Actes des apôtres – Chapitre 4

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Actes des apôtres

Chapitre 4

1 – Comme ils parlaient au peuple, survinrent les prêtres, l’officier du temple et les sadducéens ;
2 – fatigués de les entendre enseigner le peuple et annoncer en Jésus la résurrection des morts,
3 – ils mirent la main sur eux et les retinrent en prison jusqu’au lendemain, car c’était déjà le soir.
4 – Mais beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole eurent foi, et le nombre des hommes passa à environ cinq mille.

Mon analyse :
Il est clair que le motif de l’arrestation n’est pas le blasphème contre Iahvé mais une simple dissidence d’une secte juive un peu trop excessive.

5 – Le lendemain, leurs chefs, leurs anciens et leurs scribes s’assemblèrent à Jérusalem,
6 – avec Anne le grand prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre, et tout ce qui était de race pontificale.
7 – Ils les placèrent là au milieu et leur demandèrent : Par quelle puissance ou au nom de qui avez-vous fait cela ?
8 – Alors Pierre, rempli du Saint Esprit, leur dit : Chefs du peuple, et vous, anciens,
9 – puisqu’on nous interroge aujourd’hui sur une bonne œuvre faite à un malade et par laquelle il a été sauvé,
10 – sachez, vous tous, et tout le peuple d’Israël, que c’est par le nom de Jésus Christ le nazaréen, celui que vous avez crucifié et que Dieu a relevé d’entre les morts, c’est par lui que cet homme présent devant vous est sain.
11 – Il est cette pierre que vous avez méprisée, vous les bâtisseurs, et qui est devenue tête d’angle
12 – Et il n’y a de salut en personne d’autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom d’homme qui doive nous sauver.
13 – Ils remarquaient le franc-parler de Pierre et de Jean et comprenaient que c’étaient des illettrés et de simples particuliers, et ils s’étonnaient. Ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus ;
14 – mais comme ils voyaient, debout à côté d’eux, l’homme qui avait été soigné, ils n’avaient rien à redire.
15 – Ils leur ordonnèrent donc de quitter le Sanhédrin et délibérèrent entre eux ;
16 – ils disaient : Qu’allons-nous faire de ces hommes ? Car il est manifeste, pour tous les habitants de Jérusalem, qu’un signe notoire a été fait par eux, et nous ne pouvons pas le nier ;
17 – mais, de peur que cela ne se répande davantage dans le peuple, menaçons-les et qu’ils ne parlent plus à personne en ce nom-là.

Mon analyse :
L’autorité juive est ennuyée car ils ne parviennent pas à trouver un chef d’accusation valable à opposer aux disciples.

18 – Ils les firent appeler et leur ordonnèrent de ne plus du tout parler ni enseigner au nom de Jésus.
19 – Mais Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous écouter plutôt que Dieu !
20 – car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu.
21 – Ils les menacèrent puis les relâchèrent, faute de trouver comment les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui était arrive ;
22 – car cette guérison insigne était arrivée à un homme de plus de quarante ans.

Mon analyse :
Les disciples sont relâchés avec pour toute peine une simple admonestation. On est loin du sort de Jésus et, plus tard d’Étienne.

23 – Une fois relâchés ils vinrent auprès des leurs et racontèrent tout ce que les grands prêtres et les anciens leur avaient dit.
24 – À ce récit, tous, unanimes, élevèrent la voix vers Dieu et dirent : Maître, c’est toi qui as fait le ciel, la terre et la mer et tout ce qui s’y trouve,
25 – c’est toi qui as fait dire par l’Esprit saint et de la bouche de notre père David, ton serviteur : Pourquoi les nations ont-elles frémi et les peuples ont-ils comploté des riens ?
26 – Les rois de la terre se sont dressés et les chefs se sont rassemblés contre le Seigneur et contre son oint.
27 – Car en vérité se sont rassemblés dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et avec les peuples d’Israël,
28 – pour faire tout ce que ta main et ton dessein ont déterminé d’avance.
29 – Et maintenant, Seigneur, avise à leurs menaces et donne à tes esclaves de dire ta parole en toute franchise :
30 – tu n’as qu’à étendre la main pour que se fassent guérisons, signes et prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus.
31 – Comme ils faisaient cette demande, le lieu où ils étaient rassemblés s’agita ; ils furent tous remplis du Saint Esprit et ils disaient franchement la parole de Dieu.

Mon analyse :
La prière est faite selon l’esprit de la loi juive. Elle met en avant la lutte contre l’ennemi, qui cette fois est interne, et la lutte n’est plus violente mais purement symbolique. Nous sommes bien dans une dissidence.

32 – La multitude de ceux qui avaient foi n’était qu’un cœur et qu’une âme, et personne ne disait qu’aucun de ses biens fût à lui, au contraire ils mettaient tout en commun.
33 – Les apôtres, avec une grande puissance, rendaient témoignage à la résurrection du seigneur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous.
34 – Car il n’y avait aucun indigent parmi eux. Tous ceux, en effet, qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient ; ils apportaient le prix de la vente
35 – et le déposaient aux pieds des apôtres ; c’était alors distribué selon les besoins de chacun.
36 – Joseph, lévite d’origine cypriote et que les apôtres surnommèrent Barnabé, ce qui veut dire : fils de consolation,
37 – vendit un champ qu’il avait et apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des apôtres.

Mon analyse :
La constitution en secte s’organise par la mise en commun des biens. C’est une exagération de la parole de Jésus : « Vends te biens et donnes-en le fruit aux pauvres. » Ce choix de don forcé des biens à la communauté vise clairement à une forme d’autarcie économique mais crée une loi dont la transgression devra être sanctionnée. Cela viendra vite.

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