Carcassonne et ses bourgs au début du XIIIe siècle
Nous sommes encore loin de réelles certitudes concernant la façon dont se présentait la cité de Carcassonne à l’aube de l’attaque des croisés en août 1209.
Cependant, les travaux archéologiques permettent de mettre en avant l’hypothèse de constructions s’étendant de façon concentrique à partir de la cité, au fur et à mesure de l’accroissement de la population.
Marie-Élise Gardel que connaissent bien les personnes intéressées par l’archéologie castrale (Lastours, Saissac), a participé à un travail collectif sur l’archéologie de la cité et y a présenté un travail que j’ai trouvé intéressant et dont je reproduit ici la vision figurée des enceintes de la ville selon ce que j’ai retenu de son texte, publié dans l’ouvrage de la Société d’études scientifiques de l’Aude de 2001.
J’ai d’ailleurs modifié une des cartes présenté dans cet ouvrage en la simplifiant pour vous permettre de mieux vous y retrouver.
L’enceinte en bleu est très large par rapport à l’idée que l’on peut se faire d’un bourg puisqu’elle atteint environ un kilomètre à vol d’oiseau dans sa partie sud-est. Sa muraille devait être peu importante puisque le récit de l’attaque croisée de Pierre des Vaux de Cernay indique qu’elle fut prise sans recours aux armes de guerre.
L’enceinte en rose était manifestement mieux fortifiée car sa prise nécessita de lourds combats et le recours aux armes lourdes.
La grande enceinte était plus peuplée que la moyenne et il semble que les deux enceintes rassemblaient environ le double de la population de la cité intra-muros.
Après une discussion avec Jean-Louis Gasc il semblerait que les faubourgs Saint-Vincent, Saint-Michel et Graveillent se soient appelés bourgs, une fois l’enceinte construite, un peu comme les villages de Montmartre, etc. sont devnus des quartiers de Paris quand la ville les a englobé.