Précisions sur l’affaire d’Avignonet
De la localisation de la dernière étape avant l’attaque, du commando de Montségur, lors de son raid sur Avignonet (-Lauragais [31]) le 28 mai 1242.Read more
De la localisation de la dernière étape avant l’attaque, du commando de Montségur, lors de son raid sur Avignonet (-Lauragais [31]) le 28 mai 1242.Read more
La commune d’Avignonet, se situe dans le département de la Haute-Garonne, au Sud-Est de Toulouse, au cœur de la région du Lauragais.
Intrigué par le fait — révélé lors de mes lectures—, qu’aucun auteur n’ait pu situer avec précision le lieu-dit le Pas de las Portas, je me suis mis en quête d’élucider cette question. Voici le résultat de mes recherches.Read more
J’utilise régulièrement l’image de l’adolescence pour tenter de faire comprendre l’impossible dialogue entre les sympathisants cathares et les croyants cathares.
Comme l’adolescent, le sympathisant cathare pense, sincèrement et sans aucune malignité, posséder une bonne connaissance du sujet en raison de sa maîtrise intellectuelle et ne se rend absolument pas compte de ce que ses lacunes spirituelles le handicapent totalement pour atteindre cette maîtrise. L’adolescent pense lui aussi en savoir autant que les adultes sur la vie et s’insupporte de s’entendre dire qu’il doit encore progresser.
Comme l’adulte, le croyant cathare a atteint un niveau d’intégration de la spiritualité cathare qui lui permet de comprendre l’attitude de l’adolescent et qui le pousse à tenter de lui expliquer que son impatience ou ses initiatives sont dangereuses voire mortifère pour son avancement.
Si j’avance cette explication c’est pour exprimer ma profonde tristesse devant les initiatives malencontreuses, voire malheureuses, qui se mettent en place ces derniers temps à Montségur. En effet, faire coïncider un lieu et une date qui, dans l’inconscient collectif, sont attachés au catharisme avec des événements et des initiatives qui ne lui sont pas bénéfiques, participe à son dévoiement et à l’affaiblissement de son image publique.
Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, le 16 mars 1244 à Montségur n’a pas été une grande date de l’histoire cathare. Au contraire !
Ce jour-là a marqué une date mémorable de l’histoire occitane et de l’histoire de la guerre menée par le pouvoir royal, associé au pouvoir catholique, contre une résistance militaire localisée en ce lieu. C’est une victoire, ou une défaite selon le camp où l’on se place, qui ne s’exprime que sur le plan militaire. Aucun historien n’a jamais prétendu que le catharisme s’était éteint ce jour-là, ni même qu’il avait définitivement disparu de la région.
Certes, le 16 mars fut l’occasion d’un massacre de personnes non combattantes en raison de leur volonté de vivre selon leurs convictions religieuses. Mais elles ne furent ni les premières ni les dernières à subir ce sort. Et même pour le catharisme, la longue et funèbre liste des massacres n’a pas attendu Montségur pour débuter et ne s’est pas arrêté après ce jour de cendres.
Mais l’homme mondain a besoin de jalons, de points de repères historiques pour fixer sa mémoire. Le sympathisant n’a pas d’autre chose à quoi se raccrocher, alors que le croyant est tout entier intégré dans sa foi qui le porte d’autant mieux qu’elle n’est justement attachée à rien de mondain. C’est cela qui conduit à des actions inappropriées et bien souvent délétères.
Depuis de nombreuses années, Montségur fut érigé en mémorial cathare par des personnes qui ressentaient ce besoin d’un ancrage territorial. L’érection de la stèle par l’association du Souvenir et des études cathares en 1960, sous l’impulsion de son président de l’époque M. Déodat Roché (je l’écris en français et non en occitan), fut le point de départ d’un engouement légitime mais déplacé.
En effet, depuis, ce monument est devenu un point de ralliement de personnes dont les motivations dépassaient largement le cadre du catharisme, quand elles n’en faisaient pas qu’un simple prétexte. Tour à tour argument indépendantiste ou ésotériste, le catharisme y était malmené, comme je l’ai constaté régulièrement chaque fois que j’y suis allé. En réalité le seul point positif que l’on pouvait y trouver en rapport avec le catharisme, est celui de la Bienveillance qui amenaient certains sympathisants à s’y retrouver quand leur vie les tenait éloignés les uns des autres.
