Le baptême du Seigneur

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du baptême du Seigneur

1re lecture :

Le livre d’Isaïe : 40, 1-5. 9-11

1 – Réconfortez, réconfortez mon peuple, dit votre dieu,
2 – parlez au cœur de Jérusalem et proclamez-lui que son service est achevé, que sa faute est payée, qu’elle a reçu de la main de Iahvé le double pour tous ses péchés.
3 – une voix clame : « Frayez dans le désert la route de Iahvé ! Tracez dans la steppe une chaussée pour notre Dieu !
4 – Que tout vallon soit élevé ! Que toute montagne et toute colline soient abaissées ! Que le saillant devienne uni et que les mamelons deviennent une vallée !
5 – La gloire de Iahvé se révèlera et tout chair à la fois verra, car la bouche de Iahvé a parlé. »
9 – Monte sur une haute montagne, messagère de Sion ! Élève avec force ta voix, messagère de Jérusalem, élève la voix, ne crains pas ! Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu,
10 – voici Adonaï Iahvé : il vient, dans sa force, et son bras lui assure la souveraineté. Voici avec lui son salaire et devant lui sa récompense.
11 – Comme un pasteur, il fait paître son troupeau ; de son bras il rassemble, sur son sein il porte les agneaux, il mène celles qui allaitent. »

Mon commentaire :
On sait d’où Jean le baptiste tire son exclamation. Ce qui est notable c’est la supériorité que s’arroge Israël sur les autres contrées, notamment Juda. Cela montre que ce texte est postérieur à la révolte contre les Assyriens et date donc de l’emprisonnement à Babylone. En effet, avant cette période, Israël, comme Juda étaient de petits royaumes des montagnes sans importance. D’ailleurs le rappel de la supériorité des bergers nous renseigne aussi sur le mépris envers les cultivateurs des plaines littorales, les Cananéens cause de la révolte dramatique. Si les cultivateurs sont dévalorisés par rapport aux pasteurs (voir Caïn et Abel), c’est que les peuples des montagnes sont des bergers qui naviguent en fonction des saisons entre la montagne et la plaine de l’est, ouverte vers l’Égypte au Sud et Sumer à l’Est.

Psaume 104 (vulgate 103) : 1c-3a, 3bc-4, 24-25, 27-28, 29-30

Hymne à la gloire du créateur
1 – Mon âme, bénit Iahvé ! Iahvé, mon Dieu, tu es très grand, Iahvé, mon Dieu, tu es très grand, tu es revêtu d’honneur et de majesté,
2 – enveloppé de lumière comme d’un manteau, étendant les cieux comme une tenture,
3 – édifiant sur les eaux tes étages, prenant les nuées pour ton char, cheminant sur les ailes des vents,
4 – faisant des vents tes messagers, du feu dévorant tes ministres !
24 – Quelles sont nombreuses tes œuvres, Iahvé ! Toutes, tu les as faites avec sagesse, la terre est remplie de tes créatures !
25 – Voici la mer, grande et vaste en tous sens : il y a là un grouillement innombrable d’animaux petits et grands.
27 – Tous ces êtres attendent de toi que tu leur donnes la nourriture, en son temps :
28 – tu la leur donnes, ils la recueillent, tu ouvres ta main, ils se rassasient de ce qui est bon ;
29 – tu caches ta face, ils sont anéantis, tu leur retires le souffle, ils expirent et à leur poussière ils retournent !
30 – Tu envoies ton souffle, ils sont créés et tu renouvelles la face du sol.

Mon commentaire :
Ce psaume, notamment dans ce découpage précis, montre la totale soumission à un démiurge dont le moindre geste provoque la destruction ou la création. Ce n’est donc pas une pieuse soumission reconnaissant la supériorité spirituelle du Dieu, mais la soumission de la terreur devant la toute puissance destructrice du manipulateur.

2e lecture :

Lettre de Paul à Tite : 2, 11-14 ; 3, 4-7

11 – Car la grâce de Dieu s’est manifestée salutaire à tous les hommes,
12 – nous formant à renier l’impiété et les convoitises mondaines, pour vivre avec bon sens, justice et piété dans l’âge présent,
13 – en attendant la magnifique espérance, la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et sauveur Jésus Christ,
14 – qui s’est donné pour nous afin de nous racheter de toute iniquité, et de purifier un peuple qui soit le sien, zélé pour les bonnes œuvres.

Mon commentaire :
De même, sans remettre en cause l’ordre social envers les serviteurs, la promesse du salut étendue aux esclaves est une révolution pour l’époque.

4 – Mais quand se sont manifestés la prévenance de Dieu notre sauveur et son amour des hommes,
5 – il nous a sauvés non pas d’après les œuvres qu’avec justice nous avions faites mais selon sa miséricorde, par un bain de régénération et de renouvellement, par l’Esprit saint
6 – qu’il a richement versé sur nous par Jésus Christ notre sauveur,
7 – pour que, justifiés par la grâce de celui-ci, nous devenions héritiers selon l’espérance de vie éternelle.

Mon commentaire :
L’auteur rappelle que la soumission légale est nécessaire en ce monde, car Dieu n’a pas à régenter le monde. L’humilité est mise ici en exergue au motif qu’avant d’être de bons croyants les Chrétiens étaient des pécheurs comme les autres et leur salut ne leur est pas venu des œuvres accomplies mais de la grâce divine.

Évangile selon Luc : 3, 15-16. 21-22

15 – Comme le peuple était en attente et que tous se demandaient dans leurs cœurs si Jean lui-même n’était pas le christ,
16 – Jean répondait à tous : Moi, je vous immerge dans l’eau, mais il en vient un plus fort que moi et je ne suis pas digne de délier le lacet de ses chaussures ; lui vous immergera dans l’Esprit saint et le feu ;
17 – il a la pelle en main pour nettoyer son aire et ramasser le blé dans sa grange, et il brûlera la balle au feu inextinguible.
18 – C’est en exhortant ainsi tant et plus qu’il évangélisait le peuple.
19 – Mais Hérode le tétrarque, prouvé coupable par lui au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère, et de tous les méfaits qu’Hérode avait commis,
20 – ajouta encore à tous celui de faire enfermer Jean en prison.

Mon commentaire :
Ce qui donne à penser que ce texte a été écrit tardivement c’est le caractère ultra-légaliste qui s’en dégage. Non seulement il reprend les mêmes thèmes que les autres synoptiques, mais il y ajoute des injonctions à ne rien perturber envers les serviteurs de l’État.

21 – Comme tout le peuple se faisait immerger et que Jésus, immergé lui aussi, priait, voilà que le ciel s’ouvrit,
22 – l’Esprit saint descendit sur lui sous un aspect corporel comme de colombe, et une voix vint du ciel :  Tu es mon fils, l’aimé dont je suis content.

Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne

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