Révélation de la chronographie d’un massacre

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Révélation de la chronographie d’un massacre

Une approche inédite qui renverse les certitudes à propos du raid meurtrier des faidits de Montségur sur Avignonet-Lauragais en mai 1242.

Étude des déplacements grâce à la chronographie[1]

Les analyses du contexte politique, de l’activité de l’Inquisition au moment de l’attentat, des raisons et des conséquences directes ou indirectes de l’attaque, ayant été réalisées par d’autres et mieux que je n’aurais su le faire, je me suis uniquement attaché à retracer le déroulement du périple effectué par le commando.

L’observation attentive des cartes topographiques, les estimations des distances et des durées mises pour les parcourir, la détermination des heures selon l’heure solaire, des détails contenus dans les dépositions faites devant l’inquisition, des éléments puisés dans les notices historiques des localités et du secteur concerné, m’ont permis de reconstituer un itinéraire et une chronographie les plus précis et plausibles possible.

Pour une meilleure visualisation du parcours du commando, je conseille au lecteur de combiner le texte avec un suivi sur les cartes IGN Classiques.

De Montségur (09) à la Genevrière (Saint-Amans 11)

Château de Montségur

Michel Roquebert nous dit que Guillaume de Plaigne arrive le 26 mai à Montségur[2] (sans autre précision concernant l’heure, on peut supposer que ce dernier arrive en fin d’après-midi après avoir voyagé incognito). Il est porteur d’une lettre de Raymond d’Alfaro (bayle de Raymond VII à Avignonet), pour Pierre-Roger de Mirepoix. Sans dévoiler la teneur du message, le chef militaire du pog forme alors un commando, auquel il déclare, pour attiser les convoitises, qu’il y aura grand butin pour qui voudra le suivre. Puis concernant le départ de la troupe, Alzieu de Massabrac déclare (à l’inquisiteur Ferrer le 3 mai 1244) : « […] Mais le lendemain, Pierre-Roger quitta Montségur avec moi-même, Arnaud-Roger, Guiraud de Rabat et Raymond de Rabat son frère naturel, Bernard de Saint-Martin, etc. »[3].
Cependant s’il est bien affirmé que les faidits quittent le pog dans la journée du 27 mai, rien n’indique le moment du départ au cours de celle-ci. Toutefois afin d’éviter de se faire repérer, la troupe devra obligatoirement voyager de nuit, et donc partir, au vu des distances à franchir, en tout début de soirée. Je rappelle qu’en 1232, lors de la fuite de Guilhabert de Castres et d’une partie de la hiérarchie cathare vers Montségur, l’escorte avait opté pour un cheminement nocturne[4]. À la différence de tous les autres auteurs qui ont fait le récit de l’attentat, j’ai pensé que Pierre-Roger de Mirepoix avait également fait ce choix tactique. On peut donc présumer, que la majeure partie du 27 mai, sera consacrée à la constitution du commando, aux divers préparatifs, et au repos avant le départ de l’expédition.
Ayant une bonne soixantaine de kilomètres (kms)[5] à parcourir — selon une méthode personnelle que j’ai appliquée pour toutes les estimations des longues distances —, avant d’arriver en forêt de Gaja-la-Selve (11), la troupe partira du pog aux alentours de 18h00. Après 1h30 de marche, (certains sergents allaient semble-t-il à pied)[6] les insurgés franchissent le Pas de l’Écluse[7] à la nuit tombée, c’est à dire aux alentours de 19h30[8], sortant de sa zone de sécurité (le plateau de Bénaix/Massabrac) pour entrer sur les terres tenues par Guy II de Lévis-Mirepoix. Après être passé par ou aux abords de l’Aiguillon (09), Lesparrou (09), La Bastide-sur-l’Hers (09), Léran (09), Belloc (09)[9], avoir fait halte à Queille (09), (une des deux étapes avec Gaja-la-Selve (11) sur le chemin des Bonhommes se rendant du pog en Lauragais)[10], le commando ayant traversé le Touyre et débordé Saint-Quentin-la-Tour ainsi que La Bastide-de-Bousignac, fait route vers le Nord. Puis ayant franchi l’Hers à l’est de Mirepoix, suivit l’actuelle D6A/D6, et passé la Vixiège, les rebelles arrivent, pour faire étape, vers les 06h00 du matin le 28 mai à la force de la Genevrières[11], dans la forêt au nord de Gaja. La marche, entrecoupée d’une heure de pause, aura duré environ 12 heures ![12]

De la Genevrière à Avignonet (-Lauragais 31)

Antioche, aujourd’hui La Tour (Payra-sur-l’Hers 11).

