humilité

Lettre de Jacques – Chapitre 3

4-2-Bible
1 927 vue(s)

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre de Jacques

Chapitre 3

Read more

Évangile selon Luc – Chapitre 22

4-2-Bible
2 260 vue(s)

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

Chapitre XXII

1 – La fête des azymes, c’est-à-dire la Pâque, approchait.
2 – Les grands prêtres et les scribes cherchaient la manière de le supprimer ; car ils craignaient le peuple.
3 – Et Satan entra en Judas, appelé Iscarioth, qui était du nombre des douze.
4 – Il s’en alla parler avec les grands prêtres et les officiers sur la manière de le leur livrer.
5 – Ils se réjouirent et convinrent de lui donner de l’argent.
6 – Il promit. Et il cherchait une occasion pour le leur livrer à l’écart de la foule.
7 – Vint le jour des azymes, où on devait immoler la pâque.
8 – Jésus envoya Pierre et Jean et leur dit : Allez nous apprêter de quoi manger la pâque.
9 – Ils lui dirent : Où veux-tu que nous l’apprêtions ?
10 – Il leur dit : Voilà : quand vous serez entrés dans la ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre, suivez-le dans la maison où il entrera,
11 – et vous direz au maître de cette maison : Le maître te dit : Où est l’auberge où je pourrais manger la pâque avec mes disciples ?
12 – Et il vous montrera à l’étage une grande salle garnie. Faites-y les préparatifs.
13 – Ils s’en allèrent et ils trouvèrent tout comme il le leur avait dit ; et ils apprêtèrent la Pâque.

Mon analyse :
L’épisode de la trahison comporte une incohérence. Les Juifs cherchent un moyen de prendre Jésus sans soulever la colère du peuple. C’est donc un motif légitime qu’il leur faut. Or, que propose Judas ? Uniquement de désigner Jésus au moment opportun. Mais Jésus est connu et il ne manque pas de moments où il est en petite compagnie pour le prendre. Donc, l’intervention de Judas est sans intérêt pour les Juifs. Ce n’est qu’un élément narratif destiné à détourner la responsabilité de l’acte sur Satan et de fournir un coupable facile.

14 – Quand ce fut l’heure, il se mit à table, et ses apôtres avec lui.
15 – Et il leur dit : J’ai convoité de convoitise de manger cette pâque avec vous avant de souffrir ;
16 – car je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le règne de Dieu.
17 – Et recevant une coupe, il rendit grâces et dit : Prenez-la et partagez-la entre vous,
18 – car je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne jusqu’à ce que vienne le règne de Dieu.
19 – Et prenant du pain, il rendit grâces, le rompit, le leur donna et dit : C’est mon corps, qui est donné pour vous ; faites cela en mémoire de moi.
20 – Et de même pour la coupe, après le dîner, il dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est répandu pour vous.
21 – Mais voilà que la main de celui qui me livre est à table avec moi.
22 – Car le fils de l’homme doit en passer par ce qui a été établi, mais malheur à l’homme par qui il est livré !
23 – Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres quel était donc celui d’entre eux qui allait faire cela ?

Mon analyse :
Jésus confirme l’imminence de sa passion. Au verset 19 il demande que l’on partage le repas en mémoire de lui. C’est l’argument que retiendront les cathares pour ritualiser le partage du pain.

24 – Ils eurent aussi une rivalité, à savoir qui d’entre eux semblait être le plus grand.
25 – Il leur dit : Les rois des nations exercent sur elles leur seigneurie, et ceux qui y ont le pouvoir se font appeler Bienfaiteurs.
26 – Ne faites pas pareil. Au contraire, que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune ; et le chef comme celui qui sert.
27 – Car, quel est le plus grand ? celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
28 – Vous autres, vous êtes demeurés avec moi dans mes épreuves ;
29 – et moi je dispose pour vous d’un règne, comme mon père en a disposé pour moi,
30 – pour que vous mangiez et buviez à ma table, dans mon règne, et que vous vous asseyiez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.
31 – Simon, Simon, voilà que le Satan vous a réclamés pour vous passer au crible, comme le blé ;
32 – mais moi, j’ai demandé pour toi que la foi ne te lâche pas ; et toi, quand tu te seras retourné, affermis tes frères.
33 – Pierre lui dit : Seigneur, avec toi je suis prêt à aller en prison et à la mort.
34 – Et Jésus dit : Je te le dis, Pierre, le coq aujourd’hui ne chantera pas, que par trois fois tu n’aies nié me connaître.

