mondanité

Les cinq sens

3-1-Doctrine cathare
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Les cinq sens

En regardant une nouvelle fois le film Tous les matins du monde, j’ai décidé de m’appuyer sur lui pour tenter de mettre par écrit ma compréhension de ce que sont réellement les cinq sens et de ce qu’est la sensualité. Je pense que c’est un point doctrinal qui chez les cathares était clairement la manifestation de la mondanité, car les cinq sens sont l’outil dont se sert l’âme mondaine pour nous asservir au monde.Read more

La sorcière et le chevalier blanc

2-3-Le catharisme au quotidien
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La sorcière et le chevalier blanc

Régulièrement je suis contacté, ou je lis dans les forums que j’anime, par des gens qui m’expliquent être des réincarnations de personnages divers : seigneurs, princesses, Bons-Chrétiens, etc. De façon assez peu surprenante, je n’en ai pas connu qui se rappellent avoir été inquisiteurs, conquérant sanguinaire ou bourreau.
Bien entendu, pour ces personnes ces perceptions sont fiables et ne peuvent provenir que de l’esprit saint prisonnier qui se souvient de ses transmigrations précédentes. Je voudrais tenter ici de faire le point sur ce sujet.

L’esprit saint chez les cathares

Pour les cathares l’esprit saint, tombé en ce monde de mélange, est pur et parfait dans le Bien. Ce qui l’empêche de s’échapper pour retourner auprès du principe du Bien est le fait d’avoir oublié son état antérieur lorsqu’il fut incarné par le diable. Donc, a priori, si l’esprit saint pouvait avoir conservé le souvenir d’une vie antérieure, il ne serait plus prisonnier puisqu’il serait suffisamment éveillé pour avoir retrouvé le souvenir de son état.

Comment fonctionne la prison mondaine ?

Pour les cathares, l’esprit saint prisonnier est maintenu en cet état de refroidissement spirituel par l’âme mondaine qui est à la fois la geôlière de l’esprit saint et l’animatrice du corps.
Cette âme doit empêcher l’esprit saint de sortir de sa léthargie et elle emploie pour cela tous les moyens. Or, quel est le meilleur moyen de faire tolérer les barreaux à un prisonnier ? Le convaincre qu’il n’y en a pas !
Comme dans le film Matrix dont je vous parle régulièrement, nous sommes prisonnier d’un monde factice qui cache une prison, mais comme nous croyons ce monde réel, la prison ne nous apparaît pas.
Dans les cas les plus faciles, il existe plein de moyens pour occuper le corps et ainsi contenir l’esprit dans un espace si restreint qu’il ne peut rien faire. Nous connaissons les capacités anesthésiantes de la spiritualité que sont la réussite professionnelle et la sexualité. Mais — et même si cela peut en choquer certains — comprenons bien que la famille en est un autre, tout aussi efficace.

Ainsi notre vie est jalonné de périodes où, d’obligations en activités choisies, de frustrations en accomplissements personnels, nous sommes maintenus dans ce monde contre notre volonté profonde, mais sans en avoir conscience.
Dans certains cas, la nature de l’individu le pousse à se lasser de ces activités habituelles et le pousse à rêver à d’autres possibles. Ce grand danger doit être surmonté, car comme dans le film The Truman show, le risque de voir le corps atteindre les limites de la prison et comprendre la situation, ce qui ne pourrait que provoquer l’éveil spirituel, est immense et doit être contré.
L’âme a trouvé un moyen très ingénieux de contrer cela : le détournement d’attention. Comme nos politiques le pratiquent régulièrement, il suffit souvent de dévier l’attention d’un point à risque vers une autre voie, au moins aussi attrayante, pour que le sujet oublie son premier centre d’intérêt et se jette avidement dans le second.
Si un individu se demande si l’assassinat du président Kennedy ne pourrait pas être de la responsabilité d’un autre commanditaire que Lee H. Oswald, il vaut mieux l’orienter vers des pistes sans issue, comme la mafia ou les réseaux castristes, que de courir le risque de le voir un jour rechercher des informations sur la CIA et les lobbies pétroliers américains.
De même, si une personne laisse vagabonder son imagination vers l’hypothèse qu’il y a peut-être une autre réalité que celle qu’elle voit au quotidien, il peut s’avérer efficace de lui en suggérer des factices, mais conformes à sa personnalité. C’est typiquement ce que l’on observe avec l’ésotérisme. Cette hypothèse ouvre le champs des possibles et fait de chacun de nous un élu appelé à un grand avenir individuel.

