Évangile selon Luc

18e dimanche du temps ordinaire

4-4-Année liturgique
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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

18e dimanche du temps ordinaire

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Évangile selon Luc – Chapitre 24

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

Chapitre 24

1 – De grand matin, le premier jour de la semaine, elles vinrent apporter au tombeau les aromates qu’elles avaient apprêtés.
2 – Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le tombeau ;
3 – elles entrèrent et ne trouvèrent pas le corps du seigneur Jésus.
4 – Elles en étaient désemparées quand voilà que deux hommes en habit éblouissant furent près d’elles.
5 – Comme elles étaient effrayées et la face baissée à terre, ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?
6 – Il n’est pas ici ; il s’est relevé. Souvenez-vous de ce qu’il vous a dit, quand il était encore en Galilée :
7 – il a dit que le fils de l’homme devait être livré aux mains d’hommes pécheurs, être crucifié et, le troisième jour, ressusciter.
8 – Elles se souvinrent de ses paroles
9 – et s’en revinrent du tombeau annoncer tout cela aux onze et à tous les autres.
10 – C’étaient Marie Madeleine, Jeanne et Marie, mère de Jacques. Et les autres femmes, qui étaient avec elles, en disaient autant aux apôtres.
11 – Ces paroles leur parurent une sorte de radotage et ils s’en méfiaient.
12 – Pierre pourtant se leva et courut au tombeau. Il se pencha, ne vit que les bandelettes et s’en alla chez lui, étonné de ce qui était arrivé.

Mon analyse :
Rien de bien nouveau dans cette version, si ce n’est la présence d’une femme moins connue, Jeanne, ainsi que la participation d’autres femmes non précisées. La réaction de Pierre à la découverte du tombeau est étonnante ; il se met à l’écart au lieu d’aller confirmer le fait aux autres disciples.

13 – Le même jour, voilà que deux d’entre eux se rendaient à un bourg appelé Emmaüs, à soixante stades de Jérusalem;
14 – ils s’entretenaient de tout ce qui était arrivé ;
15 – et pendant qu’ils s’entretenaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha et alla avec eux,
16 – Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 – Il leur dit : Quelles sont ces paroles que vous échangez en marchant ? Ils s’arrêtèrent, sombres.
18 – Et l’un d’eux, appelé Cléopas, lui répondit : Tu es bien le seul, de passage à Jérusalem, à ne pas savoir ce qui s’y est passé ces jours-ci !
19 – Il leur dit : Quoi ? Ils lui dirent : Au sujet de Jésus de Nazareth, cet homme qui a été un prophète, puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple,
20 – et comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour le faire condamner à mort et crucifier.
21 – Nous espérions que ce serait lui qui rachèterait Israël ; mais avec tout cela voilà le troisième jour depuis ce qui s’est passé.
22 – Il est vrai que quelques-unes de nos femmes nous ont mis hors de nous : elles étaient de grand matin au tombeau
23 – et, ne trouvant pas son corps, elles sont venues dire qu’elles avaient même vu en vision des anges qui le disent vivant.
24 – Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont bien trouvé les choses comme les femmes avaient dit, mais lui, ils ne l’ont pas vu.
25 – Et il leur dit : ô cœurs insensés et lents à croire tout ce qu’ont dit les prophètes !
26 – N’est-ce pas là ce que le christ devait souffrir pour entrer dans sa gloire ?
27 – Et à partir de tous les prophètes, à commencer par Moïse, il leur interpréta tout ce qui était écrit de lui.
28 – Et comme ils approchaient du bourg où ils se rendaient, il feignit d’aller plus loin.
29 – Mais ils l’en empêchèrent et dirent : Demeure avec nous, car le soir vient et déjà le jour baisse. Et il entra demeurer avec eux.

Mon analyse :
Cet épisode, spécifique à Luc, veut renforcer le caractère incroyable de la résurrection et, par là, son importance une fois admise. Les deux apôtres nous disent que l’événement est connu de tous à Jérusalem. Pourtant les écrits contemporains n’en font pas mention en dehors du cercle chrétien. Malgré les explications de Jésus les deux apôtres ne comprennent pas la situation.

30 – Il était étendu avec eux quand, prenant le pain, il le bénit, le rompit et le leur donna.
31 – Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il devint invisible.
32 – Et ils se dirent l’un à l’autre : N’avions-nous pas le cœur ardent, quand il nous parlait, en chemin, et qu’il nous ouvrait les écritures ?
33 – Ils se levèrent à l’heure même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent réunis les onze et leurs compagnons,
34 – qui disaient que le Seigneur s’était vraiment relevé et que Simon l’avait vu.
35 – Eux aussi racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin et comment il s’était fait reconnaître en rompant le pain.
36 – Comme ils disaient cela, lui-même se tint au milieu d’eux.
37 – Affolés, effrayés, il leur semblait contempler un esprit.
38 – Il leur dit : De quoi êtes-vous troublés ? et pourquoi des raisonnements vous montent-ils au cœur ?
39 – Voyez mes mains et mes pieds ; c’est bien moi ! Tâtez-moi ; vous voyez bien qu’un esprit n’a ni chair ni os comme vous remarquez que j’en ai.
40 – Et ce disant il leur montra ses mains et ses pieds.
41 – Et comme, dans leur joie, ils se méfiaient encore et s’étonnaient, il leur dit : Avez-vous à manger, ici ?
42 – Ils lui donnèrent une part de poisson grillé.
43 – Il la prit et mangea devant eux.
44 – Et il leur dit : C’est bien ce que je vous disais quand j’étais encore avec vous : il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.
45 – Alors il ouvrit leur intelligence pour qu’ils comprennent les écritures
46 – et leur dit : Ainsi il était écrit que le christ souffrirait et que le troisième jour il ressusciterait d’entre les morts,
47 – et que la conversion pour la rémission des péchés serait, en son nom, proclamée à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.
48 – Vous en êtes les témoins.

Mon analyse :
C’est la réalisation des gestes de la cène qui ouvre les yeux des apôtres. De même à Jérusalem, l’apparition de Jésus trouble les témoins qui ne peuvent admettre la résurrection sans preuve matérielle. Nous pouvons dépasser ce stade car la résurrection n’est pas pour nous une démonstration mais juste une étape visant à nous montrer le chemin vers le retour à notre état désincarné. Le verset 45 semble sous entendre que les disciples deviennent plus perméables à l’enseignement qui leur est donné. Il était temps !

49 – Et moi voilà que je renvoie sur vous la promesse de mon père ; restez donc dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut.
50 – Et il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit.
51 – Et comme il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel.
52 – Et eux se prosternèrent devant lui et retournèrent en grande joie à Jérusalem.
53 – Et ils étaient continuellement dans le temple, à bénir Dieu.

Mon analyse :
Jésus annonce aux apôtres le baptême d’esprit qu’ils vont recevoir après son départ. La bénédiction ne peut donc pas être considérée comme un baptême.

