L’étude de l’Amélioration
Je vous ai présenté ce rituel, dans la connaissance que nous en avons de sa pratique au Moyen Âge dans l’article publié sur le site[1]. C’est le rituel initial qui marque la cohésion de la communauté ecclésiale. Read more
Je vous ai présenté ce rituel, dans la connaissance que nous en avons de sa pratique au Moyen Âge dans l’article publié sur le site[1]. C’est le rituel initial qui marque la cohésion de la communauté ecclésiale. Read more
Le catharisme est un christianisme qui a réduit les activités rituelles au strict minimum en se basant sur ce que les Écritures nous disent de la pratique de christ.
À l’exception notable du Baiser de paix (caretas), tous les rituels nécessitent la présence d’un chrétien consolé. Ils sont normalement réalisés par le consolé le plus ancien présent au moment donné : ancien, diacre, Fils et bien entendu évêque.
Certains relèvent de la vie évangélique de la communauté vivant dans la maison cathare et les autres sont destinés à marquer l’appartenance à la communauté ecclésiale qui réunit les croyants vivants dans le monde et les communautés évangéliques.
Certains rituels incluent les croyants, seuls ou associés à des consolés. D’autres sont réservés aux consolés, accompagnés ou non des novices. Parmi ces derniers certains acceptent des croyants, voire des sympathisants comme témoins muets.
C’est le seul rituel qui ne nécessite pas la présence et la participation d’un consolé. Les croyants peuvent donc le pratiquer ensemble à l’occasion d’un temps de concentration spirituelle. Par exemple, si des croyants prient ensemble avec le Père saint, ils peuvent conclure ce temps par un Baiser de paix.
Ce rituel permet aux membres de la communauté de manifester ostensiblement, les uns envers les autres, leur appartenance et leur cohésion.
La pratique en est simple et rappelle ce qui se passe dans les communautés judéo-chrétiennes.
D’abord, le rituel ne peut s’effectuer qu’entre membres de même sexe. Il se compose de trois accolades alternées sur chaque épaule et se termine par un baiser, à bouche fermée, effectué en inclinant la tête de façon à ce que les lèvres de rejoignent de façon perpendiculaire. Il se conclue par un baiser donné au Nouveau Testament que chaque groupe fait circuler.
En présence d’un consolé, les membres de même sexe que lui (ou elle) le pratiquant prononce à chaque accolade : « Bénissez-moi. » et après le baiser, il dit : « Priez Dieu pour nous. », ce à quoi le consolé répond : « Que Dieu en soit prié. ».
C’est sans doute le rituel le plus important au sein de la communauté ecclésiale. Il manifeste l’appartenance à la communauté et l’obéissance du croyant ou des consolés envers le Saint-Esprit paraclet représenté par l’ancien de la communauté évangélique.
C’est un rituel intime qu’on ne pratique pas en public, mais uniquement si l’assistance est composée de consolés et de croyants.
Il se décompose en deux temps :
Le croyant ou le consolé qui pratique se met face au consolé qui officie. Il joint ses mains à plat, pouces collés si possible contre sa poitrine. Il incline la tête et le buste pour manifester. Aucun mot n’est prononcé de part et d’autre.
Sans pause, le pratiquant se met à genoux et adresse sa demande à l’officiant : « Bon-chrétien (ou Bonne Dame), la bénédiction de Dieu et la vôtre. »
L’officiant étend sa main au-dessus de la tête du pratiquant et répond : « La bénédiction de Dieu et la nôtre. »
Le pratiquant met alors ses mains à plat sur le sol et se prosterne en les touchant du front. Puis il revient à la position antérieure et renouvelle sa demande. L’officiant lui répond de même. La troisième fois, le pratiquant dit : « Priez pour nous pécheurs, afin qu’il fasse de nous de bons chrétiens et nous conduise à bonne fin. », ce à quoi le consolé répond : « Que Dieu vous bénisse et veuille faire de vous de bons chrétiens pour vous conduire à bonne fin. ».
