7e Dimanche de Pâques

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du 7e Dimanche de Pâques

1re lecture :

Actes des apôtres : 7, 55-60

55 – Mais lui, plein de l’Esprit saint et les yeux fixés vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu,
56 – et il dit : Voilà que je contemple les cieux ouverts et le fils de l’homme debout à la droite de Dieu.
57 – Ils crièrent à grande voix en se bouchant les oreilles et, à l’unanimité, s’élancèrent sur lui,
58 – le chassèrent de la ville et le lapidèrent. Les témoins jetaient leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.
59 – Et Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait et disait : Seigneur Jésus, accueille mon esprit.
60 – Il se mit à genoux et cria à grande voix : Seigneur, ne leur compte pas ce péché ! Et ce disant il s’endormit.

Mon commentaire :
Le blasphème d’Étienne est présenté comme une vérité dans le judaïsme grâce à sa longue présentation. Ainsi, les Juifs se retrouvent en position d’accusés de rejeter le Dieu de leurs pères. Ce qui n’est que justice pour la loi juive est présenté comme injustice par l’auteur. L’auteur en profite pour impliquer Paul — qu’il appelle Saul —, qu’il intègre ainsi dans le groupe des assassins. Étienne meurt en martyr et est assimilé à Jésus par la demande de grâce envers ses tortionnaires. On note que pour le même crime que Jésus, Étienne est lapidé quand Jésus fut crucifié.

Psaumes : 97 (Vulgate 96), 1-2b, 6. 7c, 9

Iahvé souverain roi
1 – Iahvé est roi ! Qu’exulte la terre et se réjouissent les îles nombreuses !
2 – […] justice et jugement sont la base de son trône.
6 – Les cieux annoncent sa justice et tous les peuples voient sa gloire ;
7 – […] tous les dieux se prosternent devant lui !
9 – Car toi, Iahvé, Très-Haut sur toute la terre, tu t’élèves bien au-dessus de tous les dieux ! »

Mon commentaire :
À première vue, en raison des coupes du texte pour expurger les passages violents, on pourrait penser qu’il s’agit d’un texte de glorification de Dieu, mais certains détails montrent que l’on est en train de glorifier le démiurge. En effet, point de référence à l’amour, à la compassion, aux soutiens des plus faibles. Non, ce qui est valorisé c’est la justice et le jugement ; en outre Iahvé provoque la destruction par sa seule présence. Aucun doute, ce dieu-là n’est pas Dieu !

2e lecture :

Apocalypse de Jean : 22, 12-14. 16-17. 20

12 – Voici, je viens bientôt et avec moi le salaire pour payer à chacun ce que vaut son œuvre.
13 – Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le principe et la fin.
14 – Magnifiques ceux qui lavent leurs habits pour avoir pouvoir sur l’arbre de vie et ils entreront dans la ville par les portes.
15 – Dehors les chiens, les drogueurs, les prostitueurs, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime ou fait le mensonge.
16 – Moi Jésus, j’ai envoyé mon ange vous attester cela au sujet des églises. Moi je suis le surgeon et la race de David, l’étoile resplendissante du matin.

Mon commentaire :
Jésus annonce que chacun sera évalué sur ses œuvres, ce qui est surprenant car on croyait que le jugement était terminé. En fait il s’agit d’une référence juive à l’ère messianique. On voit les difficultés que rencontre la nouvelle religion dans sa volonté de se calquer sur le Judaïsme. Christ prend la place de Dieu et s’attribue ses titre (l’alpha et l’oméga). La référence juive est complète avec celle à David et les menaces visent à retourner les destinataires de ce texte.

17 – L’Esprit et l’épouse disent : Viens. Que celui qui entend dise : Viens. Que celui qui a soif vienne. Que celui qui veut prenne gratis l’eau de la vie.
18 – J’atteste, moi, à tous ceux qui entendent les paroles de prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute, Dieu lui ajoutera les plaies décrites dans ce livre.
19 – Si quelqu’un arrache aux paroles de ce livre de prophétie, Dieu lui arrachera sa part d’arbre de vie et de ville sainte décrits dans ce livre.
20 – Celui qui atteste tout cela dit : Oui, je viens bientôt. Amen, viens, Seigneur Jésus.
21 – La grâce du Seigneur Jésus soit avec tous.

Mon commentaire :
Désormais ce ne sont lus les hommes qui appellent et espèrent l’a venue de Christ ce sont l’Esprit (celui qui parle par les prophètes) et le peuple de Dieu (l’épouse) qui appellent à rejoindre Christ tous ceux qui ont soif de la vie éternelle. Les imprécations qui suivent visent à interdire toute modification ou lecture partielle du livre. Jean veut l’imposer in extensoaux Églises qu’il veut se rallier. Le dernier mot est laissé à Christ afin d’attester la vérité du témoignage de Jean.

Évangile selon Jean : 17, 20-26

20 – Je ne prie pas seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui se fieront à moi à cause de leur parole,
21 – pour que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, pour qu’ils soient aussi en nous et que le monde croie que tu m’as envoyé.
22 – Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée pour qu’ils soient un, comme nous sommes un,
23 – moi en eux et toi en moi, pour qu’ils soient parfaitement un, et que le monde sache que tu m’as envoyé et que je les ai aimés comme tu m’as aimé.
24 – Père, je veux que ceux que tu m’as donnés soient avec moi, où je suis, pour qu’ils voient cette gloire que tu m’as donnée, toi qui m’as aimé avant la fondation du monde.

Mon commentaire :
Le message est clair, les disciples ne sont pas les seuls sauvés. Le critère n’est pas d’avoir été de ses proches mais de tenir fermement le message d’amour. Seront donc sauvés tous ceux qui auront foi en Jésus grâce à la transmission de la parole.

25 – Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi, je t’ai connu, et ceux-ci ont su que tu m’as envoyé.
26 – Je leur ai fait connaître ton nom et je le ferai connaître encore pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux.

Mon commentaire :
Deux phrases capitales. Le monde n’a pas connu Dieu, c’est-à-dire que ceux qui disent l’avoir connu, soit mentent, soit ont été abusés. Le christ est bel et bien l’intermédiaire incontournable entre Dieu et les hommes. Cet intermédiaire quitte le monde mais poursuivra son œuvre.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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