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Évangile selon Luc – Chapitre 23

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

Chapitre 23

1 – Ils se levèrent en masse et le menèrent devant Pilate.
2 – Et ils commencèrent à l’accuser, ils disaient : Nous l’avons trouvé en train de pervertir notre nation, d’empêcher qu’on paie les impôts à César et de se faire passer pour un christ roi.
3 – Et Pilate le questionna : Es-tu le roi des Juifs ? Il lui répondit : Tu le dis.
4 – Et Pilate dît aux grands prêtres et aux foules : Je trouve aucun motif contre cet homme.
5 – Mais ils insistaient : II soulève le peuple, il enseigne dans toute la Judée, et même depuis la Galilée, où il a commencé, et jusqu’ici.
6 – À cette parole, Pilate demanda si l’homme était galiléen
7 – et, ayant reconnu qu’il était du ressort d’Hérode, il le renvoya à Hérode qui, ces jours-là, était aussi à Jérusalem.
8 – Hérode se réjouit fort de voir Jésus. Car il y avait bon temps qu’il voulait le voir, à cause de ce qu’il en entendait, et il espérait qu’il y aurait à voir quelque signe de lui.
9 – Il lui posa donc bon nombre de questions, mais Jésus, ne lui répondit rien.
10 – Mais les grands prêtres et les scribes étaient là, qui l’accusaient serré.
11 – Hérode, avec ses troupes, le méprisa, il se moqua de lui, il le vêtit d’un habit splendide et il le renvoya à Pilate.
12 – Le jour même, Hérode et Pilate devinrent amis, alors qu’auparavant ils se haïssaient.
13 – Pilate convoqua donc les grands prêtres, les chefs et le peuple
14 – et leur dit : Vous m’avez présenté cet homme comme détournant le peuple et voilà que moi qui l’ai jugé devant vous, je n’ai trouvé contre cet homme aucun des motifs dont vous l’accusez.
15 – Et Hérode non plus, puisqu’il nous l’a renvoyé. Voilà que rien de ce qu’il a fait ne mérite la mort.
16 – Je vais donc le faire corriger et le relâcher.
17 – Or il lui fallait, à chaque fête, leur relâcher quelqu’un.
18 – Mais ils hurlèrent tous en chœur : Enlève-le ! Relâche-nous Barabbas !
19 – Celui-ci avait été jeté en prison pour une insurrection qu’il y avait eue dans la ville, et pour meurtre.
20 – Pilate, qui voulait relâcher Jésus, les interpella encore
21 – mais ils vociféraient : Crucifie-le ! Crucifie-le !
22 – Pour la troisième fois il leur dit : Mais qu’a-t-il fait de mal ? Je n’ai trouvé en lui rien qui motive la mort, je vais donc le faire corriger et le relâcher.
23 – Mais ils se faisaient pressants et demandaient à grandes voix qu’on le crucifie, et leurs voix furent les plus fortes ;
24 – Pilate se prononça en faveur de leur demande :
25 – il relâcha celui qui avait été jeté en prison pour insurrection et pour meurtre, et qu’ils demandaient, et leur livra Jésus à volonté.

Mon analyse :
Cette version insiste sur la responsabilité du peuple et des autorités juives dans la condamnation à mort de Jésus et disculpe Pilate et même Hérode. Contrairement aux autres versions l’armée romaine semble extérieure aux événements.

26 – Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et lui imposèrent de porter la croix derrière Jésus.
27 – Une grande multitude de peuple le suivait, et aussi des femmes qui se lamentaient et gémissaient sur lui.
28 – Jésus se retourna vers elles et dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt sur vous et sur vos enfants ;
29 – car voilà que viennent des jours où on dira : Magnifiques les stériles, les ventres qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri !
30 – Alors on commencera à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! et aux collines : Couvrez-nous !
31 – Car si c’est là ce qu’on fait du bois vert, qu’en sera-t-il du bois sec ?

Mon analyse :
Jésus revient sur ses prédictions apocalyptiques et y ajoute la menace eschatologique à l’encontre de ce peuple réfractaire à sa prédication (bois vert, bois sec).

32 – Et on menait aussi deux autres malfaiteurs à supprimer avec lui.
33 – Quand ils arrivèrent au lieu-dit du Crâne, ils l’y crucifièrent avec les malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche.
34 – Et Jésus disait : Père, remets-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.
35 – Et le peuple était là, qui observait. Et les chefs aussi le narguaient, ils disaient : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le christ de Dieu, l’élu !
36 – Et les soldats aussi se moquaient de lui, ils s’approchaient, lui présentaient du vinaigre
37 – et disaient : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !
38 – Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : CELUI-CI EST LE ROI DES JUIFS.
39 – Et l’un des malfaiteurs pendus le blasphémait : N’es-tu pas le christ ? Sauve-toi toi-même et nous avec !
40 – L’autre le tança et lui répondit : Ne crains-tu pas Dieu toi qui es sous la même condamnation ?
41 – Pour nous, c’est justice et nous recevons ce que nous avons mérité, mais lui n’a rien fait de criminel !
42 – Et il disait : Jésus, souviens-toi de moi quand tu arriveras dans ton règne.
43 – Et Jésus lui dit : Oui, je te le dis, aujourd’hui tu vas être avec moi au paradis.

Mon analyse :
Les différentes étapes de la crucifixion sont présentées de manière brouillonne comme si elles avaient été copiées sur Marc ou Matthieu. Par contre Luc est le seul à nous présenter l’un des larrons comme accessible à la grâce.

44 – C’était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure ;
45 – le soleil manqua, le rideau du sanctuaire se fendit par le milieu.
46 – Et Jésus vociféra à grande voix et dit : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, ce disant, il expira.
47 – Et le centurion, voyant ce qui arrivait, glorifia Dieu et dit : Vraiment, cet homme était juste !
48 – Et toutes les foules qui, accourues à ce spectacle, observaient ce qui arrivait, s’en retournaient en se frappant la poitrine.
49 – Quant à ses connaissances et aux femmes qui l’avaient suivi depuis la Galilée, elles se tenaient toutes au loin, pour voir.
50 – Et voilà qu’un homme appelé Joseph, qui était du Conseil, homme bon et juste,
51 – qui n’avait donné son accord ni à leur dessein ni à leur action, qui était de la ville juive d’Arimathie et attendait le règne de Dieu,
52 – s’approcha de Pilate, demanda le corps de Jésus
53 – et, après l’avoir fait descendre, l’enveloppa d’un linceul et le mit dans un tombeau taillé dans la roche et où il n’y avait jamais eu personne.
54 – C’était le jour de la Préparation, aux premières lumières du sabbat.
55 – Les femmes, celles qui l’avaient accompagné depuis la Galilée et avaient tout suivi, regardèrent le tombeau et comment le corps avait été mis
56 – et elles s’en retournèrent apprêter les aromates et des parfums. Et le sabbat, elles se tinrent tranquilles selon le commandement.

Mon analyse :
Là aussi on sent une sorte de précipitation dans la présentation des faits.

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Évangile selon Luc – Chapitre 22

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

Chapitre XXII

1 – La fête des azymes, c’est-à-dire la Pâque, approchait.
2 – Les grands prêtres et les scribes cherchaient la manière de le supprimer ; car ils craignaient le peuple.
3 – Et Satan entra en Judas, appelé Iscarioth, qui était du nombre des douze.
4 – Il s’en alla parler avec les grands prêtres et les officiers sur la manière de le leur livrer.
5 – Ils se réjouirent et convinrent de lui donner de l’argent.
6 – Il promit. Et il cherchait une occasion pour le leur livrer à l’écart de la foule.
7 – Vint le jour des azymes, où on devait immoler la pâque.
8 – Jésus envoya Pierre et Jean et leur dit : Allez nous apprêter de quoi manger la pâque.
9 – Ils lui dirent : Où veux-tu que nous l’apprêtions ?
10 – Il leur dit : Voilà : quand vous serez entrés dans la ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre, suivez-le dans la maison où il entrera,
11 – et vous direz au maître de cette maison : Le maître te dit : Où est l’auberge où je pourrais manger la pâque avec mes disciples ?
12 – Et il vous montrera à l’étage une grande salle garnie. Faites-y les préparatifs.
13 – Ils s’en allèrent et ils trouvèrent tout comme il le leur avait dit ; et ils apprêtèrent la Pâque.