Le pratiquant se relève et le rituel se termine par le Baiser de paix.
Lorsque des consolés et des croyants se trouvent ensemble à table, le plus ancien des consolés (ancien, diacre, Fils, évêque) va reproduire la gestuelle, attribuée à Jésus, de partage du pain de la Cène sans que cela ait la prétention de signifier quoi que ce soit de comparable avec l’eucharistie judéo-chrétienne. Il s’agit juste de commémorer des agapes.
Au début du repas, le consolé place sur son épaule (inverse de sa main dominante) une serviette blanche et y pose du pain en le maintenant, à travers la serviette, avec l’autre main.
Puis, il prononce quelques mots, pendant une durée estimée à celle nécessaire pour dire deux Notre Père. Que dit-il ? Personne ne l’a rapporté de façon claire, mais on peut considérer qu’il y avait sans doute un Pater, et que les quelques mots dit à voix basse, servaient au consolé à confirmer que cette réunion se faisait pour manifester la présence de l’ecclésia.
Ensuite, il découpe le pain en autant de parts que de convives. Il les distribue en respectant l’ordre d’ancienneté dans la croyance. Enfin, chacun mange son pain sans rien n’en laisser perdre.
Aujourd’hui cela peut s’envisager avec des tranches de pain déjà découpées pour simplifier les choses.
Si je vous parle de cela c’est que les consolés ont des rituels de prières qui leur sont réservés. Les croyants n’en ont pas, mais ils disposent de prières qui leur sont autorisées, contrairement au Pater.
« Père saint, Dieu légitime des bons esprits.
Toi qui n’as jamais trompé, ni menti, ni erré, ni hésité ;
Par peur à venir trouver la mort dans le monde du Dieu étranger,
Puisque nous ne sommes pas du monde et que le monde n’est pas de nous,
Donne-nous connaître ce que tu connais et d’aimer ce que tu aimes. Amen. »
Ce texte est suivi d’un anathème, tiré de l’Évangile selon Matthieu, écrit en réaction à l’éviction des juifs chrétiens des synagogues par les juifs (pharisiens et sadducéens) qui leur faisaient porter la responsabilité de la chute du Temple de Jérusalem en 70.
Pour les instants à risque, un texte plus court est proposé à la demande des croyants :
« Bénédicité, seigneur Dieu, père des bons esprits, aide-nous dans tout ce que nous voudrons faire. »
En plus des rituels ci-dessus, les consolés ont des rituels qui leur sont spécifiques et dont certains se pratiquent à l’abri des maisons cathares, c’est-à-dire sans que les croyants y assistent.
Ce rituel s’inscrit dans la vie quotidienne des consolés et, dans une moindre mesure, des novices.
Il s’agit de pratiquer un rituel simple ou double à certaines heures de la journée et de la nuit. Le rituel double enchaîne deux rituels simples.
Ils sont répartis comme suit :
Le rituel se compose d’une série d’éléments récités et d’éléments gestuels. Dans l’ordre :
Le rituel est obligatoirement suivi d’une période de réflexion et d’étude de même durée.
Les novices, qui ne peuvent dire le Pater peuvent participer aux rituels simples et prononcer les phrases relatives aux autres parties du rituel. S’ils n’ont pas encore été admis à la pratique de la sainte oraison dominicale, ils ne peuvent assister aux rituels doubles, mais peuvent profiter de la période d’étude qui les suit.
Après avoir étudié plusieurs versions du Pater anciens et modernes et en avoir fait l’exégèse, j’en suis arrivé à proposer une version moderne qui permette de mettre en avant les éléments importants de la doctrine cathare tout en conservant la forme initiale :
Père tout-puissant, principe des esprits-saints,
Ta volonté agit sur tout le Bien.
Ton Saint-Esprit nous guide comme il te plaît,
Pour que ta grâce puisse nous être accordée.
