Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.
LETTRE AUX ROMAINS
Chapitre 15
1 – Nous devons, nous les forts, porter les faiblesses des incapables et non nous plaire à nous-mêmes.
2 – Que chacun de nous plaise à son proche pour le bâtir dans le bien,
3 – car le Christ ne s’est pas plu à lui-même, mais il est écrit : Les injures de ceux qui t’injurient sont tombées sur moi.
4 – Or tout ce qui est écrit est écrit pour notre enseignement afin que par la résistance et par la consolation des écritures nous ayons l’espérance.
5 – Que le Dieu de la résistance et de la consolation vous donne de tendre à l’unanimité selon le christ Jésus
6 – afin que d’un même cœur et d’une seule bouche vous glorifiiez le Dieu et père de notre seigneur Jésus Christ.
7 – Recevez-vous donc les uns les autres comme le Christ aussi nous a reçus pour la gloire de Dieu.
Mon analyse :
Dans ce chapitre, pour les parties qui peuvent être considérées comme émanant de Paul, on a le sentiment de redondances qui correspondent à une expression orale mais pas écrite. Peut-être est-ce dû au fait que ces lettres étaient destinées à être lues en public. Ce qui domine c’est la nécessité d’humilité. Les plus avancés doivent aider les autres et tous doivent veiller à être en harmonie.
8 – Je dis en effet que le Christ s’est fait serviteur de la circoncision pour la vérité de Dieu afin de confirmer les promesses des pères
9 – et que les nations glorifient Dieu de sa miséricorde, comme il est écrit : C’est pourquoi je t’avouerai parmi les
nations et je psalmodierai pour ton nom.
10 – Et il dit encore : Exultez, nations, avec son peuple,
11 – Et encore : Louez le Seigneur, vous toutes les
nations et que tous les peuples fassent son éloge.
12 – Et Isaïe dit encore : Il sera le surgeon de Jessé, il est suscité pour régenter les nations. Les nations espéreront en lui.
Mon analyse :
L’intervention du scribe judéo-chrétien apparaît clairement avec cette volonté de rattacher la prédication paulinienne aux écrits juifs.
13 – Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et paix dans la foi pour que vous surabondiez d’espérance par la puissance de l’Esprit saint.
14 – Quant à moi, mes frères, je suis sûr que vous êtes pleins de bonté, remplis de toute science, capables aussi de vous réprimander les uns les autres.
15 – Mais si je vous ai écrit avec peut-être un peu d’audace c’est comme pour vous rafraîchir la mémoire par cette grâce que Dieu m’a donnée
16 – d’être pour les nations le fonctionnaire du christ Jésus, l’officiant de l’évangile de Dieu afin que l’offrande des nations soit acceptée, sanctifiée par l’Esprit saint.
17 – Je peux donc, dans le christ Jésus, me vanter de
servir Dieu,
18 – car je n’oserais parler de rien que le Christ n’ait
accompli par moi pour l’obéissance des nations : les
paroles et les œuvres,
19 – la puissance des signes et des prodiges, la puissance de l’Esprit. C’est ainsi que depuis Jérusalem et ses alentours jusqu’à l’Illyrie j’ai rempli l’évangile du Christ,
20 – et j’ai eu à cœur d’annoncer l’évangile là où le Christ n’avait pas été nommé, afin de ne pas bâtir sur les fondations d’autrui,
21 – puisqu’il est écrit : Ceux qu’on n’a pas avertis verront et ceux qui n’ont pas entendu comprendront.
22 – C’est pourquoi j’ai maintes fois été empêché de venir chez vous.
23 – Mais à présent que je n’ai plus lieu d’être dans ces climats, comme je désire depuis des années venir chez vous
24 – quand j’irai en Espagne… J’espère en effet vous voir au passage et que là vous me ferez cortège quand je me serai un peu rassasié de vous.
25 – Mais à présent je vais à Jérusalem pour le service des saints.
26 – En effet la Macédoine et l’Achaïe ont trouvé bon de s’associer aux saints les plus pauvres de Jérusalem.
27 – Elles l’ont trouvé bon et elles le leur doivent bien, car si les nations leur sont associées pour le spirituel elles doivent aussi les assister dans le charnel.
28 – Quand j’aurai achevé, quand je leur aurai assuré ce fruit, je m’en irai par chez vous en Espagne,
29 – et je sais qu’en venant chez vous j’y viendrai avec la plénitude de bénédiction du Christ.
30 – Mais je vous exhorte, frères, par notre seigneur Jésus Christ et par l’amour de l’Esprit, à me soutenir en priant Dieu pour moi
31 – afin que j’échappe aux indociles de la Judée et que mon service à l’égard de Jérusalem soit accepté par les saints
32 – en sorte que, si Dieu veut, je vienne à vous avec joie et me repose parmi vous.
33 – Que le Dieu de la paix soit avec vous tous, amen.
Mon analyse :
Là encore le style est assez redondant mais ce qui ressort c’est que Paul prépare ses adieux à la communauté romaine à laquelle il s’adresse en rappelant, d’une part son statut d’apôtre légitime, et d’autre part sa volonté de venir en personne auprès de la communauté quand cela lui sera possible. La notion d’évangile est bien celle d’une bonne nouvelle et non celle d’une biographie.