2e Dimanche de Pâques ou de la Miséricorde

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du 2e dimanche de Pâques

1re lecture :

Actes des apôtres : 5, 12-16

12 – Par les mains des apôtres il se faisait dans le peuple beaucoup de signes et de prodiges. Ils étaient tous unanimes et se tenaient sous le portique de Salomon ;
13 – et personne d’autre n’osait se joindre à eux, mais le peuple les célébrait,
14 – ce qui ajoutait encore à la multitude d’hommes et de femmes qui se fiaient au Seigneur;
15 – au point qu’on apportait les malades dans les rues et qu’on les mettait sur des lits et des grabats pour que, si Pierre venait, son ombre au moins en couvre un.
16 – Une multitude accourait même des villes environnantes, en amenant des malades et des gens tourmentés d’esprits impurs ; et tous étaient soignés.

Mon commentaire :
Après la captation financière voici l’apparition des gourous et le culte de la personnalité. LA mise en place d’une caste dirigeante est un signe supplémentaire d’une dérive sectaire. Où est l’égalité de tous et l’humilité ?

Psaumes : 118 (Vulgate 117), 2-4, 22-24, 25-27a

Psaume dialogué durant la montée au temple
2 – « Que [la maison] d’Israël dise : car sa grâce dure à jamais !
3 – Que la maison d’Aaron dise : car sa grâce dure à jamais !
4 – Que ceux qui craignent Iahvé disent : car sa grâce dure à jamais !
22 – La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs, elle est devenue tête d’angle,
23 – c’est par Iahvé que cela s’est fait, c’est merveille à nos yeux !
24 – Voici le jour que Iahvé a fait, exultons et réjouissons-nous en lui !
25 – Ah ! Iahvé, daigne accorder le salut ! Ah ! Iahvé, daigne accorder le succès !
26 – Béni soit celui qui vient au nom de Iahvé ! Nous vous bénissons de la maison de Iahvé ! —
27 – Iahvé est Dieu, il nous illumine. — Rangez la procession, avec les rameaux, jusqu’aux coins de l’autel. — »

Mon commentaire :
Ce psaume reprend les habituelles antiennes de la Torah qui font de Iahvé un Dieu possessif et dur avec son peuple tout en en assurant sa défense. On y trouve également les notions de séparation du peuple juif des autres et la proclamation de la supériorité du peuple juif en raison de son alliance avec Iahvé.
Le narrateur exalte donc Iahvé en annonçant avoir été choisi quand les autres hommes le rejetaient. Cet argument sera repris par les judéo-chrétiens qui se considèrent comme supérieurs aux autres hommes et affirmeront avoir remplacé le peuple juif dans la grâce divine. Ils retourneront à leur avantage l’argument de la pierre d’angle en considérant que la mort de Jésus disqualifiait les juifs de cette position. Il faut rappeler qu’aujourd’hui l’accusation de déicide attribuée aux juifs a été levée par le Vatican. Pour autant les catholiques n’ont pas été jusqu’à rendre aux juifs le statut de peuple préféré de Dieu.
Pour les cathares tout cela est sans objet. De notre point de vue il n’y a ni hiérarchie, ni préférence divine envers les esprits saints tombés. Nous sommes tous substance divine et un seul Esprit au sein de la création spirituelle, malgré notre prison de chair. Et Dieu ne nous demande pas de nous soumettre en esclavage pour être accessible à sa grâce ; il attend simplement que nous retrouvions la mémoire de notre origine et que nous soyons accessibles à sa grâce par la force de la Bienveillance.

2e lecture :

Apocalypse de Jean : 1, 9-11a. 12-13. 17-19

9 – Moi Jean votre frère, votre compagnon d’affliction, de règne et de résistance en Jésus, j’ai été dans l’île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus.
10 – J’ai été en esprit au jour seigneurial et j’ai entendu derrière moi une grande voix comme de trompette
11 – qui disait : Ce que tu vois écris-le dans un livre et envoie-le aux sept églises, Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée.

