Deuxième lettre de Paul aux Corinthiens – 9

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Corinthiens

Chapitre 9

1 – Pour ce qui est du service destiné aux saints, il est superflu que je vous en écrive.
2 – Car je sais votre ardeur, je m’en suis vanté auprès des Macédoniens, j’ai dit que l’Achaïe était prête depuis l’année dernière, et votre zèle en a stimulé un grand nombre.
3 – Je vous ai quand même envoyé les frères pour que sur ce point nous ne nous soyons pas vantés de vous en vain et pour que vous soyez prêts, comme je l’ai dit ;
4 – car si des Macédoniens venaient avec moi et ne vous trouvaient pas prêts, quelle honte pour nous et, à vrai dire, pour vous !
5 – J’ai donc estimé nécessaire d’exhorter les frères à nous devancer près de vous pour organiser ce beau geste promis, afin qu’il soit prêt comme un beau geste et non comme une ladrerie.
6 – Qui sème peu moissonne peu et qui sème beaucoup moissonne beaucoup.
7 – Que chacun donne sans tristesse ni contrainte ce qu’il s’est proposé dans son cœur : Dieu aime qu’on donne avec gaieté.

Mon analyse :
Paul revient sur le prélèvement des dons pour Jérusalem d’une façon qui donne à penser qu’il s’agit d’une nouvelle lettre et non de la suite du chapitre précédent. Il met en concurrence l’Achaïe (Corinthe) et la Macédoine. On sent qu’il est très important pour lui que ces collectes soient fructueuses, sans doute pour légitimer sa prédication auprès des autorités (les Colonnes) de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem.

8 – Dieu peut vous combler de toute grâce pour que partout et toujours, nantis de tout, vous ayez grandement de quoi faire le bien,
9 – comme il est écrit : Il a prodigué, il a donné aux indigents, sa justice demeure dans les âges,
10 – Celui qui octroie au semeur la semence et le pain à manger vous octroiera amplement la semence et accroîtra le produit de votre justice,
11 – et de toute manière vous serez riches d’une générosité totale qui nous fait remercier Dieu.
12 – Car ce service d’assistance ne pourvoit pas seulement aux besoins des saints, il multiplie aussi les actions de grâces envers Dieu :
13 – à cause de la preuve que votre service leur en donne, ils glorifient Dieu de cet aveu de votre soumission à l’évangile du Christ et de la générosité qui vous associe à eux et à tous,
14 – et ils prient pour vous avec beaucoup d’affection à cause de la grande grâce que Dieu vous a faite.
15 – Remercions Dieu de son don ineffable.

Mon analyse :
Maintenant Paul use d’un autre argument, la grâce que ces dons prodigueront aux corinthiens de la part de Dieu. C’est un ressort classique que de promettre des biens futurs quand on veut obtenir un don immédiat. Ce système, déjà en place à l’époque, à fait florès dans l’Église catholique et est devenue la colonne vertébrale financière du système judéo-chrétien, avec comme paroxysme, les indulgences plénières que dénoncera en son temps Martin Luther, avant que l’Église réformée se mette aussi à insister sur la nécessité de donner à la communauté. Chez les cathares on ne note rien de semblable. Les dons pouvaient être fait indifféremment à l’Église ou à un Bon-Chrétien. Et les Bons-Chrétiens devaient se départir de leurs biens mais rien ne les obligeait à le faire au bénéfice de la communauté. En effet, le rapport à l’argent, quel qu’il soit est néfaste.

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