Lettre de Paul aux Hébreux – 12

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Hébreux

Chapitre 12

1 – Voilà donc pourquoi, environnés d’une telle nuée de témoins, nous aussi, rejetant tout fardeau et le péché qui nous assiège, nous courons avec résistance la course qui s’ouvre à nous,
2 – nos yeux fixés sur Jésus, principe et perfection de la foi, lui qui, à cause de la joie proposée, endura la croix au mépris de la honte et s’est assis à la droite du trône de Dieu.
3 – Oui, pensez à lui qui a enduré de la part des pécheurs une telle contradiction et vous ne serez pas malades de découragement.
4 – Vous n’avez pas encore combattu jusqu’au sang dans la lutte contre le péché.
5 – Vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne dédaigne pas que le Seigneur te forme, ne te décourage pas s’il te prouve coupable,
6 – car le Seigneur forme celui qu’il aime et fouette ceux qu’il accepte pour fils.
7 – Ce que vous endurez, c’est pour vous former. Dieu vous traite comme des fils, car quel fils n’est formé par son père ?
8 – Si vous n’avez pas la formation à laquelle ils ont tous part, c’est que vous êtes des bâtards et non des fils.
9 – Nous avons eu nos pères de chair pour nous former et nous les respections. Ne nous soumettrons-nous pas beaucoup plus au Père des esprits pour vivre ?
10 – Eux nous formaient à leur guise pour peu de jours, mais lui pour notre bien et que nous ayons part à sa sainteté.
11 – Toute formation semble, sur le moment, tristesse et non joie, mais plus tard elle donne à ceux qu’elle a exercés un paisible fruit de justice.
12 – Redressez donc vos mains fatiguées et vos genoux défaillants.
13 – Rendez droits les sentiers pour vos pas afin que le boiteux, au lieu de dévier, guérisse.

Mon analyse :
L’exhortation qui est faite ici s’articule avec la fin du chapitre précédent. C’est en suivant l’exemple de Christ que nous devons avancer. Notre cheminement, quoique difficile qu’il nous semble ne sera jamais aussi dur que fut le sien. Nos difficultés visent à nous former pour ce qui nous attend.

14 – Cherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur.
15 – Veillez à ce que personne ne manque de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine amère ne bourgeonne et ne vous trouble, car beaucoup en seraient souillés ;
16 – à ce qu’il n’y ait aucun prostitueur ou profanateur comme Ésaü qui troqua son aînesse contre un aliment,
17 – car vous savez qu’ensuite, quand il voulut hériter de la bénédiction, il fut rejeté et ne put obtenir le changement qu’il réclamait avec larmes.
18 – Vous ne vous êtes pas approchés d’une montagne palpable, feu brûlant, obscurité et ténèbres, ouragan
19 – et son de trompette, clameur de paroles telle que ceux qui l’entendaient refusaient qu’on leur parlât davantage ;
20 – car ils ne supportaient pas cette injonction : Qu’une bête même touche la montagne, elle sera lapidée.
21 – Et si terrible en était l’aspect que Moïse dit : Je suis effrayé, je tremble.
22 – Mais vous vous êtes approchés du mont Sion, ville du Dieu vivant, Jérusalem céleste, myriades d’anges, assemblée de fête,
23 – église des aînés inscrits dans les cieux, et Dieu le juge de tous, et les esprits des justes parfaits,
24 – et Jésus médiateur d’une alliance nouvelle, et le sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel.
25 – Attention à ne pas refuser celui qui parle. Si ceux qui refusaient l’oracle sur terre n’ont pas échappé, à plus forte raison n’échapperons-nous pas si nous nous détournons de celui des cieux.
26 – Sa voix jadis ébranlait la terre, et maintenant il fait cette promesse : Je secouerai encore une fois, non seulement la terre mais le ciel.
27 – Et encore une fois est l’indication qu’ébranlé, le créé changera afin que demeure l’inébranlable.
28 – C’est pourquoi nous qui recevons un règne inébranlable, retenons la grâce par laquelle nous servirons Dieu à son gré avec révérence et crainte,
29 – car notre Dieu est un feu dévorant.

Mon analyse :
À grand renfort de références vétéro-testamentaires, l’auteur évoque la nécessité de conserver la grâce qui nous est promise sous peine de la perdre définitivement comme le fit Esaü. Ensuite il est fait comparaison entre le mont Sinaï, considéré comme une interface entre Iahvé et Les hommes, et la Jérusalem céleste, assimilée à la montagne de Sion, lieu de calme et de félicité. L’annonce de l’apocalypse est renouvelée mais est atténuée par l’annonce du royaume éternel. Enfin, l’injonction faite de conserver la grâce est faite sur un ton menaçant, insinuant que Dieu puisse s’avérer destructeur. C’est toujours la vision judéo-chrétienne qui domine.

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