Comment déceler ces pièges ?

Compte tenu du fait que nous n’avons pas sur ces problèmes une vue d’ensemble et un regard détaché, puisque nous faisons partie de l’équation, il faut trouver d’autres moyens pour définir ce qui relève du piège et le distinguer de ce qui pourrait relever de la manifestation réelle de l’esprit saint.
En effet, repérer ces pièges est essentiel, car ils nous empêchent d’avancer vers l’éveil ou le retardent dans sa manifestation.
Souvent, prendre un temps de réflexion permet de mieux comprendre à quoi nous avons à faire. En effet, si l’idée qui nous taraude s’écarte de certains principes fondamentaux que nous reconnaissons comme  d’essence divine, c’est qu’elle est de nature mondaine et qu’elle vise à nous égarer.
Jamais une idée émanant de l’éveil de l’esprit saint que nous sommes ne saurait nous donner à croire que nous sommes privilégiés et différents des autres. L’égocentrisme n’est pas une valeur divine.
Jamais non plus elle ne saurait nous donner à penser que nous sommes meilleurs et plus méritant. La vanité n’est pas une valeur divine.
Jamais elle ne saurait nous donner à croire qu’il suffit de se fier à une intuition plutôt que de se forcer à rechercher et étudier afin de conforter ou infirmer le sentiment initial. La futilité n’est pas une valeur divine.
Jamais elle ne saurait nous convaincre de taire et de garder pour soi des éléments qui nous semblent importants. L’égoïsme et le secret ne sont pas des valeurs divines.
Jamais elle ne se manifesterait en prenant comme support des attributs de ce monde, comme une particularité physique par exemple. La mondanité n’est pas une valeur divine.
Jamais elle ne saurait nous conduire à vouloir nous dépêcher d’atteindre le but et à clamer notre réussite sans se donner le temps de l’attente et de la réflexion. L’impatience et l’enthousiasme ne sont pas des valeurs divines.

Sur la base de ces quelques pistes nous voyons que bien des idées apparemment hautement spirituelles ne sont en fait que des chausse-trappes que nous lance l’âme mondaine, comme le fait la sorcière qui fait surgir ronces, précipices et rocher sur la route du chevalier blanc, sans oublier le dragon final qui lui barre la porte de la chambre de la princesse endormie.
L’hypothèse ésotériste qui propose une voie réservée à une élite promise au salut indépendamment du reste de l’humanité est un piège.
La mémoire d’une vie antérieure où l’on aurait été quelqu’un de plus avancé, voire de déjà prêt à passer de l’autre côté, est un piège. Si en plus des éléments factuels et matériels viennent la corroborer, comme le fer à cheval dont parle Sibylle Peire dans son interrogatoire devant Jacques Fournier ou comme des stigmates physiques qui auraient perdurés d’une vie à l’autre, le piège est encore plus grand.
Ces pièges sont fondés sur une particularité de notre mondanité que les psychologues connaissent bien. L’homme veut appartenir à un groupe, car il a peur d’être seul, mais il veut cependant être distingué et reconnu.

Reconnaître le chemin

Je l’ai souvent dit, et c’est parce que je chemine très prudemment et très lentement, malgré les nombreuses remarques — parfois critiques — que ce choix me vaut, il y a de nombreuses étapes dans le cheminement et plusieurs paliers dans l’éveil.
J’ai détaillé ces étapes dans mon texte sur la foi cathare.

Alors comment faire pour éviter ces pièges quand on n’est pas prêt à devenir un Bon-Chrétien ?

La règle de justice et de vérité nous aide

En effet, comme je l’ai dit dans le passé, le croyant peut tout-à-fait faire de cette règle une morale personnelle. Ainsi, il s’en servira au quotidien pour éprouver ce qui lui est proposé et voir si cela doit être bien ou mal considéré.
Même si nous avons du mal à l’appliquer en tout lieu et toute situation, la Bienveillance est très utile pour éviter les pièges de l’agressivité face à l’adversité.
L’humilité nous permet d’éviter les pièges de l’égoïsme et de l’égocentrisme.
L’obéissance à ceux que l’on reconnaît comme plus avancés est un bon moyen d’éviter l’enthousiasme.
L’attention et la concentration permettent de freiner l’impatience.
L’exemplarité des Bons-Chrétiens médiévaux nous rappelle que, si le chemin est long et difficile, c’est que l’âme est puissante et maligne.