Ici, nous savons que Pierre de Mazerolles amène renforts, ravitaillement et converse secrètement avec le chef des faidits. Pierre-Roger de Mirepoix. Pendant ce temps, en réparation du chemin parcouru et en prévision de celui à parcourir, tout le monde se restaure et se repose du mieux qu’il peut, puis aux environs de 14h00 se dirige, sous le couvert des arbres, vers Antioche[13] distant à vol d’oiseau de 3,7 kms. à peine. Moins d’une heure après la troupe est au petit castrum, propriété de Guillaume du Mas (-Saintes-Puelles 11). Une fois réglé les derniers détails, et reçu les ultimes consignes de son commandant, la colonne des rebelles s’ébranle en direction d’Avignonet (-Lauragais 31), vers les 16h30.
Environ quatre heures plus tard, après avoir parcouru une vingtaine de kms, et récupéré Jourdain du Mas sur le trajet[14], la colonne arrive donc aux alentours de 20h15 (soit environ une demi-heure après le coucher du soleil), sur le lieu de l’attentat[15]. Nous avons vu dans l’article « Précisions sur l’Affaire d’Avignonet » que le commando va stationner dans l’attente du signal l’invitant à entrer dans l’enceinte castrale, à la maselariá (abattoir) située près de la fontaine du Barry[16] ; Raymond d’Alfaro guettant alors le moment où les inquisiteurs, après avoir soupé, soient profondément endormis pour lancer l’attaque. On peut raisonnablement estimer que la durée de cette « pause forcée » a été de près de trois heures et que l’assassinat des inquisiteurs c’est donc produit vers 23h00 le 28 mai 1242, veille de l’Ascension.
Pour le déroulement de la tuerie proprement dit, je renvoie le lecteur vers la longue et précise déposition du sergent Imbert de Salles, traduite et reproduite par Michel Roquebert[17]. Le massacre perpétré, en exécution des ordres reçus, quelqu’un envoya un messager prévenir la petite section de cavaliers armés positionnée à l’est de Castelnaudary[18] que le tribunal d’Inquisition ayant été éliminé, elle pouvait décrocher. La topographie du secteur nous autorise à penser que l’escouade s’est vraisemblablement postée sur la Bosse (boisée) de Montmer [carte Géoportail], dans l’attente du passage des inquisiteurs et de leur suite, le 29 mai, au cas où ceux-ci n’auraient pu être supprimés la veille. Puis bien au-delà de minuit, l’heure du départ ayant sonné, la troupe s’évanouit dans la nuit.

D’Avignonet à Saint-Félix (-de-Tournegat 09)

Château d’Avignonet

Alors que quelques uns des auteurs et des complices de l’attentat s’esquivent de leur côté, la colonne ayant emprunté à rebours le chemin pris à l’aller, arrive à Antioche, où Pierre-Roger de Mirepoix est resté superviser l’opération, à l’aube du 29 mai[19]. De là, après avoir rendu compte du déroulement de la mission à leur chef, pris quelque repos et mangé, les faidits filent alors vers l’Ouest. Pour l’heure, la distance à parcourir (ainsi de jour, mais sur les terres « amies » des comtés de Toulouse[20] et de Foix), pour se rendre d’Antioche à Saint-Félix-de-Tournegat (09), par la plaine de Mazères (09), est d’à peu près une quarantaine de kilomètres. Environ sept heures de marche et une ou deux pauses plus tard, la troupe parvient en fin de journée à destination. Pour ce faire, le commando est passé dans les parages de Mayreville (11), Saint-Sernin (11), a franchi l’Hers entre Mazères (qui ne semble alors n’être qu’un lieu-dit)[21] et Belpech (11), contourné Belpech par l’Ouest, évité Gaudiès (09) en remontant la rive gauche de la rivière traversée plus tôt, puis a passé à nouveau cette dernière en amont pour enfin arriver à la susdite localité. Tout ceci est évidemment bien hypothétique, puisque nous n’avons aucun détail sur les trajets suivis lors de l’opération.
Cependant, on ne peut s’empêcher de penser que le repli par l’Ouest et que la halte à Saint-Félix-de-Tournegat ne sont pas les fruits du hasard. Le détour a probablement été pensé pour dérouter d’éventuels poursuivants (sinon pourquoi passer par le comté de Foix ?). Quant au castrum de Saint-Félix-de-Tournegat, Pierre-Roger de Mirepoix savait certainement y trouver un refuge sûr, bien que la localité se trouvât à la limite, mais dans la terre dite du Maréchal. Imbert de Salles nous dit : « Nous allâmes tous à la garrigue de Mazères de Boulbonne, puis de là au castrum de Saint-Félix, dont les gens nous donnèrent à manger, à moi et aux autres sergents. Le curé du castrum donna à manger à Pierre-Roger et à un de ses compagnons. Il savait bien, et les gens du castrum aussi, que les Frères inquisiteurs avaient été tués par les compagnons de Pierre-Roger.[22] »
Conforté par l’accueil que lui a réservé la population du bourg, Pierre-Roger de Mirepoix se sentant parfaitement en sécurité, décide d’y passer non seulement la nuit, mais également la journée du 30 mai. Ayant déjà parcouru une quarantaine de kms dans la journée du 29, il ne pouvait raisonnablement repartir pour un long périple (aux alentours de 70 kms) dans la nuit qui suivait. Devant à nouveau traverser la seigneurie de Mirepoix pour rejoindre Montségur et voulant comme à l’aller marcher sous le couvert de l’obscurité, il est donc contraint d’attendre la nuit du 30 au 31 mai.

