Le ver dans le fruit
L'homme vit dans un monde qu'il façonne à sa guise afin d'en faire le lieu de vie le plus adapté à ses désirs.
L'homme vit dans un monde qu'il façonne à sa guise afin d'en faire le lieu de vie le plus adapté à ses désirs.
Un récent reportage passé aux informations télévisées a attiré mon attention.
« À une vérité toute plate, je préfère un mensonge exaltant. » Aleksandr Sergueievitch Pouchkine
J'ai rarement eu l'occasion d'étudier des sujets ayant, comme le catharisme, cette particularité extrême d'être revendiquée par des personnes aussi différentes dans leur nature, dans leurs intentions et dans leur approche.
Le fondamentalisme, les fondamentalismes religieux, l'extrémisme religieux et maintenant l'extension isme comme stigmatisation restreinte des religions de la violence. Bien entendu, s'agissant de montrer du doigt celui que l'on veut stigmatiser sans chercher à analyser, les créations sémantiques sont d'un recours indispensable si l'on veut éviter qu'en levant le coin du voile on ne découvre une gangrène bien plus étendue.
Chacun de nous donne au mot secte une définition qui lui est propre et qui sous-tend une conception intellectuelle particulière.
Ou comment le christianisme, d'abord épiphénomène juif, est devenu ensuite le point de cristallisation de la violence des païens polythéistes de tout poils, avant d'acquérir lui-même un statut de référent et de répéter ce schéma sociologique sur une partie de sa propre communauté.
De nos jours le regain d'intérêt pour le catharisme ne se dément pas. Certes, cet intérêt peut parfois sembler, pour les puristes que nous sommes, largement dévoyé dans des domaines où la confusion le mêle avec le ridicule.
Depuis que l'homme est homme, il cherche à appréhender ce qui le dépasse, à comprendre ce qui lui paraît infiniment supérieur à lui et à maîtriser ce qui lui semble susceptible de lui nuire à l'occasion.
Au fur et à mesure des avancées de la science, là où les religions dogmatiques se trouvent dans l'impossibilité de s'adapter et en sont réduites à se refermer sur leur pré carré — voire à se radicaliser en refusant les théories qui contredisent leurs dogmes et en combattant les scientifiques diabolisés parce qu'ils révèlent les failles de constructions intellectuelles centenaires — le croyant cathare ne se sent pas mal à l'aise.