Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe d’hommage à saint Luc, évangéliste
Le christianisme le présente à partir du IIe siècle comme un Syrien d’Antioche, médecin de profession et disciple de Paul. Si cette thèse est aujourd’hui rejetée par la majorité des historiens, il n’en reste pas moins que Luc défend Paul contre ses détracteurs, afin de prouver qu’il mérite aussi bien que Pierre le titre d’apôtre, et se fait un ardent propagateur de ses idées, spécialement en ce qui concerne la justification (ou le salut) par la foi.
Luc est un personnage dont on ne sait quasiment rien. Pour Lucien Cerfaux, la seule certitude est qu’il appartient à la deuxième génération des croyants et que son œuvre dépend d’autres sources littéraires. Alors que la tradition en fait un homme cultivé et un Juif hellénisé (comme en atteste sa maîtrise du grec hébraïsé de la Septante et de la Synagogue de la diaspora juive), la recherche actuelle privilégie l’hypothèse d’un Grec païen qui s’est rapproché du judaïsme au point de devenir un « Craignant-Dieu ».
La tradition chrétienne le considère comme l’auteur de l’évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres. Cette thèse est corroborée par les spécialistes, notamment Daniel Marguerat, qui relève une « homogénéité littéraire et théologique » entre ces deux livres, lesquels forment les « deux volets » d’une même œuvre, dédiés au même personnage nommé « Théophile » et dont on ne sait rien.
Il apparaît en tout état de cause que l’auteur des Actes ne saurait être un compagnon de Paul : en effet, la religion à laquelle renvoie l’Évangile selon Luc « est un christianisme de troisième génération, proche des Pastorales ; or, le discours d’adieu de Paul offre la confirmation de cet état avancé de la chrétienté (Ac 20 :25-32) ». La datation du livre des Actes, « rédigé simultanément ou peu après l’évangile », se situe donc entre 80 et 90.
Bien que diverses hypothèses aient été émises, il est impossible d’établir une biographie de Luc et les quelques éléments que l’on peut donner à son sujet sont maigres. Son nom de Λουκᾶς (Loukas) n’est attesté que vers la fin du IIe siècle et, plus tardivement, le canon de Muratori le définit comme un compagnon de Paul, médecin et écrivain, après quoi la tradition attribue cet évangile à « Luc le médecin ». Les prologues anti-marcionites à cet évangile décrivent Luc comme un médecin syrien d’Antioche, « disciple des apôtres et de Paul, mort à 84 ans en Béotie », mais la date de ces textes demeure incertaine, tout comme la profession médicale de Luc, qu’aucun élément probant ne vient étayer.
Luc, rompu à la pratique d’un grec littéraire et à la culture hellénistique, n’en connaissait pas moins très intimement la religion juive et l’exégèse rabbinique. (Source Wikipédia)
Comme on le voit, il est très difficile de se faire une idée précise de qui était Luc. Qu’il ait pu être un intellectuel séduit par le discours de Paul, qui lui « parlait » sans doute plus que ceux d’autres apôtres, est acceptable. Qu’il ait dans cet esprit rédigé — partiellement — l’évangile qui lui est attribué ainsi qu’une partie (les voyages de Paul) des Actes, l’est également. Mais ces textes contiennent trop de références juives et judéo-chrétiennes, voire anti-pauliniennes, pour rendre crédible sa seule implication dans leur rédaction. Les similitudes relevées par Marguerat (exégète catholique connut notamment pour son travail sur l’Ancien Testament) peuvent très s’expliquer par une rédaction partielle.
Ce qui semble maintenant confirmé c’est qu’il n’était pas un disciple de Paul et que la plus grande partie des Actes est, au contraire, dirigée contre Paul à qui on refuse la reconnaissance de son nom, acquis via son père par citoyenneté romaine — donc dès l’enfance.
1relecture :
Seconde lettre de Paul à Timothée : 4, 10-17b
10 – car Démas m’a abandonné, par amour de cet âge-ci, il est allé à Thessalonique ; Crescens, en Galatie ; Tite, en Dalmatie.
