Lettre de Paul aux Galates – 3

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Galates

Chapitre 3

1 – Ô Galates insensés ! Qui vous a envoûtés ? alors qu’on avait, sous vos yeux, affiché Jésus Christ comme crucifié !
2 – Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : l’Esprit, vous l’avez reçu des œuvres de la Loi, ou d’avoir entendu la foi ?
3 – Êtes-vous si insensés ? Avoir commencé par l’Esprit, et maintenant finir par la chair ?
4 – Tout ce que vous avez éprouvé, était-ce pour rien ? et ce serait pour rien.
5 – Donc, celui qui vous octroie l’Esprit et qui opère des miracles parmi vous, est-ce en fonction des œuvres de la Loi, où d’avoir entendu la foi ?
6 – Selon qu’Abraham s’est fié à Dieu, et ce lui a été compté pour justice,
7 – sachez donc que les gens de la foi, ce sont eux les fils d’Abraham.
8 – Et l’écriture, prévoyant que Dieu justifierait les nations en fonction de la foi, en a d’avance avisé Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi ;
9 – de sorte que les gens de la foi sont bénis avec Abraham fidèle.

Mon analyse :
Maintenant Paul veut convaincre les Galates par la démonstration, un peu à la façon de Socrate. Il les interroge sur l’origine de leur conversion. Ils ont été convertis par la foi et cela leur a valu des miracles. Maintenant ils changent et veulent se fier à des critères mondains que leur proposent de faux apôtres. Cela est grave et contraire à ce que Dieu veut pour eux, comme il l’a validé pour Abraham.

10 – Quant à ceux qui se réclament de la Loi, ils sont sous la malédiction, car il est écrit : Maudit soit quiconque ne demeure pas dans la pratique de tout ce qui est écrit au livre de la Loi.
11 – Et que par la Loi personne ne soit justifié devant Dieu, c’est évident puisque le juste vivra de la foi.
12 – Or la Loi ne se réclame pas de la foi ; au contraire : celui qui pratique ces choses vivra par elles.
13 – Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi en devenant, pour nous, malédiction, car il est écrit : Maudit soit quiconque est pendu au bois,
14 – pour qu’en Jésus Christ la bénédiction d’Abraham parvienne aux nations, pour que par la foi nous recevions l’Esprit promis.

Mon analyse :
Au contraire la fidélité à la loi positive est mortifère. Paul le démontre en rappelant qu’il est impossible de ne pas déroger à une loi positive et que cela apporte la malédiction comme cela advint à Jésus qui fut crucifié pour avoir été accusé de blasphème. Cela démontre largement que la loi, que ce soit celle des Juifs de Jérusalem ou celle des païens de Galatie, est opposée à la foi qui sauve.

15 – Frères, je parle en homme : même l’alliance d’un homme, une fois qu’elle est ratifiée, personne ne la rejette ou n’y ajoute.
16 – Or c’est à Abraham que les promesses ont été faites, et à sa descendance. On ne dit pas : les descendants, au pluriel, mais, au singulier : la descendance, c’est-à-dire le Christ.
17 – Mais ce que je dis, c’est qu’une alliance déjà ratifiée par Dieu, la Loi qui survient quatre cent trente ans plus tard ne l’annule pas jusqu’à abolir la promesse.
18 – Car si l’héritage est fonction de la Loi, il n’est plus fonction de la promesse. Or le don de Dieu à Abraham a été fait par une promesse.

Mon analyse :
Point important pour Paul, la Torah — la loi juive — créée plus de quatre siècles après la promesse faite à Abraham, n’a pas annulée cette promesse qui est toujours valable comme le sont les engagements humains.

19 – Alors, pourquoi la Loi ? Elle a été ajoutée pour les transgressions, jusqu’à ce que vienne la descendance pour qui était la promesse; et prescrite par des anges et de la main d’un médiateur.
20 – Or il n’y a pas de médiateur d’un seul ; et Dieu est seul.
21 – La Loi est-elle donc contre les promesses ? Que non ! Car si on avait donné une loi capable de faire vivre, la justice serait vraiment fonction de la loi.
22 – Mais l’écriture a tout enfermé sous le péché, pour que la promesse soit donnée, en fonction de la foi au Christ, à ceux qui ont foi.
23 – Avant que vienne la foi, la Loi nous gardait enfermés jusqu’à la foi qui allait se dévoiler.
24 – De sorte que la Loi est devenue notre pédagogue jusqu’au Christ, pour que nous soyons justifiés en fonction e la foi.
25 – Mais maintenant que la foi est venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue.
26 – Car vous êtes tous fils de Dieu, par la foi dans le christ Jésus.
27 – Car vous tous, qui avez été immergés dans le Christ, vous vous êtes revêtus du Christ.
28 – n’y a pas de Juif ni de Grec; il n’y a pas d’esclave ni d’homme libre; il n’y a pas de mâle ni de femelle; car tous, vous êtes un dans le christ Jésus.
29 – Et si vous êtes du Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, et héritiers selon la promesse.

Mon analyse :
Paul démontre que la loi n’a jamais été autre chose qu’un pis aller en attendant la venue de Christ. Elle a été ajoutée à l’alliance conclue entre Dieu et Abraham, par des intermédiaires (les anges et Moïse), afin de contenir la nature humaine et, ce faisant, elle a introduit la transgression, le péché. La loi ne s’est pas substituée à l’alliance car elle n’a pas réussi à sauver quiconque, au contraire, elle provoque le péché donc la perdition. Mais maintenant que nous sommes accessibles à la foi, nous n’avons plus besoin de ce garde fou qu’est la loi qui agit comme le pédagogue, cet esclave qui en Grèce accompagnait l’enfant sur le chemin de l’école. La foi ne fait plus de distinction, comme le fait la loi, elle nous unit dans l’alliance avec Dieu.

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