Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Dimanche de la Pentecôte
La Pentecôte est la marque du début de la mise en œuvre de la communauté chrétienne. En effet, après l’ascension, les disciples reçoivent le baptême d’esprit directement par la venue du Saint-Esprit paraclet, le Consolateur et entament immédiatement leur mission apostolique. C’est exactement ainsi que les Cathares concevaient les choses. Il est doc hautement probable que cette date ait été centrale dans leur année liturgique car elle marque le moment où l’homme éveillé commence sa mission évangélisatrice et quitte son étant d’homme mondain pour devenir lui-même un Christ.
1re lecture :
Actes des apôtres : 2, 1-11
1 – Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu
2 – quand soudain vint du ciel un bruit comme d’un violent coup de vent qui remplit toute la maison où ils étaient assis,
3 – et ils virent des langues, comme de feu, se partager et se poser sur chacun d’eux,
4 – et tous furent remplis de l’Esprit saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de les prononcer.
Mon analyse :
Ce passage est raconté comme vu de l’extérieur par un témoin, mais toutes les personnes présentes sont concernées. La symbolique des langues de feu est destinée à manifester l’intervention divine mais peut aussi se comprendre comme manifestation de la lumière qui éclaire l’esprit embrumé. C’est clairement un baptême d’esprit qui intervient ici en l’absence d’un quelconque maître pour l’administrer.
5 – Or il y avait, parmi les Juifs qui séjournaient à Jérusalem, des hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel.
6 – Au bruit qui se fit, la multitude s’assembla, en grand désarroi de les entendre chacun dans son dialecte.
7 – Ils en étaient hors d’eux-mêmes et disaient étonnés : Tous ceux-là qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ?
8 – Et comment chacun de nous les entend-il dans son dialecte maternel ?
9 – Parthes et Mèdes, Élamites et habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d’Asie,
10 – de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et des provinces de la Libye cyrénaïque, Romains en résidence,
11 – Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler, dans nos langues, des grandeurs de Dieu.
Mon analyse :
En ces temps de fête les Juifs de la diaspora, qui représentaient 90% de tous les juifs, viennent à Jérusalem car le seul lieu saint est le temple. Le but de cette description est de montrer l’importance du miracle de la glossolalie. On note une possible erreur car la Judée n’est pas hors de Palestine.
Psaumes : 104 (Vulgate 103), 1ab. 24ac. 29bc-30, 31. 34
1ab – Mon âme, bénit Iahvé ! Iahvé, mon Dieu, tu es très grand,…
24ac – Quelles sont nombreuses tes œuvres, Iahvé ! Toutes, tu les as faites avec sagesse, la terre est remplie de tes créatures !
29bc – … tu leur retires le souffle, ils expirent et à leur poussière ils retournent !
30 – Tu envoies ton souffle, ils sont créés et tu renouvelles la face du sol.
31 – Que la gloire de Iahvé dure à jamais ! Que Iahvé se réjouisse de ses œuvres !
34 – Que mon langage lui soit agréable ! Moi, je me réjouis en Iahvé.
Mon analyse :
Ce psaume, notamment dans ce découpage précis, montre la totale soumission à un démiurge dont le moindre geste provoque la destruction ou la création. Ce n’est donc pas une pieuse soumission reconnaissant la supériorité spirituelle du Dieu, mais la soumission de la terreur devant la toute puissance destructrice du manipulateur.
2e lecture :
Lettre de Paul aux Romains : 8, 8-17
8 – Ceux de la chair ne peuvent donc plaire à Dieu.
9 – Or vous n’êtes pas de la chair mais de l’esprit, pourvu que l’esprit de Dieu habite en vous. Et si on n’a pas l’esprit du Christ on n’est pas de lui.
10 – Mais si le Christ est en vous, votre corps est mort par le péché et votre esprit vit par la justice.
11 – Si l’esprit de celui qui a relevé Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a relevé le christ Jésus d’entre les morts fera vivre aussi vos corps mortels par son esprit logé en vous.
12 – Donc, frères, ce n’est pas à la chair que nous nous devons, pour vivre selon la chair.
13 – En effet si vous vivez selon la chair vous allez mourir ; mais si par l’esprit vous faites mourir les actes du corps, vous vivrez.
Mon commentaire :
On voit le travail du scribe qui cherche à semer la confusion chez les lecteurs pour amoindrir les effets des versets précédents. Il ne parle plus de la loi du péché affaiblie par la chair, mais de ceux qui sont soumis à la chair. Ce glissement lui permet de séparer ceux qui se fient en Dieu de ceux qui ne s’y fient pas. Ce retournement est incomplet car il laisse transparaître au verset 9 ce qui pourrait être compris comme une séparation des principes. Il tente un rattrapage au verset suivant mais introduit une notion dangereuse, car si notre corps et notre esprit sont séparés, c’est qu’ils ne sont pas du même créateur.
14 – Car ceux qui sont menés par l’esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.
15 – Vous n’avez pas en effet reçu un esprit d’esclavage pour craindre encore, mais vous avez reçu un esprit d’adoption par qui nous crions : Abba, Père !
16 – Lui, l’Esprit, témoigne avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu :
17 – enfants et alors héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ, pourvu que nous souffrions avec lui afin d’être aussi glorifiés ensemble.
Mon commentaire :
Ce passage est à mettre au compte du scribe en raison de son emphase et de sa longueur.
Évangile selon Jean : 14, 15-16. 23b-26
14 – Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.
15 – Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements,
Mon commentaire :
Jésus se place en intercesseur des demandes des hommes croyants et pieux. Nous n’avons pas à nous adresser au père mais à Christ.
23 – […] Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.
24 – Celui qui ne m’aime pas, ne garde pas mes paroles. Et ma parole n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.
25 – Je vous l’ai dit quand je demeurais chez vous,
26 – mais le paraclet, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Mon commentaire :
L’Amour, la Bienveillance, est le centre du message christique, il en est même l’alpha et l’oméga. C’est pourquoi le paraclet viendra continuer notre enseignement. Cependant, pour qu’il puisse agir nous devons être dans la Bienveillance.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.