Donne-nous chaque jour, la nourriture
Que ta Parole et ton Amour procurent.
Remets-nous nos fautes et nos manquements,
Comme pour nos frères nous en faisons autant.
Et soutiens-nous dans les difficultés,
Afin de nous délivrer du Mauvais.
Amen.
Les consolés et les novices pratiquent des jeûnes rituels qui sont organisés de la façon suivante :
Des Jours peuvent être pratiqués en sus de ceux indiqués en contrition d’un manquement que la communauté aura avoué lors du rituel du Service.
Les consolés considèrent que le vrai péché est celui que l’on commet en dérivant du chemin qui mène au Bien.
Donc, seuls ceux qui ont connaissance du Bien, les consolés, peuvent vraiment pécher.
Cela imposait logiquement de manifester ouvertement sa contrition pour tous les péchés commis : volontaires, conscients, involontaires et inconscients.
Pour cela, une cérémonie rituelle était organisée chaque mois, en présence des croyants, aux cours de laquelle le diacre dont dépendait la maison cathare concernée, venait recevoir ce Service de la part des anciens des maisons cathares concernées.
Le texte de ce Service met en avant la conscience des consolés de n’avoir pas pu observer leur règle de façon stricte et efficace, en raison des fautes que leur nature mondaine provoque. À l’issue de cette contrition commune et publique, l’ancien annonce la mesure d’ascèse que sa communauté évangélique a décidé d’observer de façon à approfondir la bonne pratique de sa maison cathare. Le diacre écoute, mais ne se prononce pas, car le consolé a toute latitude pour évaluer son respect de la règle et définir ce qu’il doit faire pour rattraper le droit fil de son cheminement. Cette cérémonie était éventuellement l’occasion d’une confession privée d’un consolé au diacre, quand son ancien considérait que cela dépassait le cadre du Service commun. Là encore, le diacre, après avoir écouté la confession, demandait au consolé de définir la ou les mesures que ce dernier pense nécessaires à s’appliquer. Il pouvait, si besoin, modérer ou aggraver ces mesures, s’il pensait que le consolé n’avait pas su tirer les bonnes conclusions de son manquement ou de sa faute.
La cérémonie est codifiée et nous en avons une présentation détaillée dans le rituel cathare du Nouveau Testament occitan de Lyon.
Les novices en formation en vue de devenir des consolés avaient deux étapes fondamentales à passer.
On note que ces cérémonies comportent un temps d’admonestation de l’officiant envers le bénéficiaire qui vise à lui faire prendre pleinement conscient de l’importance de l’étape qu’il s’apprête à franchir.
Quand le novice avait atteint un niveau d’avancement dans sa formation qu’il considérait comme suffisant, sous réserve que les consolés l’ayant suivi soient d’accord avec lui, il pouvait demander à bénéficier de l’autorisation de participer pleinement aux rituels des Heures.
Cela revenait à l’autoriser à dire le Pater et à participer, comme les consolés, à l’ensemble des Heures, simples et doubles.
En général, ce rituel intervenait à la fin de la première année complète de noviciat, incluant trois carêmes. Dans la plupart des cas, les sources nous disent que ce rituel était associé au sacrement de la Consolation.
En effet, les novices qui n’étaient pas destinés à des missions de prédication, avaient reçu au cours de cette année de noviciat, les bases suffisantes pour mener une vie de consolé en maison cathare.
Par contre, les novices destinés à une mission de prédication pouvaient, soit ne pas être consolés immédiatement, soit l’être, mais ils continuaient leur formation en compagnonnage avec différents prédicateurs qui leur montraient ainsi les différentes pratiques apostoliques et complétaient leur connaissance des textes et des pratiques rhétoriques nécessaires à la bonne diffusion des prêches cathares. Une fois cette formation supplémentaire terminée, qui pouvait durer plusieurs années, ils étaient consolés et devenaient donc des prédicateurs associés à un plus ancien. S’ils avaient été consolés comme les autres, à la suite du rituel de la sainte Oraison dominicale, ils étaient re-consolés une nouvelle fois.
