Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 27e dimanche du temps ordinaire
1re lecture :
Genèse : 2, 18-24
18 – Iahvé Élohim dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul : je veux lui faire une aide qui soit semblable à lui. »
19 – Alors Iahvé Élohim forma du sol tout animal des champs et tout oiseau des cieux, il les amena vers l’homme pour voir comment il les appellerait et pour que tout animal vivant ait pour nom celui dont l’homme l’appellerait.
20 – L’homme appela donc de leurs noms tous les bestiaux, les oiseaux des cieux, tous les animaux des champs. Mais pour l’homme on ne trouva pas une aide qui fut semblable à lui.
Mon commentaire :
Ah bon ? Mais c’était déjà fait semble-t-il (1.20 et suivants). Un dieu qui s’y reprend à deux fois pour la même réalisation n’est pas très habile. Méfiant, menteur et maladroit. Le tableau est complet.
21 – Alors Iahvé Élohim fit tomber une torpeur sur l’homme et celui-ci s’endormit. Il prit une de ses côtes et enferma de la chair à sa place.
22 – Iahvé Élohim bâtit en femme la côte qu’il avait prise de l’homme. Il l’amena vers l’homme
23 – et l’homme dit : « Cette fois celle-ci qui est l’os de mes os et la chair de ma chair. Celle-ci, on l’appellera Femme, parce que d’un homme celle-ci a été prise.
24 – C’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère, s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair. »
Mon commentaire :
Certains cathares considéraient que la première création de l’homme (ex nihilo) est celle de Dieu car il lui suffit de le vouloir pour que cela soit, alors que la seconde est celle du démiurge, car il s’agit d’un véritable acte de bricolage, sans parler de la femme. Le démiurge veut qu’homme et femme forment une seule chair, alors qu’en fait ils ne sont qu’un seul esprit.
Psaumes : 128 (Vulgate 127), 1-2, 3, 4-6
Bénédiction de celui qui craint le seigneur
1 – Cantique des montées. Heureux tout homme qui craint Iahvé, qui marche dans ses voies !
2 – Le labeur de tes mains, tu t’en nourriras, heureux seras-tu, tout ira bien pour toi.
3 – Ta femme sera comme une vigne féconde, à l’intérieur de ta maison, tes fils comme des plants d’oliviers, autour de ta table.
4 – Voici comment est béni l’homme qui craint Iahvé :
5 – Que Iahvé te bénisse de Sion, puisses-tu voir le bonheur de Jérusalem, tous les jours de ta vie !
6 – Puisses-tu voir les fils de tes fils ! Paix sur Israël !
Mon commentaire :
Pour peu que l’homme se comporte comme un prisonnier complaisant dans la prison que Iahvé lui a donnée, tout ira bien pour lui. Sa femme devra être sa prisonnière dans la maison et fournir à Iahvé de nouvelles pousses pour maintenir sa création. Ce psaume de 6 versets seulement est assez clair pour peu qu’on y réfléchisse un peu.
2e lecture :
Lettre aux Hébreux : 2, 9-11
9 – nous voyons qu’abaissé pour peu en dessous des anges, Jésus est couronné de gloire et d’honneur pour avoir subi la mort de telle sorte que grâce à Dieu ce soit pour chacun qu’il ait goûté la mort.
10 – En effet, pour mener beaucoup de fils à la gloire, il convenait à celui pour qui et par qui tout existe de parfaire par les souffrances le principe de leur salut.
11 – Le sanctificateur et les sanctifiés sont tous, en effet, issus du même. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères
Mon commentaire :
En ayant pris apparence humaine, Christ s’est abaissé au plus bas possible pour œuvrer au plus près de l’homme. Cela était nécessaire pour que Dieu puisse accorder sa grâce aux hommes (v. 10). Christ connaît les hommes au plus près et peut les appeler frères et en partageant leur sort il est seul en mesure de les délivrer de leur emprisonnement. Sa victoire sur la mort lève en effet la crainte que celle-ci faisait peser sur l’humanité. Et cette humanité est élargie à tous ceux qui descendent d’Abraham, c’est-à-dire pour l’époque à tous les hommes.
Évangile selon Marc : 10, 2-16 (ou 10, 2-12)
2 – Des pharisiens s’approchèrent ; ils lui demandaient si un homme a le droit de renvoyer sa femme. C’était pour le mettre à l’épreuve.
3 – Il leur répondit : Qu’est-ce que Moïse vous a commandé ?
4 – Ils dirent : Moïse a permis d’écrire une lettre de répudiation et de renvoyer.
5 – Jésus leur dit : C’est à cause de votre dureté qu’il vous a écrit ce commandement.
6 – Au commencement de la création Dieu les a faits mâle et femelle ;
7 – c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme,
8 – et les deux seront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux mais une seule chair.
9 – Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare donc pas.
10 – À la maison, les disciples le questionnaient encore là-dessus.
11 – Il leur dit : Quiconque renvoie sa femme et se marie avec une autre, il est adultère envers la première ;
12 – et si c’est elle qui renvoie son homme pour se marier avec un autre, elle est adultère.
Mon commentaire :
Vis-à-vis des pharisiens, Jésus se sert de leur loi pour l’invalider. En demandant ce que dit la loi, il feint d’être respectueux de la loi. Mais en indiquant que Moïse a transgressé la parole de Iahvé pour s’adapter à un peuple manquant de foi, il indique que la loi est fausse. Et il rappelle l’obligation de ne s’attacher qu’à une personne vivante. Devant les disciples, il va plus loin encore en rappelant l’égalité homme-femme alors que ni la loi ni la tradition juive ne prévoient que ce soit la femme qui puisse répudier le mari. Tout cela pour affirmer que la Bienveillance doit primer et qu’un engagement doit être respecté de part et d’autre ; c’est engagement est de veiller au Bien de l’autre.
13 – Et on lui présentait des enfants pour qu’il les touche ; mais les disciples les tançaient.
14 – En voyant cela, Jésus s’indigna ; il leur dit : Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas ; car le règne de Dieu est à leurs pareils.
15 – Oui je vous le dis, quiconque n’accueille pas le règne de Dieu comme un enfant n’y entrera pas.
16 – Et il les embrassa et les bénit en posant les mains sur eux.
Mon commentaire :
Oui seuls ceux qui abordent les autres sans a priori, sans jugement et avec humilité sont susceptibles d’être sauvés.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.