Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du baptême du Seigneur
1re lecture :
Le livre d’Isaïe : 42, 1-4 .6-7
1 – Voici mon serviteur que Je soutiens, mon élu en qui mon âme se complait. J’ai mis mon esprit sur lui. Il fera connaître aux nations un jugement.
2 – Il ne criera pas, il n’élèvera pas la voix, il ne fera pas entendre sa parole dans la rue.
3 – Il ne brisera pas le roseau ployé et n’éteindra pas la mèche qui faiblit. Il fera connaître le jugement selon la vérité.
4 – Il ne faiblira pas, il ne ploiera pas, jusqu’à ce qu’il ait imposé sur la terre le jugement et les îles attendront son enseignement.
6 – Moi, Iahvé, je t’ai appelé en vertu de la justice, je t’ai saisi par la main, je t’ai formé et je t’ai destiné à être l’alliance du peuple, à être la lumière des nations,
7 – à ouvrir les yeux aveugles, à faire sortir hors du cachot le captif, hors de la prison les habitants de l’obscurité.
Mon commentaire :
Iahvé s’exprime de façon contradictoire. D’abord, il présente son héraut comme un être simple et modeste, puis (v. 4) il lui donne une mission brutale visant à imposer à tous son contrat. Enfin, il rappelle qu’il agit selon la justice et non par Amour.
Actes des apôtres : 10, 34-38
34 – Pierre ouvrit la bouche et dit : En vérité je comprends que Dieu n’est pas partial
35 – mais qu’en toute nation il accueille celui qui le craint et qui fait œuvre de justice !
36 – Telle est la parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël en leur annonçant la paix par Jésus Christ qui, lui, est le seigneur de tous.
Mon commentaire :
Pierre manifeste sa foi en un Dieu de justice et de crainte et non d’Amour, mais il laisse croire qu’il a enfin compris que le message de Jésus n’est pas limité au peuple Juif.
37 – Vous savez ce qui est arrivé, dans toute la Judée à commencer de la Galilée après l’immersion que Jean proclamait,
38 – et comment Dieu a oint d’Esprit saint et de puissance Jésus de Nazareth, qui a passé en faisant le bien et en guérissant tous les opprimés du diable, parce que Dieu était avec lui.
Mon commentaire :
Cette dernière remarque est fortement empreinte de docétisme et d’adoptianisme. Pierre donne de jésus l’image d’un homme choisi par Dieu et élevé en raison de son comportement.
Psaume 29 (Vulgate 28) : 1-2, 3ac-4, 3b. 9c-10
Iahvé se manifeste dans l’orage
1 – Psaume de David. Décernez à Iahvé, ô fils de Dieu, décernez à Iahvé gloire et puissance,
2 – décernez à Iahvé la gloire de son nom, prosternez-vous devant Iahvé en ornements sacrés !
3 – Voix de Iahvé au-dessus des eaux ! Le Dieu de gloire a tonné, c’est Iahvé au-dessus des grandes eaux !
4 – Voix de Iahvé dans la force, voix de Iahvé dans la majesté !
9 – la voix de Iahvé fait frissonner les chênes, elle écorce les forêts, tandis que, dans son Temple, chacun dit : Gloire !
10 – Iahvé trônait lors du Déluge, Iahvé trône en roi à jamais.
Mon commentaire :
Pour le juif, Iahvé ne peut se concevoir que dans l’expression d’une grande puissance dominant tout sur terre. Les cathares ne peuvent y voir que le démiurge.
Évangile selon Matthieu : 3, 13-17
13 – Alors de Galilée Jésus arrive au Jourdain près de Jean pour être immergé par lui.
14 – Mais Jean l’empêchait : J’ai besoin d’être immergé par toi et c’est toi qui viens à moi ?
15 – Jésus lui répondit : Laisse, pour l’instant ; il convient que nous remplissions ainsi toute justice. Alors il laisse.
16 – Sitôt immergé, Jésus remonta des eaux et voilà que les cieux s’ouvrirent ; il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui,
17 – et voilà, que des cieux, une voix dit : Celui-ci est mon fils, l’aimé dont je suis content.
Mon commentaire :
Cette fois Jean semble reconnaître clairement Jésus et l’immersion est validée par l’apparition de l’Esprit saint. Cette prsésentation fait donc du baptême d’eau un précurseur du baptême d’esprit, ce que les cathares rejettent. Quant à la voix, elle n’est pas admise en catharisme où Dieu est étranger et absent de ce monde.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne