La très sainte Trinité

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

La très sainte Trinité

La Trinité (ou Sainte Trinité) est le concept du Dieu unique en trois sujets (ou hypostases) : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, égaux, participant d’une même essence divine et pourtant fondamentalement distincts. La notion a été formulée pour la première fois par Tertullien (155-220). Elle s’oppose à la fois au trithéisme (trois dieux) et au modalisme (Dieu monolithique, simplement perçu selon trois projections). Source Wikipedia.
Ce concept sert essentiellement à valider la thèse que Jésus est un Dieu qui s’est fait entièrement homme tout en demeurant pleinement Dieu. Il est vrai que ce concept fut l’occasion de nombreuses railleries de la part des contemporains des chrétiens des premiers siècles.
Pour les cathares la Trinité n’a aucun sens. Il est vrai qu’en considérant que le démiurge n’est pas Dieu, ils s’évitent une fameuse épine dans le pied. Car en effet, comment considérer que Crist puisse venir s’incarner, sous la forme humaine de Jésus, dans le monde créé par Dieu tout en s’en tenant à distance prudente ? En ajoutant le Saint-Esprit à l’affaire, le but est clairement d’en faire le prolongement de Dieu ; or, comment le prolongement de Dieu pourrait-il ne pas être Dieu ? Les cathares avaient une approche infiniment plus simple. Seul Dieu est Dieu, c’est sa nature. Par contre sur le plan substantiel, tout ce qui émane de Lui est consubstantiel à Dieu. C’est donc par la nature que l’on distingue Dieu des esprits-saints.
Parmi les esprits-saints on propose des distinctions : ceux qui sont tombés, happés par le démiurge lors de la grande perturbation et ceux qui sont demeurés fermes auprès de Dieu. Parmi ces derniers, nous découvrons que certains ont été « missionnés » par Dieu : Jean (dans un récit cosmogonique) qui accepta la mission de venir informer les infortunés esprits saints tombés ici-bas et qui prit le nom de Jésus, le Saint-Esprit paraclet, également appelé Consolateur, chargé de la continuation de l’œuvre de Jésus et peut-être aussi Marie et Jean le disciple en charge de préparer et d’assister Jésus dans sa mission.
Ces esprits saints venus sur terre n’ont jamais pris chair en ce monde, car la chair est l’œuvre et le pouvoir du démiurge. Ils n’ont eu qu’une apparence humaine dans le cas le proche des récits qui en sont faits.

1re lecture :

Exode : 34, 4b-6. 8-9

4 – Il tailla donc deux tables de pierre comme les premières, puis Moïse se leva de bon matin et monta au mont Sinaï, selon ce que lui avait ordonné Iahvé, et il prit en sa main les deux tables de pierre.
5 – Et Iahvé descendit dans une nuée et il se tint là avec lui et Moïse invoqua le nom de Iahvé.
6 – Alors Iahvé passa devant lui et cria : « Iahvé, Iahvé est un Dieu clément et miséricordieux, lent à la colère et abondant en véritable bienveillance,
7 – gardant bienveillance à la millième génération, supportant faute, transgression et péché, mais sans les innocenter, punissant la faute des pères sur les fils et sur les fils des fils jusqu’à la troisième et jusqu’à la quatrième génération. »
8 – Moïse se hâta de s’incliner jusqu’à terre et de se prosterner.
9 – Puis il dit : « Si donc j’ai trouvé grâce à tes yeux mon Seigneur, que mon Seigneur daigne marcher au milieu de nous, car c’est un peuple au cou raide, et tu pardonneras notre faute, notre péché, et tu feras de nous ton héritage ! »

Mon commentaire :
Si l’on en croit la description faite, Dieu est colérique, même s’il est lent à déclencher sa colère, vindicatif et injuste, puisqu’il punit les enfants des fautes de leurs pères et, comme on s’en doute, partial puisqu’il favorise une partie de sa création sur les autres. Merci pour ce tableau complet… du diable.

Daniel : 3, 52, 53, 54, 55, 56

52 – Sois remercié, Seigneur, Dieu de nos ancêtres. À toi, toute louange et toute gloire pour toujours ! Sois remercié, Seigneur, pour ton nom glorieux et saint. À toi, toute louange et toute gloire pour toujours !
53 – Sois remercié dans ton temple saint rempli de gloire. À toi, tout honneur et toute gloire pour toujours !
54 – Sois remercié, toi qui es assis au-dessus des chérubins et qui vois jusqu’au fond des mers. À toi, toute louange et toute gloire pour toujours !
55 – Sois remercié, toi qui es assis sur ton siège de roi. À toi, tout honneur et toute gloire pour toujours !
56 – Sois remercié, maître du ciel. À toi, tout honneur et toute gloire pour toujours !

Mon commentaire :
Cette adjonction au Livre de Daniel, située entre le verset 23 et 24 (le 24 devenant de fait le 91), reprend pour l’essentiel la prière d’Azaria, jeté au feu par Nabuchodonosor, avec Hanania et Michaël. On comprend d’où les judéo-chrétiens tirent leur appétence pour le sacrifice.

2e lecture :

Deuxième lettre de Paul aux Corinthiens : 13, 11-13

11 – Au reste, frères, réjouissez-vous, perfectionnez-vous, consolez-vous, tendez à l’unanimité, soyez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.
12 – Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser, tous les saints vous saluent.
13 – Que la grâce du seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la société du Saint Esprit soient avec vous tous.

Mon commentaire :
Paul finit sur une note d’espoir. Il est là pour bâtir et non pour punir et il espère que la Bienveillance agira pour que tous se rassemblent dans la foi.

Évangile selon Jean : 3, 16-18

16 – Car Dieu a aimé le monde jusqu’à lui donner son Fils unique pour que quiconque se fie à lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle.
17 – Car Dieu n’a pas envoyé le Fils en ce monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
18 – Qui se fie à lui n’est pas jugé. Qui ne se fie pas est déjà jugé parce qu’il ne s’est pas fié au nom du Fils unique de Dieu.

Mon commentaire :
Jésus oppose le Dieu d’amour au Dieu juif. Il montre qu’il n’est pas un Dieu de jugement mais un Dieu salvateur. Or, de quoi pourrait bien être sauvé l’homme si ce monde était l’œuvre de Dieu ? Par contre, ce qui fera jugement pour l’homme c’est le péché contre l’Esprit, c’est-à-dire de ne pas reconnaître l’Esprit quand celui-ci se manifeste à lui. Seuls ceux qui auront eu foi en l’Esprit auront part au salut. Pour les autres ils devront attendre d’avoir suffisamment progressé dans leur foi.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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