Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du saint Sacrement (eucharistie)
Le saint-sacrement
Pour les judéo-chrétiens, l’eucharistie est le sacrement par excellence puisqu’ils pensent que le corps et le sang de Jésus se trouvent effectivement dans l’hostie et le vin consommés au cours de la messe. Cela vient de leur interprétation de la phrase : « Prenez, ceci est mon corps, prenez ceci est mon sang. », attribuée à Jésus lors de la cène, son dernier repas avant d’être livré.
Pour les cathares, il s’agit d’une interprétation littérale erronée. Comme nous le disons dans le Pater, le corps et le sang du christ sont sa Parole et son Amour.
L’eucharistie ou saint-sacrement n’est donc pas reconnu dans le catharisme qui n’accepte qu’un seul sacrement, celui du baptême, le seul annoncé par christ et donné par le Saint-Esprit.
1re lecture :
Exode : 24, 3-8
3 – Moïse vint raconter au peuple toutes les paroles de Iahvé et tous les jugements. Tout le peuple répondit d’une seule voix et ils dirent : « Toutes les paroles qu’a dites Iahvé, nous les exécuterons ! »
4 – Moïse écrivit toutes les paroles de Iahvé, puis il se leva de bon matin et bâtit un autel au pied de la montagne, avec douze stèles pour les douze tribus d’Israël.
5 – Puis il envoya les jeunes gens des fils d’Israël offrir des holocaustes et sacrifier des taurillons en sacrifices pacifiques à Iahvé.
6 – Alors Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des bassins, puis il aspergea l’autel avec l’autre moitié du sang.
7 – Puis il prit le Livre de l’Alliance et le lut aux oreilles du peuple, lis dirent : « Tout ce qu’a dit Iahvé, nous le ferons et l’écouterons ! »
8 – Alors Moïse prit le sang et en aspergea le peuple. Il dit : « Voilà le sang de l’Alliance que Iahvé a conclue avec vous d’après toutes ces paroles ! »
Mon commentaire :
Nous comprenons mieux l’attrait des judéo-chrétiens pour les sacrifices sanglants qui les a poussés à imaginer la même chose pour leur émissaire, Jésus. En effet, le judaïsme est basé sur un rapport violent entre Dieu et l’homme, dans lequel l’homme doit sacrifice à son Dieu, sacrifice animal le plus souvent, mais parfois aussi sacrifice humain (Abraham). Il est loi le Dieu d’amour !
Psaumes : 116 (Vulgate 115), 12-13, 15-16ac, 17-18
Hymne de reconnaissance après la guérison
12 – Que rendrai-je à Iahvé pour tous ses bienfaits envers moi ?
13 – Je lèverai la coupe des délivrances et j’invoquerai le nom de Iahvé,
15 – Elle a du prix aux yeux de Iahvé, la mort de ses dévots.
16 – Ah ! Iahvé, parce que je suis ton serviteur, moi, ton serviteur, le fils de ta servante, tu as délié mes liens !
17 – Je te sacrifierai un sacrifice d’action de grâces et j’invoquerai le nom de Iahvé.
18 – J’accomplirai mes vœux à Iahvé, en présence de tout son peuple,
Mon commentaire :
Non seulement Iahvé peut exiger jusqu’à la mort de ses adorateurs, mais il faut lui rendre grâce de façon ostensible et pompeuse ! C’est bien plus un tyran soucieux de sa propre gloire qu’un Dieu bienveillant. Les cathares l’avaient compris et avaient banni toute pompe dans leurs offices, allant même jusqu’à supprimer le bâtiment même du culte (l’église de pierre et de bois).
2e lecture :
Lettre aux Hébreux : 9, 11-15
11 – Mais, grand prêtre des biens à venir, le Christ est venu à travers un plus grand et plus parfait abri qui n’est pas fait à la main, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création.
12 – Il est entré dans le sanctuaire une fois pour toutes et non avec le sang des boucs et des taurillons, mais avec son propre sang pour nous obtenir un éternel rachat.
13 – Car si le sang des-boucs et des taureaux et la cendre de génisse dont on asperge les profanés, sanctifient pour une pureté charnelle,
14 – combien le sang du Christ qui, par l’Esprit éternel, s’est offert irréprochable à Dieu, purifie-t-il mieux d’œuvres mortes notre conscience pour servir le Dieu vivant !
15 – C’est pourquoi il est médiateur d’une alliance nouvelle. Sa mort a ainsi racheté les transgressions de la première alliance et les appelés recevront l’héritage éternel promis.
Mon commentaire :
Christ lui est porteur d’une meilleure alliance car, s’il semble imiter ce que fait le grand prêtre dans le temple, il le fait sur des bases divines et non mondaines. De même, il ne sacrifie pas des animaux mais lui-même. On est dans une démonstration judéo-chrétienne et qui commence à justifier la déchéance du peuple élu pour annoncer un nouveau peuple élu les Chrétiens. On comprend alors comment cette approche a pu dériver ensuite en antisémitisme.
Évangile selon Marc : 14, 12-16. 22-26
12 – Le premier jour des azymes, où on immolait la pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions t’apprêter de quoi manger la pâque ?
13 – Il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez-vous-en à la ville. Un homme portant une cruche d’eau va venir au-devant de vous ; suivez-le
14 – et, où qu’il entre, dites au maître de maison : Le maître dit : Où est mon auberge, que j’y mange la pâque avec mes disciples ?
15 – Et lui vous montrera à l’étage une grande salle toute garnie. Faites-y nos préparatifs.
16 – Les disciples sortirent, vinrent à la ville et trouvèrent tout comme il le leur avait dit, et ils apprêtèrent la pâque.
22 – Comme ils mangeaient, il prit du pain, le bénit, le rompit et le leur donna ; il dit : Prenez, c’est mon corps.
23 – Et il prit une coupe, rendit grâces, la leur donna, et ils y burent tous.
24 – Il leur dit : C’est mon sang, celui de l’alliance, répandu pour beaucoup.
25 – Oui je vous le dis, jamais plus je ne boirai du produit de la vigne jusqu’à ce jour où j’en boirai du nouveau dans le règne de Dieu.
26 – Après le cantique ils sortirent au mont des Oliviers.
27 – Et Jésus leur dit : Vous allez tous être scandalisés. Car il est écrit : Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées.
28 – Mais une fois relevé je vous précéderai en Galilée.
29 – Pierre lui dit : Même s’ils se scandalisent tous, du moins pas moi.
30 – Et Jésus lui dit : Oui je te le dis : Toi, aujourd’hui, cette nuit, avant que le coq chante deux fois tu me renieras trois fois.
31 – Et il disait de plus belle : Quand je devrais mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous en disaient autant.
Mon commentaire :
Cette partie mêle l’annonce de la trahison et le message de la parole d’alliance. Contrairement à ce qu’affirme la théorie d’un Judas missionné par Jésus pour accomplir son destin, ici il est clairement dévalorisé. Pierre y est montré dans sa bonne volonté qui renforcera plus tard sa faiblesse.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.