Mon analyse :
Jésus rappelle le point essentiel qui échappe encore aux disciples : l’humilité !

35 – Et il leur dit : Quand je vous ai envoyés sans bourse ni besace ni chaussures, de quoi avez-vous manqué ? Ils dirent : De rien.
36 – Il leur dit : Mais maintenant, qui a une bourse la prenne, et de même une besace; et qui n’a pas de sabre vende son manteau pour en acheter un.
37 – Car je vous le dis, je dois finir aussi cette écriture : Et il a été compté avec les iniques. Car pour moi c’est la fin.
38 – Ils dirent : Seigneur, voilà ici deux sabres. Il leur dit : C’est bon.
39 – Il sortit et alla comme d’habitude au mont des Oliviers, et les disciples le suivirent.
40 – Arrivé en ce lieu il leur dit : Priez pour ne pas être mis à l’épreuve.
41 – Il s’arracha à eux et, à genoux à environ un jet de pierre, il priait,
42 – il disait : Père, si tu veux, écarte de moi cette coupe. Toutefois, que soit faite non ma volonté mais la tienne.
43 – Et il vit un ange du ciel, qui le revigorait.
44 – Entré en agonie il priait plus intensément ; et sa sueur se coagulait comme du sang et descendait par terre.
45 – Et il se releva de sa prière, vint vers les disciples et les trouva qui dormaient de tristesse ;
46 – il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, pour ne pas être mis à l’épreuve.

Mon analyse :
Jésus annonce aux disciples qu’en son absence ils devront se munir des moyens de leur propre protection. Mais les disciples ne sont toujours pas prêts pour la mission qui les attend et ils n’arrivent même pas à se tenir éveillé face à la situation qui se présente.

47 – Comme il parlait encore, voilà une foule que précédait celui qu’on appelait Judas, l’un des douze. Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
48 – Et Jésus lui dit : Judas, livres-tu le fils de l’homme par un baiser ?
49 – Ceux qui étaient autour de lui virent ce qui allait arriver et dirent : Seigneur, si nous frappions du sabre ?
50 – Et l’un d’eux frappa l’esclave du grand prêtre et lui arracha l’oreille droite.
51 – Mais Jésus répondit : Laissez ; cela suffit. Il lui toucha l’oreille et le guérit.
52 – Et Jésus dît à ceux qui étaient venus contre lui, grands prêtres, officiers du temple et anciens : Est-ce contre un bandit que vous êtes sortis avec des sabres et des bâtons ?
53 – Alors que chaque jour j’étais avec vous dans le temple, vous n’avez pas tendu la main contre moi. Mais c’est votre heure et le pouvoir des ténèbres.
54 – Ils le prirent donc et l’emmenèrent, puis ils l’amenèrent dans la maison du grand prêtre. Et Pierre suivait de loin.
55 – Comme ils avaient allumé un feu au milieu de la cour et s’étaient assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux.
56 – Et une servante, le voyant assis à la lumière, le fixa des yeux et dit : Celui-là aussi était avec lui !
57 – Mais il le nia et dit : Femme, je ne le connais pas.
58 – Peu après, quelqu’un d’autre dit, en le voyant : Toi aussi tu es des leurs ! Mais Pierre dit : Homme, je n’en suis pas.
59 – Environ une heure plus tard, un autre encore insistait et disait : En vérité celui-là aussi était avec lui; c’est même un Galiléen !
60 – Mais Pierre dit : Homme, je ne sais pas de quoi tu parles. Et tout de suite, alors qu’il parlait encore, un coq chanta.
61 – Le Seigneur se retourna, regarda Pierre, et Pierre souvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : Avant qu’un coq chante, aujourd’hui, tu me renieras trois fois.
62 – Il sortit et pleura amèrement.

Mon analyse :
Lors de son arrestation Jésus effectue son dernier miracle en soignant l’homme blessé. Pierre échoue face à la menace qu’il ressent et Jésus lui manifeste d’un regard qu’il le savait. Pierre prend alors conscience de sa réelle position.