Mon analyse :
L’épisode de la trahison comporte une incohérence. Les Juifs cherchent un moyen de prendre Jésus sans soulever la colère du peuple. C’est donc un motif légitime qu’il leur faut. Or, que propose Judas ? Uniquement de désigner Jésus au moment opportun. Mais Jésus est connu et il ne manque pas de moments où il est en petite compagnie pour le prendre. Donc, l’intervention de Judas est sans intérêt pour les Juifs. Ce n’est qu’un élément narratif destiné à détourner la responsabilité de l’acte sur Satan et de fournir un coupable facile.

14 – Quand ce fut l’heure, il se mit à table, et ses apôtres avec lui.
15 – Et il leur dit : J’ai convoité de convoitise de manger cette pâque avec vous avant de souffrir ;
16 – car je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le règne de Dieu.
17 – Et recevant une coupe, il rendit grâces et dit : Prenez-la et partagez-la entre vous,
18 – car je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne jusqu’à ce que vienne le règne de Dieu.
19 – Et prenant du pain, il rendit grâces, le rompit, le leur donna et dit : C’est mon corps, qui est donné pour vous ; faites cela en mémoire de moi.
20 – Et de même pour la coupe, après le dîner, il dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est répandu pour vous.
21 – Mais voilà que la main de celui qui me livre est à table avec moi.
22 – Car le fils de l’homme doit en passer par ce qui a été établi, mais malheur à l’homme par qui il est livré !
23 – Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres quel était donc celui d’entre eux qui allait faire cela ?

Mon analyse :
Jésus confirme l’imminence de sa passion. Au verset 19 il demande que l’on partage le repas en mémoire de lui. C’est l’argument que retiendront les cathares pour ritualiser le partage du pain.

24 – Ils eurent aussi une rivalité, à savoir qui d’entre eux semblait être le plus grand.
25 – Il leur dit : Les rois des nations exercent sur elles leur seigneurie, et ceux qui y ont le pouvoir se font appeler Bienfaiteurs.
26 – Ne faites pas pareil. Au contraire, que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune ; et le chef comme celui qui sert.
27 – Car, quel est le plus grand ? celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
28 – Vous autres, vous êtes demeurés avec moi dans mes épreuves ;
29 – et moi je dispose pour vous d’un règne, comme mon père en a disposé pour moi,
30 – pour que vous mangiez et buviez à ma table, dans mon règne, et que vous vous asseyiez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.
31 – Simon, Simon, voilà que le Satan vous a réclamés pour vous passer au crible, comme le blé ;
32 – mais moi, j’ai demandé pour toi que la foi ne te lâche pas ; et toi, quand tu te seras retourné, affermis tes frères.
33 – Pierre lui dit : Seigneur, avec toi je suis prêt à aller en prison et à la mort.
34 – Et Jésus dit : Je te le dis, Pierre, le coq aujourd’hui ne chantera pas, que par trois fois tu n’aies nié me connaître.

Mon analyse :
Jésus rappelle le point essentiel qui échappe encore aux disciples : l’humilité !

35 – Et il leur dit : Quand je vous ai envoyés sans bourse ni besace ni chaussures, de quoi avez-vous manqué ? Ils dirent : De rien.
36 – Il leur dit : Mais maintenant, qui a une bourse la prenne, et de même une besace; et qui n’a pas de sabre vende son manteau pour en acheter un.
37 – Car je vous le dis, je dois finir aussi cette écriture : Et il a été compté avec les iniques. Car pour moi c’est la fin.
38 – Ils dirent : Seigneur, voilà ici deux sabres. Il leur dit : C’est bon.
39 – Il sortit et alla comme d’habitude au mont des Oliviers, et les disciples le suivirent.
40 – Arrivé en ce lieu il leur dit : Priez pour ne pas être mis à l’épreuve.
41 – Il s’arracha à eux et, à genoux à environ un jet de pierre, il priait,
42 – il disait : Père, si tu veux, écarte de moi cette coupe. Toutefois, que soit faite non ma volonté mais la tienne.
43 – Et il vit un ange du ciel, qui le revigorait.
44 – Entré en agonie il priait plus intensément ; et sa sueur se coagulait comme du sang et descendait par terre.
45 – Et il se releva de sa prière, vint vers les disciples et les trouva qui dormaient de tristesse ;
46 – il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, pour ne pas être mis à l’épreuve.

Mon analyse :
Jésus annonce aux disciples qu’en son absence ils devront se munir des moyens de leur propre protection. Mais les disciples ne sont toujours pas prêts pour la mission qui les attend et ils n’arrivent même pas à se tenir éveillé face à la situation qui se présente.

47 – Comme il parlait encore, voilà une foule que précédait celui qu’on appelait Judas, l’un des douze. Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
48 – Et Jésus lui dit : Judas, livres-tu le fils de l’homme par un baiser ?
49 – Ceux qui étaient autour de lui virent ce qui allait arriver et dirent : Seigneur, si nous frappions du sabre ?
50 – Et l’un d’eux frappa l’esclave du grand prêtre et lui arracha l’oreille droite.
51 – Mais Jésus répondit : Laissez ; cela suffit. Il lui toucha l’oreille et le guérit.
52 – Et Jésus dît à ceux qui étaient venus contre lui, grands prêtres, officiers du temple et anciens : Est-ce contre un bandit que vous êtes sortis avec des sabres et des bâtons ?
53 – Alors que chaque jour j’étais avec vous dans le temple, vous n’avez pas tendu la main contre moi. Mais c’est votre heure et le pouvoir des ténèbres.
54 – Ils le prirent donc et l’emmenèrent, puis ils l’amenèrent dans la maison du grand prêtre. Et Pierre suivait de loin.
55 – Comme ils avaient allumé un feu au milieu de la cour et s’étaient assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux.
56 – Et une servante, le voyant assis à la lumière, le fixa des yeux et dit : Celui-là aussi était avec lui !
57 – Mais il le nia et dit : Femme, je ne le connais pas.
58 – Peu après, quelqu’un d’autre dit, en le voyant : Toi aussi tu es des leurs ! Mais Pierre dit : Homme, je n’en suis pas.
59 – Environ une heure plus tard, un autre encore insistait et disait : En vérité celui-là aussi était avec lui; c’est même un Galiléen !
60 – Mais Pierre dit : Homme, je ne sais pas de quoi tu parles. Et tout de suite, alors qu’il parlait encore, un coq chanta.
61 – Le Seigneur se retourna, regarda Pierre, et Pierre souvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : Avant qu’un coq chante, aujourd’hui, tu me renieras trois fois.
62 – Il sortit et pleura amèrement.

Mon analyse :
Lors de son arrestation Jésus effectue son dernier miracle en soignant l’homme blessé. Pierre échoue face à la menace qu’il ressent et Jésus lui manifeste d’un regard qu’il le savait. Pierre prend alors conscience de sa réelle position.