Voilà bien la seule action un peu « cathare » que j’ai jamais vu à Montségur au cours de mes quelques passages sur place. J’étais d’ailleurs fort réticent à m’y rendre initialement et je suis désormais convaincu de ne plus jamais y retourner.
J’ai conscience de l’apparente violence de ce terme pour nombre de sympathisants et je leur présente mes excuses, car ces termes n’ont pas vocation à les blesser, mais veulent éveiller les consciences encore aptes à l’être.
Comme toute initiative mondaine, le « pèlerinage » à Montségur s’éloigne, année après année, de son objectif initial. Cette année 2019, 775e anniversaire de la tragique journée du 16 mars 1244, les choses semblent avoir pris un tour encore plus marqué.
Un groupe de chercheurs et de sympathisants, au demeurant très sympathiques comme il se doit, y organise une rencontre annuelle dont la thématique de cette année est dévolue à René Nelli. Ce chercheur et auteur à qui nous devons d’exceptionnels documents sur le catharisme et qui a même aidé à mieux faire connaître les écrits cathares est aussi connu pour ses appétences régionalistes et intellectuelles tournées vers l’art et la poésie. Le programme de cette journée sera d’ailleurs assez peu orienté vers le catharisme. Une telle thématique aurait eu mieux sa place du côté de Bouisse où il vécut ou de Carcassonne où il créa le Centre d’études cathares qui porta son nom jusqu’à sa faillite en 2011. L’association porteuse de ce projet avait mieux choisi ses thématiques les années précédentes et sa réunion d’automne à Cailhau montrait d’ailleurs que le lieu avait peu d’importance pour qui veut parler de catharisme. En effet, le catharisme n’est rattaché à aucun lieu mondain et ne dépend d’aucune date calendaire, comme sa résurgence moderne en est la preuve.
Par ailleurs j’ai reçu ces jours-ci une annonce, parue dans un journal, à propos d’une autre initiative dont l’origine m’est inconnue mais qui semble vouloir faire du catharisme un simple faire-valoir. Non seulement, ce 16 mars aucune manifestation relative au catharisme n’est prévue, mais c’est exactement le contraire, puisque nous sommes invités à aller écouter l’évêque de Pamiers, M. Eychenne, à l’église du village ! Si je n’ai rien à reprocher à ce prélat catholique, dont la repentance qu’il organisa voici peu s’avéra sympathique et louable, je trouve plutôt osé de lui confier l’animation d’une telle cérémonie en un tel lieu et à telle date. Ensuite, ce ne sont qu’agapes et divertissements qui sont organisés, comme si c’était tout ce qu’inspirait ce moment à l’organisateur dont j’aimerais bien connaître l’identité.
J’en arrive à me dire qu’il ne manque plus que d’organiser un méchoui dans le pré situé en bas du château pour atteindre le summum de l’imbécillité !
Vous comprenez mieux j’espère pourquoi je trouve que, finalement, loin de représenter ce que fut et ce qu’est le catharisme, le rendez-vous du 16 mars devient de plus en plus l’occasion de le piétiner et le moyen d’effacer sa mémoire.
Notre siècle n’est pas plus favorable au catharisme que ne l’était le Moyen Âge. Si l’envie de spiritualité reprend du poil de la bête, c’est plus vers des courants qui favorisent la mondanité, le confort et le soutien psychologique que s’orientent nos contemporains, partisans du moindre effort et réfractaires à toute diminution de leur statut mondain.
Or, le catharisme est exactement l’inverse de cela. Il nous appelle à agir comme le fils prodigue ayant compris son erreur, au lieu de faire comme lui au moment où il la commet.
Alors, si vous avez besoin de jalons et de moyens de rendre hommage au catharisme, faites-le en l’étudiant sérieusement, au prix d’efforts de recherche et d’études, car c’est le seul moyen de l’appréhender correctement, contrairement à ce que peuvent proposer certains médias d’accès facile qui, dans le meilleurs des cas, se contentent de se copier les uns les autres et ressassent les mêmes erreurs, faute d’avoir pris la peine de suivre les évolutions de la recherche et de les avoir intégrées intellectuellement.
