Mont Aimé, haut-lieu mystérieux…
Voici un article trouvé sur un blog et publié avec l’autorisation de son auteure. Ce sujet est très mal connu et cet article apporte de bonnes informations et d’excellentes photographies. Publié le 30/09/2008.
Un havre de paix où le calme règne en maître.*
Sous un ciel bleu-marine, le Mont Aimé s’élève à 240 mètres, noyé sous la végétation. Une colline perdue au milieu d’une vaste plaine qui s’étend à perte de vue.
Un endroit qui fut stratégique aux temps moyenâgeux.
C’est là, que Blanche de Navarre, mère du comte de Champagne Thibaut IV, fit ériger un puissant château fort en 1210. De ce château ne restent que quelques vestiges, dont ceux du donjon, imposante et unique tour de six étages, qui s’élevait à 52 mètres de hauteur, surplombant les vignes et les plaines alentour en offrant une vision panoramique sur 40 kilomètres à la ronde.
Le Mont Aimé est un haut-lieu de l’histoire : en 1239, 183 cathares, pourchassés et jugés par les inquisiteurs, y ont péri sur le bûcher. Leurs cris de douleur résonnent encore sur les coteaux des environs…
Les légendes racontent qu’une cité souterraine cathare existerait, cachée dans les flancs du mont.
Plusieurs entrées de souterrains et de grottes, comblés par des éboulis et par la végétation, laisseraient à penser que les entrailles du mont seraient truffées de passages secrets.
L’on raconte que le Mont Aimé aurait été depuis des siècles un repaire d’hérétiques, un lieu saint d’où les « bougres » diffusaient leur doctrine dans tout le nord du pays, voire le berceau du catharisme d’Occident…
D’autres légendes parlent de trésor caché dans une ville souterraine qui se trouverait dans le ventre de la colline. Il est aussi question de sorcières aux forces maléfiques, de disparitions de promeneurs engloutis dans les souterrains qui de toute la région convergeaient vers le château, de diable qui chevauchait une jument, de la régente, Blanche de Castille, qui se rendait en cachette au Mont Aimé pour des rendez-vous galants avec Thibaut IV, le chansonnier…
Sans nul doute, le Mont Aimé est un lieu de mystères et de secrets mais personne n’a encore trouvé l’entrée de la cité souterraine…
Mais un lieu qui fait l’objet de tant de légendes, est un lieu où il s’est forcément passé quelque chose…Il n’y a pas de fumée sans feu !
En 1815, le tsar de Russie, Alexandre 1er, a fait des pieds et des mains pour venir au Mont Aimé afin de fêter la déroute de Napoléon. Il arriva avec une armée de 350 000 hommes et 85 000 chevaux qui paradèrent dans la plaine qui s’étend au pied du mont. Ce fut une fête grandiose et…solennelle, à laquelle avaient été conviés empereurs, rois et princes, et qui ne pouvait se passer qu’au Mont Aimé car le tsar de toutes les Russies avait reçu une « inspiration » venue « d’en haut ». Encore une énigme…Comment le tsar de Russie avait-il eu connaissance de cette colline perdue ? Personnage mystique, – il se prenait pour l’élu de Dieu -, Alexandre 1er venait-il en pèlerinage, sachant que le Mont Aimé avait été durant plusieurs siècles un haut-lieu cathare ?
Quelques fouilles ont été entreprises sur le Mont Aimé, dans les années 1970, par une équipe de bénévoles, mais jamais par un organisme officiel, donc elles ont été arrêtées, faute de moyens suffisants…
Elles ont permis de découvrir quelques vestiges de l’ancien château des comtes de Champagne, et quelques galeries que l’on n’a pas pu creuser bien loin. Toute la partie méridionale du mont n’a jamais été étudiée ni fouillée…Peut-être se trouve là l’antique ville, la fameuse cité cathare ?…
Le Mont Aimé n’est que classé comme site protégé au titre de l’environnement… Devrons-nous attendre longtemps encore que d’autres fouilles plus importantes soient consenties ? Sûrement…à moins qu’un jour le mont soit enfin classé en site historique ! Malheureusement, le ministère de la culture n’a jamais jugé bon de donner suite à cette demande, prétextant l’inconsistance des témoignages historiques et le peu de vestiges du Mont Aimé…
Le peu de vestiges…bien sûr qu’il y a peu de vestiges, puisque l’on n’a pas de moyens pour continuer les fouilles…La cité souterraine restera donc un mystère !
Toujours est-il qu’il règne sur ce mont une atmosphère mystérieuse…Lorsque l’on s’aventure au gré des chemins envahis par la végétation, on s’attend toujours, à chaque pas, à tomber dans quelque chausse-trappe…qui mènerait tout droit à l’entrée de la cité antique !
Et quand la bise légère frémit dans les arbres, on croit entendre les fantômes du Mont Aimé qui ont tant à raconter !
Je m’y suis encore baladé sur le Mont Aimé, pas plus tard que Dimanche dernier, et j’en ai rapporté quelques photos pour vous les faire partager !
Le Mont Aimé vu de la plaine.
Une des entrées de l’ancien château…
Une partie du fossé qui faisait à l’époque 18 mètres de large et qui entourait le château.
Un passage…qui ne mène pas bien loin…
Les vestiges du donjon, tour de 52 mètres de hauteur et de six étages.
Le trou de l’ancien donjon et une ouverture…fermée par des éboulis…Où pouvait-elle mener?
Apparemment, la place du château…
La vue sur les plaines alentour depuis la place du château : imaginons cette vue depuis le 6ème étage du donjon!
La ballade se termine : vue prise au milieu des vignes, en redescendant du Mont Aimé !
Une bien jolie balade, sous un temps très ensoleillé! * Le château fort des comtes de Champagne en 1412, sur le Mont Aimé : dessin de Claude Chastillon exécuté en 1590
Pour en savoir plus sur le Mont-Aimé, il vous faut lire (malheureusement, il me semble que ces livres sont épuisés…) « la Champagne mystérieuse » d’Alexandra Schreyer ainsi que l’incontournable ouvrage d’Odile François ‘Le Mont-Aimé »
05/07/2011