La cérémonie est codifiée et nous en avons une présentation détaillée dans le rituel cathare du Nouveau Testament occitan de Lyon.
C’est le seul et unique sacrement du christianisme cathare, car c’est le seul sacrement dont les textes nous disent qu’il aurait été pratiqué par le christ.
Il s’agit d’un baptême d’esprit, réalisé par imposition des mains. Il est réservé à des personnes ayant été formées dans le cadre d’un noviciat cathare et estimées prêtes à le recevoir. Il faut noter que ce sacrement n’est pas imposé par les formateurs du novice, mais que c’est ce dernier qui ressent en son for intérieur qu’il est temps pour lui de franchir cette étape dans son cheminement. Ce ressenti est en fait la vraie Consolation spirituelle par laquelle le Saint-Esprit consolateur baptise le novice. La cérémonie qui suit n’est qu’une reconnaissance ecclésiale de l’état de baptisé de l’ancien novice. Bien entendu, il peut y avoir confusion de la part du novice ; c’est pour cela que l’avis des consolés de la communauté où vit le novice est nécessaire à la mise en place de la cérémonie.
La cérémonie est codifiée et nous en avons une présentation détaillée dans le rituel cathare du Nouveau Testament occitan de Lyon.
La Consolation[4] n’est pas un rituel figé, comme l’est par exemple le baptême chez les catholiques. Elle était donc renouvelée à l’occasion d’étapes importantes de la vie d’un consolé, comme lors de l’attribution de charges importantes (diaconat, désignation comme Fils ou évêque). Elle pouvait aussi être renouvelée quand le consolé avait perdu son état, à l’occasion d’un départ volontaire de la communauté ou lors d’une faute ayant entraîné la perte de l’état de chrétien.
Au cours de la cérémonie, le novice se voit remis ses péchés antérieurs et choisi un prénom qui le désignera désormais au sein de la communauté, associé au nom de la commune où il s’est éveillé au catharisme.
Il était admis que les croyants, n’ayant pas eu la possibilité de se former lors d’un noviciat, s’ils se retrouvaient au seuil de la mort, pouvaient recevoir une Consolation in extremis. Cela rappelait que les cathares ne s’arrogeaient pas le droit de décider qui serait sauvé ou pas. Ils laissaient cela à l’appréciation du Saint-Esprit paraclet et de Dieu.
Cette Consolation n’était donc pas une garantie de salut, mais elle mettait le croyant dans les meilleures dispositions nécessaire à sa survenue. Si le croyant ne mourait pas, il devait, soit renoncer à son vœu d’être consolé, soit entrer en maison cathare pour suivre un noviciat suivi d’une nouvelle et complète Consolation. La cérémonie est codifiée et nous en avons une présentation détaillée dans le rituel cathare du Nouveau Testament occitan de Lyon.
Les contraintes imposées par la croisade et l’Inquisition, qui rendaient plus difficile le recours à un consolé pour administrer la Consolation à un mourant, conduisit l’Église cathare à mettre en place un système de dédoublement de ce sacrement, une partie étant réalisée à distance de l’échéance et l’autre l’étant à son chevet, même s’il n’était pas conscient.
Il faut comprendre que la Consolation n’est possible que si le bénéficiaire est capable de répondre en pleine conscience aux demandes et interrogations de l’officiant.
Donc, quand la venue rapide d’un officiant s’est avérée plus aléatoire, l’idée de diviser la cérémonie en deux temps, un premier où le croyant indique clairement sa volonté pleine et entière d’être reçu, le moment venu dans la communauté évangélique comme baptisé, le second où l’officiant valide et finalise la Consolation sur un croyant incapable de lui répondre consciemment. Cependant, cela ne peut être considéré à l’instar des derniers sacrements catholiques, puisque le croyant, quoique inconscient, doit être vivant.