11 – Il n’y a que Luc avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi ; car il me sera bien commode pour le service.
12 – J’ai envoyé Tychique à Éphèse.
13 – La casaque que j’ai laissée à Troas, chez Carpus, apporte-la, en venant ; et aussi les livres, surtout les parchemins.
14 – Alexandre le chaudronnier a montré beaucoup de méchanceté envers moi. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.
15 – Garde-toi de lui, toi aussi, car il s’est fort opposé à nos paroles.
16 – La première fois que j’ai eu à répondre, personne n’a été avec moi ; au contraire, ils m’ont tous abandonné. Que cela ne leur soit pas compté !
17 – Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié pour que, par moi, la prédication soit assurée et que toutes les nations l’entendent; et j’ai été délivré de la gueule du lion.
Mon commentaire :
Paul termine par des salutations et des demandes plus personnelles. On sent son isolement face à la menace de mort imminente. Seul Luc est resté ; Marc qu’il fait demander le quittera pour Pierre bientôt. Cela illustre la solitude et le doute qui ne manquent pas de toucher celui qui avance sur le chemin que l’on ne peut parcourir que seul.
Psaumes : 145 (Vulgate 144), 10-11, 12-13ab, 17-18
Psaume alphabétique à la louange du divin roi
10 – Toutes tes œuvres te rendront grâce, Iahvé, et tes dévots te béniront,
11 – ils diront la gloire de ton règne et ils parleront de tes prouesses,
12 – pour faire connaître aux fils de l’homme tes prouesses, la gloire et l’honneur de ton règne.
13 – Ton règne est un règne de tous les siècles, ta domination dure de génération en génération…
17 – Iahvé est juste en toutes ses voies et bienveillant en toutes ses œuvres.
18 – Iahvé est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent avec sincérité.
Mon commentaire :
Ce passage insiste sur le caractère bon, juste et miséricordieux de Iahvé. Si l’on ne connaissait pas l’autre face de sa personnalité, il n’y aurait rien à dire. Mais, en fait c’est un passage où l’homme tente d’amadouer le Dieu en le louant pour éviter sa colère.
2e lecture :
Évangile selon Luc : 12, 1–7
1 – Cependant, comme la foule se rassemblait par dizaine de milliers, au point qu’on se piétinait, il commença à dire, d’abord à ses disciples : Prenez garde à la levure des pharisiens, c’est de la comédie.
2 – Il n’y a rien de voilé qui ne doive être dévoilé, ni de secret qui ne doive être connu.
3 – En revanche, tout ce que vous avez dit dans les ténèbres, on l’entendra dans la lumière et ce que vous avez dit à l’oreille, dans les resserres, sera proclamé sur les terrasses.
Mon commentaire :
Je vois dans ces phrases deux indications : les enseignements donnés de façon restrictive sont vains et aucun enseignement ne peut rester secret. Quelles que soient les difficultés à transmettre le message, il sera diffusé car sa nature lui en donne la capacité.
4 – Et je vous le dis à vous mes amis : ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui n’ont après cela rien de plus à faire.
5 – Mais je vais vous montrer qui craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter à la géhenne. Oui je vous le dis, craignez-le.
6 – Ne vend-on pas cinq moineaux pour deux sous ? et pas un d’entre eux n’est oublié devant Dieu.
7 – Mais même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez pas : vous valez plus que beaucoup de moineaux.
Mon commentaire :
Le pouvoir de Dieu est absolu et c’est cela qu’il faut prendre en compte car nous n’avons aucun pouvoir sur ce qui compte pour nous. Aussi il importe de bien comprendre que nous devons avancer à la suite de Christ et nous garder de tout ce qui peut nous empêcher d’être dans sa suite. Rien ni personne en ce monde ne peut nous nuire véritablement si nous sommes des disciples de Christ.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.