Et bien entendu, il existe bien d’autres façons d’avancer sur notre chemin afin d’atteindre l’étape suivante et de pousser une nouvelle porte. Nous le ferons plusieurs fois en tant que croyant, comme le fait lui aussi le novice et comme le feront également les futurs Bons-Chrétiens, car le bout du chemin n’est pas de ce monde.

Avec ma profonde Bienveillance.

Éric Delmas, 4 septembre 2018.

Le Catharisme, alibi de la mondanité

2-3-Le catharisme au quotidien
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Le Catharisme, alibi de la mondanité

Au Moyen Âge, quand les maisons cathares fleurissaient ici ou là, tout un chacun pouvait aisément savoir ce que Catharisme voulait dire. Nul besoin de s’interroger longuement pour savoir si faire ceci ou cela était « cathare » ou pas. Et c’est bien pour cela que très peu de personnes étaient impliquées directement dans le Catharisme, que ce soit en qualité de croyant ou de Bon-Chrétien.

Mais aujourd’hui les choses sont beaucoup plus floues. Faute de références immédiatement identifiables, beaucoup ont tendance à adapter le Catharisme à leur sauce et à se dire que ce dernier devrait accepter ce qui les arrange et qu’ils n’ont pas envie de changer.

La remarque que j’entends le plus souvent quand je signale un problème à quelqu’un c’est : « Ce n’est pas cathare ça… » Comment faut-il comprendre ce genre de point de vue ?

Déjà, il faut regarder dans quel contexte quelqu’un se sent justifié à dire une telle chose. Le plus souvent, il s’agit d’une personne qui n’a pas une grande connaissance du Catharisme et qui se trouve, ou se sent, en faute dans une situation mondaine. L’objectif de la remarque est, soit d’obtenir une prise en considération plus favorable que celle qui devrait lui être appliquée, soit d’obtenir un droit d’exception à un titre que cette personne pense devoir lui être reconnu.

Aussi je crois devoir faire quelques rappels.

Catharisme et mondanité

«  Nous ne sommes pas du monde et le monde n’est pas de nous. » Ce passage de la prière des croyant, le Père saint, est éloquent. Le Catharisme et la mondanité ne font pas bon ménage, aussi invoquer le Catharisme pour asseoir une position mondaine est une erreur.

En fait le Catharisme agit vis-à-vis de la mondanité comme les plumes du canard le font avec la pluie. C’est cette volonté de non ingérence qui peut parfois être mal interprétée. Quand Pierre Authié décide de partir en Lombardie pour suivre son noviciat, il fait le tour de ses proches et de ses relations d’affaire pour se mettre en règle avec la mondanité. C’est—à-dire qu’il s’assure de ne pas laisser derrière lui quelqu’un qui pourrait considérer qu’il l’a laissé alors qu’il était en dette financière ou morale envers lui. C’est un point important car il signe une volonté de nette séparation entre ce qui relève de la foi cathare et ce qui relève de la vie mondaine.

Je comprends que beaucoup aient du mal à s’extraire d’un lien entre spiritualité chrétienne et mondanité. En effet, le Judéo-christianisme est loin d’être aussi clair sur l’idée d’une séparation. Le Catholicisme développe la notion que le rapport à l’argent est mauvais, mais dans le même temps, la hiérarchie catholique se garde bien d’avoir des pratiques claires à ce sujet. Il n’est pas rare de voir les puissants mieux traités par elle que les pauvres hères. Les Églises réformées sont très variables dans ce domaine. On y trouve des mouvements un peu marginaux que l’on pourrait regrouper sous la dénomination d’anabaptistes (mouvements évangéliques, mennonistes, amish, etc.) qui sont à mes yeux à la frontière entre une lecture judéo-chrétienne protestante et une plus proche du Catharisme. Ces groupes sont souvent animés par un désir de rejet du monde. Les autres mouvements protestants (Luthériens, Calvinistes, etc.) sont beaucoup plus ancrés dans la mondanité. Leur rapport à l’argent est beaucoup plus décomplexé que ne l’est celui des Catholiques. La réussite sociale n’est pas honteuse. Les Orthodoxes ont eux aussi un rapport au monde plus proche des protestants comme on le voit dans les pays où ils dominent. Ils accumulent des biens et leurs églises manifestent clairement le lien entre pouvoir, richesse et manifestation de la foi.