63 – Et les hommes qui pressaient Jésus se moquaient de lui et le battaient.
64 – Ils lui mettaient un voile, puis ils le questionnaient : Prophétise ! Qui est-ce qui t’a frappé ?
65 – Et ils disaient contre lui beaucoup d’autres blasphèmes.
66 – Quand il fit jour, le Conseil des anciens du peuple, grands prêtres et scribes, s’assembla. Ils l’amenèrent à leur sanhédrin
67 – et lui dirent : Si c’est toi le christ, dis-le nous ! Il leur dit : Si je vous le dis, vous n’aurez pas foi,
68 – et si je vous questionne, vous ne répondrez pas.
69 – À partir de maintenant le fils de l’homme va être assis à la droite de la Puissance de Dieu.
70 – Ils dirent tous : C’est donc toi le fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous le dites vous-mêmes, c’est moi.
71 – Ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignages ? Nous l’avons entendu nous-mêmes et de sa bouche.

Mon analyse :
Le procès de Jésus est vite bâclé puisque le blasphème est attesté ce qui suffit devant la loi mosaïque.

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Évangile selon Luc – Chapitre 21

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 21

1 – Il regardait les riches mettre leurs dons dans le tronc.
2 – Il vit aussi une pauvre veuve qui y mettait deux petites pièces,
3 – et il dit : Vraiment, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus qu’eux tous ;
4 – car tous ceux-là ont mis de leur superflu dans les dons, tandis qu’elle a mis de son indigence, tout le bien qu’elle avait.

Mon analyse :
Cette remarque dépasse le simple fait de donner de l’argent. Jésus y indique que l’engagement chrétien ne peut être superficiel. Il faut être prêt à se donner tout entier en vue de son salut.

5 – Comme quelques-uns disaient du temple qu’il était orné de belles pierres et d’ex-voto, il dit :
6 – Ce que vous contemplez là, des jours viendront où on n’en laissera pierre sur pierre qui ne soit défaite.
7 – Ils lui demandèrent : Maître, quand ce sera-t-il donc ? et quel sera le signe que cela va arriver ?
8 – Il dit : Prenez garde de ne pas vous laisser égarer ! Car beaucoup viendront sous mon nom, ils diront : C’est moi, et : L’instant approche ! N’allez pas après eux.
9 – Quand vous entendrez parler de guerres et de troubles, ne vous affolez pas, car il faut d’abord que cela arrive, mais ce ne sera pas de sitôt la fin.
10 – Alors il leur disait : On se lèvera nation contre nation, règne contre règne,
11 – il y aura de grandes secousses et, par endroits, des pestes, des famines ; il y aura des épouvantements et de grands signes dans le ciel.

Mon analyse :
À partir d’une remarque anodine Jésus fait une annonce apocalyptique. L’inanité de construire des édifices imposants et remplis de marque de foi coûteuse est liée au fait que tout cela va être détruit. L’autre point important est l’égarement dont seront victimes les croyants mal préparés. Des troubles sociaux et des tourments toucheront toutes les structures sociales et mêmes les nations. Cela touchera tout le monde et créera une forte insécurité.

12 – Mais avant tout cela ils mettront la main sur vous, ils vous poursuivront, vous livrant aux synagogues et aux prisons, vous emmenant devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom.
13 – Cela aboutira pour vous à un témoignage.
14 – Mettez-vous donc dans le cœur que vous n’aurez pas à vous préoccuper de vous disculper,
15 – car moi je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle aucun de vos adversaires ne pourra résister ni contredire.
16 – Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos proches, vos amis, qui vous feront mourir;
17 – et vous serez détestés de tous à cause de mon nom.
18 – Et pas un cheveu de votre tête ne périra.
19 – C’est par votre résistance que vous posséderez vos vies.
20 – Quand vous verrez Jérusalem entourée d’armées, alors sachez que sa dévastation approche.
21 – Alors, que ceux de Judée fuient vers les montagnes ; et que ceux de la ville se retirent; et que ceux des campagnes n’entrent pas en ville ;
22 – car ce sont là des jours de vengeance, de quoi remplir tout ce qui a été écrit.
23 – Malheur à celles qui seront enceintes ou qui allaiteront, en ces jours-là ! car il y aura grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple :
24 – et ils tomberont sous la gueule du sabre, et ils seront emmenés prisonniers dans toutes les nations et Jérusalem sera foulée par les nations, jusqu’à ce que les nations aient fait leur temps.
25 – Et il y aura des signes dans le soleil, la lune et les astres et, sur la terre, l’angoisse des nations, impuissantes devant le bruit de la mer et son agitation,
26 – et les hommes séchant de crainte et de l’attente de ce qui survient à leur séjour; car les puissances des cieux s’agiteront.
27 – Et alors on verra le fils de l’homme venir sur une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire.
28 – Et quand tout cela commencera, redressez-vous et levez la tête, car votre rachat approche.

Mon analyse :
Même les bons croyants seront affectés car ils feront l’objet de persécution, mais la qualité de leur foi les tiendra à l’abri des errements des autres. La promesse de la protection physique est certainement allégorique. Les persécutions toucheront les corps mais les esprits resteront fermes et garantiront le salut. Dans le même temps le chaos touchera tout le monde et celles qui auront parié sur l’avenir (les femmes enceintes et allaitantes) seront dans le malheur. Mais au final, la seconde parousie viendra et Christ viendra sauver les esprits saints tombés ici-bas.

29 – Et il leur dit une parabole : Voyez le figuier et tous les arbres :
30 – dès que vous les voyez faire des pousses, vous savez que l’été est déjà proche.
31 – De même vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le règne de Dieu est proche.
32 – Oui, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout ne soit arrivé.
33 – Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
34 – Prenez garde à vous-mêmes et que vos cœurs ne s’alourdissent dans la crapule, les beuveries et les tracas de la vie, et que ce jour-là soudain soit sur vous
35 – comme un filet ; car il surviendra sur tous ceux qui sont assis sur la face de toute la terre.
36 – Chassez le sommeil, demandez à tout instant d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et de tenir debout devant le fils de l’homme.
37 – Dans la journée il était au temple, à enseigner, et il sortait passer la nuit sur le mont dit des Oliviers.
38 – Et tout le peuple allait à lui dès l’aube, au temple, pour l’écouter.

Mon analyse :
Jésus termine en exhortant ses fidèles à demeurer prêt pour ce moment qui surviendra plus tôt que nous ne l’imaginons. La notion de génération a donné lieu à de nombreux mouvements religieux qui voyaient venir cette fin. En fait, il faut comprendre cela comme le temps de l’humanité du mélange. Nous sommes tous cette génération et, après notre rachat viendra la génération du néant qui signera le retour à la situation qui prévalait avant la chute.

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Évangile selon Luc – Chapitre 20

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 20

1 – Certain jour qu’il enseignait et évangélisait le peuple dans le temple, les grands prêtres et les scribes furent là avec les anciens
2 – et lui dirent : Dis-nous par quel pouvoir tu fais cela ? ou qui t’a donné ce pouvoir ?
3 – Il leur répondit : Moi aussi je vais vous poser une question ; dites-moi :
4 – l’immersion par Jean était-elle du ciel ou des hommes ?
5 – Mais ils se firent ce raisonnement : Si nous disons : Du ciel, il va dire : Pourquoi ne vous y êtes-vous pas fiés ?
6 – Si nous disons : Des hommes, tout le peuple va nous lapider, car il est persuadé que Jean est un prophète.
7 – Et ils répondirent qu’ils n’en savaient rien.
8 – Jésus leur dit : Moi non plus je ne vous dis pas par quel pouvoir je fais cela.

Mon analyse :
Jésus retourne la situation en rappelant aux autorités juives que si elles n’ont pas empêché Jean de baptiser c’est qu’elle accordaient une valeur à son geste ou qu’elles étaient en infraction avec leurs règles mais qu’elles n’ont pas osé agir. Ce faisant il les met devant le même dilemme.