De nos jours, ce système peut être remis en place tant que l’Église sera faible en membres et dispersée sur le territoire.
Exprimez-vous dans le forum dédié à ce sujet.
24/03/2021
[1] Appelé caretas dans les documents qui en parlent.
[2] Appelé melhoramentum, melhorament ou meliorer
[3] Il est appelé Apparelhment dans les textes.
[4] Elle est appelée Consolament dans les textes.
La réalisation de ce rituel signe l’entrée d’un auditeur (sympathisant) en vie chrétienne et en fait dès lors un croyant, c’est-à-dire une personne qui chemine sur la voie qui mène au baptême, la Consolation. Read more
La communauté évangélique (maison cathare) est rythmée dans sa vie quotidienne par des pratiques rituelles régulières.
Cela ne concerne donc que les chrétiens consolés et les novices en formation.
Ces pratiques sont de deux sortes, celles qui s’effectuent à des moments précis (Heures, Jours et Carêmes) et celles qui n’ont pas de bornage horaire précis (Amélioration, Baiser de paix et Bénédiction du pain). Le service mensuel, la Consolation et la convention sont particuliers et seront traités séparément.
Ce sont les périodes régulières de jeûne strict (pain et liquides clairs).
Tout au long de l’année, sont jeûnés de façon stricte les lundis, les mercredis et les vendredis.
Pendant les carêmes, sont jeûnés de façon stricte tous les jours de la première (du lundi au dimanche inclus) et de la dernière semaine (du lundi au vendredi inclus).
Par rotation de trois mois les horaires des rituels quotidiens sont adaptés à la course du soleil, basée sur le méridien de Paris pour le moment. Vous trouverez ci-dessous les horaires de chaque rituel :
Équinoxe de printemps : février – mars – avril |
Solstice d’été : mai – juin – juillet |
Équinoxe de printemps : août – septembre – octobre |
Solstice d’hiver : novembre – décembre – janvier |
|||
Matines (double) : de 6h00 à 6h20 Laudes (double) : de 7h00 à 7h20 Prime (simple) : de 7h40 à 7h50 Tierce (simple) : de 10h00 à 10h10 Sexte (simple) : de 13h00 à 13h10 None (simple) : de 16h00 à 16h10 Vêpres (double) : de 19h00 à 19h20 Complies (double) : de 21h30 à 21h50 |
Matines (double) : de 5h30 à 5h50 Laudes (double) : de 6h30 à 6h50 Prime (simple) : de 7h10 à 7h20 Tierce (simple) : de 9h30 à 9h40 Sexte (simple) : de 12h30 à 12h40 None (simple) : de 15h30 à 15h40 Vêpres (double) : de 18h30 à 18h50 Complies (double) : de 21h00 à 21h20 |
Matines (double) : de 6h00 à 6h20 Laudes (double) : de 7h00 à 7h20 Prime (simple) : de 7h40 à 7h50 Tierce (simple) : de 10h00 à 10h10 Sexte (simple) : de 13h00 à 13h10 None (simple) : de 16h00 à 16h10 Vêpres (double) : de 19h00 à 19h20 Complies (double) : de 21h30 à 21h50 |
Matines (double) : de 6h30 à 6h50 Laudes (double) : de 7h30 à 7h50 Prime (simple) : de 8h10 à 8h20 Tierce (simple) : de 10h30 à 10h40 Sexte (simple) : de 13h30 à 13h40 None (simple) : de 16h30 à 16h40 Vêpres (double) : de 19h30 à 19h50 Complies (double) : de 22h00 à 22h20 |
Pensez à ajouter un temps de médiation et d’étude après chaque rituel d’une durée identique à celui du rituel.
