Sainte Marie Madeleine, disciple du Seigneur

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Sainte Marie Madeleine, disciple du Seigneur

Marie de Magdala,Marie Madeleine ou Madeleine, appelée Marie la Magdaléenne dans les Évangiles, est une disciple de Jésus qui le suit jusqu’à ses derniers jours, assiste à sa Résurrection et qui a donné naissance à une importante figure du christianisme. Elle est citée au moins douze fois dans les quatre évangiles canoniques, plus que la plupart des apôtres. L’Évangile selon Jean, écrit au plus tôt vers 90-95, en fait la première personne à avoir vu Jésus après sa Résurrection, chargée d’avertir les apôtres. Ce motif est repris dans une fin ajoutée au IVe siècle à l’Évangile selon Marc.

L’Église de Rome considéra, à partir de GrégoireIer  au VIe siècle, que Marie de Magdala ne faisait qu’une avec Marie de Béthanie ainsi qu’avec la pécheresse qui oint le Christ de parfum. Cette position a été abandonnée par l’Église catholique après Vatican II, sainte Marie de Magdala étant célébrée le 22 juillet, tandis que Marie de Béthanie l’est avec sa sœur Marthe le 29 juillet.

L’Église orthodoxe, depuis Jean Chrysostome, fait la distinction entre ces personnages. (Source Wikipedia)

L’hypothèse proposant que marie Madeleine fut l’épouse de Jésus repose sur le fait que, dans la tradition juive, il existe un ordre de préséance dans les soins apportés à un mort ; la femme étant la première autorisée à les effectuer et, en son absence, la mère. Bien entendu, cela n’a de sens que si on considère Jésus comme un homme, ce qui n’était pas le cas des cathares. Quant à l’hypothèse de sa venue en France, elle ne repose sur aucune source sérieuse.

1relecture :

Cantique des cantiques : 3, 1-4a

1 – Sur ma couche, durant les nuits, j’ai cherché l’aimé de mon âme, je l’ai cherché et ne l’ai point trouvé !
2 – Je me lèverai donc et circulerai par la ville, dans les bazars et sur les places, je chercherai l’aimé de mon âme, je l’ai cherché et ne l’ai point trouvé !
3 – Ils m’ont rencontrée, les gardiens, ceux qui circulent par la ville : « Avez-vous vu l’aimé de mon âme ? »
4 – À peine les avais-je dépassés que j’ai trouvé l’aimé de mon âme…

Mon commentaire :
Cette approche poétique qui assimile l’être aimé au roi Salomon est aussi un appel à chercher l’amour de Dieu. À noter, que le verset 15 du chapitre précédent, fut utilisé pour appeler à la lutte contre les cathares : « Attrapez pour nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur. »

Seconde lettre de Paul aux Corinthiens : 5, 14-17

14 – Car l’amour du Christ nous oppresse quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous : ainsi tous étaient morts,
15 – et il est mort pour tous afin que les vivants ne vivent plus pour eux mais pour celui qui pour eux est mort et a été relevé.
16 – De sorte que désormais nous ne connaissons plus personne selon la chair ; même si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
17 – De sorte que par le Christ on est une création nouvelle : ce qui est ancien a passé ; voici que tout se renouvelle.

Mon commentaire :
Paul rappelle ici l’essentiel. Christ en mettant à nu l’incohérence de la loi mosaïque nous a révélé le message de Dieu qui est l’Amour. Cet Amour nous subjugue quand nous voyons ce qu’il pousse à faire de contraire à notre condition charnelle. Cela nous prouve que notre état charnel n’est rien et que seul l’état spirituel compte. Dans le même temps Paul règle ses comptes avec ceux qui se prétendent supérieurs à lui en disant avoir connu Christ en apparence de chair. Grâce à cette révélation de la supériorité de l’esprit, Christ nous a projeté dans une autre dimension, celle où Dieu veut nous accueillir, celle où le péché n’a plus de sens, celle de la réconciliation et de la Consolation. C’est pour cela que lors de ce sacrement, l’officiant annonce la rémission des péchés antérieurs.