9 – Et il commença à dire au peuple cette parabole : Un homme avait planté une vigne ; il l’a louée à des vignerons et il est parti pour un assez long voyage.
10 – Il a envoyé un esclave aux vignerons, à temps pour qu’on lui donne du fruit de sa vigne. Mais les vignerons l’ont battu et renvoyé sans rien.
11 – Il a encore envoyé un autre esclave; mais ils l’ont battu aussi, insulté et renvoyé sans rien.
12 – Il en a encore envoyé un troisième ; mais ils l’ont blessé et chassé.
13 – Alors le seigneur de la vigne s’est dit : Que faire ? je vais envoyer mon fils, mon aimé ; peut-être ils le respecteront.
14 – Mais à sa vue les vignerons se tenaient ce raisonnement : C’est l’héritier ! tuons-le pour que l’héritage soit à nous.
15 – Et après l’avoir chassé de la vigne ils l’ont tué. Que va donc leur faire le seigneur de la vigne ?
16 – Il va venir, il va perdre ces vignerons et donner sa vigne à d’autres. À cette parole ils dirent : Que non !

Mon analyse :
Cette parabole est l’image de ce qui est en train d’arriver. Le vigneron est le Dieu bon ; les esclaves sont les prophètes et le fils est Jésus. Malgré le comportement odieux des vignerons, qui sont les Juifs pour Jésus, Dieu ne leur rend pas la pareille. Cette relative magnanimité provoque une réaction des disciples qui envisageaient pire, c’est-à-dire la mise à mort des fautifs. En effet, ils sont imprégnés de la loi juive qui dit : œil pou œil. Mais Dieu se contente d’une condamnation car il n’est pas dans cette démarche.

17 – Il les regarda et leur dit : Qu’est-ce donc que ceci, qui est écrit : La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs est devenue tête d’angle ?
18 – Quiconque tombe sur cette pierre s’y meurtrira ; et celui sur qui elle tombe, elle le vannera.
19 – Les scribes et les grands prêtres cherchèrent à mettre la main sur lui à l’heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient reconnu, en effet, qu’il disait cette parabole pour eux.
20 – Ils l’épièrent et envoyèrent des gens chargés de se faire passer pour des justes, afin de surprendre une de ses paroles, de manière à le livrer à la principauté et au pouvoir du gouverneur.

Mon analyse :
La citation du psaume montre que celui que rejette la loi juive est en fait la référence qu’elle n’a pas connue. En deux phrases, une pour les disciples, une pour les autorités juives, Jésus rejette la loi juive.

21 – Ils le questionnèrent : Maître, nous savons que tu parles et enseignes correctement et que tu ne juges pas sur la mine, mais que tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité.
22 – Avons-nous ou non le droit de payer l’impôt à César ?
23 – Considérant leur fourberie il leur dit :
24 – Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l’image et l’inscription ? Ils dirent : De César.
25 – Il leur dit : Eh bien! rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.
26 – Ils ne purent pas surprendre une parole de lui devant le peuple. Et étonnés de sa réponse ils se turent.

Mon analyse :
Là les Juifs tentent de mettre Jésus en position de sédition contre Rome. Ils échouent.

27 – Quelques-uns de ces sadducéens qui nient qu’il y ait une résurrection s’approchèrent pour le questionner ;
28 – ils dirent : Maître, Moïse a écrit que si quelqu’un a un frère marié qui meurt sans enfant, il prenne la veuve et suscite une descendance à son frère.
29 – Il y avait donc sept frères. Le premier a pris femme et est mort sans enfant.
30 – Le deuxième
31 – puis le troisième ont pris la femme; et les sept sont morts de même sans laisser d’enfants.
32 – Enfin, la femme aussi est morte.
33 – Duquel d’entre eux cette femme sera-t-elle donc la femme, à la résurrection, puisque les sept l’ont eue pour femme ?
34 – Jésus leur dit : Les fils de cet âge-ci se marient et ils marient,
35 – mais ceux qui ont été jugés dignes d’accéder à cet autre âge et à la résurrection des morts ne se marient ni ne marient,
36 – car ils ne peuvent plus mourir : ils sont en effet les égaux des anges et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
37 – Mais que les morts se relèvent, Moïse même nous en a prévenus, à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.
38 – Ce n’est pas là un Dieu des morts mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants.
39 – Quelques scribes lui répondirent : Maître, tu as bien parlé.
40 – Car ils n’osaient plus le questionner sur rien.

Mon analyse :
Alors ils tentent de le mettre en défaut vis-à-vis de la loi. Mais là aussi ils échouent et Jésus retourne la loi contre eux en montrant qu’ils l’interprètent à tort.

41 – Et il leur dit : Comment dit-on que le christ est fils de David ?
42 – Car David lui-même dit, dans le livre des Psaumes : Le Seigneur dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite
43 – jusqu’à ce que je mette tes ennemis comme marchepied de tes pieds.
44 – David l’appelle donc Seigneur. Et comment est-il son fils ?
45 – Comme tout le peuple écoutait, il dit aux disciples
46 – Prenez garde aux scribes, qui veulent marcher en habit, qui aiment se faire saluer sur les marchés et avoir les premiers sièges dans les synagogues, les premières places dans les dîners,
47 – et qui dévorent les maisons des veuves sous prétexte de longues prières ; ceux-là recevront un surplus de condamnation.

Mon analyse :
Après avoir mis en échec toutes les autorités juives présentes, Jésus met en garde ses disciples contre ces représentants en montrant que leurs visées sont en leur intérêt personnel et non pour l’intérêt de tous.

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Évangile selon Luc – Chapitre 19

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 19

1 – Il entra dans Jéricho et parcourut la ville.
2 – Et voilà qu’un homme appelé Zachée, qui était percepteur en chef, et même riche,
3 – cherchait à voir qui était Jésus, mais ne le pouvait pas, à cause de la foule, car il était petit.
4 – Il courut en avant et monta sur un sycomore pour le voir, car il devait passer par là.
5 – Arrivé en ce lieu, Jésus le regarda et lui dit : Zachée, dépêche-toi de descendre, car aujourd’hui il faut que je demeure dans ta maison.
6 – Il se dépêcha de descendre et l’accueillit avec joie.
7 – Tous, à cette vue, murmuraient ; on disait qu’il était entré loger chez un pécheur.
8 – Et Zachée, debout, dit au Seigneur : Voilà, seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens et, si j’ai fait du tort à quelqu’un je lui rends le quadruple.
9 – Jésus lui dit qu’aujourd’hui sa maison était sauvée et que lui aussi était un fils d’Abraham ;
10 – le fils de l’homme est venu, en effet, chercher et sauver ce qui avait péri.

Mon analyse :
Jésus montre qu’il n’y a pas d’impur ou de pécheur par principe ; il ne juge pas sur la mine comme l’impose la loi mosaïque. Ce qui compte c’est la foi et la volonté de bien faire. Les actions doivent être en accord avec la foi.

