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5e Dimanche de Pâques

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.Read more

Saint Marc, évangéliste

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe de Saint Marc, évangéliste

Selon la tradition, Marc était un élève de Pierre dont il aurait recueilli le témoignage avant sa mise à mort à Rome sous Néron. L’école chrétienne qui se réclame de lui est donc du courant que l’on dit helléno-chrétien, c’est-à-dire issu de la diaspora palestinienne et des contrées mitoyennes. Ce courant moins imprégné d’un judaïsme orthodoxe comme celui des juifs chrétiens (nazaréens et sans doute ébionites), reste néanmoins convaincu du lien entre christianisme et judaïsme. Cela se ressent fortement dans l’évangile attribué à cet apôtre.

1re lecture :

Première lettre de Pierre : 5, 5b-14

5 – Jeunes, soumettez-vous de même aux anciens. Mais tous, sanglez-vous d’humilité les uns envers les autres, car Dieu s’oppose aux outrecuidants et donne, au contraire, sa grâce aux humbles.
6 – Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu pour qu’il vous hausse au bon moment
7 – et rejetez sur lui tous vos tracas, car il a souci de vous.
8 – Soyez sobres, soyez vigilants. Votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, circule cherchant qui dévorer.
9 – Fermes dans la foi, opposez-vous à lui. Sachez que vos frères à travers le monde ont les mêmes souffrances,
10 – Mais quand vous aurez un peu souffert, le Dieu de toute grâce qui vous a appelés dans le Christ à sa gloire éternelle, vous façonnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables.

Mon commentaire :
S’il demande aux jeunes membres de la communauté d’être obéissants aux anciens, il gomme immédiatement toute idée de hiérarchie en demandant à tous, jeunes et anciens, de faire preuve d’humilité. En effet Dieu ne s’adresse qu’aux humbles — les pauvres en esprit du sermon sur la montagne — et eux seuls mériteront sa grâce. Il insiste également sur la fermeté dans la foi, y compris devant le pire ennemi. Enfin, il signale que la souffrance n’est pas élective mais qu’elle touche toutes les communautés qui sont martyrisées dans ce monde. Nous retrouvons là les fondements et les fondamentaux du catharisme : Bienveillance, humilité, obéissance.

11 – À lui la domination dans les âges des âges, amen.
12 – Si, par Silvain que je compte pour un frère fidèle, je vous écris ces quelques paroles, c’est pour vous exhorter et pour attester que telle est la vraie grâce de Dieu dans laquelle vous devez vous tenir.
13 – L’élue qui est à Babylone et Marc, mon fils, vous 
saluent.
14 – Saluez-vous les uns les autres d’un affectueux baiser. Paix a vous tous qui êtes dans le Christ.

Psaumes : 88 (Vulgate 87), 2-3. 6-7. 16-17

2 – Iahvé, mon Dieu, j’appelle durant le jour, je crie la nuit en ta présence,
3 – que parvienne devant toi ma prière, tends ton oreille à ma clameur.
6 – Mon lit est parmi les morts, je suis comme les cadavres couchés dans le tombeau, dont tu ne te souviens plus et qui ont été supprimés par ta main !
7 – Tu m’as longé au plus profond de la fosse, dans les ténèbres et dans les gouffres,…
16 – Je suis pauvre et expirant depuis l’enfance, je supporte tes terreurs, je suis inerte,
17 – sur moi ont passé tes colères, tes épouvantes m’ont anéanti,

Mon commentaire :
Le moins que l’on puisse dire est que la conception que le juif a de son Dieu manque d’enthousiasme. On est à des années-lumière de la vision cathare.

Évangile selon Marc : 16, 15-20

15 – Il leur dit : Allez dans le monde entier proclamer l’évangile à toute la création ;
16 – celui qui a foi et est immergé sera sauvé, et celui qui se méfie sera condamné.
17 – Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront foi : ils chasseront des démons en mon nom, ils parleront de nouvelles langues,
18 – ils prendront des serpents et, boiraient-ils du poison, cela ne les gênera pas, ils poseront les mains sur les malades et en feront des bien portants.

Mon commentaire :
L’annonce de Jésus est présentée sous l’angle de vue judéo-chrétien : baptême par immersion, récompense punition, miracles physiques. On est loin de Jean et de la démarche spirituelle.

19 – Le Seigneur, donc, après leur avoir parlé, fut enlevé vers le ciel et s’assit à la droite de Dieu.
20 – Et eux sont sortis prêcher partout avec le concours du Seigneur qui confirmait la parole en l’accompagnant de signes.

Mon commentaire :
L’ascension est immédiate et très simplifiée alors qu’elle est absente de Jean et de Matthieu. Cela permet de douter qu’elle soit réelle. Les miracles relatés doivent être compris au sens spirituel.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

4e Dimanche de Pâques

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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Mettre le pied à l’étrier

8-4-ecf- cultes publics
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Mettre le pied à l’étrier

Souvent j’entends parler de l’excellence et de la difficulté d’être chrétien cathare consolé. Sans fausse modestie, je suis en totale contradiction avec cette conception. Le consolé atteint un niveau d’avancement qui est le résultat d’une série d’événements et d’épreuves qui sont derrière lui et le dernier palier qu’il a franchi n’est que la suite logique de l’engagement qu’il a pris bien longtemps auparavant.

