Inquisition

Castelnaudary

5-3-Tourisme culturel
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Castelnaudary

Castelnaudary, est une petite ville située au Nord-Ouest du département de l’Aude. On la considère depuis le XIVème siècle, à la suite de Laurac (-le-Grand [11]), comme la capitale du Lauragais. Elle se trouve au cœur de la vaste plaine du Sud-Est du Toulousain, entre les premiers contreforts de la Montagne Noire, et les collines de la Piège ; c’est un carrefour sur les axes Toulouse-Carcassonne, et Tarn-Ariège. Au cours du Moyen-âge, elle a été, comme toutes les localités alentour, un important foyer du catharisme, où de marquants évènements se sont déroulés lors de la fameuse « affaire Albigeoise » (1208-1329).

En 1211, pour éviter qu’elle ne serve de base et d’étape aux troupes croisées, la ville sera évacuée puis incendiée par Raymond VI qui tentera ainsi de freiner l’avance de l’ost catholique vers Toulouse. Cependant, Simon de Montfort, mesurant la valeur stratégique du bourg, s’emparera de celui-ci et en fera réédifier les murs afin d’y établir une garnison. À la fin de l’été de la même année, suite à l’échec, fin juillet, du siège de Toulouse par l’armée francilienne, la coalition occitane passera à la contre-attaque. Ce faisant elle viendra faire le siège de Castelnaudary où ses troupes et machines de guerre camperont en un lieu (aujourd’hui le quartier Mauléon) non loin du castrum ; ce dernier était alors occupé par la garnison de la place et les soldats croisés qui avaient abandonné Montferrand (11). La population de la cité, quant à elle, devant le danger, préfèrera fuir la ville et rejoindra l’armada languedocienne. Simon de Montfort, depuis Carcassonne, voulant en découdre au plus vite, fit route à marche forcée vers la ville qui subissait un vague blocus, et n’était pas, faute de plan de la part des occitans, réellement attaquée. Le comte français, dans l’attente de secours qu’il avait envoyé mander, décida, par choix tactique, de s’y laisser enfermer. Commença dès lors une guerre de positions. À la nouvelle que le comte de Monfort était, pensait-on, emprisonné dans le castrum assiégé, toute la région environnante se souleva et se libéra (pour quelques mois cependant) du joug des croisés. C’est alors que les renforts arrivant de Lavaur (81), seront  interceptés par le comte de Foix. La bataille eut lieu (aujourd’hui signalée par un panneau didactique) entre les communes de Saint-Martin-Lalande (11) et Lasbordes (11), à quelques kilomètres de la cité chaurienne. Tournant dans un premier temps à l’avantage des coalisés, elle s’achèvera, après une intervention de chevaliers menés par l’intrépide chef catholique venus à la rescousse du convoi, sans vainqueur, ni vaincu. Presqu’aussitôt le comte de Toulouse, mettra un terme au siège, et par là même, à la contre-offensive qui l’avait amené sous les murs de la cité lauragaise, laissant ainsi Montfort maître de la place. Presque deux ans plus tard, Castelnaudary sera l’écrin d’un événement d’importance pour la famille de Monfort. Selon son souhait Amaury, son fils, y sera armé chevalier. Sous une grande tente dressée sur une vaste prairie qui s’étendait aux pieds des remparts regardant les Pyrénées (aujourd’hui, le grand bassin du Canal du Midi), le fils sera adoubé par son père le 24 juin 1213, jour de la Saint-Jean. Mais Amaury et Simon ne chevaucheront que peu d’années ensemble. Le 25 juin 1218 le chef de l’ost croisé sera tué au siège de Toulouse, laissant Amaury désemparé, et désormais chargé de la préservation des terres conquises ainsi que de la poursuite de la croisade contre les cathares. Cependant depuis 1216, les temps ont changé, les possessions des Montfort sont contestées par le jeune Raymond VII qui combat pour récupérer les domaines de ces ancêtres. C’est dans ce contexte de reconquista qu’au printemps 1220, ce dernier marche sur Castelnaudary et l’investit. Amaury de Montfort va réagir en venant assiéger la cité, dont il s’était auparavant retiré. et dans laquelle se trouve de nombreux hérétiques (chrétiens cathares) qui s’y étaient réinstallés. Parmi eux se trouvaient le célèbre hérésiarque (évêque cathare) Guilhabert de Castres, et le diacre du Sabarthès, Raymond Agulher, qui seront évacués par des chevaliers croyants, au vu du risque encouru pour l’Église cathare s’ils venaient à être capturés. Au cours d’un des combats, qui n’ont pas manqué d’émailler ces huit mois de siège, fut mortellement blessé le chevalier et croyant cathare Raymond de Roqueville, qui recevra le consolament des mourants (baptême cathare) par deux parfaits (chrétiens consolés) accourus à sa demande. En février 1221, de guerre lasse, Amaury lèvera le camp, pour se replier à nouveau sur Carcassonne. Cinq années passèrent. En 1226, le roi Louis VIII, décidant de rentrer à Paris, après avoir renoncé à prendre Toulouse, fit halte à Castelnaudary. Le bayle du comte de Toulouse d’alors, Pierre Marty, qui avait défendu la place lors du siège d’Amaury de Montfort, prit de panique, demandera l’asile à Bernard-Othon de Niort, qui le cachera quelques jours à Laurac, puis au donjon de Besplas. Il y rejoindra Guilhabert de Castres et quelques parfaits qui s’étaient cachés là dès l’annonce de l’arrivée de la croisade royale. Puis la guerre contre les Albigeois se terminera en 1229 par la signature du traité de Paris. Les clauses de celui-ci prévoyaient la démilitarisation du comté de Toulouse. Certaines de ses places fortes devaient être démantelées, les autres, dont Castelnaudary, devaient être neutralisées. Pour son compte, la cité chaurienne sera occupée par des troupes royales pendant dix ans. Dix-huit mois plus tard la ville servira cette fois de lieu d’entrevue entre l’évêque de Tournai, Gauthier de Marnis et Raymond VII. Le nouveau légat du pape Honorius III, y rappellera pour lors fermement au comte de Toulouse ses manquements dans l’observance les modalités, concernant la lutte contre les hérétiques, du traité qu’il avait pourtant signé quelques mois plus tôt. L’année 1233, suite à l’échec de l’Inquisition épiscopale établie en 1229, verra l’instauration de l’Inquisition papale confiée aux ordres mineurs. C’est au cours de leur tournée inquisitoriale en Lauragais, en janvier 1242, que les frères Guillaume Arnaud et Étienne de Saint-Thibéry, s’arrêteront à Castelnaudary. Ils se trouveront devant un véritable mur du silence de la part de la noblesse locale, qui avait pour s’assurer le mutisme de la population, lancé des menaces de mort à l’encontre de tout éventuel délateur qui serait démasqué. Malgré l’assassinat des inquisiteurs à Avignonet (28 mai 1242), Castelnaudary sera le théâtre, à Pâques 1243, du bûcher, sur condamnation de frère Ferrer, d’un homme et de son petit-fils, deux hérétiques cathares de Montgaillard (31). Cependant, la ville et la région ne comptaient pas seulement que des hérétiques ; l’inquisiteur Hugues Amiel, qui officia dans la seconde moitié du XIIIème siècle, était lui aussi natif du bourg. Enfin le nom de Castelnaudary apparaîtra une dernière fois dans « l’affaire Albigeoise ». En 1319, une partie du procès du révolté moine franscicain Bernard Délicieux, accusé d’avoir soulevé le peuple contre l’Inquisition au cours de « la rage carcassonnaise », se tiendra dans la future capitale du Lauragais…

