3e dimanche de l’Avent

Informations du site

3 607 vue(s)

Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

3e dimanche de l’Avent de gaudette

Ce dimanche constitue une pause dans la période de l’Avent. C’est pourquoi il est dit de gaudette, ce qui signifie, joie précurseur de Noël.

1re lecture :

Isaïe : 61, 1-2a. 10-11

1 – L’esprit d’Adonaï Iahvé est sur moi, parce que Iahvé m’a oint ; il m’a envoyé porter d’heureuses nouvelles aux humbles, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer la libération aux déportés et aux captifs le retour à la lumière ;
2 – proclamer l’année de la bienveillance de Iahvé […]
10 – — Je me livrerai à l’allégresse à cause de Iahvé, mon âme exultera à cause de mon Dieu, car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a enveloppé dans le manteau de la justice, comme l’époux coiffe un turban, comme la mariée se pare de ses atours.
11 – Car, de même que la terre fait pousser ses germes et qu’un jardin fait germer ses semences, ainsi Adonaï Iahvé fera germer la justice et la louange en présence de toutes les nations.

Mon commentaire :
Isaïe se présente comme le héraut de Iahvé, mais il omet de signaler que la situation des Hébreux est l’œuvre de Iahvé.

Cantique (Év. Luc) : 1, 46b-48, 49-50, 53-54

46 – […] Mon âme célèbre le Seigneur
47 – et mon esprit exulte en Dieu mon sauveur
48 – parce qu’il a regardé l’humilité de son esclave ; car voilà que désormais toutes les générations me diront magnifique
49 – parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses et son nom est saint
50 – et sa miséricorde va de génération en génération à ceux qui le craignent.
53 – rassasié de biens les affamés et renvoyé sans rien les riches.
54 – Il a secouru Israël son serviteur en souvenir de cette miséricorde,

Mon commentaire :
La récupération partielle et aménagée de l’exhortation de Marie permet de relier artificiellement l’Ancien Testament et le Nouveau.

2e lecture :

Première lettre de Paul à Timothée : 5, 16-24

16 – Que le fidèle ou la fidèle qui a des veuves leur subvienne, pour que l’église n’en soit pas alourdie et subvienne aux vraies veuves.
17 – Que les anciens qui-vous mènent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui se fatiguent à la parole et à l’enseignement :
18 – Car l’écriture dit : Tu ne muselleras pas le bœuf au battage, et : L’ouvrier est digne de son salaire.
19 – N’accueille d’accusation contre un ancien qu’au dire de deux ou trois témoins.
20 – Et ceux qui pèchent, prouve-les coupables devant tous, pour que les autres aient crainte.

Mon commentaire :
Pour appuyer ses obligations mondaines, la loi positive que l’auteur détaille est appuyée sur des citations vétéro-testamentaires, ce qui en confirme l’origine judéo-chrétienne. On est très loin de la pensée de Paul et on voit comment fut organisée sa réintégration forcée dans le canon.

21 – Je t’adjure devant Dieu, devant le christ Jésus et les anges élus, de garder cela sans préjugés et de ne rien faire par inclination.
22 – N’aie hâte d’imposer les mains à personne, et ne t’associe pas aux péchés des autres. Garde-toi pur.
23 – Cesse de ne boire que de l’eau : use d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes faiblesses fréquentes.
24 – Il y a des hommes dont les péchés sont d’avance évidents, avant le jugement ; chez d’autres ils ne le seront qu’ensuite.
25 – De même, les œuvres bonnes sont d’avance évidentes : et les autres, on ne peut pas les cacher.

Mon commentaire :
Enfin, l’auteur termine par des recommandations censées s’adresser à Timothée, avec une référence sanitaire destinée à nous convaincre que c’est bien Paul qui parle. Mais comme le dit si bien le verset 26, les manipulations grossières sont difficiles à cacher.

Évangile selon Jean : 1, 6-8. 19-28

6 – Il y eut un homme envoyé de Dieu, un nommé Jean.
7 – Il vint en témoin pour attester la lumière, pour que tous aient foi par lui.
8 – Il n’était pas la lumière mais le témoin de la lumière.

Mon commentaire :
Nous abordons un problème intéressant et complexe que les cathares avaient soulevé : qui est Jean le Baptiste ? Comme nous l’avons vu en 4, la lumière est la création divine et les hommes en sont imprégnés car ils sont membres à part entière de la création divine. Or, le 8 dit que Jean n’était pas la lumière mais son témoin. Pour certains cathares Jean était donc un démon, c’est-à-dire une création de Satan qui ne porte pas d’Être. Cela peut se comprendre si on lit ces versets de façon exclusive. Par contre si on les lit de façon inclusive, Jean est comme les autres hommes, porteur de la lumière mais non la lumière en elle-même. Ce qui est certain c’est qu’il est témoin et chargé de mission (apôtre au sens littéral).

19 – Et voici le témoignage de Jean quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : Qui es-tu ?
20 – Il avoua, il ne nia pas. Il avoua : Je ne suis pas le christ.
21 – Ils lui demandèrent : Alors quoi ? Es-tu Élie ? il dit : Je ne le suis pas. Es-tu le prophète ? Il répondit : Non.
22 – Alors ils lui dirent : Qui es-tu ? que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi ?
23 – Il déclara : Moi ? une voix qui clame dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme dit le prophète Isaïe.
24 – Et on avait envoyé des pharisiens.
25 – Ils lui demandèrent : Alors pourquoi immerge-tu si tu n’es ni le christ, ni Élie, ni le prophète ?
26 – Jean leur répondit : Moi je n’immerge que dans l’eau. Il y a au milieu de vous quelqu’un de vous que vous ne connaissez pas,
27 – qui vient derrière moi et dont je ne suis pas digne de délier le lacet de chaussure.
28 – C’était à Béthanie au-delà du Jourdain où Jean immergeait.

Mon commentaire :
Là encore on trouve des notions très en rapport avec l’Ancien Testament qui permettent de valider l’antériorité du christ vis-à-vis des Juifs. D’ailleurs, cela est même précisé en 15 : « il était avant moi » mais qui invalide en même temps cette notion d’antériorité comme élément de valeur qualitative comme c’est indiqué en 15 et en 27 où il est précisé l’affirmation de la supériorité de celui qui pourtant vient derrière. Autre point important qu’est la révélation que celui qui vient, émane du milieu Juif et n’est pas reconnu dans son milieu. Notion qui réapparaît régulièrement tout au long de l’évangile. Ce n’est donc pas le milieu, ni même la famille qui compte, mais la reconnaissance.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

Faites connaître cet article à vos amis !

Informations du site

Contenu soumis aux droits d'auteur.