Si l’on prenait comme exemple un cavalier. Je dirais que l’effort fourni par l’athlète de parcours complet est le résultat d’un travail assidu qui concerne une personne hautement motivée pour cet objectif. Mais cet effort n’aurait jamais pu se produire si quelque chose était venu bloquer celui ou celle qu’il était le jour où il a décidé de mettre le pied à l’étrier pour la première fois et de se lancer dans l’aventure de l’équitation. Car il sait à ce moment que cela le forcera à maîtriser les bases de ce sport, ce qui lui demandera de lourds efforts. Ce n’est pas pour rien que l’on emploie cette locution : « mettre le pied à l’étrier » dans de nombreux domaines.

Les stades de l’avancement en catharisme

Tout le monde connaît cette expression et en comprend le sens : on ne peut pas maîtriser une pratique si l’on n’a pas pris la peine de faire les choses dans un ordre logique d’apprentissage.

Or, je dois dire que, concernant le catharisme, c’est exactement le contraire que je constate. Nombreux sont ceux qui veulent manifester un savoir qu’ils n’ont pas pris la peine d’acquérir et une compétence en matière de religion sans n’avoir jamais manifesté le moindre avancement spirituel personnel en la matière.

De curieux à sympathisant

Dans le catharisme, le premier pas est celui qui consiste à passer du statut de curieux à celui de sympathisant. Ce passage est entièrement lié à l’acquisition du savoir. Le curieux découvre le catharisme, mais n’en connaît pas grand-chose. La plupart du temps, cet intérêt sera de courte durée et se basera sur des informations incomplètes, voire erronées.

Cependant, il peut arriver qu’il ressente l’utilité de mieux connaître le sujet. Alors il se met à étudier les historiens et les philosophes, les anthropologues et les théologiens. Le but étant d’accumuler du savoir sur ce sujet.

Mais qu’est-ce que le savoir ? C’est un ensemble de données qui permettent de comprendre la façon dont les humains qui vivaient en ce lieu et à cette époque se sont comportés vis-à-vis des religieux cathares. Cela nécessite également d’acquérir des données sur les éléments doctrinaux et philosophiques de ces religieux cathares.

C’est un cheminement qui se fait sans carte ni boussole et qui demande des efforts, donc du temps, deux notions fortement dévalorisées à notre époque. Les nouvelles technologies donnent l’illusion que le savoir est à portée de clic alors qu’en fait tout ce que nous étudions est de main d’homme, donc orienté, voire falsifié. Pour acquérir un savoir de qualité, il faut donc multiplier les études, les croiser pour mettre au jour les erreurs, les altérations voire les forgeries destinées à orienter notre étude dans le sens que l’auteur désire. Plus on a de sources et plus on peut en retirer un savoir neutre dans lequel on trouvera les informations utiles à notre avancement.

Le principal danger à ce stade est soit de se décourager et d’abandonner ou de se contenter du peu déjà acquis en pensant que cela suffira. L’autre est de se perdre en route, attiré par un savoir qui résonne en nous et nous donne envie de suivre une voie plus facile que celle qu’impose la rigueur. J’avais parlé de cela dans un texte où je comparais le chercheur au marcheur du désert qui, dans l’hémisphère Nord, dérive toujours vers la gauche, car il est influencé à son insu par la force de Coriolis.

Accéder au savoir pour avancer est une démarche essentielle comme l’est le fait de commencer par construire des fondations pour élever un bâtiment, même si ces dernières seront invisibles ensuite.

De sympathisant à croyant

Une fois que l’on a décidé de mieux connaître le catharisme, il va falloir accepter que le savoir acquis de la façon la plus complète possible soit essentiel à ce cheminement. C’est cette démarche qui nous permettra d’emprunter la bonne route.

Quand j’étudiais les origines du catharisme au premier siècle, travail débuté à la suite d’un ami qui l’avait lui-même initié, j’ai compris que je ne devais faire aucune impasse, y compris quand le sujet qui se présentait à moi ne me passionnait pas outre mesure. Ce fut le cas des gnostiques. Je me suis donc imposé de lire tout ce que j’ai pu trouver sur le sujet, soit une quarantaine d’ouvrages issus d’une quinzaine d’auteurs, et cela m’a permis de trier entre des informations souvent contradictoires et confuses. J’en ai retiré un savoir utilisable que j’ai résumé ensuite pour le rendre accessible à mes lecteurs. En effet, mes années d’enseignement dans les domaines du secourisme et de la médecine d’urgence m’ont appris que l’enseignant doit en savoir dix fois plus que ce qu’il enseigne s’il veut pouvoir apporter à son auditoire la substantifique moelle nécessaire et répondre aux interrogations qu’il ne manquera pas de lui poser.

Ce travail de Romain se heurte à des obstacles, à commencer par la force de l’inertie individuelle qui nous retient de faire des efforts dont nous ne voyons pas clairement la finalité. Il faut aussi être intimement convaincu de l’importance du savoir, ce qui nous donnera la force de continuer nos efforts. Des obstacles vont perturber ce travail, à commencer par la logique imparable du christianisme qui, depuis deux mille ans, nous fait prendre des vessies pour des lanternes et qui fait tout ce qu’il peut pour nous empêcher de l’étudier et ainsi éviter que l’on découvre la supercherie. En effet, même si les textes, dits sacrés, sont en fait relativement incohérents, leur valeur pour les judéo-chrétiens tient à une interprétation très orientée qui apparaît de façon évidente lors d’une lecture libre. C’est sans aucun doute un des motifs qui a conduit l’Église catholique à interdire leur traduction en langue vulgaire, ce qu’ont pourtant fait les cathares pour donner à leurs prêches une valeur vérifiable pour tout un chacun.