11 – Pendant qu’on l’écoutait il ajouta une parabole parce que, comme il était près de Jérusalem, il leur semblait que le règne de Dieu allait tout de suite apparaître.
12 – Il dit donc : Un homme de la noblesse est allé dans un pays lointain recevoir un règne et revenir.
13 – Il a appelé dix de ses esclaves, leur a donné dix mines et leur a dit : Faites des affaires, le temps que je revienne.
14 – Mais ses concitoyens le détestaient ; ils ont envoyé une ambassade pour dire : Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous.
15 – Quand il a été de retour, ayant reçu ce règne, il a fait appeler les esclaves à qui il avait donné l’argent, pour savoir quelles affaires chacun avait faites.
16 – Le premier est arrivé en disant : Seigneur, ta mine a rapporté dix mines.
17 – Il lui a dit : C’est bien ! bon esclave ; puisque tu as été fidèle dans les moindres choses, reçois pouvoir sur dix villes.
18 – Le second est venu en disant : Ta mine, seigneur, a fait cinq mines.
19 – Il lui a dit aussi : Et toi, sois à la tête de cinq villes.
20 – Et l’autre est venu en disant : Seigneur, voilà ta mine, je l’avais en réserve dans un mouchoir ;
21 – car je te craignais, tu es un homme dur, tu prends ce que tu n’as pas déposé et moissonnes ce que tu n’as pas semé.
22 – Il lui dit : Je te juge par ta bouche, mauvais esclave. Tu savais que je suis un homme dur, prenant ce que je n’ai pas déposé, moissonnant ce que je n’ai pas semé ;
23 – et pourquoi n’as-tu pas donné mon argent à la banque ? moi, à mon arrivée, je l’aurais retiré avec un intérêt.
24 – Et il a dit à ceux qui se tenaient là : Prenez-lui sa mine et donnez-la à celui qui a les dix mines.
25 – Ils lui ont dit : Seigneur, il a dix mines !
26 – Je vous le dis, on donnera à celui qui a ; mais à celui qui n’a pas on prendra même ce qu’il a.
27 – Et quant à mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.

Mon analyse :
Cette parabole comprise à l’envers par les judéo-chrétiens est pourtant claire. Le Seigneur parti s’approprier un territoire est mauvais comme le prouve sa réponse au troisième esclave et son comportement envers ceux qui ont demandé à ce qu’il ne règne plus sur eux. Le troisième esclave l’a compris et s’est comporté justement ; ce que lui a donné ce mauvais maître ne pouvait être utilisé pour en tirer profit mais devait être rendu tel quel. Le refus de se soumettre à la volonté d’expansion de ce maître est ce que nous devons faire envers le démiurge. Ce qu’il nous impose, de notre prison de chair à notre position dans le monde ne doivent ni être détruits ni être valorisés. Nous lui rendrons tout à notre mort et nous quitterons ce monde.

28 – Cela dit, il passa devant pour monter à Jérusalem.
29 – Comme il approchait de Bethphagé et de Béthanie, près du mont dit des Oliviers, il envoya deux de ses disciples
30 – et dit : Allez-vous-en à ce bourg en face. En y entrant vous trouverez un ânon attaché, sur lequel jamais personne ne s’est assis ; déliez-le et amenez-le moi.
31 – Et si quelqu’un vous demande pourquoi vous le déliez, vous direz que le seigneur en a besoin.
32 – Les envoyés s’en allèrent et trouvèrent ce qu’il leur avait dit.
33 – Comme ils déliaient l’ânon, ses seigneurs leur dirent : Pourquoi déliez-vous cet ânon ?
34 – Et ils dirent : Parce que le seigneur en a besoin.
35 – Ils l’amenèrent à Jésus et, jetant leurs vêtements sur l’ânon, y firent monter Jésus.
36 – Et sur son passage, les gens garnissaient le chemin avec leurs vêtements.
37 – Déjà il approchait de la descente du mont des Oliviers quand toute la multitude réjouie des disciples commença à louer Dieu à grande voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus.
38 – Ils disaient : Béni, celui qui vient, lui, le Roi, au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire dans les hauteurs !
39 – Quelques pharisiens dans la foule lui dirent : Maître, tance tes disciples !
40 – Il répondit : Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront.

Mon analyse :
Jésus singe une entrée en majesté dans Jérusalem pour montrer l’inanité de la tradition mosaïque, mais il le fait sur un ânon pour que tous comprennent le message. Malheureusement, la foule ne le comprend pas, les disciples non plus et même les pharisiens s’en exaspèrent. Cependant, Jésus leur dit que ce qui doit être dit le sera de toutes façons.

41 – Comme il approchait, il vit la ville et pleura sur elle;
42 – il dit : Si tu connaissais, toi aussi, en ce jour, ce qui mène à la paix ! Mais maintenant, cela a été caché à tes yeux.
43 – Il t’arrivera des jours où tes ennemis t’environneront de tranchées, t’encercleront et te presseront de partout ;
44 – ils t’écraseront, toi et tes enfants en toi, et ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu l’instant de ta Visitation.
45 – Il entra dans le temple et commença à chasser ceux qui vendaient ;
46 – il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière ; et vous en avez fait un antre de bandits.
47 – Chaque jour, il enseignait dans le temple. Les grands prêtres et les scribes cherchaient à le perdre ; les premiers du peuple aussi ;
48 – mais ils ne savaient que faire, car tout le peuple était pendu à l’écouter.

Mon analyse :
Jésus prophétise la chute de Jérusalem qui sera en grande partie due aux dissensions internes juives. Il s’oppose de nouveau violemment aux pratiques sacerdotales et rituelles qui dénaturent le message divin en le rabaissant à des futilités matérielles.

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Évangile selon Luc – Chapitre 18

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 18

1 – Et il leur disait en parabole comment on doit prier toujours et sans se lasser ;
2 – il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait personne.
3 – Et il y avait dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Venge-moi de mon adversaire !
4 – Pendant un temps il ne le voulait pas ; mais après, il s’est dit : Même que je ne craigne pas Dieu et ne respecte personne,
5 – cette veuve me fatigue et je vais la venger, de peur qu’elle vienne à bout de me mater.
6 – Et le Seigneur dit : Entendez ce que dit cet injuste juge !
7 – Et Dieu ne vengerait pas ses élus qui clament vers lui jour et nuit et pour qui il est généreux ?
8 – Je vous le dis, il aura tôt fait de les venger. Mais quand le fils de l’homme viendra, est-ce qu’il trouvera de la foi sur la terre ?

Mon analyse :
Je note deux notions à partir de ces personnages récurrents dans les écritures ; la veuve réclame sa vengeance de façon répétitive et va finir par obtenir satisfaction comme le croyant doit prier sans cesse s’il veut obtenir son salut. Le juge qui est sans foi et qui le sait n’agit qu’en fonction de son propre intérêt et non dans un esprit de justice mais, involontairement, il va satisfaire celle qui veut se venger. Cependant, entre ceux qui agissent mus par des passions humaines et ceux qui agissent par intérêt, il n’y en a pas qui agissent avec foi. Or, ce sont ceux-là que Christ viendra chercher à la fin des temps.

9 – Il dit encore, à certains qui étaient persuadés d’être des justes et méprisaient les autres, cette parabole :
10 – Deux hommes étaient montés prier au temple ; l’un était un pharisien et l’autre, un percepteur.
11 – Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce percepteur !
12 – Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme sur tout ce que je possède.
13 – Et le percepteur, qui se tenait au loin, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine et disait : ô Dieu, pardonne au pécheur que je suis !
14 – Je vous le dis, celui-ci plutôt que l’autre est descendu justifié dans sa maison. Car quiconque se hausse sera abaissé et quiconque s’abaisse sera haussé.

Mon analyse :
En voici encore le rappel, l’humilité est un fondamental du christianisme authentique et découle directement de la Bienveillance.