63 – Et les hommes qui pressaient Jésus se moquaient de lui et le battaient.
64 – Ils lui mettaient un voile, puis ils le questionnaient : Prophétise ! Qui est-ce qui t’a frappé ?
65 – Et ils disaient contre lui beaucoup d’autres blasphèmes.
66 – Quand il fit jour, le Conseil des anciens du peuple, grands prêtres et scribes, s’assembla. Ils l’amenèrent à leur sanhédrin
67 – et lui dirent : Si c’est toi le christ, dis-le nous ! Il leur dit : Si je vous le dis, vous n’aurez pas foi,
68 – et si je vous questionne, vous ne répondrez pas.
69 – À partir de maintenant le fils de l’homme va être assis à la droite de la Puissance de Dieu.
70 – Ils dirent tous : C’est donc toi le fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous le dites vous-mêmes, c’est moi.
71 – Ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignages ? Nous l’avons entendu nous-mêmes et de sa bouche.

Mon analyse :
Le procès de Jésus est vite bâclé puisque le blasphème est attesté ce qui suffit devant la loi mosaïque.

Revenir au sommaire

Évangile selon Luc – Chapitre 18

4-2-Bible
2 097 vue(s)

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 18

1 – Et il leur disait en parabole comment on doit prier toujours et sans se lasser ;
2 – il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait personne.
3 – Et il y avait dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Venge-moi de mon adversaire !
4 – Pendant un temps il ne le voulait pas ; mais après, il s’est dit : Même que je ne craigne pas Dieu et ne respecte personne,
5 – cette veuve me fatigue et je vais la venger, de peur qu’elle vienne à bout de me mater.
6 – Et le Seigneur dit : Entendez ce que dit cet injuste juge !
7 – Et Dieu ne vengerait pas ses élus qui clament vers lui jour et nuit et pour qui il est généreux ?
8 – Je vous le dis, il aura tôt fait de les venger. Mais quand le fils de l’homme viendra, est-ce qu’il trouvera de la foi sur la terre ?

Mon analyse :
Je note deux notions à partir de ces personnages récurrents dans les écritures ; la veuve réclame sa vengeance de façon répétitive et va finir par obtenir satisfaction comme le croyant doit prier sans cesse s’il veut obtenir son salut. Le juge qui est sans foi et qui le sait n’agit qu’en fonction de son propre intérêt et non dans un esprit de justice mais, involontairement, il va satisfaire celle qui veut se venger. Cependant, entre ceux qui agissent mus par des passions humaines et ceux qui agissent par intérêt, il n’y en a pas qui agissent avec foi. Or, ce sont ceux-là que Christ viendra chercher à la fin des temps.

9 – Il dit encore, à certains qui étaient persuadés d’être des justes et méprisaient les autres, cette parabole :
10 – Deux hommes étaient montés prier au temple ; l’un était un pharisien et l’autre, un percepteur.
11 – Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce percepteur !
12 – Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme sur tout ce que je possède.
13 – Et le percepteur, qui se tenait au loin, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine et disait : ô Dieu, pardonne au pécheur que je suis !
14 – Je vous le dis, celui-ci plutôt que l’autre est descendu justifié dans sa maison. Car quiconque se hausse sera abaissé et quiconque s’abaisse sera haussé.

Mon analyse :
En voici encore le rappel, l’humilité est un fondamental du christianisme authentique et découle directement de la Bienveillance.

15 – On lui présentait même les enfants pour qu’il les touche. À cette vue, les disciples les tançaient,
16 – mais Jésus appela les enfants et dit : Laissez-les venir à moi, ne les empêchez pas, car le règne de Dieu est à leurs pareils.
17 – Oui je vous le dis, quiconque n’accueille pas le règne de Dieu comme un enfant, n’y entrera pas.

Mon analyse :
Jésus met en avant les esprits simples — les pauvres en esprit — qui n’agissent pas de façon calculatrice mais avec spontanéité.