J’espère vous avoir fait toucher du doigt la difficulté pour le sympathisant de se lancer dans les études approfondies qui lui donneront un accès large à un savoir étendu sur tous les plans relevant de ce monde et qui lui ouvriront les yeux sur une compréhension plus spirituelle susceptible de bouleverser ses croyances. En effet, comme certains appareils de sécurité sont calibrés pour déclencher une alerte à partir d’un certain niveau de danger (avertisseurs d’incendie par exemple), notre intellect dispose d’une marge de sécurité destinée à nous empêcher d’aller trop loin dans nos réflexions pour ne pas courir le risque de sortir la part spirituelle qu’il maintient sous contrôle pour l’empêcher de provoquer l’éveil de notre conscience.

Or, c’est justement ce que recherche le sympathisant quand il décide d’étudier la religion. En effet, quand ses études le mettront face à des situations complètement incompréhensibles dans la logique mondaine, il risque s’il persiste d’en arriver à la conclusion que la logique mondaine n’est pas logique. Dès lors il cherchera une autre logique et s’apercevra que les cathares en proposent une très attrayante. On le voit très bien dans l’étude de l’origine du Mal qui, chez les judéo-chrétiens, est liée au « péché originel » de l’homme au jardin d’Eden. Mais, comme je l’ai montré dans mon étude de ce sujet dans la Genèse, en fait cet épisode incohérent à la lumière de l’étude judéo-chrétienne, devient clair sous l’angle cathare.

Dès lors, ce hiatus insurmontable ne peut déboucher que sur deux hypothèses : l’abandon de la recherche de peur qu’elle détruise l’échelle de valeurs admise de tout temps ou la compréhension de la manipulation dont nous sommes les victimes et la recherche d’une autre voie. Grâce à ces études élargies, le sachant va pouvoir, en toute liberté, choisir la voie qui lui conviendra le mieux.

S’il pense intimement que seul le catharisme peut constituer sa voie de Salut et s’il décide d’avancer sur cette voie, il se révèlera être devenu un croyant cathare.

La suite du cheminement

J’ai déjà traité ailleurs les deux étapes suivantes, à savoir le passage de croyant à novice et de novice à Consolé.

Comme ce n’est pas le sujet de ce prêche, je n’y reviendrai pas.

Comment se lancer dans le catharisme ?

Contrairement à d’autres religions où l’on vous demande de croire sans comprendre, la fameuse foi du charbonnier des catholiques, le catharisme met l’acquisition du savoir avant la foi.

De ce fait, n’importe qui peut s’essayer à l’avancement cathare sans risque puisqu’il s’agit uniquement d’acquérir des savoirs qui, soit vous donneront envie d’aller plus loin, soit ne vous conviendront pas et vous conduiront à arrêter vos études, soit vous conduiront sur d’autres voies.

J’ai dans mes connaissances une personne que l’étude approfondie du catharisme depuis son plus jeune âge a finalement conduite à découvrir qu’elle est gnostique et non cathare. Une autre, très avancée dans le catharisme a finalement découvert une autre spiritualité qui l’a complètement éblouie et l’a poussée à nous quitter pour suivre cette nouvelle voie. Le cas qui m’a le plus marqué est celui d’une personne qui fut la première acheteuse par correspondance de mon livre. Après lecture elle m’a recontacté pour me dire merci, car grâce aux informations qu’elle avait trouvées dans mon livre elle en avait conclu que le catharisme n’était pas sa voie personnelle.

Cela est très important et très positif. Le catharisme n’a pas vocation à accumuler les foules, mais sa façon de procéder permet d’éviter que des gens se bloquent sur une spiritualité qui, au final, s’avèrera ne pas leur convenir. Il vaut mieux s’en rendre compte le plus tôt possible !

Acquérir des savoirs par les écrits

Ce qui différencie le curieux du sympathisant c’est l’appétence de ce dernier pour acquérir des savoirs via les publications traitant du catharisme. Ces publications sont tout ce qui nous reste de la mémoire de l’époque. Elles sont parfois des témoignages des cathares (sympathisants, croyants et consolés), plus souvent de leurs détracteurs et aussi de quelques témoins non impliqués directement. Ces documents ont été l’objet d’études dont les contenus sont très intéressants même s’il faut les considérer à l’aune de leurs auteurs. Au final, entre les témoignages directs influencés ou partiels et les analyses empreintes des sensibilités de leurs auteurs (athées et religieux divers) nous avons une matière difficile à travailler et qui sera imprégnée de nos propres prérequis. Mais il ne s’agit pas de faire œuvre d’objectivité — l’objectivité n’existe pas. Il s’agit d’acquérir des savoirs qui englobent toutes les sciences humaines (histoire, philosophie, sociologie, psychologie, etc.) et qui dépassent le strict cadre du catharisme pour s’étendre à l’ensemble du christianisme des origines à nos jours sans oublier les auteurs issus d’autres confessions qui ont eu à donner leur avis sur les cathares et leurs prédécesseurs.

