3e Dimanche de Pâques

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du 3e Dimanche de Pâques

1re lecture :

Actes des apôtres : 2, 14. 22b-33

14 – Alors Pierre, debout avec les onze, éleva la voix et prononça : Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles.
22 – […]Jésus le nazaréen, cet homme que Dieu vous a exhibé par des miracles, des prodiges et des signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez,
23 – cet homme qui, par le dessein établi et par la prescience de Dieu, a été livré et que vous avez supprimé en le faisant clouer par des mains iniques,
24 – Dieu l’a ressuscité après avoir dénoué les douleurs de la mort, parce qu’il n’était pas possible que la mort le tienne.
25 – Car David dit de lui : Je voyais sans cesse le Seigneur devant moi, et s’il est à ma droite c’est pour que rien ne m’agite.
26 – Voilà pourquoi j’ai le cœur content et ma langue exulte et même ma chair s’abritera dans l’espérance
27 – car tu n’abandonneras pas mon âme à l’Hadès et tu ne laisseras pas ton dévot voir la corruption.
28 – Tu m’as fait connaître des chemins de vie, ta face me remplira de contentement.
29 – Frères, permettez-moi de vous le dire franchement, le patriarche David est mort et a été enseveli, et son tombeau est parmi nous jusqu’à ce jour ;
30 – mais comme il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône un fruit de ses reins,
31 – il a prévu la résurrection du christ en disant qu’il ne serait pas abandonné à l’Hadès et que sa chair ne verrait pas la corruption.
32 – Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes tous témoins.
33 – C’est donc par la droite de Dieu qu’il a été haussé et qu’après avoir reçu du Père l’Esprit saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez.
34 – Car David n’est pas monté aux cieux ; il dit lui-même : Le Seigneur dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite
35 – jusqu’à ce que je mette tes ennemis comme marchepied de tes pieds.
36 – Que toute la maison d’Israël le sache donc bien : celui que Dieu a fait christ et seigneur, c’est ce Jésus que vous avez crucifié.

Mon commentaire :
Pierre se pose comme chef du groupe et justifie ces actes miraculeux en se référant à la Torah. Cela nous montre que les disciples sont toujours dans l’incompréhension et axés sur le concept du messie davidique venu vaincre les ennemis de la foi. L’accusation de déicide envers les juifs est clairement affirmée ; elle sera prétexte, bien plus tard, de l’antisémitisme des judéo-chrétiens envers les Juifs.

Psaumes : 16 (Vulgate : 15), 1-2a.5, 7-8, 9-10, 11

Le bonheur en Iahvé
1 – À mi-voix. De David. Garde-moi, ô Dieu, car je m’abrite en toi,
2 – j’ai dit à Iahvé : […]
5 – Iahvé est la part de mon héritage et de ma coupe, c’est toi qui maintiens mon lot !
7 – Je bénis Iahvé qui me conseille ; même durant les nuits, mes reins m’avertissent.
8 – Je place sans cesse Iahvé devant moi, car, s’il est à ma droite, je suis inébranlable.
9 – C’est pourquoi mon cœur est joyeux et mon foie jubile, même ma chair demeure en sécurité,
10 – car tu n’abandonneras pas mon âme au Sheol, et tu ne permettras pas que ton dévot voie la fosse.
11 – Tu me feras connaître le chemin de la vie, des joies à satiété, en ta présence, des délices à ta droite, à jamais !

Mon commentaire :
Malgré la trituration proposée par l’Église catholique ce psaume reste une ode à l’avilissement de l’homme face à Dieu et sa demande d’éternité.
Cette profession de foi est classique mais elle met en avant la bénédiction divine en faveur des saints

2e lecture :

