Actes des apôtres – Chapitre 9

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Actes des apôtres

Chapitre 9

1 – Saul, qui exhalait encore la menace et le meurtre à l’égard des disciples du Seigneur, s’approcha du grand prêtre
2 – et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin de lier hommes et femmes qu’il trouverait de cette voie et de les amener à Jérusalem.
3 – Il y alla et, comme il approchait de Damas, une lumière du ciel l’éblouit soudain
4 – et, tombant par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me poursuis-tu ?
5 – Il dit : Qui es-tu, seigneur ? Et lui : Je suis Jésus, que tu poursuis.
6 – Mais lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.
7 – Les hommes qui l’accompagnaient s’étaient arrêtés, stupéfaits d’entendre la voix et de ne voir personne.
8 – Saul se releva de terre, les yeux ouverts et n’y voyant rien ; et c’est en lui donnant la main qu’ils le firent entrer à Damas.

Mon analyse :
Cette entame donne une image extrêmement négative de Paul pour renforcer l’effet saisissant de la conversion. Ce n’est pas Saul qui s’éveille et découvre le chemin, c’est Jésus (et non Christ pour le coup) qui le malmène et le rudoie pour le forcer à suivre sa voie. C’est clair que cette lecture ne saurait être celle de Paul.

9 – Il fut trois jours sans y voir, et il ne mangea ni ne but.
10 – Il y avait à Damas un disciple appelé Ananie. Le Seigneur lui dit, dans une vision : Ananie ! Il dit : Me voilà, Seigneur.
11 – Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans ce qu’on appelle la rue Droite et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse ; car le voilà qui prie
12 – et il a vu un homme appelé Ananie, qui entrait et qui posait les mains sur lui pour qu’il voie.
13 – Ananie répondit : Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme et de tout le mal qu’il a fait à tes saints de Jérusalem.
14 – Et ici, il a pouvoir, de la part des grands prêtres, de lier tous ceux qui invoquent ton nom.
15 – Le Seigneur lui dit : Va, car c’est pour moi un outil de choix pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël ;
16 – car je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom.
17 – Ananie s’en alla, entra dans la maison et, après avoir posé les mains sur lui, il dit : Saul mon frère, le Seigneur, ce Jésus que tu as vu sur le chemin par où tu venais, m’a envoyé pour que tu voies et que tu sois rempli d’Esprit saint.
18 – Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles. Il voyait. Il se leva, fut immergé et,
19 – quand il eut pris de la nourriture, il fut revigoré. Il passa quelques jours à Damas avec les disciples
20 – et aussitôt il proclama, dans les synagogues, que Jésus est le fils de Dieu.

Mon analyse :
Là aussi la symbolique est clairement en avance sur la réalité. Paul trépasse, c’est-à-dire qu’il jeûne et prie pendant trois jours pour se purifier. Ananie, qui a rang de disciple, est averti en songe et lui impose les mains. L’ordre vient cette fois du Seigneur dont la majuscule incite à penser qu’il s’agit de Christ, le logos. Ce dernier voit clairement en Paul un médiateur de qualité pour toucher tous les homes de toutes tendances et non pas seulement les Juifs. Le baptême, d’abord par imposition des mains, puis par immersion, confirme la conversion qui agit efficacement immédiatement.

21 – Tous ceux qui l’entendaient étaient hors d’eux-mêmes et disaient : N’est-ce pas lui qui, à Jérusalem, ruinait ceux qui invoquent ce nom et n’est-il pas venu ici pour les lier et les amener devant les grands prêtres ?
22 – Mais Saul se fortifiait de plus en plus et jetait le désarroi parmi les Juifs habitant Damas, en démontrant que Jésus est le christ.
23 – Bon nombre de jours passèrent puis les Juifs tinrent conseil pour le supprimer ;
24 – mais leur complot fut connu de Saul. On gardait même les portes, jour et nuit, pour le supprimer ;
25 – mais une nuit les disciples le prirent et le descendirent le long de la muraille en le lâchant dans un panier.
26 – Arrivé à Jérusalem il tenta de se joindre aux disciples ; mais tous le craignaient, sans croire qu’il fût disciple.
27 – Barnabé cependant le prit et le mena vers les apôtres ; il leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment, à Damas, il avait parlé franchement au nom de Jésus.
28 – Il allait et venait avec eux, dans Jérusalem, et parlait franchement au nom du Seigneur ;
29 – il parlait même aux Hellénisants et discutait avec eux ; et ce sont eux qui entreprirent de le supprimer ;
30 – les frères, sachant cela, le ramenèrent à Césarée et le renvoyèrent à Tarse.

Mon analyse :
Comme Jésus et Étienne, Paul est menacé de mort par les Juifs, ce qui n’est pas le cas des autres apôtres et disciples. Cela indique que sa théologie est plus radicale que la leur. Après sa fuite de Damas et son retour à Jérusalem, Paul est menacé également par les Juifs Hellénisants, c’est-à-dire ceux de la diaspora dont font partie Pierre et Jean, ne l’oublions pas. Dans ses lettres Paul nie être retourné à Jérusalem dès sa conversion.

31 – L’église avait donc la paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie; elle se bâtissait et marchait dans la crainte du Seigneur et, par la consolation du Saint Esprit, elle s’amplifiait.
32 – Pierre, qui passait partout, descendit aussi chez les saints qui habitaient à Lydda.
33 – Il y trouva un homme appelé Énée, qui depuis huit ans était couché paralysé sur un grabat.
34 – Pierre lui dit : Énée, Jésus Christ te guérit ; lève-toi et fais ton lit. Il se leva aussitôt.
35 – Et tous les habitants de Lydda et du Saron le virent et se retournèrent vers le Seigneur.
36 – À Joppé, il y avait une disciple appelée Tabitha, ce qu’on interprète par « Gazelle ». Elle était pleine de bonnes œuvres et d’aumônes.
37 – Or, en ces jours-là, elle tomba malade et mourut. Ils la lavèrent et la mirent à l’étage du haut
38 – et, comme Lydda est près de Joppé, les disciples qui avaient entendu que Pierre y était, envoyèrent deux hommes faire appel à lui : Ne tarde pas à passer chez nous.
39 – Pierre se leva, alla avec eux et, à son arrivée, ils le firent monter à l’étage du haut. Et toutes les veuves se présentèrent à lui en pleurant ; elles lui montraient des tuniques, des vêtements, tout ce que faisait cette Gazelle quand elle était des leurs.
40 – Pierre les chassa toutes dehors, se mit à genoux et pria. Puis il se retourna vers le corps et dit : Tabitha, lève-toi ! Elle ouvrit les yeux et, voyant Pierre, elle s’assit.
41 – Il lui donna la main, la fit lever et, appelant les saints et les veuves, il la présenta vivante.
42 – Tout Joppé le sut et beaucoup se fièrent au Seigneur.
43 – Et Pierre demeura un bon nombre de jours à Joppé chez un certain Simon, corroyeur.

Mon analyse :
Pierre est présenté comme effectuant les mêmes miracles que Jésus : guérison du paralytique et réveil des morts. Là où Paul est passif, Pierre est actif. La volonté de l’auteur est claire.

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