Psaumes : 63 (Vulgate 62), 2, 3-4, 5-6, 8-9

2 – Élohim, c’est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, mon corps languit après toi, comme une terre aride, altérée, sans eau.
3 – Ainsi que je te voyais dans le Sanctuaire, quand je contemplais ta puissance et ta gloire,
4 – car ta grâce est meilleure que la vie, mes lèvres te glorifiaient ;
5 – ainsi je te bénirai durant ma vie, en ton nom j’élèverai mes mains.
6 – Comme de graisse et de moelle mon âme sera rassasiée, ma bouche te louer par les acclamations de mes lèvres…
8 – car tu es mon secours et à l’ombre de tes ailes j’acclame,
9 – mon âme est attachée à toi, ta droite me soutient.

Mon commentaire :
Cette prière du lévite en disgrâce marque une fois de plus la soumission esclavagiste dans le rapport des Juifs à Iahvé. Petit détail, c’est le pluriel Élohim qui est employé, comme si le lévite ne prenait aucun risque et choisissait de s’adresser à l’ensemble de la divinité.

2e lecture :

Évangile selon Jean : 20, 1. 11-18

1 – Le premier jour de la semaine, à l’aube, comme il y avait encore des ténèbres, Marie Madeleine vient au tombeau et voit la pierre enlevée du tombeau.

Mon commentaire :
Comme il est de coutume, dès que le sabbat se termine, les femmes vont réaliser les actes de thanatopraxie nécessaire à l’ensevelissement du corps. Mais là, c’est Marie Madeleine qui s’en charge. Or, elle n’est pas de la famille. Comment ne pas voir dans ce texte la reconnaissance d’une place particulière attribuée à Marie ? pour autant, elle est respectueuse des usages et de sa place de femme dans la société juive : elle n’entre pas et va rendre compte à l’autorité de la communauté, c’est-à-dire Pierre.

11 – Marie se tenait en pleurs près du tombeau. Tout en pleurs elle se pencha dans le tombeau.
12 – Et elle voit deux anges en blanc, assis, l’un à la tête et l’autre aux pieds, où avait été le corps de Jésus.
13 – Ils lui disent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis.
14 – Sur ces mots, elle se retourna. Et elle voit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
15 – Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle pense que c’est le jardinier et elle lui dit : Seigneur, si tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis et je l’enlèverai.
16 – Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourne et lui dit en hébreu : Rabbouni ! (c’est-à-dire maître).
17 – Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père, mais va vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu.
18 – Marie Madeleine vient annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur et ce qu’il lui a dit.

Mon commentaire :
Encore une fois, Marie est mise en avant. Elle n’est pas entrée dans le tombeau mais elle communique avec deux anges et avec Jésus qu’elle ne reconnaît pas. Ce dernier ne tarde pas à se dévoiler verbalement. Cela nous dit que si Jésus est impossible à reconnaître physiquement parce qu’il est encore en phase de résurrection, sa voix — qui est le verbe de Dieu — est toujours la même. Et Jésus envoie Marie comme émissaire auprès des disciples. Si l’on en croit les dernières études, cet évangile ne serait pas de jean mais d’Apollos, membre de la communauté de Paul. Ce dernier se serait plaint (voir le Lettre aux Corinthiens) qu’Apollos aurait dépassé son enseignement et se serait davantage éloigné du judaïsme que Paul lui-même. On peut imaginer qu’il aurait aussi poussé encore plus loin que Paul le concept d’égalité des sexes en émettant l’hypothèse que « le disciple que Jésus aimait » était Marie et non Jean. Et qu’en plus Marie aurait pu être une vraie disciple à qui Jésus pouvait confier une mission aussi importante que l’annonce de sa résurrection.

Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.

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