Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.
Lettre aux Hébreux
Chapitre 2
1 – C’est pourquoi nous devons davantage prendre garde à ce que nous avons entendu, de peur de passer à côté.
2 – En effet si la parole promulguée par les anges a été confirmée et si toute transgression ou désobéissance a reçu à bon droit son paiement,
3 – comment échapperons-nous quand nous négligerons un si grand salut ? car ce salut, promulgué au commencement par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu ;
4 – et Dieu y joignait son témoignage de signes, de prodiges, de miracles divers et de répartitions d’Esprit
saint à son gré.
Mon analyse :
En conséquence du statut de Christ, nous devons le suivre lui et non la loi ancienne issue de la parole des anges. En effet, la parole de Christ est confirmée par Dieu, donc supérieure à celle des anges.
5 – Ce n’est pas, en effet, à des anges qu’il a soumis le séjour à venir dont nous parlons,
6 – et quelqu’un en témoigne quelque part quand il dit : Qu’est-ce que l’homme que tu t’en souviennes ou le fils de l’homme que tu t’en occupes ?
7 – Tu l’as abaissé pour peu en dessous des anges puis tu l’as couronné de gloire et d’honneur
8 – et tu as tout mis sous ses pieds. À tout lui soumettre il ne laisse rien, en effet, qui ne lui soit soumis. Et si maintenant nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis,
9 – nous voyons qu’abaissé pour peu en dessous des
anges, Jésus est couronné de gloire et d’honneur pour
avoir subi la mort de telle sorte que grâce à Dieu ce soit
pour chacun qu’il ait goûté la mort.
10 – En effet, pour mener beaucoup de fils à la gloire, il convenait à celui pour qui et par qui tout existe de parfaire par les souffrances le principe de leur salut.
11 – Le sanctificateur et les sanctifiés sont tous, en effet, issus du même. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères
12 – quand il dit : J’annoncerai ton nom à mes frères, je te chanterai au milieu de l’église.
13 – Et encore : Je serai sûr de lui. Et encore : Me voici avec les enfants que Dieu m’a donnés.
14 – Puisque les enfants avaient part au sang et à la chair, il y a donc pris part comme eux pour annuler par sa mort celui qui avait force de mort, c’est-à-dire le diable,
15 – et délivrer tous ceux que la crainte de la mort tenait en esclavage toute leur vie.
16 – En effet il ne s’empare sans doute pas des anges, mais il s’empare de la semence d’Abraham.
17 – De là qu’il ait dû être en tout pareil à ses frères afin d’être, dans le service de Dieu, un grand prêtre miséricordieux et fidèle qui expiât les péchés du peuple ;
18 – car, une fois éprouvé par ses souffrances, il peut secourir les éprouvés.
Mon analyse :
En ayant pris apparence humaine, Christ s’est abaissé au plus bas possible pour œuvrer au plus près de l’homme. C’est pour cela qu’il peut être appelé homme et fils de l’homme (v. 6). Cela était nécessaire pour que Dieu puisse accorder sa grâce aux hommes (v. 10). Christ connaît les hommes au plus près et peut les appeler frères et en partageant leur sort il est seul en mesure de les délivrer de leur emprisonnement. Sa victoire sur la mort lève en effet la crainte que celle-ci faisait peser sur l’humanité. Et cette humanité est élargie à tous ceux qui descendent d’Abraham, c’est-à-dire pour l’époque à tous les hommes.