Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.
Deuxième lettre de Pierre
Chapitre 1
1 – Syméon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ, à ceux à qui est échue la même précieuse foi qu’à nous par la justice de notre Dieu et du sauveur Jésus Christ.
2 – Grâce et paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus, notre seigneur.
3 – Car la divine puissance nous a tout donné pour la vie et la piété en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu,
4 – et, par elles, nous furent données les précieuses et très grandes promesses pour que vous ayez part à la nature divine et que la convoitise qui est dans le monde ne vous détruise pas.
5 – Mais, pour cette raison même, efforcez-vous tout à fait d’ajouter à votre foi la vertu, et à la vertu la connaissance,
6 – et à la connaissance la tempérance, et à la tempérance la résistance, et à la résistance la piété,
7 – et à la piété la fraternité, et à la fraternité l’amour.
8 – En effet, si vous êtes remplis de ces qualités, elles ne vous laisseront pas oisifs ni stériles pour connaître notre seigneur Jésus Christ ;
9 – mais celui qui ne les a pas est un aveugle, un myope qui a oublié la purification de ses anciens péchés.
10 – Raison de plus, frères, pour vous efforcer d’affermir votre élection et votre vocation, car en faisant cela vous ne broncherez jamais ;
11 – et alors vous sera richement octroyée l’entrée dans l’éternel royaume de notre seigneur et sauveur Jésus Christ.
12 – Je veux donc vous en faire toujours souvenir bien que vous le sachiez et que vous soyez fermes dans la vérité présente.
Mon analyse :
Cette lettre, écrite après la mort de l’apôtre, marque le passage à la seconde génération par l’emploi du vous, différencié du nous. Les qualités annoncées sont dans un ordre qui peut surprendre car il met l’amour en dernier. Mais on y retrouve tout ce que les cathares reconnaissaient, et notamment la connaissance qui chez eux venait conforter la foi.
13 – Tant que je suis dans cet abri, je crois juste de vous réveiller par la réminiscence ;
14 – car je sais que je devrai bientôt abandonner mon abri, comme notre seigneur Jésus Christ me l’a indiqué.
15 – Mais je m’efforcerai à ce qu’après mon départ vous puissiez en tout cas vous en souvenir.
16 – En effet ce n’est pas suivant des mythes sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre seigneur Jésus Christ, c’est pour nous être aperçus de sa magnificence.
17 – Oui, il reçut de Dieu le Père honneur et gloire quand, de la gloire magnifique, lui parvint cette voix : Celui-ci est mon fils, mon aimé, celui que j’ai bien voulu.
18 – Cette voix venue du ciel, nous l’avons entendue quand nous étions avec lui sur la sainte montagne ;
19 – aussi tenons-nous plus fermement la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prendre garde comme à une lampe qui brille dans un lieu misérable jusqu’à ce que transparaisse le jour et que se lève dans vos cœurs Lucifer.
20 – Mais sachez d’abord qu’aucune prophétie de l’écriture ne relève de l’interprétation privée,
21 – car la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme ; c’est poussés par l’Esprit saint que les hommes ont parlé de la part de Dieu.
Mon analyse :
Pierre fixe la reconnaissance du caractère divin de Jésus à la transfiguration dont il fut témoin avec Jean et Jacques (le disciple et non son frère). Mais alors, Pierre lui-même n’avait rien compris et voulait ériger des tentes pour les autres visions. Pierre met en avant l’écriture prophétique sur toute autre approche et verrouille ainsi toute possibilité d’interprétation ultérieure ; en cela il fonde le judéo-christianisme dogmatique.