Ces documents devront être étudiés pour en faire sortir l’authenticité que ceux qui les rapportent ont souvent masquée, voire falsifiée au moyen de la science qui, comme la philologie permet de retracer l’origine des textes et les moyens utilisés pour les falsifier ou les détourner de leur objet initial. Le croisement des textes issus de groupes divers permet de retrouver le fonds originel que même les opposants les plus violents n’ont pas cru possible de dissimuler.

Rechercher le message originel

Une fois ces savoirs acquis, ce qui demandera beaucoup de temps, il convient de mettre en exergue la pensée profonde des cathares. Cela revient à retrouver par leur intermédiaire le message christique originel et le faire sien afin de réaliser l’objectif que vise tout croyant sincère : tuer en nous l’Adam primordial pour permettre la résurrection du Christ que nous sommes. Ainsi s’ouvrira, pour celui qui devient ainsi un croyant cathare, la porte du cheminement qui mène au Salut. Ce chemin qui mène au mariage mystique entre la part spirituelle tombée en cet enfer et celle demeurée stable dans l’empyrée divin. Ou, comme disent les gnostiques : faire le deux un ! Cette étape constitue l’éveil tel que les cathares l’entendent. Elle est la base de la démarche qui conduira le croyant à rechercher les moyens de faire sa bonne fin.

Pour cela il va conduire deux actions parallèles : approfondir la doctrine cathare afin de la faire sienne et de l’appliquer au mieux dans sa vie quotidienne et participer de son mieux au développement de l’Église cathare puisque c’est en son sein qu’il cheminera et fera sa bonne fin.

La doctrine cathare ne peut être recherchée qu’à partir du message originel qui en est le fondement et en veillant qu’à chaque étape et pour chaque critère ce soit ce message originel qui soit mis en application. Nous appelons cela la Règle de justice et de vérité que nous avons reconstituée à partir de très nombreux documents dans lesquels transparaissent les éléments qui la constitue. Là encore, l’acquisition des savoirs préalable est essentielle à la construction de la spiritualité et de l’Église.

C’est pour cela que je considère que cette acquisition des savoirs est l’élément fondateur à une démarche chrétienne cathare ; elle permet de mettre le pied à l’étrier du sympathisant pour qu’il puisse aller plus loin si c’est son choix.

Guilhem de Carcassonne, le 14/04/2024

3e Dimanche de Pâques

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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Messe de l’Annonciation du Seigneur

4-4-Année liturgique
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2e Dimanche de Pâques ou de la Miséricorde

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Lecture des textes de la liturgie catholique

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Dimanche de Pâques – Résurrection du seigneur

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Vendredi saint – Passion et mort du seigneur

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Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

 Messe du vendredi saint – Passion et mort du seigneur

1re lecture :

Livre d’Isaïe : 52, 13 – 53, 12

13 – Voici que mon serviteur réussira, il sera haut placé, il s’élèvera, il sera très exalté.
12 – C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les multitudes et il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les transgresseurs, alors qu’il a porté le péché des multitudes et qu’il intervient pour les transgresseurs.

Mon commentaire :
Ce passage est littéralement effrayant ! On y voit l’apologie du sacrifice dans la transgression et la récompense de celui qui agit comme hors-la-loi vis-à-vis de la société où il vit. Il recherche la mort qui lui garantit d’accéder aux félicités promises.
Franchement, ce système repris et valorisé par toutes les religions abrahamiques (judaïsme, judéo-christianisme, islam) a donné justification aux pires massacres et continue d’agir de nos jours, comme nous en avons eu le très récent et très terrible exemple.
Il faut le marteler sans cesse ; Dieu n’exige aucun sacrifice, juste de la Bienveillance.

Psaumes : 31 (Vulgate 30), 2ab. 6, 12, 13-14ab, 15-16, 17. 25

2 – En toi Iahvé, je m’abrite : que je ne sois jamais confondu !…
6 – En ta main je confie mon esprit : tu m’as racheté, Iahvé, Dieu de vérité !
12 – Pour tous mes adversaires je suis un opprobre, un objet de crainte pour mes voisins, un sujet de frayeur pour mes familiers, ceux qui me voient dans la rue fuient loin de moi !
13 – Je suis oublié des cœurs, tel un mort, je suis semblable à un objet perdu.
14 – Quand j’entends les calomnies d’un grand nombre, c’est l’effroi de toute part,…
15 – Mais, moi, j’ai confiance en toi, Iahvé, je me dis que tu es mon Dieu,
16 – en ta main sont mes destinées, délivre-moi de mes ennemis et de mes persécuteurs,
17 – fais briller ta face sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce !

Mon commentaire :
Au cas ou le texte précédent n’aurait pas été assez clair, nous avons ici le détail de l’explication. Celui qui se sacrifie est rejeté de tous et prend ce rejet pour la preuve qu’il est dans le bon droit. Mais il sait que Dieu est avec lui et ira au bout de son sacrifice car il en espère des félicités. La valorisation de l’esprit de sacrifice, c’est l’idéalisation de l’extrémisme et aucune des religions que je viens de citer n’y a manqué. Que ce soit les juifs à Massada ou Jopatopa, les chrétiens dans le cirque ou les musulmans aujourd’hui, tous sont persuadés d’agir pour leur salut car la religion qu’ils se sont fabriqué ignore l’amour et favorise la haine.