Dans une tournée du Catharisme en Lauragais, Castelnaudary est une étape importante. Il faut pour ressentir l’ambiance qui régnait entre ses murs avant la croisade, se promener dans le quartier de la Baffe, où se trouvaient les ateliers tenus par les bons-hommes tisserands (métier de prédilection des cathares revêtus), qui dispensaient, tout en travaillant, l’enseignement de la « nouvelle » croyance. Puis votre déambulation dans la vieille ville, vous mènera peut-être près de l’endroit où la noble et célèbre bonne-femme Blanche de Laurac (11) administrait en personne une maison hérétique dans laquelle des novices féminines se préparaient à recevoir, au bout d’un long cheminement spirituel, le consolament d’ordination. Au contraire, se balader du côté du Présidial, c’est flâner où se dressait le château médiéval, c’est alors imaginer la fièvre, l’âpreté et la violence des sièges et des combats. Avoir aperçu les vestiges des remparts, c’est avoir eu la vision des affrontements et des assauts où tant d’occitans se battirent pour la défense de leur liberté, de leurs terres, de leur civilisation… mais aussi, pour certains, de leur foi.

Le bassin du port est le second en taille, après le lac de Saint-Ferréol, qui assure le niveau d’approvisionnement du canal du Midi. Vous pourrez y louer des pénichettes sans permis pour une promenade au rythme de l’eau, non sans avoir auparavant dégusté le cassoulet, dont la cité chaurienne considère qu’elle en est la créatrice.

