Deuxième lettre de Pierre – Chapitre 2

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Deuxième lettre de Pierre

Chapitre 2

1 – Certes il y eut de faux prophètes dans le peuple et il y aura de même chez vous de faux maîtres qui introduiront des sectes de perdition, renieront le maître qui les a achetés et amèneront sur eux une prompte perdition.
2 – Beaucoup suivront leurs débauches et, à cause d’eux, on blasphémera le chemin de vérité.
3 – Par cupidité, ils trafiqueront de vous avec des paroles artificieuses, eux dont le jugement depuis longtemps ne chôme pas et dont la perdition ne dort pas.

Mon analyse :
Pierre dénonce ici ceux qui interprètent les écritures vétéro-testamentaires à la lumière de la philosophie grecque.

4 – Si Dieu en effet n’a pas épargné les anges qui péchèrent mais, les jetant au Tartare, les a livrés à la garde des fosses d’obscurité pour le jugement ;
5 – s’il n’a pas épargné le monde antique, mais n’a sauvegardé que huit personnes dont Noé, prêcheur de justice, quand il a amené le déluge sur un monde d’impies ;
6 – s’il a réduit en cendres les villes de Sodome et Gomorrhe et les a condamnées à la catastrophe pour servir d’exemple aux impies à venir,
7 – mais a délivré Loth, le juste qu’accablait la conduite débauchée des criminels,
8 – car ce juste qui habitait parmi eux, les voyait et les entendait et leurs œuvres iniques tourmentaient de jour en jour son âme juste,
9 – c’est que le Seigneur sait délivrer de l’épreuve
l’homme pieux et garder les injustes pour les souffleter
le jour du jugement,
10 – surtout ceux qui vont après la chair avec une convoitise immonde et méprisent la seigneurie. Audacieux, infatués, ils ne tremblent pas de blasphémer les gloires
11 – alors que les anges, qui ont plus de force et de puissance, ne portent pas contre elles, devant le Seigneur, de jugement blasphématoire.

Mon analyse :
Bien entendu, dans son approche juive, il imagine Dieu comme un être rancunier et violent qui va malmener et détruire ceux qui se refusent à lui.

12 – Mais ceux-là, avec leur nature de bêtes nées pour être prises et détruites, blasphèment ce qu’ils ignorent et seront détruits de la même destruction.
13 – Ils subiront l’injustice en salaire de leur injustice. Ils estiment volupté le délice du jour. Souillés et blâmables, ils trouvent leurs délices à vous leurrer en vous régalant.
14 – Leurs yeux sont remplis d’adultère et leurs péchés n’ont de cesse. Ils appâtent les âmes instables, leur cœur est exercé à la cupidité, ils sont des enfants de malédiction.
15 – Laissant le droit chemin, ils se sont égarés pour suivre le chemin de Balaam, fils de Béor, qui aima un salaire d’injustice ;
16 – mais son méfait lui fut démontré : une bête de somme sans voix parla avec une voix d’homme et empêcha la démence du prophète.
17 – Ce sont des sources sans eau, des brouillards que pousse l’ouragan et à qui est réservée l’obscurité des ténèbres.
18 – Leurs paroles d’emphase et de vanité appâtent aux
convoitises de la chair et aux débauches ceux qui venaient
d’échapper aux égarés.
19 – Ils leur promettent la liberté, eux les esclaves de la destruction ; car on est esclave de son vainqueur.

Mon analyse :
Pierre montre que ceux qui se laissent tenter son à la fois les victimes de leurs tentations et les responsables de la tentation qu’ils induisent chez les autres. Il est donc inéluctable que ceux qui choisissent une voie, considérée comme plus facile, ou plus conforme à leurs aspirations, sans s’assurer qu’elle est respectueuse de la parole divine, finissent par être victimes de leur mauvais choix et aient le plus grand mal à s’en extraire.

20 – Si, après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance du seigneur et sauveur Jésus Christ, ils sont de nouveau enlacés et vaincus, leur dernier état devient pire que le premier.
21 – Mieux leur aurait valu ne pas connaître le chemin de la justice que de l’avoir connu et de se détourner du saint commandement qui leur était donné.
22 – Il leur est arrivé ce que dit ce proverbe vrai : Le chien retourne à ce qu’il a vomi et la truie lavée se revautre au bourbier.

Mon analyse :
De même celui qui a connu l’erreur et s’en est sorti, s’il retourne à l’erreur initiale se retrouve dans une situation pire que la première fois. Cela est vrai car, quand on a échappé à un danger, les forces qui nous ont permis d’y échapper nous ont éprouvé et, s’y abandonner de nouveau empêche de profiter des mêmes arguments pour en réchapper de nouveau. Si l’on met de côté le caractère judéo-chrétien de Pierre, il y a néanmoins une leçon à retenir de ce paragraphe. Nous avons un commandement donné par Jésus et rien de ce que nous faisons ne doit nous écarter de ce commandement. Nous reconnaissons chez les Bons-Chrétiens une saine et bonne application de ce commandement ; nous ne pouvons donc pas agir à l’encontre de ce qu’ils faisaient en pensant faire mieux qu’eux, sous quelque prétexte que ce soit.
Notons le verset 22 qui était utilisé par les inquisiteurs dans leur condamnation à mort des relapses.

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