2e lecture :

Lettre aux Hébreux : 4, 14-16 ; 5, 7-9

14 – Puisque nous avons un suprême grand prêtre qui a traversé les cieux, Jésus le fils de Dieu, c’est à nous de l’avouer.
15 – Car notre grand prêtre n’est pas incapable de compatir à nos faiblesses, lui qui a tout éprouvé comme nous sauf le péché.
16 – Approchons-nous donc du trône de la grâce avec franchise pour recevoir miséricorde et trouver la grâce d’être secourus au bon moment.

Mon commentaire :
Christ est rappelé comme notre guide privilégié car seul capable de comprendre nos faiblesses. L’idée qu’il a traversé nos souffrances en ce monde confirme l’origine judéo-chrétienne de ce texte auquel Paul n’a aucune part.

7 – Lui, les jours de sa chair, il offrit avec grands cris et larmes des demandes et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort et il en fut exaucé pour sa piété.
8 – Bien que fils, il apprit l’obéissance en souffrant
9 – et, une fois parfait, il est devenu cause de salut éternel, pour tous ceux qui lui obéissent

Mon commentaire :
Christ, bien que fils de Dieu et sans péché a souffert en cette chair. Sous entendu, nous devons souffrir aussi pour accéder à sa félicité. Là encore l’idée du sacrifice pantelant est dominante dans le judéo-christianisme au lieu de l’effort vers la Bienveillance.

Évangile selon Jean : 18, 1 – 19, 42

1 – Jésus, après ces paroles, s’en alla avec ses disciples au-delà du torrent du Cédron. Il y avait là un jardin dans lequel il entra avec ses disciples.
2 – Judas qui le livrait connaissait aussi ce lieu parce que Jésus y était souvent allé avec ses disciples.
3 – Judas prend la cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres et les pharisiens, et il vient là avec des lanternes, des torches et des armes.

Mon commentaire :
Les évangiles, qui ne l’oublions pas, sont le résultat de nombreuses modifications (interpolations, falsifications), insistent beaucoup sur le caractère accusateur de Judas allant même jusqu’à mettre en doute sa probité en tant que responsable des finances de la communauté. Tout comme elles ont besoin de leur rite sacrificateur, elles ont besoin d’un coupable susceptible de retirer aux chrétiens la moindre parcelle de culpabilité. Jésus meurt tué par les Juifs et livré par la trahison d’un faux chrétien qui est retourné à son erreur d’origine. C’est une procédure connue dans le système mondain où l’on cherche une victime émissaire pour rendre hommage à la divinité dont on attend des bienfaits et la nécessité d’assurer la cohésion du groupe en faisant porter la responsabilité des problèmes à celui qui est différent et dont l’éviction redonnera sa stabilité au groupe. Ainsi, pas besoin de se demander si la mort de Jésus, que certains pourraient assimiler à un échec de sa mission terrestre, n’est pas due à l’incapacité de ceux qui ont reçu le message de le faire fructifier. Le ou les rapporteurs de l’évangile johannique pousse même le bouchon jusqu’à impliquer l’armée romaine (la cohorte) dans la responsabilité de l’arrestation de Jésus.

4 – Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, sortit et leur dit : Qui cherchez-vous ?
5 – Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Il leur dit : C’est moi. Or Judas qui le livrait était avec eux.
6 – Quand Jésus leur dit : C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.
7 – Il leur demanda encore : Qui cherchez-vous ? Et ils dirent : Jésus de Nazareth.
8 – Jésus répondit : Je vous dis que c’est moi. Et si c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci.
9 – C’était pour accomplir cette parole qu’il avait dite : Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés.

Mon commentaire :
Le besoin de rattacher la moindre action de Jésus à des dits antérieurs est pathognomonique de l’angoisse que les faits rapportés soient jugés insignifiants et donc non porteurs de sens. C’est aussi la leçon qu’il faut tirer du caractère merveilleux donné aux guérisons miraculeuses.

10 – Alors Simon Pierre qui avait un sabre le tira, frappa l’esclave du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de l’esclave était Malchos.
11 – Jésus dit à Pierre : Mets le sabre au fourreau. Est-ce que je ne boirai pas la coupe que le Père m’a donnée ?
12 – Alors la cohorte, le tribun et les gardes Juifs prirent Jésus et le lièrent.

Mon commentaire :
L’aspect sacrificiel est renforcé à tort par le fait que Jésus refuse la violence et qu’on le lie comme un animal de sacrifice sans qu’il résiste. Dans Luc il va même guérir la blessure de l’esclave d’un geste (Luc XXI-51).