Publié le 26/06/2023 par Bruno Joulia

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Verdun-Lauragais

5-3-Tourisme culturel
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Verdun-Lauragais

Toujours dans le Lauragais, à huit kms à l’Est de Labécède se trouve planté sur une presqu’ile rocheuse, à l’instar de Minerve (34) et de Montolieu (11), cernée par la petite rivière le Tenten au Nord-Est et le ruisseau la Goutine au Sud-Ouest, le village de Verdun-Lauragais. Il se situe à 315 mètres d’altitude sur le flan méridional de la Montagne Noire, face aux Pyrénées et dominant la vaste plaine de Castelnaudary. Son relatif isolement n’empêchera nullement de le préserver de l’ancrage du catharisme lors des XIIème et XIIIème siècles, en faisant même, au contraire, un des derniers saillants de celui-ci en Lauragais au tout début du siècle suivant.

Ce n’est qu’en 1152 que les fils d’Hugues de Saissac, annoncent à leur suzerain Raymond Trencavel (le vicomte d’Albi, Carcassonne, Béziers) avoir pris la décision de la fondation d’un castrum au lieu de Verdun. Le site est alors entouré de remparts et pourvu de deux portes (que l’on devine encore de nos jours), la porte d’aval et la porte du Cers.

Le castrum aura, comme tous les castrums du Lauragais de cette époque, sa maison d’hérétiques cathares, où les jeunes gens du bourg venaient apprendre à tisser et s’instruire en religion.

L’opération militaire contre les albigeois (1209-1229) ne génèrera aucun événement à Verdun. Malgré les instaurations successives des inquisitions épiscopales (1229) et dominicaines (1233), il faudra attendre le début des années 1240, pour que le nom du castrum soit par l’entremise de son bayle, cité pour un acte de violence. Sur incitation de ce dernier et du collecteur de dimes, une dizaine d’habitants de Caraman tendront une embuscade au curé de Vitrac (81) et son clerc. Le prêtre parviendra à s’enfuir, mais le clerc sera assassiné et jeté dans un puits. Nous ne savons rien sur les suites (s’il y en a eu) de cette affaire. Faute d’informations, nous ne pouvons que supposer la quiétude du village et de ses abords immédiats, pour les quelques années qui ont suivi cet événement vengeur…

Néanmoins, nous apprenons, qu’en l’an 1254, Raymond Donati, de son nom en religion Montouty, diacre cathare de Toulouse, prêchait dans un bois proche de Verdun. La même année, peut-être à seulement quelques jours ou semaines de distance des prédications, hasard ou coincidence ?, l’inquisition perquisitionne le castrum. C’est alors, en ces tragiques moments, que des croyantes de Dreuilhe et de Verdun vont annoncer, aux parfaits du lieu qui se cachaient au bord de la rivière le Tenten, leur départ imminent pour l’Italie afin de s’y faire ordonner ; le Lauragais ne disposant plus à cet instant de diacre pour conférer le sacrement.
L’opération terminée, trois des « héréticus perfectus » qui s’étaient préservés de l’intervention inquisitoriale, sachant ne plus pouvoir retourner chez les croyants, seront cachés et ravitaillés pendant deux mois dans les environs du castrum. Puis l’un d’eux se terrera encore quelques temps au lieu-dit les Pierres Blanches, tout près du bourg. Il s’appelait Guillaume Carrère. Après avoir mené une douzaine d’années durant, la vie clandestine d’un parfait de son temps, découragé, il finira par abjurer volontairement sa foi hérétique auprès de l’inquisition.

La pression du tribunal de la foi s’accentuant, nombre de verdunois et verdunoises choisiront l’option d’aller chercher refuge en Lombardie, à l’exemple du natif du castrum, le parfait Bernard Ollier vu en la ville de Pavie, et que l’on retrouvera avec rang d’évêque, à Sirmione par la suite. Pour l’anecdote, il avait été de ceux qui avaient soutenu Guillaume Carrère, quand celui-ci se cachait dans les bois du village.

En 1305, une nouvelle et grande rafle sera ordonnée par l’inquisiteur Geoffroy d’Ablis, elle aboutira à l’envoi de dix-huit habitants du castrum au mur (prison inquisitoriale) de Carcassonne. Elle permettra également à l’enquête de se mettre sur la piste de l’église des frères Authier, dont les membres avaient rendu de fréquentes visites aux bons croyants et bonnes croyantes du bourg.
Quatre ans plus tard, la traque des disciples de Pierre Authié se poursuivant, c’est l’arrestation de l’un d’eux, Amiel de Perles, dans une borde dans les environs de Verdun. Parmi les soutiens actifs des bons chrétiens de la dernière église cathare occitane des frères Authié, figuraient trois fidèles issus du castrum, Guilhem Falquet, Pèire Bernier et sa femme Serdane, preuve, s’il en est, de la résistance de la population verdunoise à la répression inquisitoriale. Pèire Bernier, sera quant à lui, après avoir été arrêté et condamné comme relaps, les inquisiteurs disaient « comme un chien retourne à son vomi », un des cinq brûlés originaires de Verdun, des 25 cathares exécutés à Toulouse entre 1308 à 1321.

