Deuxième lettre de Pierre – Chapitre 3

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Deuxième lettre de Pierre

Chapitre 3

1 – Chers, voilà déjà la deuxième lettre que je vous écris pour réveiller par la réminiscence votre saine intelligence
2 – et vous faire souvenir de ce qu’ont prédit les saints prophètes et de ce que vous ont commandé vos apôtres et le Seigneur sauveur.
3 – Sachez d’abord que, les derniers jours, il viendra des moqueurs se moquer au gré de leurs convoitises
4 – et dire : Où est son avènement promis ? car, depuis que les pères se sont endormis, tout persiste comme dès le commencement de la création.
5 – En effet ils veulent oublier qu’il y a eu des cieux jadis et une terre surgie de l’eau et par l’eau, à la parole de Dieu,
6 – et que, par ces mêmes causes, le monde d’alors a péri submergé d’eau.
7 – Mais les cieux et la terre de maintenant sont par la même parole amassés pour le feu, réservés pour le jour de jugement et de perdition des impies.

Mon analyse :
Pierre rappelle que la fin des temps est à venir malgré les doutes de ceux qui considèrent qu’elle n’adviendra jamais. Ce qui interroge c’est le verset 5 où l’on a l’idée que la création est surgie de l’eau, ce qui sous-entendrait que la création ne s’est pas faite ex nihilo mais à partir de quelque chose comme dans la Genèse se trouve l’idée qu’elle est surgie des ténèbres. Cela corroborerait l’idée que cette création n’en est pas tout à fait une mais une intervention accessoire.

8 – Et, chers, n’oubliez pas qu’un jour devant le Seigneur est comme mille ans et mille ans sont comme un jour.
9 – Le Seigneur ne retarde pas ce qu’il a promis bien que certains croient à un retard, mais il patiente pour vous. Il veut que personne ne périsse, mais que tous en soient à la conversion.
10 – Le jour du Seigneur arrivera comme un voleur et alors les cieux passeront dans un sifflement, les éléments embrasés se dissoudront et la terre et ce qu’elle contient seront trouvés.
11 – Puisque tout se dissout ainsi, quelle sainte conduite et quelle piété devez-vous avoir
12 – pour attendre et hâter l’avènement du jour de Dieu où se dissoudront les cieux en feu et se liquéfieront les éléments embrasés.
13 – Mais, selon sa promesse, nous attendrons de nouveaux cieux et une nouvelle terre qu’habitera la justice.
14 – C’est pourquoi, chers, efforcez-vous d’être sans tache et sans reproche pour qu’il vous trouve en paix.

Mon analyse :
Ici Pierre aborde l’idée de la patience de Dieu. En effet, la fin des temps interviendra quand Dieu considérera que ceux qui devaient se rapprocher de lui l’ont fait. C’est encore assez proche de l’idée cathare que ce monde ne disparaîtra que lorsque le dernier esprit saint tombé dans la matière l’aura quitté. Dieu ne veut pas que ses enfants périssent mais qu’ils reviennent à lui (verset 9).

15 – Croyez salutaire la patience de notre Seigneur comme vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui fut donnée, notre cher frère Paul
16 – dans toutes les lettres où il parle de ces choses. Certaines y sont rébarbatives, et les ignorants et les instables les tordent comme les autres écritures pour leur propre perdition.
17 – Chers, vous êtes donc prévenus, gardez-vous d’être entraînés par l’égarement des criminels et de déchoir de votre fermeté.
18 – Croissez dans la grâce et la connaissance de notre seigneur et sauveur Jésus Christ. À lui la gloire, maintenant et jusqu’au jour d’éternité.

Mon analyse :
Pierre accuse certains de manipulation des lettres de Paul. Vu la date probable de l’écriture de cette lettre, il ne peut s’agir de Marcion de Sinope. Par contre, il est possible que cette accusation vise Apollos de Corinthe. En fait, nous savons maintenant que c’est l’inverse qui s’est produit et que ce sont des catholiques qui ont trafiqué l’œuvre de Paul, y compris en créant de toute pièce une lettre comme celle aux Hébreux et en supprimant celle aux Laodicéens, afin de pouvoir l’intégrer dans le canon catholique alors qu’il était considéré, jusqu’au troisième siècle au moins, comme l’apôtre des hérétiques (Tertulien de Carthage).

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