13 – Ils le menèrent d’abord chez Anne parce que celui-ci était beau-père de Caïphe qui était grand prêtre cette année-là.
14 – C’était Caïphe qui avait donné aux Juifs ce conseil : Mieux vaut qu’un homme meure pour le peuple.
15 – Simon Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Ce disciple était connu du grand prêtre et il entra avec Jésus dans la cour du grand prêtre,
16 – mais Pierre restait dehors à la porte. Alors l’autre disciple, connu du grand prêtre, sortit parler à la fille portière et fit entrer Pierre.
17 – La fille portière dit à Pierre : N’es-tu pas aussi des disciples de cet homme ? Il dit : Je n’en suis pas.
18 – Les esclaves et les gardes avaient fait un feu de braises, car il faisait froid, et ils restaient debout à se chauffer. Pierre aussi restait debout avec eux à se chauffer.
19 – Le grand prêtre questionna Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.
20 – Jésus lui répondit : J’ai parlé franchement au monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple où tous les Juifs s’assemblent et je n’ai rien dit en secret.

Mon commentaire :
Deux disciples suivent le groupe ayant arrêté Jésus. Pierre est refoulé du palais et seul un disciple entre. Ce disciple ne peut être que Jean puisqu’il relate ce qui se passe à l’intérieur. Cela interroge sur les relations que Jean entretien avec la hiérarchie juive. Outre la volonté de marquer la responsabilité des juifs impliquant tous les niveaux de responsabilité, ce passage rappelle un point essentiel qui est mis dans la bouche même de Jésus. Rien de ce que Jésus a transmis n’est secret et n’a le moindre caractère malhonnête. Cela tranche avec les nombreux passages où les uns et les autres lui disent de parler franchement.

21 – Pourquoi me questionnes-tu ? Demande à ceux qui m’ont entendu parler, ils savent ce que j’ai dit.
22 – À ces paroles, un des gardes posté là lui donna un coup et lui dit : Est-ce ainsi que tu réponds au grand prêtre ?
23 – Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, atteste le mal, mais si j’ai bien parlé pourquoi me frappes-tu ?
24 – Alors Anne l’envoya, toujours lié, chez le grand prêtre Caïphe.
25 – Et Simon Pierre restait debout à se chauffer. Ils lui dirent : N’es-tu pas aussi de ses disciples ? Il le nia, il dit : Je n’en suis pas.
26 – Un esclave du grand prêtre, parent de celui dont Pierre avait coupé l’oreille, dit : Ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?.
27 – Pierre nia encore et aussitôt un coq chanta.

Mon commentaire :
Cet épisode très célèbre est destiné, lui aussi, à marquer le caractère prémonitoire de la parole de Jésus. C’est amusant le l’imbriquer dans un passage où Jésus lui-même révèle qu’il ne parle pas de façon mystique.

28 – De chez Caïphe, ils menèrent alors Jésus au prétoire. C’était l’aube. Ils n’entrèrent pas au prétoire pour ne pas se souiller mais manger la pâque.
29 – Alors Pilate sortit vers eux, dehors, et il leur dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?
30 – Ils lui répondirent : S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré.

Mon commentaire :
Les Juifs ne prennent pas la peine d’organiser un procès religieux car ils ont déjà décidé de son sort. En effet, Caïphe a déjà expliqué la nécessité qu’un homme meure pour protéger le peuple (XI 50). Le caractère malhonnête et non justifié de la mise en accusation de Jésus est mis en valeur par cette réponse qui n’apporte aucun élément accusatoire probant.

31 – Pilate leur dit : Prenez-le vous le jugerez selon votre loi. Les Juifs lui dirent : Nous n’avons pas le droit de tuer personne.
32 – C’était pour accomplir la parole de Jésus quand il avait signifié de quelle mort il allait mourir.
33 – Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit : Es-tu le roi des Juifs ?
34 – Jésus répondit : Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ?
35 – Pilate répondit : Est-ce que je suis juif ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi, qu’as-tu fait ?
36 – Jésus répondit : Mon règne n’est pas de ce monde. Si mon règne était de ce monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais, voilà, mon règne n’est pas d’ici.
37 – Pilate lui dit : Alors, tu es roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je ne suis né et ne suis venu dans le monde que pour attester la vérité. Quiconque est de la vérité entend ma voix.
38 – Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? Et sur cette parole, il ressortit vers les Juifs leur dire : Je ne trouve en lui aucun motif.

Mon commentaire :
En 34 Jésus met en avant la question de la responsabilité des Juifs dans le chef d’inculpation. Cela explique que Pilate le fera mettre en exergue dans le panneau fixé à la croix, à la grande colère des Juifs qui ne veulent pas être associés à quelqu’un exécuté de façon aussi vile. La tentative de Pilate de motiver un chef d’inculpation se heurte à un message fondamental de Jésus qu’il ne comprend pas. Jésus affirme qu’il ne peut être roi d’aucun peuple de ce monde car il n’est pas de ce monde. Son monde n’est pas un monde comparable à celui-ci puisqu’il ne dispose pas de troupe pour le défendre mais, dans son monde, Jésus admet qu’il est comparable à un roi, ce qui explique la seconde réponse à la réitération de l’interrogation de Pilate. Pour autant cela ne constitue pas une menace susceptible de justifier une réaction de l’occupant romain, d’où la réponse finale de Pilate.

39 – Mais c’est pour vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la Pâque. Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?
40 – Ils se remirent à crier : Pas lui, mais Barabbas. Et Barabbas était un bandit.

Mon commentaire :
On sent le piège dans la remarque de Pilate. Si les Juifs répondent c’est qu’ils reconnaissent Jésus comme roi des Juifs. En préférant Barabbas, les rédacteurs veulent insister sur le caractère ignominieux du choix retenu : le pire criminel plutôt que le roi. Pas étonnant que l’antisémitisme se soit développé ensuite.