Verdun, nous venons de le voir, de par son histoire, est une étape incontournable pour qui voudrait sillonner « les routes du catharisme » en Lauragais. Sur place, vous pourrez y constater la configuration remarquable du castrum, dont les contours sont parfaitement adaptés à la topographie du lieu. L’hérésie albigeoise y a été particulièrement présente et ses adeptes singulièrement fervents. De grands noms du Catharisme, y ont séjournés, y ont prêché, y ont consolé, s’y sont réfugiés… 800 ans plus tard, l’endroit transpire encore leur présence. C’est un haut lieu du catharisme qu’il faut absolument visiter.

Bruno Joulia – Peyrens (11400) ©2023 (texte et photos)

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Déposition de Pierre Maury de Montaillou

5-1-Histoire du catharisme
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Pierre Maury de Montaillou, dont l’histoire nous est relatée dans sa déposition, faite devant l’inquisiteur de Carcassonne, nous donne le meilleur témoignage disponible à ce jour des derniers temps du catharisme en Languedoc. Faite en juillet 1323, soit presque deux ans après la mort de Guilhem Bélibaste, elle relate la vie des communautés de croyants cathares exilés en Aragon qui se désagrègeront petit à petit sous les coups de butoir de cette arme terrible que fut l’Inquisition papale.

Au début de sa déposition, Pierre Maury reconnaît avoir été croyant des cathares pendant 17 à 18 ans.

Quinze jours après que j’aie commencé à demeurer avec Raimond Peyre, il m’adressa la parole par ces mots : « Pierre, que penses-tu des deux Églises ? Il y a en effet deux Églises, l’une qui fuit et pardonne, l’autre qui possède et qui écorche. Laquelle des deux crois-tu être la meilleure ? » Je répondis qu’il me semblait que celle qui pardonne devait être meilleure que celle qui écorche. Il ajouta : « C’est celle-là que nous considérons et qui est la nôtre ». Je dis : « Moi, je ne sais pas ce que c’est, mais je crois Dieu et les saints apôtres ». Raimond Peyre répondit : « Et nous aussi, nous croyons Dieu et les saints apôtres ».

Nous voyons ici l’origine de cette phrase qui fut prononcée par un croyant cathare en charge de l’éducation cathare de Pierre Maury.
Il est ensuite mis en présence de Pierre Authié, ancien notaire du comte de Foix, parti en Italie faire son nociviat avec son frère Guilhem, puis revenu auprès des croyants du Languedoc afin d’assurer la mission apostolique qui s’imposait aux chrétiens cathares consolés.

La nuit de ce jour-là, ledit Raimond m’amena à une chambre de sa maison où se trouvait Pierre Authié, l’hérésiarque (cathare consolé dans le langage inquisitorial), qui me reçut d’un air riant et avec bienveillance, et me demanda si je voulais être croyant, de lui-même et des autres de sa secte (Église cathare selon le langage inquisitorial). Finalement, je le lui accordai. Et Pierre Authié me dit que je ne pouvais pas être croyant, à moins de lui témoigner la révérence que les croyants sont tenus de témoigner aux principaux de sa secte. Et il me dit qu’il était un saint homme, et vivait d’une vie sainte, au point qu’il ne disait jamais un mensonge ; s’il lui arrivait de mentir, il lui faudrait jeûner trois jours de sorte qu’il ne mangerait ni ne boirait pendant ces trois jours (endura) ; et s’il lui arrivait de toucher une femme, il lui faudrait jeûner neuf jours de suite au pain et à l’eau. Lui ne faisait pas comme les Prêcheurs et les Mineurs, et les autres qui sont de cette Église qui possède et écorche. (car eux tournent tout à leur intérêt ; ils écorchent et n’épargnent personne. Mais lui, il ne veut rien de personne, il épargne (les gens) et il remet à tous les péchés.
Je lui demandai quelle révérence il voulait que je lui témoigne. Et alors, sur l’ordre et les instructions de ce Pierre Authié, je fléchis les genoux et adorai, disant ces mots dont j’avais été instruit par lui : « Bon crestia, la benedictio de Dieu e de vos ». Et il répondit : « De Dieu la haiatz e de nos ». Et alors il m’embrassa.

