3e dimanche du temps ordinaire

Informations du site

3 656 vue(s)

Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du 3e dimanche du temps ordinaire

1re lecture :

Néhémie : 8, 2-4a. 5-6. 8-10

2 – Esdras, le prêtre, apporta la loi en face de l’assemblée [où étaient] les hommes, les femmes, et tous ceux capables de comprendre, le premier jour du septième mois.
3 – Il lut dans ce livre, [ ] sur la place qui est en face de la porte des Eaux, depuis l’aube jusqu’au milieu de la journée devant les hommes, le femmes, et tous ceux qui pouvaient comprendre. Les oreilles de tout le peuple [étaient attentives] au livre de la loi.
4 – Esdras, le scribe, se tenait sur une estrade de bois qu’on avait faite pour cela et à côté de lui, se tenaient Mattithyah, Shema, Anayah, Ouriyah, Hilqiyah et Maaseyah ;…
5 – Esdras ouvrit le livre aux yeux de tout le peuple, et lorsqu’il l’ouvrit, tout le peuple se tint debout.
6 – Et Esdras bénit Iahvé, le grand Dieu, et tout le peuple répondit : Amen, Amen ! en levant les mains. Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent la face contre terre.
8 – Ils lurent dans le livre de la loi de Dieu, en l’expliquant, en en donnant le sens et en faisant comprendre la lecture.
9 – (Néhémie qui était gouverneur) et Esdras le prêtre-scribe, (et les Lévites qui enseignaient le peuple) dit à tout le peuple : Ce jour est consacré à Iahvé, votre Dieu ; ne vous affligez pas et ne pleurez pas. En effet, tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi.
10 – Il leur dit : « Allez, mangez des mets gras et buvez des boissons douces, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien de préparé, car ce jour est consacré à notre Seigneur. Ne vous attristez pas, car la joie de Iahvé, c’est elle qui est votre force ! »

Mon commentaire :
On est typiquement dans un système hautement hiérarchisé ou les Lévites sont les premiers intermédiaires entre Dieu et le peuple et la transmission se fait via le prêtre-scribe Esdras et le roi Néhémie. On comprend mieux ainsi l’insistance du judéo-christianisme pour une hiérarchie verticale, là où les cathares lui substituaient une organisation horizontale.

Psaumes : 19 (Vulgate 18B), 8, 9, 10, 15

8 – La Loi de Iahvé est parfaite, convertissant l’âme ; le témoignage de Iahvé est sûr, donnant la sagesse au simple ;
9 – Les ordonnances de Iahvé sont droites, réjouissant le cœur ;
le commandement de Iahvé est clair, illuminant les yeux.
10 – La crainte de Iahvé est pure, subsistant à jamais ; les jugements de Iahvé sont vérité, ils sont justes l’un comme l’autre,
15 – Que les paroles de ma bouche te fassent plaisir, et les méditations de mon cœur devant toi, Iahvé, mon Rocher et mon rédempteur !

Mon commentaire :
Pour une fois, l’homme ne se contente pas d’attendre de Iahvé qu’il satisfasse ses besoins matériels. Le prenant comme référence de la perfection, il veut tenter de s’en approcher et demande juste la remise des fautes vénielles. Chez les cathares, même cela n’est pas de mise ; les péchés involontaires sont considérés au même titre que les péchés volontaires.

2e lecture :

Première lettre de Paul aux Corinthiens : 12, 12-30 (ou brève : 12, 12-14, 27)

12 – Un corps a beau avoir plusieurs membres, tous les membres du corps ne font qu’un unique corps, et il en est ainsi du Christ.
13 – Car nous avons tous été immergés dans l’unique Esprit pour être un unique corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou libres, et on nous a tous fait boire à l’unique Esprit.
14 – Et le corps n’est pas un membre unique, mais plusieurs.
15 – Si le pied disait : puisque je ne suis pas la main, je ne suis pas du corps, il n’en serait pas moins du corps.
16 – Et si l’oreille disait : puisque je ne suis pas l’œil, je ne suis pas du corps, elle n’en serait pas moins du corps.
17 – Si le corps n’était qu’œil, où serait l’ouïe ? s’il n’était qu’oreille, où serait l’odorat ?
18 – Mais Dieu a mis chacun des membres dans le corps comme il a voulu ;
19 – s’ils étaient le même membre, où serait le corps ?
20 – Mais il y a plusieurs membres et un corps unique.
21 – L’œil ne peut dire à la main : je n’ai pas besoin de toi, ni la tête dire aux pieds : je n’ai pas besoin de vous.
22 – Bien plus, les membres du corps qui semblent les plus faibles sont nécessaires ;
23 – ceux qui semblent plus méprisables, nous les entourons de plus d’honneur et les indécents, de plus de respect,
24 – ce qui est convenable n’en a pas besoin. Mais Dieu a fait le corps de façon à donner plus d’honneur à ce qui en manque
25 – afin qu’il n’y ait pas de dissension dans le corps, mais que les membres aient un égal souci les uns des autres.