1 – Alors Pilate prit Jésus et le fit fouetter.
2 – Les soldats tressèrent une couronne d’épines, la lui mirent sur la tête et le vêtirent d’un manteau pourpre.
3 – Et ils venaient lui dire : Salut, roi des Juifs. Et ils lui donnaient des coups.
4 – Pilate ressortit et dit : Eh bien je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve aucun motif en lui.
5 – Jésus sortit avec la couronne d’épines et le manteau pourpre. Pilate leur dit : Voici l’homme.
6 – Quand les grands prêtres et les gardes le virent, ils crièrent : Crucifie, crucifie ! Pilate leur dit : Prenez-le, vous le crucifierez. Moi je ne trouve pas de motif en lui.
7 – Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et d’après cette loi, il doit mourir, car il s’est fait fils de Dieu.
8 – Quand Pilate entendit cette parole, il craignit davantage.

Mon commentaire :
Dans un premier temps Pilate pense s’en tirer avec une petite correction et quelques vexations. Mais le problème n’est pas Jésus mais les juifs. En effet, pour eux Jésus a blasphémé contre la loi de Iahvé et cette loi leur impose de le mettre à mort. En s’opposant à cette loi, Pilate a conscience qu’il risque de rompre l’équilibre mis en place par Rome qui laisse aux juifs leur liberté de culte en échange d’une soumission à l’envahisseur. S’il remet en cause la validité de leur culte, il risque un soulèvement. Mais il n’a pas d’argument valable au nom de la loi romaine.

9 – Il rentra dans le prétoire et dit à Jésus : D’où es-tu ? Jésus ne lui donna pas de réponse.
10 – Pilate lui dit : Tu ne parles pas ? Tu ne sais pas que j’ai pouvoir de te relâcher et pouvoir de te crucifier ?
11 – Jésus répondit : Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’était donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un plus grand péché.

Mon commentaire :
Pilate espère faire de Jésus un allié pour ne pas céder aux juifs. Mais Jésus ne l’aide pas car il ne le reconnaît pas comme du même domaine que lui. Seul Judas est considéré comme pécheur car il a péché contre l’esprit que Jésus était venu apporter aux hommes.

12 – Dès lors Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs crièrent : Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Qui se fait roi s’oppose à César.
13 – À ces mots, Pilate amena Jésus dehors, s’assit à son tribunal au lieu appelé Dallé et, en hébreu, Gabbatha.
14 – C’était la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure. Et il dit aux Juifs : Voici votre roi.
15 – Alors ils crièrent : Enlève, enlève, crucifie-le. Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les grands prêtres répondirent : Nous n’avons de roi que César.
16 – Alors il le livra pour le crucifiement.

Mon commentaire :
Les juifs mettent Pilate en situation de faute vis-à-vis de Rome en donnant un argument juridique recevable. Jésus s’est dit roi donc il constitue un danger de rébellion contre Rome. Mais Pilate tente de faire de dette accusation un fait juif en rappelant qu’il s’est dit roi des juifs, ce que ces derniers réfutent, préférant se dirent sujets de César. Pilate cède, mais prépare une dernière pirouette pour faire retomber l’entière responsabilité sur les juifs.

Ils prirent Jésus.

17 – Et il sortit, chargé de sa croix, vers le lieu-dit du Crâne, c’est-à-dire en hébreu Golgotha,
18 – où ils le crucifièrent et deux autres avec lui, un de chaque côté et Jésus au milieu.
19 – Pilate écrivit et mit sur la croix une pancarte dont l’inscription était : JÉSUS DE NAZARETH, LE ROI DES JUIFS.
20 – Beaucoup de Juifs lurent cette pancarte, car le lieu où fut crucifié Jésus était proche de la ville et l’inscription était en hébreu, en latin et en grec.
21 – Les grands prêtres des Juifs dirent alors à Pilate : N’écris pas : Le roi des Juifs, mais ce qu’il a dit : Je suis le roi des Juifs.
22 – Pilate répondit : J’ai écrit ce que j’ai écrit.

Mon commentaire :
Par cette inscription Pilate réussit une double action : justifier la mise à mort puisque l’envahisseur romain agit légitimement contre tout ce qui peut remettre en cause son pouvoir. Or, il ne peut y avoir deux pouvoirs absolus sur la même terre. Ensuite, il humilie les juifs dont la croyance en un Messie libérateur est ainsi détruite puisque si Jésus est ce Messie, Rome, par l’action de Pilate, vient de le réduire à rien. Crucifier le roi des Juifs est la pire hypothèse si l’affirmation est vraie. C’est pourquoi les juifs cherchent à faire supprimer cette inscription, mais Pilate n’a plus de raison de leur céder car il est le maître et cette inscription ne peut justifier de soulèvement. Donc, Pilate la maintient car elle le disculpe de la décision de mise à mort et elle affirme encore plus fort la mainmise de Rome sur les juifs.