Puis Peyre Maury va être mis en présence de Pierre Authié qui lui tint ce prêche :

L’hérétique me dit alors : « Pierre, cela me fait un grand plaisir ! On m’a dit que tu seras bon croyant, si Dieu le veut, et moi, je te mettrai dans la voie du salut de Dieu, si tu veux me croire, comme le Christ (y) a mis ses apôtres, qui ne mentaient ne trompaient. C’est nous qui tenons cette voie, et je vais te dire la raison pour laquelle on nous appelle hérétiques : c’est parce que le monde nous hait, et il n’est pas étonnant que le monde nous haïsse car il a haï aussi notre Seigneur, qu’il a persécuté, ainsi que ses apôtres. Nous sommes haïs et persécutés à cause de sa loi, que nous gardons fermement. Ceux qui sont bons et veulent garder une foi constante se laissent crucifier et lapider quand ils tombent au pouvoir de leurs ennemis, comme le firent les apôtres, et ils ne veulent pas renier un mot de la foi constante qu’ils gardent. C’est qu’il y a deux Églises : l’une fuit et pardonne, 1’autre retient et écorche. Celle qui fuit et pardonne suit la droite voie des apôtres, elle ne ment ni ne trompe. Et cette Église qui retient et écorche est 1’Église romaine. »

Et l’hérétique me demanda laquelle de ces Églises je tenais pour la meilleure. Je lui répondis qu’il était mal de retenir et d’écorcher. Il ajouta alors : « Nous sommes donc ceux qui suivent la voie de la vérité, nous qui fuyons et pardonnons ! » Je lui répondis : « Si vous suivez la voie de la vérité et des apôtres, pourquoi ne prêchez-vous pas, comme le font les curés, clans les églises ? » Il me répondit : « Si nous prêchions dans les églises, comme les curés, nous serions aussitôt brûlés par l’Église romaine, qui a une grande haine pour nous. » Je répondis : « Et pourquoi l’Église romaine vous hait-elle ainsi ? » Il répondit : « Parce que si nous allions en public et si nous prêchions, l’Église romaine ne serait pas estimée ; les gens préféreraient notre foi à la sienne, car nous ne disons et prêchons que la vérité, mais l’Église romaine dit de grands mensonges. »

Concernant le baptême, voici l’opinion de Pierre Authié :

Pour cette raison, disait l’hérétique, il n’accordait aucune valeur au baptême de l’Église romaine, car ce n’était pas l’enfant en personne qui promettait d’être bon et fidèle chrétien, mais un autre pour lui. Et ainsi, ceux de l’Église romaine disent de grands mensonges. « Mais (chez) nous, quand un homme a déjà 12 ans, et nous préférons qu’il en ait 18, quand il peut avoir l’intelligence du bien et du mal, veut recevoir notre bonne foi et être notre croyant, après avoir reçu de lui la promesse qu’il sera notre croyant, nous lui disons nos bonnes et solides paroles. Il nous promet alors d’être bon et fidèle pour nous, de nous procurer le bien et non le mal, et de faire son possible, par lui-même et par d’autres, pour que de nombreux croyants et croyantes soient amenés à notre Église, qui se tient dans la justice et la vérité. » Car, disait-il, c’était un grand bien que développer leur Église, et un tel baptême était bon et solide, car c’était le croyant lui-même qui promettait de leur être bon et fidèle.

Voilà un court extrait de cet échange destiné à vous faire comprendre la logique de la prédication cathare. Ici, pas de bourrage de crâne ; l’auditeur peut intervenir et donner son avis et le chrétien  s’en sert pour argumenter son point de vue.

Voilà une façon de faire pour ne pas choquer les sympathisants.

Guilhem de Carcassonne.

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La non-violence

3-1-Doctrine cathare
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La non-violence

La violence du monde

Quand on observe nos sociétés modernes et soit disant évoluées, on croit qu’elles ont su supprimer ou réduire significativement la violence. En réalité elles l’ont petit à petit rejetée à leur périphérie tout en la rendant supportable pour ceux qui n’en sont pas victimes. Car la violence peut prendre des formes auxquelles nous ne pensons pas spontanément. La violence sociale, la violence intra-familiale, la violence environnementale, etc. sont des formes de violence que nous ne cataloguons pas immédiatement comme telle.

Mais, quel est notre véritable rapport avec la violence ? Dans notre vie de sympathisant ou de croyant cathare, comment comprenons-nous vraiment le concept de non-violence absolue qui fait partie de l’engagement de vie évangélique ?

Certains d’entre vous se remémoreront sans doute le débat très animé qui s’était déroulé lors de la première Rencontre de la diversité cathare en 2009 à Roquefixade. Nous y avions abordé ce sujet qui avait réveillé chez plusieurs d’entre nous des souvenirs douloureux, à la limite du supportable, et la ligne cathare que nous avions essayé de faire comprendre en avait choqué plus d’un, pourtant convaincu de sa propre non-violence.

Qu’est-ce que la violence ?

