Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 4e dimanche de Pâques
1re lecture :
Actes des apôtres : 13, 14. 43-52
8 – Alors Pierre, rempli du Saint Esprit, leur dit : Chefs du peuple, et vous, anciens,
9 – puisqu’on nous interroge aujourd’hui sur une bonne œuvre faite à un malade et par laquelle il a été sauvé,
10 – sachez, vous tous, et tout le peuple d’Israël, que c’est par le nom de Jésus Christ le nazaréen, celui que vous avez crucifié et que Dieu a relevé d’entre les morts, c’est par lui que cet homme présent devant vous est sain.
11 – Il est cette pierre que vous avez méprisée, vous les bâtisseurs, et qui est devenue tête d’angle
12 – Et il n’y a de salut en personne d’autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom d’homme qui doive nous sauver.
Mon commentaire :
Menacé par les autorités juives, Pierre met les juifs en accusation et substitue Jésus à leurs propres références. L’appropriation va jusqu’à attribuer à Jésus la dénomination que s’attribuent les juifs dans le psaume 118 (v. 117).
Psaumes : 100 (Vulgate 99), 1-2, 3, 5
Action de grâces dans le temple.
1 – Psaume d’action de grâces. Acclamez Iahvé, toute la terre,
2 – servez Iahvé dans la joie, venez devant lui avec des cris de joie !
3 – Sachez que Iahvé est Dieu, c’est lui qui nous a fait et nous sommes à lui, son peuple et le troupeau de son pâturage.
4 – Entrez par ses portes avec des actions de grâce, dans ses parvis avec des louanges, rendez-lui grâce, bénissez son nom !
5 – Car Iahvé est bon, sa grâce dure à jamais et sa fidélité de génération en génération !
Mon commentaire :
Psaume classique qui rappelle la dépendance des Juifs à ce Dieu possessif et la dette du peuple envers lui. Mais contrairement à Jean 10 – 27, 30, le salut n’est pas assuré par Iahvé.
2e lecture :
Apocalypse de Jean : 7, 9. 14b-17
7 – de la tribu de Siméon douze mille, de la tribu de Lévi douze mille, de la tribu d’Issachar douze mille,
Mon commentaire :
Pour exprimer l’idée de multitude, Jean utilise la grandeur mathématique du carré de 12 (les tribus d’Israël) multiplié par mille. Ces élus sont destinés à devenir l’armée divine sur terre.
14 – […] Il m’a dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande affliction. Ils ont lavé leurs habits et les ont blanchis dans le sang de l’agneau,
15 – c’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu. Ils le servent jour et nuit dans son sanctuaire et celui qui est sur le trône s’abritera près d’eux.
16 – Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif et jamais plus le soleil ne les frappera ni aucune brûlure,
17 – car l’agneau qui est au milieu du trône les fera paître et les conduira près des eaux des sources de vie, et Dieu effacera toute larme de leurs yeux.
Mon commentaire :
Cette fois ce sont ceux qui ont gagné leur combat pour le salut et qui sont innombrables qui apparaissent. Comme le veulent les prophètes, ils se consacrent désormais à louer Dieu et Christ alors que les anges, les anciens et les animaux ne se prosternent que devant Dieu.
Évangile selon Jean : 10, 27-30
27 – Mes brebis entendent ma voix, et je les connais, et elles me suivent.
28 – Je leur donne une vie éternelle, jamais elles ne seront perdues, personne ne les enlèvera de ma main.
29 – Mon Père qui me les a données est plus grand que tous et personne ne peut les enlever de la main du Père.
30 – Le Père et moi ne sommes qu’un.
Mon commentaire :
Jésus va s’occuper de nous avec attention. Nous sommes les brebis de Jésus, ce qui correspond à la vision judéo-chrétienne d’un Jésus à la fois homme et Dieu. Le verset 28 est intéressant puisqu’il annonce que nous ne pouvons pas être perdus ni retirés de l’emprise de Jésus, contrairement à ce que disent les judéo-chrétiens. En effet, quoi qu’il arrive nous ne pourrons pas être retirés du « troupeau » divin, ce qui exclut toute hypothèse d’un enfer éternel. Et Dieu est le garant de cela ce qui infirme toutes les remarques faisant de Dieu celui qui sépare le bon grain de l’ivraie au sein de l’humanité. C’est le point de vue cathare et cela contredit le point de vue judéo-chrétien.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.