Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 2e dimanche du temps ordinaire
1re lecture :
Livre d’Isaïe : 49, 3. 5-6
3 – il m’a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, toi par qui je me manifesterai glorieusement ».
4 – Mais, moi, j’ai dit : J’ai peiné pour rien, c’est pour le néant, c’est en vain que j’ai consumé ma force. Cependant mon droit est auprès de Iahvé et ma récompense auprès de mon Dieu ;
5 – j’ai de la valeur aux yeux de Iahvé et mon Dieu est ma force. À présent Iahvé a parlé j’ai de la valeur aux yeux de Iahvé et mon Dieu est ma force — lui qui m’a formé dès le ventre maternel pour être son serviteur, afin de ramener Jacob à lui et afin qu’Israël soit rassemblé auprès de lui —,
6 – et il a dit : « C’est peu que tu sois pour moi un serviteur, en relevant les tribus de Jacob et en ramenant ceux d’Israël qui ont été préservés ; je te destine à être la lumière des nations, pour que mon salut paraisse jusqu’à l’extrémité de la terre. »
Mon commentaire :
Cette partie est problématique car les traductions ont modifié la structure de la phrase. Cependant on peut noter que Iahvé commence par manifester un mépris envers Israël (qui est pour l’occasion à la fois homme et nation), alors que l’homme accepte cet état et en tire une certaine gloire. Finalement, Iahvé consent à rehausser l’homme mais toujours pour sa seule gloire. Comment voir en Iahvé un Dieu digne de ce nom ? En outre, Isaïe, par son manque de modestie, se fait voir comme une sorte de gourou sectaire.
Psaumes : 40 (Vulgate 39), 2abc. 4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd. 11cd
Action de grâces et nouvelle prière
2 – J’ai mis tout mon espoir en Iahvé, il s’est penché vers moi, il a entendu mon cri,
4 – Il a mis dans ma bouche un chant nouveau, une louange à notre Dieu. Beaucoup le verront, ils craindront et auront confiance en Iahvé.
7 – Tu n’as voulu ni sacrifice, ni oblation — tu m’as creusé les oreilles — tu n’as réclamé ni holocauste, ni expiatoire,
8 – alors j’ai dit : « Voici que je viens ! Dans le rouleau du Livre il est écrit à mon sujet.
9 – Je veux, mon Dieu, faire ton bon plaisir et ta loi est au fond de mes entrailles ! »
10 – J’ai annoncé la justice dans la grande assemblée, vois, je n’ai pas retenu mes lèvres, tu le sais bien, toi Iahvé !
11 – Ta justice, je ne l’ai pas cachée au fond de mon cœur, j’ai dit ta fidélité et ton secours, je n’ai pas celé ta grâce et ta vérité à la grande assemblée.
Mon commentaire :
Malgré un énorme « triturage » du texte, destiné à en masquer le fond juif qui en constitue l’essence, ce psaume vise à mettre en valeur la religiosité juive intérieure, supérieure aux sacrifices, et la Loi (la Torah) qui imprègne le juif jusque dans ses entrailles.
2e lecture :
Première lettre de Paul aux Corinthiens : 1, 1-3
1 – Paul, appelé par la volonté de Dieu apôtre de Jésus Christ, et le frère Sosthène,
2 – à l’église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui sont sanctifiés dans le christ Jésus, appelés à la sainteté avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de Jésus Christ, leur seigneur et le nôtre.
3 – À vous, grâce et paix de Dieu notre père et du seigneur Jésus Christ.
Mon commentaire :
Paul a déjà visité la communauté de Corinthe, capitale de l’Achaïe en Grèce, quelques années auparavant. Installé à Éphèse, il reçoit des messagers porteurs de nouvelles inquiétantes. Les mœurs relâchées qui prédominent à Corinthe semblent avoir touché les membres des communautés évangélisées par Paul. Corinthe est une ville de passage et de mélange entre les cultures romaines et grecques et semble être également un lieu de croisement de prédicateurs divers. Paul ajoute Sosthène à sa salutation. C’est un proche puisqu’il l’appelle frère. Il est possible qu’il l’ait accompagné à Corinthe et soit connu de la communauté.
Le choix des catholiques pour ces trois versets de salutation m’étonne, car il n’apporte rien.
Évangile selon Jean : 1, 29-34
29 – Le lendemain il regarde venir Jésus et il dit : Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
30 – C’est lui dont je disais : Derrière moi vient un homme qui me dépasse, car il était avant moi.
31 – Moi non plus je ne le connaissais pas, mais c’est pour qu’il se manifeste à Israël que je suis venu immerger dans l’eau.
32 – Et il attesta : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui.
33 – Moi non plus je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé immerger dans l’eau m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui immerge dans l’Esprit saint.
34 – Et moi j’ai vu et j’atteste qu’il est le Fils de Dieu.
Mon commentaire :
On retrouve dans ces lignes les références juives déjà signalées mais ce qui attire mon attention est le fait que Jean le baptiste avoue ne pas connaître Jésus et dans le fait qu’il pense que son action va se limiter au peuple juif. Cela permet de comprendre que les disciples demanderont plus tard, à tous ceux qui veulent entrer dans leur communauté, de se convertir d’abord au Judaïsme, ce qui sera une cause de rupture entre le courant paulinien et eux.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.