La violence est un comportement visant à créer une situation de désagrément, d’infériorité, de souffrance ou d’altération physique ou mentale sur notre environnement humain, animal ou naturel.
À l’extrême, la violence en vient à provoquer chez son auteur la négation de la valeur de ce qui l’entoure pour des motifs le plus souvent purement égoïstes.
Au final, nous sommes tous plus ou moins violents et notre nature mondaine nous interdit de ne pas l’être du tout. Ce constat ne nous empêche pas de rechercher les moyens d’une violence minimale.

Je ne vais pas reprendre ici les différentes formes de violences que j’avais détaillées voici sept ans, car ce qui importe n’est pas de définir la violence, mais de définir la non-violence telle qu’elle est comprise par les cathares.

Qu’est-ce que la non-violence ?

Contrairement à ce que beaucoup tendent à croire, la non-violence n’est pas la lutte contre la violence qui est en fait une contre violence visant, ni plus ni moins, à imposer une conception par la force, faute de se sentir capable d’y parvenir par la raison.

La non-violence est le choix de limiter son empreinte sur son instinct mondain au motif que nous disposons d’une capacité morale que nous jugeons supérieure et qui nous fixe un cadre d’appréciation entre ce qui est tolérable et ce qui ne l’est pas.

Nous le voyons, d’une façon générale, le concept de non-violence est déjà entaché de préjugés. Je ne peux m’empêcher de penser à l’extrait des Lettres persanes, qui montrent la différence d’appréciation culturelle de la violence : « L’imagination se plie d’elle-même aux mœurs du pays où l’on est : huit jours de prison, ou une légère amende, frappent autant l’esprit d’un Européen nourri dans un pays de douceur, que la perte d’un bras intimide un Asiatique.1 » Mais renoncer à la violence est difficile car cela revient à renoncer au monde et surtout à ce que nous croyons y percevoir de bon.

La non-violence est donc un choix contre-naturel en cela qu’il est vécu comme un choix partial et difficile. En effet, ce qui doit motiver la non-violence ce n’est pas le désir de contrer la nature humaine et l’ordre naturel du monde mais la révélation de la différence de nature entre notre esprit et notre incarnation. Dès lors, la non-violence devient naturelle sans que la violence du monde soit jugée de façon dépréciative. En clair, le vrai non-violent observe le monde comme l’entomologiste observe la fourmilière, c’est-à-dire d’un regard extérieur qui à aucun moment ne sent impliqué ou concerné par ce qu’il observe.

Et c’est là un cap fondamental à passer quand on aspire à la non-violence, car en deçà de ce cap on reste un violent — plus ou moins modéré certes, mais un violent tout de même — qui va simplement moduler sa violence selon ses propres critères moraux, alors qu’au-delà on devient un non-violent, c’est-à-dire un étranger au monde, un observateur extérieur qui fait le choix de laisser le monde à ses démons et de reconnaître son impuissance fondamentale à le réformer et même à en atténuer la brutalité.

Le non-violent est un incompris

Dans le mythe de la bête prise au piège nous remarquons ce qui semble être une évolution du concept de non-violence chez les cathares au fil du temps. Dans le Rituel de Lyon, écrit à la fin du XIIIe siècle, dans le but vraisemblable de former les consolés qui allaient devoir maintenir l’Église en terre où l’Inquisition faisait des ravages, la doctrine prône la non-intervention : « Et s’ils trouvent quelque bien en chemin, qu’ils ne le touchent pas s’ils ne savent pas qu’ils puissent le rendre. Et s’ils voient alors que des gens soient passés avant eux, à qui la chose pût être rendue, qu’ils la prennent et la rendent s’ils peuvent. Et, s’ils ne peuvent, qu’ils la remettent dans ce lieu. Et s’ils trouvent une bête ou un oiseau prise ou pris, qu’ils ne s’en inquiètent pas3»

Dans d’autres textes, c’est le principe de compensation qui est validé. La bête est donc libérée et de l’argent est laissé en compensation.

Que pouvons-nous en tirer comme conclusion ?

Le choix de la compensation est celui qui est le moins choquant pour la majorité des personnes. En effet, libérer un animal prisonnier et compenser financièrement le chasseur semble devoir satisfaire tout le monde. En outre, cela donne un sentiment de valorisation à celui qui fait ce choix. Mais, la compensation est déjà une implication dans le monde puisqu’elle impose au chasseur de renoncer à sa décision initiale pour se contenter d’une contrepartie, dont la valeur lui est imposée, et qui va certainement aboutir à un autre mal, c’est-à-dire l’achat d’une autre bête tuée en d’autres lieux par une autre personne, mais dont le bon-chrétien pourrait se sentir innocent car n’étant pas présent à ce moment. C’est parce qu’elle reste dans les valeurs et les codes mondains que la compensation ne choque pas. Mais ce n’est pas vraiment de la non-violence.

