Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.
ÉVANGILE SELON LUC
Chapitre 13
1 – Au même moment, voilà que des gens lui annoncèrent ce qu’il en était de ces Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs sacrifices.
2 – Il leur répondit : Pensez-vous que ces Galiléens, pour avoir souffert cela, aient été autrement pécheurs que tous les Galiléens ?
3 – Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous pareils.
4 – Et ces dix-huit, sur qui la tour de Siloé est tombée et qu’elle a tués, pensez-vous qu’ils aient été autrement endettés que tous les habitants de Jérusalem ?
5 – Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous convertissez pas vous périrez tous de même.
6 – Et il leur disait cette parabole : Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne ; il est venu y chercher du fruit et n’en a pas trouvé.
7 – Il dit donc au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et que je n’en trouve pas ! Coupe-le. Pourquoi encombre-t-il la terre ?
8 – Mais l’autre lui a répondu : Seigneur, laisse-le encore cette année, que je bêche autour et que j’y jette du fumier,
9 – si jamais il faisait du fruit ! sinon tu le couperas.
Mon analyse :
Jésus rejette la valeur du sacrifice contrairement à ce que beaucoup pensent. La seule chose qui importe pour le salut c’est la foi ! Si nous ne donnons pas de bons fruits, nous ne pouvons pas être sauvés quoi qu’il nous arrive par ailleurs. Donc, il convient de nous mettre en situation de mériter le salut et non pas de considérer qu’une épreuve ou une souffrance nous permettra d’en faire l’économie.
10 – Il enseignait dans une synagogue un jour de sabbat.
11 – Et voilà une femme qu’un esprit tenait malade depuis dix-huit ans : elle était courbée et tout à fait incapable de se redresser.
12 – Jésus la vit, l’interpella et lui dit : Femme, te voilà quitte de ta maladie ;
13 – et il posa les mains sur elle. Elle se redressa tout de suite ; et elle glorifiait Dieu.
14 – Le chef de synagogue, indigné que Jésus ait soigné pendant le sabbat, répondit à la foule qu’il y avait six jours pour travailler : Venez vous faire soigner ces jours-là et non le jour du sabbat !
15 – Le Seigneur lui répondit : Comédiens ! Est-ce que chacun de vous, pendant le sabbat, ne délie pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ?
16 – Et elle, cette fille d’Abraham, que le Satan a liée voilà dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ?
17 – Comme il disait cela, tous ses adversaires avaient honte, et toute la foule se réjouissait de tout ce qui était à son honneur.
Mon analyse :
Jésus rejette les prescriptions de la loi juive. Il remet même en cause l’idée que Dieu aurait pu ne rien faire le septième jour ; Dieu est toujours prêt à soutenir ses brebis égarées.
18 – Il leur disait donc : À quoi le règne de Dieu est-il pareil ? À quoi le comparer ?
19 – Il est pareil à une graine de sanve qu’un homme a prise et jetée dans son jardin : elle croît, elle devient un arbre, et les oiseaux du ciel nichent dans ses branches.
20 – Il dit encore : À quoi comparer le règne de Dieu ?
21 – Il est pareil à de la levure qu’une femme a prise et cachée dans trois mesures de farine jusqu’à ce que tout ait levé.
22 – Et il passait par villes et bourgades et y enseignait et faisait route vers Jérusalem.
23 – Et quelqu’un lui dit : Seigneur, y a-t-il peu de sauvés ? Il leur dit :
24 – Luttez pour entrer par la porte étroite ! car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas.
25 – Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, vous commencerez, dehors, à vous tenir à la porte et à frapper en disant : Seigneur, ouvre-nous ! Et il vous répondra : Je ne sais pas d’où vous êtes !
26 – Alors vous commencerez à dire : Nous avons mangé et bu devant toi et tu as enseigné dans nos rues !
27 – Et il vous dira : Je ne sais pas d’où vous êtes ; éloignez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’injustice !
28 – Là il y aura le sanglot et le grincement de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le règne de Dieu, et vous, chassés dehors.
29 – Et on arrivera du levant et du couchant, du nord et du sud, pour s’attabler dans le règne de Dieu.
30 – Et voilà qu’il y a des derniers qui seront premiers et il y a des premiers qui seront derniers.
Mon analyse :
Jésus insiste sur la nécessité de ne pas remettre à demain la décision de commencer à cheminer pour atteindre la grâce. En effet, ceux qui pensent le faire au dernier moment ou qui croient que cela sera plus facile dans leur prochaine vie ont tort. Ils risquent de devoir repartir à zéro et de voir s’éloigner le moment de leur salut tout en continuant à souffrir dans cet enfer.
31 – Alors des pharisiens s’approchèrent et lui dirent : Sors et va-t-en d’ici, car Hérode veut te tuer.
32 – Il leur dit : Allez dire à ce renard : Voilà, je chasse des démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain ; et le troisième jour j’ai fini ;
33 – mais aujourd’hui et demain et le jour suivant, il faut que j’aille, car on ne conçoit pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.
34 – Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu ne l’as pas voulu !
35 – Voilà, on vous laisse votre maison. Et je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous disiez : Béni, celui qui vient au nom du Seigneur !
Mon analyse :
Jésus prophétise sa mort et annonce qu’il n’y aura plus de soutien direct jusqu’à sa seconde parousie.