Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare.
Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 16e dimanche du temps ordinaire
1re lecture :
Jérémie : 23, 1-6
1 – Malheur aux pasteurs qui perdent et dispersent le petit bétail de mon pâturage — oracle de Iahvé.
2 – C’est pourquoi ainsi a parlé Iahvé, Dieu d’Israël, contre les pasteurs qui paissent mon peuple : Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées et vous n’en avez pas pris soin ; voici que moi je sévis contre vous pour la malice de vos actions — oracle de Iahvé.
3 – Mais moi, je rassemblerai le reste de mes brebis de toutes les terres où je les aurai chassées, et je les ferai revenir sur leur prairie : elles fructifieront et se multiplieront.
4 – Je susciterai sur elles des pasteurs qui les feront paître : elles ne craindront plus, elles ne seront plus effrayées, il n’en manquera plus — oracle de Iahvé.
5 – Voici que viennent des jours — oracle de Iahvé — où je susciterai de David un germe juste : un roi régnera et agira avec prudence, il pratiquera jugement et justice dans le pays.
6 – En ces jours sera sauvé Juda et Israël demeurera en sécurité, et voici le nom dont on l’appellera : Iahvé-notre-justice.
Mon commentaire :
Jérémie, le prophète de la captivité d’une partie du peuple juif à Babylone, cherche à rassurer son peuple en montrant que Iahvé — qui les a laissés tomber en esclavage —, va les en sortir. Drôle de comportement de la part d’un Dieu. Soit il est vengeur envers le peuple qui a rompu le contrat et pourquoi agir en premier, soit il est sauveur et il n’aurait pas dû les abandonner.
Psaumes : 23 (Vulgate 22), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6
Le bon pasteur
1 – Psaume de David. lahvé est mon pasteur, je ne manque de rien :
2 – sur des prés de gazon il me parque, près des eaux reposantes il me mène,
3 – il ranime mon âme, il me conduit sur les sentiers de la justice en vertu de son nom.
4 – Même si je marche dans un val ténébreux, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent.
5 – Devant moi tu dresses une table, face à mes adversaires, tu oins d’huile ma tête, ma coupe est débordante.
6 – Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie et j’habiterai dans la maison de Iahvé à longueur de jours.
Mon commentaire :
Ce psaume met en avant une approche typique de soumission. Le juif y est présenté comme un simple mouton, image que reprendra à l’envi le judéo-christianisme. Cette image est à la base de la doctrine catholique : il n’y a rien à faire qu’à obéir aveuglément à Dieu. La référence est la foi du charbonnier, c’est-à-dire de l’homme dénué de toute connaissance et culture.
2e lecture :
Lettre de Paul aux Éphésiens : 2, 13-18
13 – Mais maintenant, dans le christ Jésus, vous qui étiez loin, vous êtes devenus proches, par le sang du Christ.
14 – Car il est notre paix, lui qui des deux n’a plus fait qu’un et a rompu dans sa chair le mur de clôture, la haine,
15 – en abolissant la loi des commandements décrétés. De sorte qu’en faisant la paix il a, des cieux, créé un homme nouveau,
16 – il les a réconciliés tous deux en un seul corps pour Dieu, par la croix, en tuant par elle la haine.
17 – Et il est venu vous annoncer la paix, à vous qui étiez loin, la paix aussi à ceux qui étaient proches ;
18 – car par lui nous avons accès au Père, les uns et les
autres, dans un seul Esprit.
19 – Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers en séjour, vous êtes les concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu,
20 – bâtis sur la fondation des apôtres et des prophètes. Et la pierre d’angle est le christ Jésus lui-même.
21 – En lui tout bâtiment bien agencé s’élève en un sanctuaire saint, dans le Seigneur.
22 – En lui, vous aussi êtes bâtis ensemble en un domicile de Dieu, dans l’Esprit.
Mon commentaire :
Et Paul insiste sur le fait que les païens, traités de prépucés par ceux qui se vantaient d’un signe physique détaché de Dieu, étaient à la marge de la société juive qui était la référence en Israël, sont maintenant au centre de tout, de même que les Juifs qui étaient déjà plus proches puisque monothéistes. Christ a donc réuni ceux qui étaient séparés de façon irrémédiable en abolissant la loi mosaïque et en faisant émerger l’homme nouveau en chacun. De ce fait désormais tous sont réunis en un seul Esprit.
Évangile selon Marc : 6, 30-34
30 – Les apôtres se rassemblent donc auprès de Jésus et lui annoncent tout ce qu’ils ont fait, tout ce qu’ils ont enseigné.
31 – Il leur dit : Ici, vous autres ! Venez à l’écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Il y avait en effet beaucoup d’allées et venues et ils n’avaient même pas le temps de manger.
32 – Ils s’en allèrent en bateau vers un lieu désert à l’écart.
33 – On les vit s’en aller, beaucoup les reconnurent et, à pied, de toutes les villes, on y courut, et on les devança.
34 – En sortant, il vit une grosse foule, il s’en émut parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger, et il commença à leur enseigner beaucoup de choses.
Mon commentaire :
Ce passage figure très exactement dans Matthieu notamment. Il symbolise la puissance du message divin et les restes, au nombre exact des disciples, montrent qu’il y a encore de quoi transmettre à d’autres quand Jésus ne sera plus là.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.