Le choix du désintérêt, au contraire, semble inhumain et violent par contrepartie. Comment peut-on laisser un animal souffrir dans son piège au motif que nous ne nous sentons pas concernés par le monde. Comment osons-nous laisser des peuples se faire massacrer par des fanatiques sans rien faire pour stopper cette violence ? Cela est tellement insupportable que certains en viennent à se convaincre que la solution est de considérer le fanatique comme un serviteur du Mal qui n’a en lui aucune part de l’Esprit prisonnier et que le tuer est donc envisageable. Ce discours nous a été servi lors d’une réunion qui s’est tenue à Pentecôte récemment. Et ce n’est pas un observateur mal dégrossi qui en est l’auteur, mais bien un chercheur persuadé d’être à la porte du statut de bon-chrétien. Ce choix s’apparente, sur le plan philosophique, à l’école des stoïciens4. Cette école philosophie qui se réunissait au Portique qui lui a donné son nom( stéos), prônait le détachement, à l’image de sa figure la plus moderne, Épictète, qui se laissa fracturer la jambe par son maître sans réagir.

Quelle est la véritable non-violence ?

On le voit, aussi douloureux que cela puisse nous paraître, la seule vraie non-violence est la non implication dans les événements du monde. Tout au plus, le bon-chrétien peut-il exprimer à l’auteur de la violence son sentiment en espérant le convaincre de renoncer, comme le fit Jésus vis-à-vis des agresseurs de la femme adultère : « Les scribes et les pharisiens amènent une femme surprise en adultère, la placent au milieu et lui disent : Maître, cette femme a été surpris en flagrant adultère. Dans la loi, Moïse nous ordonne de lapider ces femmes-là. Alors toi, que dis-tu ? Ils disaient cela pour l’éprouver, pour avoir à l’accuser. Jésus qui s’était penché écrivait du doigt sur la terre. Comme ils persistaient à le questionner, il se redressa et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché lui jette la première pierre. Et, penché de nouveau, il écrivait sur la terre. À ces mots ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus vieux. Il resta seul. Et la femme était toujours là. Jésus se redressa et lui dit : Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? Elle dit : Personne, seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus je ne te condamne pas. Va, et maintenant ne pèche plus. » (Jean VIII, 3-11).

Dans ce paragraphe, Jésus ne cherche pas à empêcher l’exécution, pire il attend d’être sollicité deux fois pour accepter de répondre. Et quand il répond, il ne se prononce pas sur la culpabilité de la femme mais il renvoie chacun à son propre jugement personnel de sa légitimité à juger autrui. Pour finir, il laisse la femme face à sa propre évaluation en lui conseillant simplement de se tenir en de meilleures dispositions à l’avenir.

Cette attitude montre que toute prise de décision dans ce monde revient à participer à sa violence, soit directement, soit indirectement. Or, ce monde est violent parce qu’il est l’œuvre du démiurge, serviteur du Mal. Quoi que l’on fasse le démiurge et le monde étant des « productions » du mauvais principe, rien de ce que nous pouvons faire ne changera leur nature profonde qui est mauvaise et qui le demeurera jusqu’à leur anéantissement à la fin des temps.

Cette lecture des choses est profondément contraire à la vision humaine qui veut croire qu’il y a un espoir de changement pour le monde, car alors cela signifierait qu’il y a de l’espoir pour les hommes dans ce monde. Mais pour les cathares cela n’est qu’une illusion, car nous portons en nous une parcelle de l’Esprit émané du principe parfait dans le Bien et que tout ce qui nous contraint et nous entoure est totalement étranger à nous et le demeurera façon aussi absolue que les principes sont étrangers l’un à l’autre et que rien de ce qui vient d’un principe ne peut être influencé par ce qui vient du principe contraire. C’est le sens de la parabole du bon arbre et du mauvais arbre de Matthieu. Mais cela, voulons-nous vraiment l’entendre ?

Peut-on être non-violent ?

La non-violence est le choix qui vous exclue de la communauté ; celui qui peut déchaîner contre vous toutes les haines et le violences, tous les jugements les plus terribles. Le refus d’intervention, là où la quasi totalité des autres estiment l’intervention non seulement justifiée et bonne, mais en fait nécessaire et obligatoire, vous fera passer au mieux pour un fou et au pire pour un monstre. Comment ne pas comprendre l’incompréhension de celui qui aspire à valoriser le monde face à celui qui le laisse aller sa course prédestinée vers le mal absolu ?

Comment expliquer que l’on puisse laisser un crime se commettre alors qu’on aurait pu l’empêcher en usant d’une violence dite légitime ?

Comment expliquer que la seule chose que l’on puisse consentir à offrir c’est l’interposition de son corps et la douceur de son verbe face à la barbarie d’un tueur d’enfant, d’un assassin de masse ou d’un fou meurtrier ?