18 – Un chef lui demanda : Bon maître, qu’est-ce que je peux faire pour hériter de la vie éternelle ?
19 – Jésus lui dit : Pourquoi me dis-tu bon ? Personne n’est bon, que Dieu seul.
20 – Tu sais les commandements : Tu ne seras pas adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne témoigneras pas à faux ; honore ton père et ta mère.
21 – Il dit : J’ai gardé tout cela dès ma jeunesse.
22 – À cette parole, Jésus lui dit : Une chose te manque encore : vends tout ce que tu as et distribues-en le prix aux pauvres ; et tu auras un trésor dans les cieux. Et viens ici, suis-moi.
23 – À ces paroles il devint triste, car il était fort riche.
24 – Jésus le vit et dit : Comme il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le règne de Dieu !
25 – Il est en effet plus facile à un chameau d’entrer par un trou d’aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le règne de Dieu.
26 – Ceux qui l’écoutaient lui dirent : Et qui peut être sauvé ?
27 – Il dit : Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.
28 – Et Pierre lui dit : Voilà, nous avons laissé nos affaires pour te suivre.
29 – Il leur dit : Oui je vous le dis, personne n’aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants à cause du règne de Dieu,
30 – qu’il ne reçoive à l’instant plusieurs fois autant et, dans l’âge qui vient, la vie éternelle.

Mon analyse :
Chez Luc il s’agit d’un homme mûr et installé qui s’interroge sur son salut. La réponse de Jésus, en deux temps, est destinée à montrer que la loi mosaïque, bien que juste et correcte sur bien des points, est insuffisante car il lui manque l’essentiel : la Bienveillance et l’humilité.

31 Il prit les douze et leur dit : Voilà que nous montons à Jérusalem, et tout ce que les prophètes ont écrit du fils de l’homme va être fini :
32 – il sera livré aux nations, moqué, outragé, conspué,
33 – on le fouettera, on le tuera et, le troisième jour, il ressuscitera.
34 – Et ils n’y comprirent rien ; cette parole leur était cachée et ils ne savaient pas de quoi on parlait.
35 – Comme il approchait de Jéricho, un aveugle, assis au bord du chemin, mendiait.
36 – En entendant passer une foule il demanda ce que c’était.
37 – On lui annonça : Jésus le nazaréen passe.
38 – Il s’exclama : Jésus fils de David, aie pitié de moi !
39 – Ceux qui marchaient en tête lui enjoignaient de se taire ; mais il criait de plus belle : Fils de David, aie pitié de moi !
40 – Jésus s’arrêta, ordonna qu’on le lui amène et, quand l’autre se fut approché, lui demanda :
41 – Que veux-tu que je fasse pour toi ? Il dit : Seigneur, que j’y voie !
42 – Et Jésus lui dit : Vois ! ta foi t’a sauvé.
43 – Et tout de suite il vit ; et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, à cette vue, rendait louange à Dieu.

Mon analyse :
Ce chapitre se clos sur deux références aux écrits juifs, celle que Jésus fait aux prophètes et celle de l’aveugle à David. Le rédacteur revient ancrer Jésus dans la tradition mosaïque alors que juste au-dessus il la dénonçait.

Revenir au sommaire

Évangile de Luc – Chapitre 14

4-2-Bible
2 224 vue(s)

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 14

1 – Comme il était venu manger du pain, un jour de sabbat, dans la maison d’un des chefs des pharisiens, eux aussi l’épiaient.
2 – Et voilà qu’il y avait devant lui un homme hydropique.
3 – Jésus répondit aux légistes et aux pharisiens : A-t-on ou non le droit de soigner, un jour de sabbat ?
4 – Ils ne bronchèrent pas. Alors il le prit, le guérit et le renvoya.
5 – Et il leur dit : Qui de vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera aussitôt un jour de sabbat ?
6 – Et ils ne purent pas répliquer à cela.

Mon analyse :
Jésus met en défaut les Juifs face à leur loi ; il montre que son énoncé est contraire à la bienveillance et que ceux qui veillent à son respect sont les premiers à l’enfreindre. C’est le lot de toute loi positive ; dès que l’on énonce des obligations à respecter on crée les conditions de son infraction.

7 – Attentif à la façon dont les invités choisissaient les premières places, il leur dit une parabole :
8 – Quand on t’invite à des noces, ne va pas t’étendre à la première place, de peur que quelqu’un de plus estimé que toi ait été invité aussi
9 – et que celui qui vous a invités, toi et lui, vienne te dire : Donne-lui ta place. Tu commencerais alors avec honte à retenir la dernière place.
10 – Mais quand tu es invité, va t’étendre à la dernière place, pour que, quand viendra celui qui t’a invité, il te dise : Mon ami, monte plus haut. Ce sera alors pour toi une gloire devant tous les convives,
11 – Car quiconque se hausse sera abaissé et quiconque s’abaisse sera haussé.