De Saint-Félix-de-Tournegat à Montségur

St Félix de Tournegat

Le commando quitte par conséquent, probablement, Saint-Félix-de-Tournegat le 30 mai vers 19h00. Il prend alors la direction du Sud, pour trouver l’actuel GR78, qui va le mener jusqu’à Vals (09), puis à 1200 mètres à l’est de cette localité, au gué sur l’Hers du lieu-dit (aujourd’hui) Ricardel (Teilhet 09). La rivière passée, la troupe évite Rieucros (09) et débouche sur la plaine actuellement traversée d’Est en Ouest par la D119. Marchant toujours vers le levant, les rebelles après être passés aux abords de Tourtrol (09), Coutens (09) et Besset (09), vont retrouver au sud-est de Mirepoix[23], le chemin qui les avait mené, à Gaja-la-Selve (11) au début de leur mission. Puis ayant fait route encore une heure, mais dorénavant en direction du pog, les faidits font une halte (comme à l’aller) au castrum de Queille (09). Il est alors sensiblement autour de 01h00 du matin. La pause terminée, après avoir parcouru une vingtaine de kms, le commando franchit le Pas de l’Écluse et entre sur le plateau de Bénaix/Massabrac aux environs de 6h00. Enfin hors de danger, les rebelles regagnent alors tranquillement Montségur par l’actuel GR7B où ils arrivent vers les 08h00, le matin du 31 mai 1242.[24]

Conclusion

Le commando de Montségur à bien traversé de nuit, à l’aller comme au retour, la seigneurie de Mirepoix. Le retour au pog le 31, tôt le matin, après avoir obligatoirement cheminé de nuit, atteste logiquement d’une marche identique à l’aller. À l’évidence, pour préserver le secret de l’opération et garantir leur sécurité, les faidits ne pouvaient faire route en journée. La chronographie a permis de mieux saisir la raison pour laquelle la troupe fit halte à Saint-Félix-de-Tournegat. Celle-ci devant se cacher pendant vingt-quatre heures, Pierre-Roger de Mirepoix, son commandant, savait pouvoir trouver dans le petit castrum, bien qu’il fût sur la terre du Maréchal, une planque sûre. Enfin, la durée totale de cinq jours (et non pas de quatre) de la mission est confirmée par l’allégation de Bérenger de Lavelanet et inversement.

Ceci pose question quant à ce que les auteurs qui ont étudié l’affaire ont écrit jusqu’à présent.

© Bruno Joulia le 17/10/2024


[1]  Chronographie, étymologie : (XVIe siècle). Du latin chronographia (chronique, récit par ordre chronologique), d’après le grec ancien χρονογραφία, khronographía, composé de χρόνος, khrónos (temps) et de γραφία, grafía (écrire)

[2] Mourir à Montségur, tome IV de l’Épopée Cathare par Michel Roquebert, éditions Privat, Toulouse (1990), page 334.

[3] ibid, page 331.