Pourtant nous savons que même le principe du Bien se refuse à toute violence envers le Mal pour récupérer ses brebis égarées. Mais comment expliquer que Dieu refuse toute violence car il sait qu’à la fin tous seront sauvés ? L’homme mondain ne voit pas plus loin que le bout de son nez et il veut des résultats positifs ici et maintenant.

Nous le voyons bien, s’il est un sujet qui nous expose en proie, y compris au sein de la communauté chrétienne cathare, c’est bien celui de la non-violence absolue. Aussi faut-il que notre choix de la pratiquer soit un choix libre et non contraint, un choix d’une nécessité ressentie et non le choix d’une obligation à suivre.

Si la non-violence est un des fondamentaux cathares, c’est justement parce qu’elle est l’expression la plus pure du concept de Bienveillance. L’Amour qui est le moyen de sauver les esprits saints tombés lors de la grande perturbation, nous impose de veiller au Bien, c’est-à-dire de donner du bien à tous, bons ou mauvais, sans chercher à leur imposer un changement de comportement qui ne peut venir que d’eux.

La non-violence offre une attitude exemplaire, mais elle ne l’impose pas. Si l’autre agit différemment, le non-violent le tolère, sans interférer, car il sait que ce comportement n’est pas une perversion de celui qui commet le mal, mais qu’il ne s’agit que d’un défaut d’éveil de l’esprit saint qu’il renferme.

Peut-on expliquer la non-violence ?

Ce texte est destiné à être lu par tous, visiteurs curieux, sympathisants et croyants. Ce que je viens d’exprimer va donc faire l’objet d’une réflexion qui, dans la plupart des cas, aboutira à un rejet, car ce qui est énoncé est trop éloigné des critères et des valeurs des lecteurs, totalement englués dans ce monde.

Expliquer la non-violence revient en fait à expliquer l’éveil. On peut se croire éveillé sans l’être, car l’éveil signe le passage d’un premier cap très important. Ce cap c’est celui de la foi cathare. Or la foi est l’abandon auquel le croyant se laisse aller quand il sait que sa voie est désormais clairement définie.

Dans les récits médiévaux nous voyons des croyants qui agissent de façon intentionnellement violente. En fait, ils se disent croyants sur le seul critère d’affecter de croire les prêches des consolés et de faire leur Amélioration. Mais ces croyants cathares ne le sont pas plus que les croyants catholiques qui sont favorables au divorce et à l’interruption de grossesse.

Le vrai croyant est celui qui fait vraiment sienne la doctrine cathare, non pas qu’il la pratique parfaitement au quotidien, mais en cela qu’il la considère comme une évidence que rien ne saurait contredire à ses yeux. C’est pour cela que je vous livre ce texte ; pour que vous puissiez plus clairement vous positionner dans votre avancement si vous vous sentez concernés par le catharisme.

On explique, le plus souvent sans succès, la non-violence cathare aux sympathisants, mais on n’a pas besoin de l’expliquer au croyant, car il en est imprégné. C’est un des points qui m’est clairement apparu en 2009, lors de la première Rencontre de la diversité cathare. Je débattais face à des personnes que mon propos outrageait, parce que j’avais faite mienne la doctrine cathare et parce que j’étais devenu un croyant cathare. Or, dans cette salle nous n’étions que très peu à être dans cette position. Et pourtant nos opposants étaient eux aussi persuadés d’être des croyants cathares, mais ils n’avaient pas passé ce cap de l’éveil.

Donc, on peut tenter d’expliquer la non-violence à ceux qui ne peuvent la comprendre, mais c’est comme vouloir rendre bon le monde qui est l’œuvre du mal et qui le sera jusqu’à son anéantissement. Pour autant, il ne faut pas renoncer à le faire et à la pratiquer, car notre conviction et notre exemple peuvent être les déclencheurs de l’éveil de ceux qui pour le moment ne nous comprennent pas.


Notes :

1. Lettres persanes. Lettre LXXX. Usbek à Rhédi. À Venise. Montesquieu (Charles Louis Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu). Collection Folio, éditions Gallimard. Paris (1973).

2. Mythe de la bête prise au piège. Éric de Carcassonne, dans Catharisme d’aujourd’hui. 14 août 2010

3. Rituel provençal dans Le Nouveau Testament, traduit au XIIIe siècle en langue provençale, suivi d’un rituel cathare. Reproduction photo-lithographique du Manuscrit de Lyon (ms PA 36). Réimpression de l’édition de Paris (1887) par L. Clédat à Lyon (1968), éditions Slatkine, Genève.

3. Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres. Diogène Laerce (± 3e siècle ?). Garnier-Flammarion (Paris) 1965.

Éric Delmas – Carcassonne le 10 février 2020

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