Première lettre de Pierre : 1, 17-21

17 – Et si vous invoquez comme père celui qui juge impartialement selon les œuvres de chacun, conduisez-vous avec crainte, le temps de votre séjour.
18 – Sachez que ce n’est pas avec de l’or ou de l’argent destructibles que vous avez été rachetés de la vaine conduite héritée de vos pères,
19 – mais par le précieux sang du Christ, agneau sans reproche et sans tache
20 – qui, connu avant la fondation du monde, s’est manifesté pour vous à la fin des temps
21 – et par qui vous vous fiez à ce Dieu qui l’a relevé d’entre les morts et lui a donné la gloire en sorte que votre foi et votre espérance soient en Dieu.
22 – Puisqu’obéir à la vérité a purifié vos âmes pour une fraternité sans comédie, aimez-vous de cœur les uns les autres intensément.
23 – C’est une semence non pas destructible mais indestructible qui vous a régénérés, c’est la parole de Dieu, vivante et permanente,
24 – car : Toute chair est comme de l’herbe et toute sa gloire comme une fleur d’herbe. L’herbe a séché et sa fleur est tombée.
25 – Mais la parole du Seigneur demeure pour toujours, c’est-à-dire la parole qu’on vous a annoncée.

Mon commentaire :
Nous voyons chez Pierre la mise en avant de la Bienveillance que reconnaissent les cathares, mais sur des bases erronées axées sur le sacrifice et la volonté du démiurge.

Évangile selon Luc : 24, 13-35

13 – Le même jour, voilà que deux d’entre eux se rendaient à un bourg appelé Emmaiis, à soixante stades de Jérusalem ;
14 – ils s’entretenaient de tout ce qui était arrivé ;
15 – et pendant qu’ils s’entretenaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha et alla avec eux,
16 – Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 – Il leur dit : Quelles sont ces paroles que vous échangez en marchant ? Ils s’arrêtèrent, sombres.
18 – Et l’un d’eux, appelé Cléopas, lui répondit : Tu es bien le seul, de passage à Jérusalem, à ne pas savoir ce qui s’y est passé ces jours-ci !
19 – Il leur dit : Quoi ? Ils lui dirent : Au sujet de Jésus de Nazareth, cet homme qui a été un prophète, puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple,
20 – et comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour le faire condamner à mort et crucifier.
21 – Nous espérions que ce serait lui qui rachèterait Israël ; mais avec tout cela voilà le troisième jour depuis ce qui s’est passé.
22 – Il est vrai que quelques-unes de nos femmes nous ont mis hors de nous : elles étaient de grand matin au tombeau
23 – et, ne trouvant pas son corps, elles sont venues dire qu’elles avaient même vu en vision des anges qui le disent vivant.
24 – Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont bien trouvé les choses comme les femmes avaient dit, mais lui, ils ne l’ont pas vu.
25 – Et il leur dit : ô cœurs insensés et lents à croire tout ce qu’ont dit les prophètes !
26 – N’est-ce pas là ce que le christ devait souffrir pour entrer dans sa gloire ?
27 – Et à partir de tous les prophètes, à commencer par Moïse, il leur interpréta tout ce qui était écrit de lui.
28 – Et comme ils approchaient du bourg où ils se rendaient, il feignit d’aller plus loin.
29 – Mais ils l’en empêchèrent et dirent : Demeure avec nous, car le soir vient et déjà le jour baisse. Et il entra demeurer avec eux.

Mon commentaire :
Cet épisode, spécifique à Luc, veut renforcer le caractère incroyable de la résurrection et, par-là, son importance une fois admise. Les deux apôtres nous disent que l’événement est connu de tous à Jérusalem. Pourtant les écrits contemporains n’en font pas mention en dehors du cercle chrétien. Malgré les explications de Jésus les deux apôtres ne comprennent pas la situation.

30 – Il était étendu avec eux quand, prenant le pain, il le bénit, le rompit et le leur donna.
31 – Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il devint invisible.
32 – Et ils se dirent l’un à l’autre : N’avions-nous pas le cœur ardent, quand il nous parlait, en chemin, et qu’il nous ouvrait les écritures ?
33 – Ils se levèrent à l’heure même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent réunis les onze et leurs compagnons,
34 – qui disaient que le Seigneur s’était vraiment relevé et que Simon l’avait vu.
35 – Eux aussi racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin et comment il s’était fait reconnaître en rompant le pain.

Mon commentaire :
C’est la réalisation des gestes de la cène qui ouvre les yeux des apôtres.

Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.

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