[4] Source Pyrénées cathares

[5] Distance mesurée approximativement sur le site Géoportail de l’Institut Géographique National (IGN) – 44 kms -, à laquelle j’ai ajouté, pour un kilométrage plus réaliste, une bonne marge – 22kms – en détours et sinuosités.

[6] « […] et les sergents armés de haches se mirent en route en marchant devant moi […] », « […] Alors moi-même et tous les sergents à pied qui étaient venus à Avignonet […] ». Extraits de la déposition du sergent Imbert de Salles (pages 327 et 328), cf supra : Mourir à Montségur, tome IV de l’Épopée Cathare.

[7] Le Pas de l’Écluse (carte géoportail). Il est à noter que le Pas de l’Écluse se trouve toujours sur le territoire de la commune de Bénaix. Le plateau de Bénaix/Massabrac était pour les montséguriens une «zone de sécurité» car : «après le traité de 1229, qui donnait à Raymond VII le territoire entier du diocèse de Toulouse, à l’exception de «La terre du Maréchal», il pouvait faire valoir ses droits sur Montségur et il le fit». Le dossier de Montségur, op. cit. p. 19. Il n’est pas question ici de Massabrac, cependant le fait que Guilhabert de Castres ait pu y faire une halte en toute sécurité, en 1232, prouve que le castrum (avec son territoire) faisait également partie du comté raymondin.

[8] Les horaires ont été établis approximativement à partir de l’heure solaire. Le décalage par rapport à l’heure solaire (GMT) en France est d’une heure en hiver et de deux heures l’été. Source : Francetv.info.

[9] Après la croisade contre les cathares au XIIIe siècle, les terres de Belloc, Queille et Saint-Quentin constituent une enclave dans la terre de Mirepoix, en demeurant la possession des comtes de Foix. (Source : Pyrénées cathares)

[10] « Aux confins du Lauragais et du pays de Mirepoix, les Mazerolles, seigneurs de Gaja, sont si accueillants aux parfaits, qui vont à Montségur ou en reviennent, que leur village sera rasé. Il faut dire que Gaja — ses maisons, mais aussi sa grande forêt —, est avec Queille plus au sud, l’un des deux relais obligés entre le Lauragais et Montségur. ». Dans : Histoire des Cathares, par Michel Roquebert, éditions Perrin, collection Tempus, Paris (2002), page 361.

[11] Aujourd’hui appelé la Grange : Grange (La), f., cne de Saint-Amans ; anc. propr. du monastère de Prouille depuis 1360. _ Bastida de Genebrarias, 1223 (de Teule, p. 11)._ Forcia de Sancto Martino que vocatur Genebreiras, 1244 (H. L. VIII, pr. 374, 1°). _ De Genebrerio, 1304 (Guiraud, Cartul. De Prouille, I, 95). _ Ad villam de Genebreriis, 1309 (arch. Aude, H 327). _ Bastida a Ginebreras, 1362 (ibid. H 361). _ Quaedam boria vocata de Ginibreras…, Ginibreriae, 1391 (ibid. H 362). _ La grange de Genebrières…, ensemble la Tuilerie, 1635, 1688-1704 (ibid. H 374). Dictionnaire topographique du département de l’Aude : comprenant les noms de lieu anciens et modernes / rééd. par l’abbé Sabarthès, Paris, imprimerie nationale, 1912. Pages 170, colonne de gauche et 171, colonne de droite. Source : BNF

[12] Pour le calcul du rapport distance/temps, le commando étant composé de cavaliers et de piétons, la vitesse qui a été retenue est la moyenne entre l’allure d’un cheval au pas (7 km/h) et celle d’un piéton (5 km/h) soit 6 Km/h. Sources : À cheval en France, Vital top santé. Pour ceux qui s’étonneraient des distances parcourues et du temps mis pour le faire, lire l’article de Jean Duvernoy : « La journée de marche des Ariégeois vers 1300 », actes du XLème Congrès d’Études Régionales 1985, Saint-Girons 1986, pages 105 à 108.