Mon commentaire :
Jean confirme bien qu’il ne s’agit que d’une vision et même son voyage à Patmos peut être interprété comme un voyage en esprit.

12 – Je me retournais voir cette voix qui me parlait et, retourné, j’ai vu sept lampes d’or
13 – et au milieu des lampes une sorte de fils d’homme, revêtu jusqu’aux pieds, ceint à hauteur de poitrine d’une ceinture d’or,
17 – Quand je l’ai vu je suis tombé comme mort à ses pieds. Il a posé sur moi sa droite, il m’a dit : Ne crains pas, je suis le premier et le dernier
18 – et le vivant. J’ai été mort et voici, je suis vivant dans les âges des âges et j’ai les clés de la mort et de l’Hadès.
19 – Écris donc ce que tu as vu, ce qui est et ce qui va être après,

Mon commentaire :
Cette présentation grandiloquente est plus destinée à valoriser Jean qu’à autre chose. Il faut impressionner le petit peuple crédule pour l’obliger à suivre la voie que Jean veut imposer à ces chrétiens qui suivaient une autre voie, celle de Paul sans doute, jusque là.

Évangile selon Jean : 20, 19-31

19 – Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, Jésus vint où les disciples, par crainte des Juifs, se tenaient, portes fermées. Et debout au milieu d’eux, il leur dit : Paix à vous.
20 – Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Et les disciples se réjouirent de voir le Seigneur.
21 – Il leur dit encore : Paix à vous. Je vous envoie comme le Père m’a envoyé.
22 – Après cette parole, il leur souffla dessus et leur dit : Recevez l’Esprit saint.
23 – Les péchés seront remis à qui vous les remettrez, retenus à qui vous les retiendrez.
24 – Thomas, un des douze, appelé Didyme, n’était pas avec eux quand vint Jésus.
25 – Les autres disciples lui dirent : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Je ne le croirai pas à moins de voir à ses mains la marque des clous, de mettre mon doigt à la place des clous et de mettre ma main dans son côté.
26 – Huit jours après, les disciples se tenaient encore à l’intérieur et Thomas avec eux. Jésus vint, portes fermées et dit,  debout au milieu d’eux : Paix à vous.
27 – Puis il dit à Thomas : Avance ton doigt ici, voici mes mains. Avance ta main, mets-la dans mon côté. Et ne sois pas méfiant, mais fidèle.
28 – Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu.
29 – Jésus lui dit : Tu as foi parce que tu me vois. Magnifiques ceux qui ont foi sans voir.
30 – Jésus à encore fait, devant ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas écrits dans ce livre.
31 – Mais on a écrit ceux-ci pour que vous croyiez que Jésus est le christ, le Fils de Dieu, et qu’ainsi vous ayez vie en son nom.

Mon commentaire :
Par contraste cette partie montre comment Jésus, le jour même vient auprès des disciples assemblés et se fait reconnaître d’eux, non pas du simple fait d’être entré en un lieu, au mieux secret, voire totalement fermé, et de leur avoir parlé — comme ce fut le cas avec Marie — mais en leur montrant ses stigmates. Cela en dit long sur le peu de cas qu’il semble faire de leur capacité à croire. Comme pour adoucir leur cas, on nous montre Thomas tout aussi incrédule, mais en réalité, pas plus que les autres. En effet, eux aussi ont cru après avoir vu, alors que Marie croit sur la foi d’une parole. Pourquoi Thomas est-il ainsi mis à part ? Peut-être pour signifier que la communauté chrétienne de l’époque où fut rédigé ce texte ne voyait plus en lui un membre adhérent. Cela expliquerait la découverte d’un évangile qui lui est spécifiquement attribué, comme il en existe un attribué à Marie. Pour autant, ce qui est valorisé c’est la foi sans preuves matérielles, cette foi aveugle, dite foi du charbonnier, qui autorise toutes les manipulations.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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