Mon commentaire :
Paul reprend l’idée des onze premiers versets comme s’il voulait l’expliquer de façon encore plus imagée. Rien ne nous prouve que ce soit lui qui s’exprime. C’est possiblement le scribe judéo-chrétien qui essaie de trouver une explication moins intellectuelle.

26 – Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il glorifié ? tous les membres se réjouissent avec lui.
27 – Or vous êtes chacun membres du Christ, vous êtes son corps.
28 – Et Dieu a mis dans l’église premièrement les apôtres, deuxièmement les prophètes, troisièmement les maîtres, puis les miracles, puis le don de guérir, de secourir, de gouverner, de parler les langues.
29 – Tous sont-ils apôtres ? tous sont-ils prophètes ? tous sont-ils maîtres ? font-ils tous des miracles ?
30 – ont-ils tous le don de guérir ? tous parlent-ils les langues ? tous interprètent-ils ?

Mon commentaire :
Paul nous informe également sur la cohésion nécessaire de tous car nous sommes liés de par notre appartenance à l’Esprit unique. Les hiérarchies au sein des communautés ne sont pas verticales pour donner du pouvoir mais horizontales pour définir des services. Les cathares pratiquaient exactement ainsi.

Évangile selon Luc : 1, 1-4 ; 4, 14-21

1 – Puisque beaucoup ont entrepris de raconter l’histoire des faits dont nous avons la certitude
2 – et que nous ont transmis les témoins initiaux qui sont au service de la parole,
3 – j’ai voulu tout reprendre avec exactitude depuis le début et te l’écrire en ordre, noble Théophile,
4 – pour que tu reconnaisses la solidité de ce qu’on t’a appris.

Mon commentaire :
Les chercheurs et philologues nous ont appris que ce chapitre n’est pas d’origine et fut rajouté tardivement. Son entame cherche pourtant à nous faire croire à son authenticité. La forme verbale directe et la dénomination du destinataire donnent vie à ce texte. C’est pourquoi d’ailleurs beaucoup l’attribue à Paul. Marcion de Sinope s’est probablement basé sur ce texte pour rétablir l’Évangile de Paul dont l’apôtre parle dans ses lettres. Mais son évangile n’est pas synoptique comme Matthieu, Marc et Luc et il n’est pas philosophique comme Jean. Il semble être plutôt spirituel.

14 – Jésus s’en retourna en Galilée, par la puissance de l’Esprit, et sa renommée se répandit dans toute la contrée.
15 – Il enseignait dans leurs synagogues et tous le glorifiaient.
16 – Puis il vint à Nazareth, où il avait été nourri ; il entra dans la synagogue comme il en avait coutume le jour du sabbat et se leva pour lire.
17 – On lui donna le Livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le lieu où il était écrit :
18 – L’esprit du Seigneur est sur moi, à cause qu’il m’a oint pour évangéliser les pauvres, il m’a envoyé proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles, la lumière, renvoyer libres les opprimés
19 – et proclamer l’année jubilaire du Seigneur.
20 – Il ferma le livre, le rendit au gardien et s’assit. Tous les yeux dans la synagogue étaient fixés sur lui.
21 – Alors il commença par leur dire : Aujourd’hui vous entendez cette écriture s’accomplir.

Mon commentaire :
Après nous avoir montré le succès de l’évangélisation de Jésus un peu partout, le voici revenu dans sa ville natale où il provoque la fureur en annonçant être l’accomplissement de l’écriture (versets 18 et 19).

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

Faites connaître cet article à vos amis !

Informations du site

Contenu soumis aux droits d'auteur.