[13] Aujourd’hui appelé la Tour : Tour (La), chat, f. et min [moulin] com.de Payra. – Antioca, 1223 (de Teule, p. 11). Antiocha, 1244 (H. L., VIII, col. 1157). – Villa de Antiocha, 1318 (Vidal, p. 134). – Anthioca, 1319 (arch. Aude, E, non invent.). – Villa de Anchiora = Anchioca, 1348 (Guiraud, Cartul. de Prouille, II, 988). – Anchiochia=Antiochia,1391 (arch.Aude, H 362). – La Tour, 1781 (c. dioc. Mirep.). – La Tour d’Entioque, 1790 (Arch. nat., D Ivbis, 4). – La Tour d’Anthioque…, moulin de la Tour, 1807 (arch. Aude, M, stat. Com,). – La Tour à Antioche (cad.). Dictionnaire topographique du département de l’Aude : comprenant les noms de lieu anciens et modernes / réd. par l’abbé Sabarthès, Paris, imprimerie nationale, 1912. Page 446 colonne de droite. Source : BNF

[14] Source : Catharisme d’aujourd’hui

[15] « Puis tous, [suite de noms] vinrent à une serre près du Mas, et de là, de nuit, vinrent près du château d’Avignonet ». Alzieu de Massabrac dans Le dossier de Montségur, interrogatoires d’Inquisition 1242-1247, textes traduits annotés et présentés par Jean Duvernoy, Pérégrinateur éditeur, (Toulouse) 1998, page 123.

[16] Source : Catharisme d’aujourd’hui

[17] Mourir à Montségur tome IV de l‘Épopée Cathare, ibid. supra par Michel Roquebert, pages 327 à 330.

[18] « J’ai entendu à Avignonet Raimond d’Alfaro dire à Arnaud Roger, à Guiraud de Rabat et à d’autres chevaliers que si les Frères inquisiteurs n’avaient pas été tués à Avignonet, vingt hommes armés à cheval devaient les tuer entre Castelnaudary et Saint-Martin [-Lalande]. Et je l’ai entendu dire après coup à Pierre Roger. » Imbert de Salles. Le dossier de Montségur, ibid. supra, page 128 et 129. L’allégation du sergent, prouve que l’itinéraire et les dates des déplacements des inquisiteurs étaient connus.

[19] « Le lendemain au petit matin, ils revinrent auprès de Pierre-Roger et dirent publiquement qu’ils avaient tué les inquisiteurs ». Guillaume Arnaud, habitant de Saint-Martin-Lalande (11). Mourir à Montségur tome IV de l’Épopée Cathare, ibid. supra par Michel Roquebert, page 333.

[20] Nous savons par la déposition de Fays de Plaigne (femme de Guillaume de Plainge, le porteur de la lettre de Raymond d’Alfaro à Pierre-Roger de Mirepoix) que l’opération a été commanditée par le comte de Toulouse (Raymond VII). Le commando ne risquait donc pas grand-chose à marcher sur les terres de celui-ci. « Puis Raimond d’Alfaro lui dit que son maître, le comte de Toulouse, ne pouvait trouver ni Pierre de Mazerolles ni les chevaliers de Pennautier qui voulussent tuer Frère Guillaume Arnaud et ses compagnons. ». Le dossier de Montségur, ibid. supra, page 57.

[21] La bastide de Mazères fut créée en 1253 par l’acte de paréage entre les comtes de Foix et les abbés de l’abbaye de Boulbonne.

[22] Mourir à Montségur tome IV de l’Épopée Cathare, ibid. supra, page 329.

[23] Mirepoix se situait à cette époque rive droite de l’Hers au pied du château de Terride. Source : Mairie de Mirepoix.

[24] Concernant la durée totale de la mission (du départ à l’arrivée à Montségur), au travers de sa déposition, Bérenger de Lavelanet nous dit : « Puis Pierre Roger de Mirepoix, [une longue suite de noms], et d’autres du château de Montségur dont je ne me souviens pas sortirent du château et restèrent quatre jours en dehors, après lesquels ils revinrent à Montségur ». Le dossier de Montségur, ibid. supra, page 75. Ainsi une lecture rapide du passage ci-dessus peut nous laisser penser que la mission des faidits, a bien duré au maximum quatre jours. Cependant un examen attentif de l’assertion nous révèle que l’on peut également l’interpréter comme ceci : « […] sortirent du château et restèrent quatre jours en dehors, après lesquels [c’est-à-dire le cinquième jour] ils revinrent à Montségur ». Ce qui donne alors quatre jours et quatre nuits passés par la troupe en dehors du castrum rebelle. Jours : 27, 28, 29, 30, en dehors du pog et arrivée à celui-ci le 31 au matin. Nuits : 27 à 28, 28 à 29, 29 à 30, 30 à 31.

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