Le Catharisme est lui tout aussi clair. Ce monde étant, à ses yeux, issu du Mal, il ne saurait être question d’y souscrire de quelque manière que ce soit. C’est pourquoi il rejette tout rapport au pouvoir, à l’argent et à la possession de quelque manière que ce soit. De même, il s’extrait des règles du monde en refusant de participer à leur élaboration et à leur application. Mais, cela ne veut pas dire qu’il les combat pour autant. Non, il vit en marge, autant que faire se peut, et quand il faut interagir avec elles, il le fait à moindre frais.

Application au monde d’aujourd’hui

À notre époque, où la mondanité est encore plus triomphante qu’au Moyen Âge, cette règle est toujours valable mais pose d’infinis problèmes à ceux qui aimeraient bien allier Catharisme et mondanité.

En effet, la modernité a permis de nous éloigner du monde primitif en nous entourant d’un monde technologique, confortable et rassurant. Rejeter ce monde est vécu par beaucoup comme un retour à l’époque où le rapport au monde était pétri d’incertitude, d’angoisse et de souffrance. Ce que nous avons oublié de voir c’est qu’en fait, rien n’a changé. Seule l’apparence nous donne à voir ce que nous voulons voir. Aussi, quand nous croyons vivre dans un monde où l’on ne se fait pas forcément agresser à chaque virage du chemin, nous oublions que la violence est plus variable et plus sournoise mais qu’elle est toujours là. C’est un peu comme avec les maladies. Les vieux fléaux comme la rage, la peste et le choléra reculent par endroits, mais d’autres pathologies les remplacent qui n’en sont pas moins meurtrières et quand l’espérance de vie s’allonge, c’est la fertilité qui recule. La vie est plus longue mais les dégénérescences font de la fin de vie un véritable chemin de croix.

Pour autant, comme la moule à son rocher, nous nous accrochons à ce que nous croyons détenir de positif et tentons de plier la spiritualité à nos intérêts plutôt que d’accepter ce que la spiritualité nous enseigne : le détachement. En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est que soit nous sommes capables de vivre dans la spiritualité profonde du Catharisme, ce qui impose de repousser la mondanité, soit nous sommes encore trop imprégnés d’une mondanité à laquelle nous trouvons bine des avantages, et alors il nous faut accepter l’idée que notre spiritualité est encore très loin de ce que nous espérions. Le Catharisme n’a jamais eu vocation à inonder les esprits et à conquérir les foules. Si chacun de nous pouvait assez simplement accéder à l’éveil et mener une vie de bon cheminement, cela ferait des siècles qu’il ne resterait plus un seul esprit prisonnier ici-bas. Si nous sommes encore là, c’est que nous avons échoué à maintes reprises et que nous risquons d’échouer encore en cette vie. Chaque génération ne connaît et ne connaîtra que très peu de personnes ayant les capacités et la volonté de réussir sa bonne fin. Ce monde n’est pas encore près de disparaître et, si notre planète peut elle être rayée de la carte du ciel, il y en a sans aucun doute bien d’autre où nous pourrons échouer quand la terre disparaîtra.

Ce que nous devons retenir c’est que l’on ne doit pas chercher à allier attitude mondaine et Catharisme.

Dans ce monde nous faisons des choix, nous concluons des contrats, nous prenons des engagements et la seule attitude à peu près « cathare » est de les respecter au lieu de chercher dans le Catharisme des arguments pour nous y soustraire. Si nous voulons demeurer dans un groupe, nous devons en accepter les règles et les appliquer telles qu’elles ont été acceptées. Si nous voulons le quitter, soyons honnêtes et courageux et affirmons notre désir de partir plutôt que de laisser pourrir une situation jusqu’à l’exclusion, pour mieux se plaindre ensuite de la rigueur de ceux qui n’auront fait qu’appliquer la règle.

Celui qui se réclame du Catharisme affronte le monde, agit à visage découvert, respecte la règle de justice et de vérité y compris au risque de devoir renoncer à des avantages du monde dont la règle serait opposée et fait preuve de Bienveillance dans le cadre spirituel et moral au lieu d’attendre de la Bienveillance des autres des avantages mondains qui n’ont pas lieu d’être.

Éric Delmas, 1er septembre 2017.

Première lettre de Pierre – Chapitre 4

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Première lettre de Pierre

Chapitre 4

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Lettre de Jacques – Chapitre 4

4-2-Bible
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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre de Jacques

Chapitre 4

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