Lettre de Jacques – Chapitre 3

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre de Jacques

Chapitre 3

1 – Mes frères, ne soyez pas beaucoup à être des maîtres, sachez que nous n’en serons que plus durement jugés,
2 – car tous, nous bronchons souvent. Celui qui ne bronche pas en parole est un homme parfait, capable de refréner son corps entier.
3 – Quand nous mettons un frein dans la bouche des chevaux pour qu’ils nous soient dociles, nous dirigeons leur corps entier.
4 – Voyez encore les navires, si grands qu’ils soient et poussés par de durs vents, le moindre gouvernail les dirige au gré du pilote.
5 – La langue est de même un petit membre qui a de grandes prétentions. Voyez comme un petit feu allume une grande forêt.
6 – Et la langue est un feu, un monde d’injustice. La langue, établie parmi nos membres, souille le corps entier et enflamme le cours de l’existence après s’être enflammée à la géhenne.
7 – En effet toute espèce de bêtes sauvages et d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins, est domptée, a été domptée par l’espèce humaine,
8 – mais la langue, aucun homme ne peut la dompter, c’est un mal bouleversant, plein de venin mortel.
9 – Par elle nous bénissons le Seigneur et Père et par elle nous maudissons les hommes qui sont faits à l’image de Dieu.
10 – De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Mes frères, il ne faut pas qu’il en soit ainsi.
11 – Une source fournit-elle, par le même trou, le doux et l’amer ?
12 – Mes frères, un figuier peut-il produire des olives, ou une vigne, des figues ? Ni l’eau de mer faire de l’eau douce.
13 – Qui de vous est sage et habile ? Qu’il montre par une belle conduite que ses œuvres ont une douceur de sagesse.
14 – Mais vous avez au cœur l’amère jalousie et l’intrigue. Ne vous riez pas de la vérité, ne lui mentez pas.
15 – Ce n’est pas là une sagesse venue d’en haut, mais au contraire terrestre, animale, démoniaque.
16 – Car où il y a de la jalousie et de l’intrigue, il y a du désordre et toutes sortes d’actions mauvaises.
17 – La sagesse d’en haut est d’abord pure, puis paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité ni comédie.
18 – Le fruit de justice se sème en paix pour les pacifiques.

Mon analyse :
Jacques met en avant les dangers de l’expression non maîtrisée. Si l’homme a su surmonter les choses qui pouvaient sembler les plus délicate à contenir, il est le plus souvent incapable d’en faire autant avec sa parole. Cela le conduit à se tromper et à tromper les autres en leur donnant pour véridiques des paroles fausses qui peuvent conduire à s’éloigner du message divin. Il faut donc que ceux qui usent de leur langue, les maîtres qui enseignent (les didascales), soient des hommes sages et capables de contrôler leur parole. Pour cela il faut de l’humilité, de la sagesse et la capacité à contrôler ses dires en les remettant sans cesse en question. Jacques, qui sera à la tête d’une communauté sévère, nous enseigne l’inverse ici. Pas de hiérarchie, pas d’élite et un usage de la parole très prudent car elle peut produire à la fois le meilleur et le pire.

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