Deuxième lettre de Paul aux Corinthiens – 10

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Corinthiens

Chapitre 10

1 – Et moi, Paul, je vous exhorte, par la douceur et la modération du Christ, moi si humble en votre présence et si hardi de loin,
2 – mais je demande qu’une fois chez vous je n’aie pas à m’enhardir de cette confiance que je compte bien oser contre certains qui comptent que nous marchons selon la chair.
3 – Car si nous marchons avec la chair nous ne bataillons pas selon la chair.
4 – Les armes de notre bataille ne sont pas charnelles. Grâce à Dieu elles ont la puissance d’abattre les forteresses. Nous abattons les pensées
5 – et toute morgue qui s’élève contre la science de Dieu, nous rendons toute intelligence prisonnière de l’obéissance au Christ,
6 – et nous sommes prêts à venger toute désobéissance dès que votre obéissance sera complète.

Mon analyse :
Ce chapitre rompt complètement avec ceux qui précèdent. Les chercheurs qui l’appellent Lettre dans les larmes, pensent qu’elle constitue en fait, avec les chapitres 2, 3 et 4, un courrier indépendant du reste. Certains la place entre la première et la deuxième actuellement retenues et d’autres après la deuxième. Il s’agit clairement d’une lettre d’autodéfense. Paul reconnaît sa faiblesse lorsqu’il est physiquement en présence des corinthiens alors qu’il se pense fort quand il leur écrit. Il répond dans cette lettre à ce qui semble être une accusation en retour. En effet, il semble avoir reproché à certains d’agir en êtres de chair et, il est possible qu’on lui ait retourné l’accusation, en raison de sa volonté d’effectuer la collecte ou en raison de sa violence verbale. Aussi, explique-t-il qu’il agit pour un but spirituel.

7 – Regardez les choses en face. Si quelqu’un est persuadé d’appartenir au Christ, qu’il compte que s’il est au Christ, nous le sommes aussi.
8 – Et quand je me vanterais encore davantage de ce pouvoir donné par le Seigneur pour vous bâtir et non pour vous abattre, je n’aurais pas honte,
9 – mais j’aurais l’air de vouloir vous effrayer par mes lettres.
10 – Car ses lettres, dit-on, sont lourdes et fortes, mais
quand il vient, son corps est faible et sa parole méprisable.
11 – Comptez plutôt que tel nous sommes de loin et en paroles dans nos lettres, tel nous sommes de près et à l’œuvre.
12 – Car nous n’osons pas nous mêler ni nous comparer à ceux qui se recommandent eux-mêmes mais qui, sans intelligence, se mesurent et se comparent entre eux.
13 – Nous ne nous vantons pas outre mesure, mais nous avons pour mesure la limite que le Dieu de mesure nous a départie quand il nous a fait parvenir jusque chez vous.
14 – Nous n’empiétons pas, comme, ce serait le cas si nous n’étions pas parvenus jusqu’à vous, mais en fait nous avons été les premiers à vous annoncer le Christ.
15 – Nous ne nous vantons pas outre mesure ni du labeur d’autrui, mais l’accroissement de votre foi nous fait espérer un agrandissement de nos limites, grâce à vous,
16 – pour évangéliser au-delà de chez vous, sans avoir à nous vanter de ce que d’autres ont préparé dans leurs limites.
17 – Que celui qui se vante se vante du Seigneur.
18 – Se recommander ne vaut rien, il faut être recommandé par le Seigneur.

Mon analyse :
Paul répond, pied à pied, aux accusations. D’abord il se veut l’égal de tous ceux qui ont foi et ne prétend être supérieur à personne comme certains le prétendent et font remarquer que physiquement sa présence est chétive et misérable. Il insiste sur l’humilité, la sienne et celle nécessaire à tous dans la mission de porter la connaissance de Christ à ceux qui en sont privés. Enfin, il affirme ne pas vouloir imposer quoi que ce soit mais simplement poursuive son apostolat qu’il rappelle avoir été le premier à dispenser à Corinthe. Peut-on voir dans cette lettre une réponse à des détracteurs qui lui auraient préféré Apollos ? Ce n’est pas impossible.

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