rattraper la situation à sa manière maligne en s’en prenant au messager (christ-serpent) dont il veut empêcher de futures interventions. Cela ne réussira pas puisque nous savons qu’il reviendra auprès des hommes.

Psaumes : 98 (Vulgate 97) 1. 2-3ab, 3cd-4

1 – Psaume. Chantez à Iahvé un chant nouveau, car il a fait des merveilles. Sa droite l’a secouru et son bras de sainteté [l’a aidé].
2 – Iahvé a fait connaître son salut, aux yeux des nations il a révélé sa justice,
3 – il s’est souvenu de sa grâce et de sa fidélité envers la maison d’Israël,
4 – Acclamez Iahvé, toute la terre, exaltez-vous, criez de joie et psalmodiez,

Mon commentaire :
Ce texte veut faire croire que Iahvé est bon pour les hommes. L’espoir s’est concrétisé et le peuple élu chante les louanges du Dieu qui les a favorisé. Nous savons que cela changera plusieurs fois au fil du temps.

2e lecture :

Lettre de Paul aux Éphésiens : 1, 3-6. 11-12

3 – Béni soit le Dieu et père de notre seigneur Jésus Christ, qui dans les deux nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans le Christ
4 – quand il nous a choisis en lui avant la fondation du monde pour être, devant lui, saints et sans reproche en amour
5 – et qu’il nous a destinés d’avance à être adoptés pour lui, par Jésus Christ, selon le souhait de sa volonté
6 – et à la louange de la glorieuse grâce dont il nous a gratifiés en son fils aimé.

Mon commentaire :
On pourrait voir dans le début du verset 4 une affirmation de la consubstantialité qui diffère clairement de l’idée d’une création ex nihilo qui est la règle catholique. Nous sommes loin de la Genèse et du démiurge maladroit.

11 – En celui-ci aussi nous avons hérité d’être déterminés d’avance, selon le propos de celui qui opère tout d’après le dessein de sa volonté,
12 – pour qu’à la louange de sa gloire nous soyons les premiers à espérer dans le Christ.

Mon commentaire :
Ce court passage renforce la première partie : Dieu est clairement compétent et nous a déterminé de tous temps, ce qui fait que, quelques soient les vicissitudes que nous devons affronter en notre exil, il suffira que nous espérions en Christ pour que notre destiné s’opère quoi que veuille faire le démiurge.

Évangile selon Luc : 1, 26 – 38

26 – Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth,
27 – à une vierge fiancée à un homme appelé Joseph, de la maison de David, et la vierge s’appelait Marie.
28 – Il entra chez elle et dit : Réjouis-toi, gracieuse, le Seigneur est avec toi.
29 – À cette parole elle se troubla, elle se demandait quelle était cette salutation.
30 – L’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31 – Voilà que tu vas concevoir et enfanter un fils. Tu l’appelleras Jésus.
32 – Il sera grand et on l’appellera fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
33 – Il régnera au long des âges sur la maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin.
34 – Marie dit à l’ange : Comment ce sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?
35 – L’ange lui répondit : L’Esprit saint surviendra sur toi, la puissance du Très-Haut te couvrira : c’est pourquoi l’enfant sera saint et on l’appellera fils de Dieu.
36 – Et voilà qu’Élisabeth ta parente a aussi conçu un fils dans sa vieillesse, et ce mois est le sixième de celle qu’on appelait stérile ;
37 – car rien n’est impossible à Dieu.
38 – Et Marie dit : Voici l’esclave du Seigneur. Qu’il en soit de moi comme tu dis, Et l’ange la quitta.

Mon commentaire :
Cette scène, destiné à attester l ‘immaculé conception de Marie et l’humanité de Jésus, est amusante. Sachant qu’elle émane des courant hellénistes juifs, on ne peut s’empêcher d’y voir une imitation des légendes où Zeus choisit une mortelle pour s’accoupler à elle et concevoir des demi-dieux. Vouloir faire de cet évangéliste un proche de Paul est une idiotie dont la comparaison entre ces deux textes apporte la démonstration.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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