Mon analyse :
Après avoir dénoncé la loi juive, Jésus met en avant les préceptes découlant de son commandement d’amour et d’humilité. Ici il montre combien l’humilité est profitable à tous alors que la vanité ne peut qu’être désagréable.

12 – Et il disait aussi à celui qui l’avait invité : Quand tu fais un déjeuner ou un dîner, n’appelle ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’eux aussi t’invitent et que ce soit ta récompense.
13 – Quand tu fais une réception, invite plutôt des pauvres, des infirmes, des boiteux, des aveugles,
14 – et tu seras magnifique, parce qu’ils n’ont pas de quoi te rendre, et cela te sera rendu à la résurrection des justes.

Mon analyse :
Là Jésus montre que la bienveillance est préférable à l’ostracisme car on est valorisé quand on donne à ceux qui ne peuvent rendre car ils manquent de tout. Ainsi deux sont bénéficiaires de ce qui sinon ne profite à personne.

15 – À ces paroles, un des convives lui dit : Magnifique celui qui mangera du pain dans le règne de Dieu !
16 – Il lui dit : Un homme faisait un grand dîner auquel il avait invité beaucoup de monde ;
17 – et, à l’heure du dîner, il a envoyé son esclave dire aux invités : Venez, tout est prêt.
18 – Et tous, d’un commun accord, ont commencé à s’excuser. Le premier lui a dit : J’ai acheté un champ et il faut que je sorte le voir ; je te demande de m’excuser.
19 – Un autre a dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs et je vais les essayer ; je te demande de m’excuser.
20 – Un autre a dit : Je viens de me marier et c’est pourquoi je ne peux pas venir.
21 – En arrivant, l’esclave a annoncé cela à son seigneur. Alors le maître de maison, en colère, a dit à son esclave : Sors vite dans les rues et les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, les infirmes, les aveugles, les boiteux.
22 – Et l’esclave a dit : Seigneur, ce que tu as commandé est fait et il y a encore de la place.
23 – Et le seigneur a dit à l’esclave : Sors sur les chemins et le long des clôtures, et force les gens à entrer, pour que ma maison soit remplie.
24 – Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui étaient invités ne goûtera de mon dîner.

Mon analyse :
En réponse à celui qui affirme aspirer au salut, Jésus répond en rappelant que le salut n’est pas pour tous. Ceux qui restent enchaînés à ce monde ne pourront pas y accéder dans cette vie. De même pour ceux qui mépriseraient la parole et le messager de Dieu.

25 – Comme de grosses foules allaient avec lui, il se retourna et leur dit :
26 – Si quelqu’un vient à moi et ne déteste pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et jusqu’à sa vie, il ne peut pas être mon disciple.
27 – Quiconque ne porte pas sa croix à ma suite ne peut pas être mon disciple.
28 – Car, qui d’entre vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assoit pas d’abord pour calculer la dépense et s’il a de quoi terminer ?
29 – De peur qu’après avoir posé les fondations il ne puisse pas finir et que tous ceux qui le verront ne commencent à se moquer de lui
30 – et à dire : Voilà un homme qui commence à bâtir et ne peut pas finir !
31 – Ou quel roi, s’il part en guerre contre un autre roi, ne s’assoit pas d’abord pour délibérer s’il est capable, avec dix mille hommes, d’aller au-devant de celui qui vient sur lui avec vingt mille ?
32 – Sinon, pendant que l’autre est encore loin, il envoie une ambassade demander la paix.
33 – Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne se sépare pas de tous ses biens, ne peut pas être mon disciple.
34 – C’est bon, le sel ; mais si même le sel s’affadit, avec quoi l’assaisonner ?
35 – il n’est bon ni pour la terre ni pour le fumier ; on le jette dehors. Entende qui a des oreilles pour entendre !

Mon analyse :
Jésus revient sur la nécessité de se détacher du monde et de ses règles normatives. Nous ne devons pas rester liés à des appartenances mondaines car nous sommes liés à tous. Ceux qui nous sont proches dans le monde n’y perdront rien, mais nous devons traiter de la même façon ceux qui ne nous sont pas proches par le monde. Se détacher du monde est aussi se détacher des possessions car elles ne peuvent que nous gêner dans notre cheminement et ne seront pas plus utiles que du sel affadi.

Revenir au sommaire

Contenu soumis aux droits d'auteur.