Vous pouvez donc contacter les membres d’une maison cathare après la prime, la tierce, la sexte et la none en respectant le temps de rituel et de méditation (prévoir un battement de dix à trente minutes).
Les dates des carêmes sont calculées comme suit :
Carême de la désolation : 40 jours dont le dernier est le vendredi avant Pâques.
Carême de la Consolation : 40 jours à partir du lundi de Pentecôte inclus.
Carême de la régénération : 40 jours dont le dernier est le vendredi le plus proche du solstice d’hiver.
Évitez de solliciter les pratiquants pendant les premières et dernières semaines où le jeûne strict est particulièrement fatigant.
Ce rituel est le seul qui peut se pratiquer entre croyants en l’absence d’un chrétien consolé.
C’est le mode de salutation qui se pratique systématiquement après un autre rituel ou, éventuellement entre croyants, en dehors d’un rituel.
Il ne peut se pratiquer qu’entre personnes de même sexe. Dans le cas contraire il est simplement mimé à distance (pour les accolades).
Il ne se pratique qu’en intimité entre croyants et consolés. Si des personnes extérieures sont présentes, un simple signe de tête le remplace.
Les participant se donnent trois accolades successives en alternant à chaque fois l’épaule du coreligionnaire. Il n’y a pas d’ordre de début (gauche ou droite).
Après la troisième accolade, les participants échangent un baiser à bouche fermée, en travers de la bouche du coreligionnaire.
Si des chrétiens consolés participent, le plus ancien dans le niveau le plus avancé (consolé, ancien, diacre, fils mineur et majeur, évêque) transmettra le rituel au groupe de sexe opposé en baisant un côté de la couverture du Nouveau Testament et en faisant baiser l’autre côté par la personne la plus ancienne (chrétien ou croyant) de l’autre sexe qui ensuite pratiquera des Baisers de paix classiques avec son groupe.
Cette pratique se fait toujours dans l’ordre d’ancienneté.
Cette pratique constitue le rituel de base entre croyants et chrétiens consolés.
Il s’agit, dans l’ordre croissant d’ancienneté, de demander à un chrétien consolé, son entremise et son soutien dans le cheminement chrétien afin de pouvoir arriver au salut.
Elle consiste en une révérence pratiquée debout, suivie d’un agenouillement, d’une bénédiction et de trois prosternations entrecoupées de trois phrases rituelles :
Les deux premières fois, le demandeur dit :
– Chrétien (ou chrétienne), la bénédiction de Dieu, de l’Église et la vôtre
Le chrétien officiant répond :
– Recevez-la de Dieu, de l’Église et de nous
La dernière fois, le demandeur dit :
– Priez pour nous pêcheurs, afin qu’Il fasse de moi un(e) chrétien(ne) et qu’il me conduise à une bonne fin.
Le chrétien officiant répond :
– Que Dieu vous bénisse. Dieu veuille faire de vous un(e) chrétien(ne), et vous conduire à une bonne fin.
Lors d’agapes, repas pris en commun entre chrétiens consolés et croyants uniquement, le plus ancien des consolés pratique la bénédiction du pain en mémoire de la cène.
Il prend le pain (entier ou déjà coupé pour éviter de faire trop de miettes) qu’il enveloppe dans un linge blanc, tenu en losange (pointe en haut et en bas) sur son épaule. Il prononce un Pater à vois normale et une formule de bénédiction personnelle (à voix étouffée). Ensuite, il distribue un morceau de ce pain à chaque convive, dans l’ordre d’ancienneté dans le cheminement, et veille à ce qu’aucun morceau ou miette ne se perde. Chacun mange alors son morceau de pain, sans en perdre une miette. Rien ne doit rester à la fin du repas.
Voilà une présentation succincte qui pourra faire l’objet de publications plus détaillées dans les pages grand public et, bien entendu, dans les pages réservées aux abonnés.
Éric Delmas, 2 juin 2020.
Contenu soumis aux droits d'auteur.