Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.
Première lettre aux Thessaloniciens
Chapitre 2
1 – Car vous-mêmes, frères, vous savez que notre arrivée chez vous n’a pas été vaine.
2 – Au contraire, après avoir été maltraités et outragés à Philippes, comme vous savez, nous avons eu, en notre Dieu, la franchise de vous dire l’évangile de Dieu parmi beaucoup de combats.
3 – Car notre exhortation ne vient pas de l’égarement ni de l’impureté, ni par ruse ;
4 – au contraire, comme Dieu nous a discernés pour nous confier l’évangile, nous parlons en conséquence : non pour plaire aux hommes, mais à Dieu qui discerne nos cœurs.
5 – Jamais non plus nous n’avons versé dans les paroles flatteuses, vous le savez, ni dans les prétextes à avidité, Dieu est témoin ;
6 – nous n’avons pas non plus cherché à tirer gloire des hommes, ni de vous ni d’autres,
7 – alors que nous pouvions être de poids, comme apôtres du Christ. Au contraire, nous sommes devenus doux, au milieu de vous : comme une nourrice choie ses enfants,
8 – ainsi, dans notre affection pour vous, nous aurions été contents de vous communiquer non seulement l’évangile de Dieu mais nos vies, parce que vous nous étiez devenus chers.
9 – Car vous vous souvenez, frères, de nos fatigues et de nos peines : c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à aucun de vous, que nous vous avons prêché l’évangile de Dieu.
10 – Vous êtes témoins, et Dieu aussi, que nous avons été pieux, justes et irréprochables parmi vous, les fidèles ;
11 – de même vous savez qu’avec chacun de vous comme un père avec ses enfants,
12 – nous vous avons exhortés, réconfortés, adjurés de marcher dignes du Dieu qui vous appelle à son règne et à sa gloire.
Mon analyse :
Paul rappelle les difficultés que lui et ses accompagnateurs ont rencontré en Macédoine, notamment à Philippes où ils furent roués de coups. Cela est lié à la qualité de leur foi et à la vérité de leur message d’évangile transmis dans l’humilité. À l’inverse, d’autres viennent prêcher avec des intentions mauvaises et mondaines et en retire du profit. Mais Paul agit envers les communautés comme une nourrice envers les enfants à sa charge. Et cet amour il est prêt à la porter à son maximum en offrant sa vie.
13 – Et c’est pourquoi nous ne cessons, nous-mêmes, de rendre grâces à Dieu de ce que, recevant la parole de Dieu que vous entendiez de nous, vous l’avez accueillie non comme une parole d’homme mais, selon ce qu’elle est vraiment, comme une parole de Dieu, qui est à l’œuvre en vous, les fidèles.
14 – Car vous êtes devenus, frères, les imitateurs des églises de Dieu qui sont en Judée dans le christ Jésus, puisque vous avez souffert de la part de vos compatriotes ce qu’elles ont souffert des Juifs,
15 – eux qui ont tué le seigneur Jésus et les prophètes et nous ont poursuivis, et ne plaisent pas à Dieu, et sont contre tous les hommes,
16 – et nous empêchent de parler aux nations et de les sauver ; et cela pour mettre toujours le comble à leurs péchés, mais la colère à la fin leur est venue dessus.
17 – Mais, frères, nous qui pour un temps avons été privés de vous de visage mais non de cœur, nous noué sommes efforcés d’autant, et avec quel désir, de vous revoir en face.
18 – Car nous avons voulu aller chez vous, du moins moi, Paul, une fois, deux fois, et Satan nous a empêchés.
19 – Et qui donc est notre espérance, notre joie, la couronne dont nous nous vanterons devant notre seigneur Jésus à sa venue ? N’est-ce pas vous ?
20 – Oui, c’est vous qui êtes notre gloire et notre joie.
Mon analyse :
Certains auteurs pensent que ce passage est le fruit d’une interpolation judéo-chrétienne destinée à faire porter à Paul le poids d’un antisémitisme violent. Or, nous savons grâce à la lettre aux Romains que pour lui même les Juifs seront sauvés. On peut donc aussi voir dans ce passage la colère de Paul contre ceux qui essaient de le contrecarrer et cela concerne autant les Juifs que les Judéo-chrétiens qu’il doit trouver moins excusables encore car ils ont reçu le message. Le verset 16, qui semble le plus violent n’est peut-être que le rappel du pire châtiment que les Juifs ont reçu, perdre le statut de peuple élu de Dieu.