Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.
Apocalypse de Jean
Chapitre 21
1 – Et j’ai vu un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre s’en sont allés et la mer n’est plus.
2 – Et j’ai vu la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu, prête comme une épouse parée pour son homme.
Mon analyse :
Ce qui était souillé et a été châtié n’est plus présent, mais on ne dit pas qu’ils n’existent plus. Le temps est fini et la mer, siège du Mal, disparaît définitivement. La nouvelle Jérusalem n’apparaît pas comme une création puisque le temps n’existe plus, mais comme quelque chose qui vient d’ailleurs. Cela pourrait expliquer la vision cathare de la fin des temps. Le monde, dépourvu de parcelles divines qui lui donnait l’Être indispensable à sa pérennité, disparaît et redevient néant d’Être, mais la disparition de ce niveau d’existence ne veut pas dire disparition totale.
3 – Et j’ai entendu une grande voix dire depuis le trône : Voici l’abri de Dieu avec les hommes. Il s’abritera avec eux, et eux seront ses peuples, et lui sera le Dieu avec eux.
4 – Il effacera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus. Deuil, cri ni douleur, ne seront plus, car le premier univers s’en est allé.
5 – Celui qui est sur le trône a dit : Voici, je renouvelle tout. Et il dit : Écris, car ce sont des paroles fidèles et véritables.
6 – Et il m’a dit : C’est fait. Je suis l’alpha et l’oméga, le principe et la fin. Je donnerai gratis, à qui a soif, l’eau de la source de vie.
7 – Le vainqueur héritera, et je lui serai un Dieu et il me sera un fils.
Mon analyse :
Une voix qui n’est pas Dieu annonce la nouvelle situation et la nouvelle relation : Dieu désormais habitera avec son peuple et son nom attestera de cela. C’est une nouvelle alliance selon la tradition juive. Puis Dieu s’exprime, come il l’a fait tout au début de la révélation. Il atteste la réalité et la validité de tout ce qui advient. Il en est la commencement et la fin et il donne ce qui est plus que tous les dons de l’ancienne vie, l’eau de la source de vie.
8 – Mais les craintifs, les mécréants, les horribles, les meurtriers, les prostitueurs, les drogueurs, les idolâtres et tous les menteurs, leur part est dans l’ardent étang de feu et de soufre qui est la seconde mort.
Mon analyse :
Par contraste ceux qui n’ont su rester fidèles comme le vainqueur sont éternellement damnés. Approche typiquement juive et totalement opposée à l’approche cathare.
9 – Un des sept anges qui tenaient les sept bols pleins des sept plaies dernières est venu me parler, il m’a dit : Ici ! que je te montre l’épouse, la femme de l’agneau.
10 – Et il m’a emporté en esprit sur une grande et haute
montagne, il m’a montré la ville sainte, Jérusalem qui
descendait du ciel, d’auprès de Dieu,
11 – avec la gloire de Dieu. Son éclat est pareil à une pierre très précieuse comme du jaspe cristallin.
12 – Elle a une grande et haute muraille et douze portes, et douze anges sur les portes avec des noms inscrits qui sont ceux des douze tribus des fils d’Israël :
13 – trois portes au levant, trois portes au nord, trois portes au sud, trois portes au couchant.
14 – La muraille de la ville a douze assises et, sur elles, douze noms, ceux des douze apôtres de l’agneau.
15 – Celui qui me parlait tenait une mesure, un roseau d’or pour mesurer la ville, ses portes et sa muraille.
16 – La ville est quadrangulaire et sa longueur égale à sa largeur. Il a mesuré la ville avec son roseau soit douze mille stades. La longueur, la largeur et la hauteur sont égales.
17 – Il a mesuré la muraille soit cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme c’est-à-dire d’ange.
18 – La muraille est construite en jaspe et la ville en un or pur pareil à du verre pur.
19 – Les assises de la muraille de la ville sont faites de toute pierre précieuse : la première assise est de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la quatrième d’émeraude,
20 – la cinquième de sardonyx, la sixième de sardoine, la septième de chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste.
21 – Les douze portes sont douze perles, chacune des portes faite d’une perle. La rue de la ville est d’or pur comme du verre transparent.
22 – Et je n’y ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire c’est le Seigneur Dieu tout-puissant et l’agneau.
23 – La ville n’a pas besoin que brillent le soleil ni la lune, car la gloire de Dieu l’a illuminée et sa lampe c’est l’agneau.
24 – Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre lui apportent leur gloire.
25 – Jamais, le jour, ses portes ne se fermeront, car il n’y aura pas de nuit,
26 – et ils lui apporteront la gloire et l’honneur des nations,
27 – et jamais n’y entrera rien de profane ni aucun faiseur d’horreur ou de mensonge, mais seulement ceux qui sont inscrits au livre de vie de l’agneau.
Mon analyse :
L’épouse, la nouvelle Jérusalem, est décrite avec foule de détails. Elle à la fois immense et faite de pierres précieuses qui trahissent son origine divine. Ses dimensions, basées sur le carré de douze, rappellent qu’elle est la totalité du peuple de Dieu. Il n’y a plus de temple puisque Dieu y vit avec son peuple et plus besoin de lumière extérieure car il l’illumine. Il y a des portes mais elles sont inutiles en l’absence de nuit. Pour autant n’y vivent que Dieu et les élus. Les nations et les rois de la terre, ceux qui se sont convertis à la fin, y viennent lui rendre gloire. On le voit, tout comme l’indique le dernier verset, ceux qui sont damnés semblent demeurer comme une menace extérieure ou tout au moins ne semblent pas avoir totalement disparu.