23 – Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements dont ils firent quatre parts, une pour chaque soldat, et la tunique. Mais la tunique était sans couture, tissée d’une pièce depuis le haut.
24 – Ils se dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons-la au sort. C’était pour accomplir cette écriture : Ils se sont partagés mes habits, ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est ce que firent les soldats.
25 – Près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie de Clopas et Marie Madeleine.
26 – Jésus voyant sa mère et, près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voici ton fils.
27 – Puis il dit au disciple : Voici ta mère. Et depuis lors le disciple la prit chez lui.
28 – Après quoi Jésus, sachant que tout était fini, dit pour finir l’écriture : J’ai soif.
29 – Il y avait là un vase rempli de vinaigre. Ils mirent au bout d’un javelot une éponge remplie de vinaigre et la portèrent à sa bouche.
30 – Quand Jésus prit le vinaigre, il dit : C’est fini. Il baissa la tête et remit l’esprit.

Mon commentaire :
Il y a quelques points étonnants dans cette partie. D’abord, le narrateur — Jean de façon supposée — ne décrit que la présence de trois femmes au pied de la croix : la mère de Jésus, celle de Jean baptiste et Marie Madeleine. Ces trois femmes sont emblématiques et cette description peut logiquement paraître non historique. Ensuite, apparaît un autre personnage : le disciple qu’il aimait, que certains ont assimilé à Marie Madeleine, sauf qu’il est présenté au masculin et que d’autres assimilent à Jean lui-même, sauf qu’on se demande pourquoi il n’apparaît dans la première description et pourquoi il parle de lui-même à la troisième personne du singulier. De là à penser que nous avons également une rédaction tardive associée à une interpolation il n’y a qu’un pas. C’est également un argument de ceux qui réfutent que jésus ait eu des frères et sœurs, puisqu’ils ne sont pas là. Cependant, n’oublions pas qu’il s’agit d’une mise à mort ignominieuse pour sédition. Y assister est un risque de mise en cause dans la sédition et nous savons que les parents de Jésus n’ont jamais cru à ses dires. Il est donc compréhensibles qu’ils n’aient pas voulu prendre le risque d’apparaître à son exécution où l’on ne retrouve que ceux qui croient en lui et sa mère dont on ne sait si elle est là par foi, par amour maternel ou, comme le pensent les cathares, parce qu’elle assume sa mission d’accompagnement de l’envoyé divin. L’épisode du vinaigre est également surprenant. En fait on constate surtout la multiplication des références scripturaires vétéro-testamentaires. Cela montre combien l’école johannique est encore fortement attachée au judaïsme. Jésus ne meurt pas de façon classique ; on nous dit qu’il baissa la tête et rendit l’esprit. Pour nous cathares c’est extrêmement parlant, il se sépare du corps apparent et rend sa part divine à son père. Ce terme est d’ailleurs passé dans le langage courant, comme si l’on séparait bien deux choses inconciliables. C’est pour cela que le judéo-christianisme nous parle de la résurrection des corps à la fin des temps. Il lui faut à tout prix réunir ces deux parties dont il dit qu’elles sont l’œuvre de Dieu.

31 – Comme c’était la Préparation, les Juifs pour ne pas laisser les corps en croix pendant le sabbat, car ce sabbat était un grand jour, demandèrent à Pilate de leur rompre les jambes et de les enlever.
32 – Les soldats vinrent rompre les jambes du premier puis de l’autre qu’on avait crucifié avec lui.
33 – Et arrivés à Jésus, ils le virent déjà mort. Ils ne lui rompirent pas les jambes,
34 – mais un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et aussitôt sortirent du sang et de l’eau.
35 – Celui qui l’a vu en témoigne, et son témoignage est véritable, et celui-là sait qu’il dit vrai pour que vous ayez foi aussi.
36 – Car ce fut pour accomplir cette écriture : On ne lui brisera pas un os.
37 – Et une autre écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont transpercé.
38 – Après quoi Joseph d’Arimathie qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate à enlever le corps de Jésus. Pilate le permit et ils vinrent enlever le corps.
39 – Nicodème qui, au début, était venu à lui de nuit, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès.
40 – Ils prirent le corps de Jésus et le lièrent de bandelettes avec les aromates comme les Juifs ont coutume d’ensevelir.
41 – Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié et, dans le jardin, un tombeau neuf où personne encore n’avait été mis.
42 – Alors, à cause de la Préparation des Juifs, c’est là qu’ils mirent Jésus, car ce tombeau était proche.

Mon commentaire :
La volonté de cette partie est de bien attester la mort de Jésus, pour mieux renforcer sa résurrection. Si l’on brise les jambes des suppliciés c’est pour les empêcher de prendre appui sur leur pieds afin de soulager la tension exercée par les bras sur la cage thoracique et ainsi de permettre la respiration. Ainsi asphyxiés les suppliciés meurent plus vite. Or Jésus est considéré comme déjà mort, donc on ne lui brise pas les jambes mais on lui perfore le flanc pour attester de sa mort — une telle blessure étant forcément fatale à l’époque — et l’on voit s’écouler du sang, ce qui est caractéristique d’un cadavre dont le sang ne coagule plus, et de l’eau pour rappeler que Jésus est considéré comme source d’eau vive. Là encore transparaît la conception judaïsante des rédacteurs puisqu’ils attribuent un pouvoir au corps matériel de Jésus. On termine par une mise en avant de Jean présenté comme seul témoin valable, puisqu’il est le seul homme.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

Messe du jeudi saint – Cène du Seigneur

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

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