Évêques chrétiens cathares (France et Occitanie)

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Évêques chrétiens cathares (France et Occitanie)

C’est à l’occasion de la rencontre de Saint-Félix de Caraman (1167) que furent institués de façon formelle les évêchés cathares de France et d’Occitanie.

Nous en avons la trace indiscutable dans la Charte de Niquinta qui montre que les églises d’Occitanie ont ressenti le besoin de faire intervenir un évêque bogomile pour valider les choix des communautés cathares en terme de représentation et pour cautionner les négociations de bornage entre l’évêché de Toulouse et celui de Carcassonne.
À cette occasion seront également validées les charges épiscopales de l’évêque de l’église française d’Italie et de celui de Lombardie sans pour autant que leur communauté soit présente, ce qui semble confirmer que ces validations sont purement formelles et n’ont pas justifié le déplacement de l’évêque de Constantinople.
Je rappelle, qu’après de nombreuses années de polémiques, la validité de la Charte de Niquinta est aujourd’hui admise par l’ensemble de la communauté historique (cf le Colloque de Mazamet 2009), même si sa date de rédaction fait encore controverse entre une hypothèse de rédaction quasi immédiate et une autre la situant, pour des raisons politiques, aux environs de la moitié du XIIIe siècle.
L’intervention de Niquinta (Nicétas) montre que les bogomiles semblent bel et bien considérés par les autres cathares comme des frères d’autorité supérieure. Cela peut être lié à une antériorité historique car il est possible que les bogomiles aient été évangélisés par les pauliciens dès le huitième siècle. Les cathares apparaissent eux vers la fin du Xe début XIe siècles à la fois par apostolat bogomile dans la Rhénanie et par retour de croisade de pauliciens incorporés dans l’armée de Raimond IV, décédé en terre sainte.
Cela montre aussi la « jeunesse » des églises occitanes qui ne se sentent pas suffisamment assurées dans leur position pour valider directement leurs évêques et qui recourent ainsi à une autorité jugée « supérieure ». Pour moi cela peut marquer le fait que l’église occitane serait de constitution postérieure à celles de France et d’Italie. Mais, cette constitution serait logiquement directement émanée de Bulgarie et non d’Italie comme certains auteurs en défendent l’hypothèse.

1 – Évêché de l’Albigeois (1165)

  • Sicard Cellerier, évêque dès 1167
  • Jean du Collet, évêque aux premiers temps de l’Inquisition ; on perd sa trace vers 1242
  • Aimery du Collet, évêque à partir de 1242, exilé en Italie en 1255 par l’Inquisition
  • Bernard de la Garrigue, fils majeur d’Aimery du Collet, évêque vers 1269, arrêté par l’Inquisition vers 1283, il devient agent double pour le compte de l’Inquisition.

2 – Évêché d’Agenais (1167)

  • Raimond de Casals, premier évêque
  • Vigoureux de Barcelone mort en 1237
  • Raimond de Castelnau, évêque d’Agenais meurt âgé et malade vers 1310

3 – Évêché du Toulousain (1167)

  • Bernard Raimond, premier évêque de Toulousain ordonné par l’évêque bogomile Nicétas en 1167.
  • Isarn de Castres, frère de Guilhabert de Castres, évêque de Toulousain ; on perd sa trace avec l’irruption des croisés en 1209
  • Guilhabert de Castres, noble, ancien abbé de Castres. Participe au colloque de Fanjeaux (1206) en qualité de fils majeur de Gaucelm (ou Gaucelin) de Fanjeaux. Évêque de 1195 à 1209. Dans le bref temps de paix qui succéda aux bûchers de la croisade, de 1210 à 1229, il fut l’artisan de la reconstruction cathare. La répression l’oblige à transférer son siège à Montségur où il meurt très âgé et vénéré par tous, vers 1240.
  • Bertrand Marti, diacre dès 1225, il succède en 1236 à Guilhabert de Castres dont il était le fils majeur ; il est brûlé à Montségur en 1244
  • Arnaud Roger, noble toulousain, devient évêque en 1244 après la mort de Bertrand Marti
  • Bernard de Lamothe
  • Bernard Oliba, dernier évêque de Toulousain ; il part en Italie où on perd sa trace vers 1278

4 – Évêché du Carcassès (1167)

  • Guiraut Mercier, premier évêque.
  • Bernard de Simorre, deuxième évêque au début du XIIIe siècle, il participe à une conférence contradictoire avec les légats du pape à Carcassonne en 1204, puis avec l’abbé de Citeaux en 1207 ; il est attesté jusqu’en 1224
  • Pierre Isarn, troisième évêque à partir de 1223 ; brûlé en 1226
  • Guiraut Abit, diacre de Toulousain, attesté dès 1209 ; il échappe aux bûchers de la croisade et sera la 4ème évêque de Carcassès à partir de 1226.
  • Pierre Poulhan (co-rédacteur de la Charte de Ninquinta 1167), successeur de Guiraut Abit , dernier évêque connu de l’église de Carcassonne ; on perd sa trace vers 1258

5 – Évêché du Razès (1225)

  • Benoît de Termes (av. 1160 – entre 1230 et 1233) : mentionné en 1206 au colloque de Fanjeaux et en 1207 au colloque de Pamiers et à celui de Montréal (diacre). Nommé premier évêque du Razès au concile de Pieusse en 1226 (consolé par Guilhabert de Castres), mort vraisemblablement à Quéribus.
  • Raimond Agulher, diacre de Sabartès avant de devenir le dernier évêque du Razès vers 1235. Fut fils mineur de Benoît de Termes ; il meurt à Montségur en 1244

6 – Évêché de France

  • Robert d’Épernon (région de Champagne)

Non situés

  • Robert de Spérone : évêque de l’église française d’Italie
  • Pons d’Adhémar
  • Pons Jourda
  • Nazaire Bûcher posthume en 1254

Éric Delmas – 13/12/2009

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