15 – On lui présentait même les enfants pour qu’il les touche. À cette vue, les disciples les tançaient,
16 – mais Jésus appela les enfants et dit : Laissez-les venir à moi, ne les empêchez pas, car le règne de Dieu est à leurs pareils.
17 – Oui je vous le dis, quiconque n’accueille pas le règne de Dieu comme un enfant, n’y entrera pas.

Mon analyse :
Jésus met en avant les esprits simples — les pauvres en esprit — qui n’agissent pas de façon calculatrice mais avec spontanéité.

18 – Un chef lui demanda : Bon maître, qu’est-ce que je peux faire pour hériter de la vie éternelle ?
19 – Jésus lui dit : Pourquoi me dis-tu bon ? Personne n’est bon, que Dieu seul.
20 – Tu sais les commandements : Tu ne seras pas adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne témoigneras pas à faux ; honore ton père et ta mère.
21 – Il dit : J’ai gardé tout cela dès ma jeunesse.
22 – À cette parole, Jésus lui dit : Une chose te manque encore : vends tout ce que tu as et distribues-en le prix aux pauvres ; et tu auras un trésor dans les cieux. Et viens ici, suis-moi.
23 – À ces paroles il devint triste, car il était fort riche.
24 – Jésus le vit et dit : Comme il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le règne de Dieu !
25 – Il est en effet plus facile à un chameau d’entrer par un trou d’aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le règne de Dieu.
26 – Ceux qui l’écoutaient lui dirent : Et qui peut être sauvé ?
27 – Il dit : Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.
28 – Et Pierre lui dit : Voilà, nous avons laissé nos affaires pour te suivre.
29 – Il leur dit : Oui je vous le dis, personne n’aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants à cause du règne de Dieu,
30 – qu’il ne reçoive à l’instant plusieurs fois autant et, dans l’âge qui vient, la vie éternelle.

Mon analyse :
Chez Luc il s’agit d’un homme mûr et installé qui s’interroge sur son salut. La réponse de Jésus, en deux temps, est destinée à montrer que la loi mosaïque, bien que juste et correcte sur bien des points, est insuffisante car il lui manque l’essentiel : la Bienveillance et l’humilité.

31 Il prit les douze et leur dit : Voilà que nous montons à Jérusalem, et tout ce que les prophètes ont écrit du fils de l’homme va être fini :
32 – il sera livré aux nations, moqué, outragé, conspué,
33 – on le fouettera, on le tuera et, le troisième jour, il ressuscitera.
34 – Et ils n’y comprirent rien ; cette parole leur était cachée et ils ne savaient pas de quoi on parlait.
35 – Comme il approchait de Jéricho, un aveugle, assis au bord du chemin, mendiait.
36 – En entendant passer une foule il demanda ce que c’était.
37 – On lui annonça : Jésus le nazaréen passe.
38 – Il s’exclama : Jésus fils de David, aie pitié de moi !
39 – Ceux qui marchaient en tête lui enjoignaient de se taire ; mais il criait de plus belle : Fils de David, aie pitié de moi !
40 – Jésus s’arrêta, ordonna qu’on le lui amène et, quand l’autre se fut approché, lui demanda :
41 – Que veux-tu que je fasse pour toi ? Il dit : Seigneur, que j’y voie !
42 – Et Jésus lui dit : Vois ! ta foi t’a sauvé.
43 – Et tout de suite il vit ; et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, à cette vue, rendait louange à Dieu.

Mon analyse :
Ce chapitre se clos sur deux références aux écrits juifs, celle que Jésus fait aux prophètes et celle de l’aveugle à David. Le rédacteur revient ancrer Jésus dans la tradition mosaïque alors que juste au-dessus il la dénonçait.

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Évangile de Luc – Chapitre 16

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 16

1 – Et il disait aussi aux disciples : Il y avait un homme riche qui avait un gérant ; et celui-ci lui a été dénoncé comme dilapidant ses biens.
2 – Il l’a appelé et lui a dit : Qu’est-ce que j’entends de toi ? Rends compte de ta gestion, car tu ne peux plus être gérant.
3 – Et le gérant s’est dit : Que faire, puisque mon seigneur m’arrache cette gestion ? Bêcher, je ne peux pas ; mendier, j’aurais honte !
4 – Je sais ce que je vais faire pour que, quand je serai destitué de cette gestion, on m’accueille dans d’autres maisons.
5 – Et il appelle un par un les débiteurs de son seigneur ; il dit au premier : Combien dois-tu à mon seigneur ?
6 – Il dit : Cent barils d’huile. Il lui dit : Voilà ta lettre, assieds-toi et écris vite : Cinquante.
7 – Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Il dit : Cent sacs de blé. Il lui dit : Voilà ta lettre, écris : Quatre-vingts.
8 – Et le seigneur a loué ce gérant d’injustice de ce qu’il avait agi avec bon sens. C’est que les fils de cet âge-ci ont plus de bon sens que les fils de la lumière, envers ceux de leur génération.
9 – Et moi je vous le dis, faites-vous des amis chez le Mamon d’injustice pour que, quand il vous lâchera, on vous accueille dans les abris éternels.
10 – Qui est fidèle en petit est fidèle aussi en grand ; et qui est injuste en petit est injuste aussi en grand.
11 – Si donc dans l’injuste Mamon vous n’avez pas été fidèles, qui est-ce qui vous confiera les vraies valeurs ?
12 – Et si dans les biens des autres vous n’avez pas été fidèles, qui est-ce qui vous donnera les vôtres ?
13 – Aucun domestique ne peut s’asservir à deux seigneurs ; car, ou il détestera l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas vous asservir à Dieu et à Mamon.

Mon analyse :
Ce texte est difficile. Voici un gérant accusé d’être incompétent. Cela semble vrai car il n’imagine pas se justifier. Dans le but de rebondir après sa future destitution, il cherche à se faire des amis des débiteurs de son seigneur en les aidant à falsifier les dettes. Or, le seigneur félicité le gérant d’avoir fait preuve d’à-propos, même si cela correspond à un vol. En fait Jésus nous dit que ceux qui sont asservis à ce monde sont plus rusés que ceux qui se fient à Dieu. Mais c’est pour mieux rappeler que celui qui est rusé et non pas fidèle sera plus mal considéré que celui qui est fidèle. Donc, il faut préférer la fidélité, même si elle est moins bien vue que la ruse. Nous retrouvons ici le concept de la parabole des talents. Le seigneur est mauvais, c’est Mamon, et donc il loue ce qui est mauvais même si cela lui porte préjudice. Pour nous les choses sont claires, même envers Mamon nous devons faire preuve de fidélité dans ce que nous lui devons. Par exemple, il nous a imposé une enveloppe charnelle. Nous n’avons pas à la faire prospérer (parabole des talents), mais nous ne devons pas la détruire (parabole du gérant infidèle).