Soutenir le catharisme n’est pas nécessaire. Il n’en a pas besoin. Par contre veiller à ce que personne ne l’agresse ou ne le dévoie est utile. Il n’y a pas d’organisme qui fera des procès à ceux qui lui font du tort, et c’est normal, puisqu’il ne juge pas et qu’il n’est pas violent. C’est donc à vous les sympathisants d’assumer cette mission, si vous vous sentez réellement sympathisants. Laissez aux usurpateurs et aux ennemis du catharisme le triste honneur de le salir et de le dénigrer.
Éric Delmas, 14 mars 2019.
En ce dimanche ensoleillé du 16 octobre, le petit village de Montségur a vu sa population gonfler subitement jusqu’à dépasser les 500 âmes, elle qui n’en compte qu’une centaine habituellement.
Cette affluence était due à un événement historique, puisque l’évêque de Pamiers et Cousserans, Monseigneur Eychenne, avait décidé de célébrer une cérémonie pénitentielle. Elle visait à demander pardon, au nom des chrétiens catholiques de son diocèse pour leurs ancêtres qui avaient gravement péché contre l’Évangile quand ils s’étaient alliés au pouvoir temporel royal et avaient fait périr par le feu les 225 Chrétiens cathares faits prisonniers lors de la reddition de la citadelle de Montségur le 16 mars 1244.
Cet événement local, qui s’inscrit dans l’année de la miséricorde voulue par le Vatican, n’engage certes que cet évêque et les Catholiques de ce diocèse, mais on imagine mal qu’il soit sans répercussion partout en France où des Cathares furent pourchassés et massacrés.
La presse ne s’y est pas trompée puisque, grâce à l’Agence France Presse, le récit de cet événement fait aujourd’hui son apparition dans de nombreux médias nationaux et régionaux.
Ainsi la presse d’Occitanie en parle comme de juste. Nous trouvons un article dans La Dépêche du Midi, l’Indépendant (version web) et Midi Libre. France 3 Midi-Pyrénées en parle aussi, ainsi que Sud-Radio et France Bleu Roussillon.
Mais le sujet échappe à la région Occitanie et touche des médias nationaux. Ainsi, l’hebdomadaire Le Point et l’Express, le quotidien Le Parisien, les journaux d’information continue comme France 24, 20 minutes, France TV info, TV5 monde, mais aussi quelques titres régionaux comme Paris Normandie, l’Écho républicain d’Eure-et-Loir et l’Yonne, la presse catholique comme La Croix et la presse étrangère comme Madagascar News qui cite l’Express, ou 5 minutes Radio Télé Luxembourg.
Que devons-nous retenir de cette très large couverture médiatique ?
Nos frères catholiques ont souffert pendant des siècles de cette tâche portée à leur foi par des comportements dramatiquement opposés à ce qui fait le fondement unique du Christianisme : l’Amour inconditionnel et absolu envers toute l’humanité que nous a enseigné Jésus. Aujourd’hui, ils ont eu le courage d’affronter cette réalité et de la dire clairement, sans renier ceux qui ont péché mais sans occulter qu’ils l’ont fait au nom de la même religion qu’eux. Même si pour nous, les croyants Cathares, ce pardon n’a pas de sens, car nous sommes dans la Bienveillance, qui exclut tout pardon au profit de la rémission intégrale des péchés, cette démarche nous touche dans ce qu’elle a d’humain et nous espérons qu’elle apaisera les Catholiques et ouvrira une nouvelle période de paix entre eux et nous.
Monseigneur Eychenne, que j’ai rencontré à Montségur, m’a dit combien il souhaitait que nous puissions nous rencontrer en tête à tête bientôt, à Carcassonne ou à Pamiers, afin de jeter les bases d’un dialogue constructif et bienveillant entre nous. Je lui ai dit combien je pensais cela important et nécessaire.
Le 16 mars à Montségur entre 220 et 225 Bons-Chrétiens, dont une bonne vingtaine récemment consolés — c’est-à-dire ayant reçu le baptême d’esprit par imposition des mains — étaient arrachés de ce lieu qui avait été leur dernier refuge pendant le plus long siège qu’a jamais connu la croisade contre les albigeois. Ils sont conduits au pied du pog où ils défilent devant des clercs catholiques qui leur intiment l’ordre de renier leur foi et, suite à leur refus, ils sont conduits devant un vaste enclos cerné de pieux et rempli de paille enflammée dans lequel ils sont contraints de se jeter après avoir gravi de force une courte échelle.
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