14 – Et les pharisiens, qui aiment bien l’argent, entendaient tout cela, et ils le narguaient.
15 – Il leur dit : C’est vous qui vous justifiez devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est haut chez les hommes, Dieu l’a en horreur.
16 – Jusqu’à Jean, c’était la Loi et les Prophètes ; depuis lors, le règne de Dieu est annoncé et chacun lui fait violence.
17 – Or, il est plus facile que le ciel et la terre passent, plutôt que ne tombe un seul point de la Loi.
18 – Quiconque renvoie sa femme et se marie avec une autre est adultère ; et celui qui se marie avec une femme renvoyée par son mari est adultère.
19 – Il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de byssus, et qui faisait la fête tous les jours splendidement.
20 – Un pauvre tout ulcéreux, appelé Lazare, s’était jeté devant son porche
21 – et convoitait de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche; mais les chiens mêmes venaient lécher ses ulcères.
22 – Et voilà que le pauvre est mort, il a été emporté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche est mort aussi et il a été enseveli ;
23 – et dans l’Hadès, parmi les tourments, il a levé les yeux et a vu de loin Abraham avec Lazare dans son sein.
24 – Il a vociféré : Père Abraham, aie pitié de moi ! envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je suis rongé dans cette flamme !
25 – Abraham lui a dit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement ses maux. Maintenant ici il est consolé et toi tu es rongé.
26 – Et avec tout cela, entre nous et vous un grand abîme a été établi, de sorte que ceux qui voudraient passer d’ici chez vous ne le puissent pas, et qu’on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous.
27 – Mais il dit : Je te demande donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père,
28 – où j’ai cinq frères, pour qu’il les convainque de ne pas venir eux aussi dans ce lieu de tourment.
29 – Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils les écoutent !
30 – Mais il dit : Non ! père Abraham ; au contraire, si quelqu’un des morts passe chez eux, ils se convertiront.
31 – Mais il lui dit : Du moment qu’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, si quelqu’un des morts ressuscite, cela ne les persuadera pas non plus.

Mon analyse :
Cette partie donne régulièrement lieu à une interprétation inversée chez les judéo-chrétiens. Les pharisiens se moquent de Jésus car ils sont attachés aux biens de ce monde. Jésus rappelle que avant lui la seule référence acceptée était la loi mosaïque, mais maintenant que le règne de Dieu est annoncé personne ne le respecte. Le verset 17 est mal interprété. Il veut dire que remettre en cause la loi mosaïque est très difficile car elle est admise depuis très longtemps. Mais pour autant il démontre que cette loi est mauvaise et injuste. La parabole du riche et de Lazare vient le démontrer. Le riche n’a pas fait preuve de Bienveillance envers le pauvre malade, mais il n’a pas non plus violé la loi mosaïque. Pourtant, une fois mort, il est du mauvais côté et comprend son erreur. Abraham dit clairement qu’entre ceux qui vivent sous la loi mosaïque mais sans Bienveillance et ceux qui supporte une vie difficile il y a un grand abîme. Et Abraham rappelle que la bonne parole est donnée, non pas par Dieu mais par Moïse et les prophètes. or, ces derniers ont souvent cherché à infléchir l’attitude des Juifs et ce sans succès. Ce message est pour nous. Même si nous respectons les lois qui ne peuvent nous empêcher d’agir mal envers nos frères, notre salut dépendra de notre capacité à respecter le loi d’Amour de Jésus et à pratiquer la Bienveillance.

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Évangile de Luc – Chapitre 15

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

Chapitre 15

1 – Tous les percepteurs et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre.
2 – Les pharisiens et les scribes en murmuraient, ils disaient : Celui-ci accueille les pécheurs et mange avec eux.
3 – Il leur dit cette parabole :
4 – Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
5 – et quand il l’a retrouvée il la pose sur ses épaules, il se réjouit,
6 – il vient à la maison et, convoquant ses amis et ses voisins, il leur dit : Réjouissez-vous avec moi, j’ai retrouvé ma brebis perdue !
7 – Ainsi, je vous le dis, il y aura plus de joie au ciel pour un pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.
8 – Ou quelle femme, si elle a dix drachmes et qu’elle perde une drachme, n’allume la lampe, ne balaye la maison et ne cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
9 – et quand elle l’a retrouvée, elle convoque ses amies et ses voisines et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue !
10 – Ainsi, je vous le dis, c’est une joie, devant les anges de Dieu, quand un pécheur se convertit.

Mon analyse :
Ces deux paraboles nous rappellent que Dieu n’abandonnera aucun de nous en cet enfer et qu’il n’économisera aucun moyen pour nous permettre de le rejoindre. Mais cela n’est pas passif pour nous et n’est pas à sens unique comme nous allons le voir maintenant.

11 – Il dit encore : Un homme avait deux fils.
12 – Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de fortune qui me revient. Il leur a donc réparti son bien
13 – et, peu de temps après, le plus jeune fils a tout rassemblé et il est parti pour un pays lointain. Là, il a dilapidé sa fortune en vivant comme un perdu.
14 – Il avait tout dépensé quand il y a eu une forte famine dans le pays ; et il a commencé à manquer.
15 – Alors il est allé s’attacher à un citoyen du pays, qui l’a envoyé dans ses champs faire paître des cochons.
16 – Et il convoitait de se remplir le ventre des caroubes que les cochons mangeaient, et personne ne lui en donnait.
17 – Revenant à lui, il s’est dit : Combien de salariés de mon père ont du pain de trop, alors que moi, ici, je péris de famine !
18 – Je vais me lever et m’en aller chez mon père ; je vais lui dire : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi,
19 – je ne suis plus digne d’être appelé ton fils, fais de moi comme l’un de tes salariés.
20 – Il s’est levé et il est venu chez son père. Il était encore loin quand son père l’a vu, s’est ému et a couru se jeter à son cou et lui donner des baiser.
21 – Le fils lui a dit : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.

Mon analyse :
Le fils souffre de ses erreurs et en prend conscience. Ensuite, il décide de faire amende honorable et retourne auprès de son père à qui il dit exactement ce qu’il avait décidé de dire. C’est cela que nous devons faire ; apprécier à sa juste valeur notre situation de pécheur, faire le choix de le reconnaître et de nous amender et exprimer sans rien y changer ce que nous avons reconnu de notre attitude.

22 – Et le père a dit à ses esclaves ; Apportez vite le meilleur habit et revêtez l’en, mettez-lui une bague au doit et des chaussures aux pieds ;
23 – et amenez le veau gras, immolez-le et mangeons, faisons la fête,
24 – car mon fils que voilà était mort et il revit, il était perdu et il est retrouvé. Et ils ont commencé à faire la fête.
25 – Son fils aîné était aux champs, mais à son arrivée, quand il a approché de la maison, il a entendu la musique et les danses ;
26 – il a appelé un des garçons pour lui demander ce que c’était.
27 – Celui-ci lui a dit : Ton frère est là et ton père a fait immoler le veau gras parce qu’il l’a retrouvé valide.
28 – Alors il s’est mis en colère, il ne voulait pas entrer. Son père est sorti l’appeler ;
29 – mais il a répondu à son père : Voilà tant d’années que je te suis asservi, sans jamais passer outre à ton commandement, et tu ne m’as jamais donné un bouc pour faire la fête avec mes amis ;
30 – et quand ton fils que voilà vient de dévorer ton bien avec des prostituées, tu lui immoles le veau gras !
31 – Mais il lui a dit : Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi ;
32 – mais il fallait faire la fête et se réjouir, car ton frère que voilà était mort et il revit ; il était perdu et il est retrouvé.

Mon analyse :
Le père a la bonne réaction car, comprenant que son fils a changé, il remet sans rien dire ses fautes à son fils. Ce n’est pas du pardon car il fait comme si son fils était parti la veille et qu’il le retrouvait sain et sauf. Le frère aîné est encore dans je jugement et le ressentiment. Son père doit donc lui expliquer combien son sort était enviable, lui qui avait au quotidien la joie de tout partager avec son père. Nous aussi, nous ne voyons que ce qui nous paraît nous manquer et pas ce que nous avons et qui fait défaut aux autres. C’est le signe de la mondanité que ce désir mimétique. Il faut renoncer à cette mondanité et revêtir le Christ en nous.

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