Lettre de Paul aux Galates – 4

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Galates

Chapitre 4

1 – Mais je dis que tout le temps que l’héritier est enfant il ne diffère en rien de l’esclave, alors qu’il est le seigneur de tout ;
2 – au contraire il est sous des régisseurs et des intendants jusqu’à la date fixée par le père.
3 – Ainsi de nous : quand nous étions enfants, nous étions asservis aux éléments du monde ;
4 – et quand est venue la plénitude du temps, Dieu a envoyé son fils, né d’une femme, né sous la Loi,
5 – pour racheter ceux qui étaient sous la Loi, pour que nous recevions l’adoption.
6 – Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’esprit de son fils, qui crie : Abba ! Père.
7 – De sorte que tu n’es plus esclave mais fils, et si tu es fils ; tu es aussi héritier par Dieu.

Mon analyse :
L’homme est assujetti à ce monde comme l’enfant l’est à ses parents et à ses maîtres. Mais, contrairement à l’esclave, il est porteur d’une promesse d’émancipation. Pour nous, cette émancipation nous a été donnée par Christ qui s’est soumis à la loi mosaïque pour mieux en montrer l’inanité. Désormais, si nous comprenons cela, nous ne sommes pas esclaves mais promis à l’héritage divin.

8 – Jadis, alors que vous ne connaissiez pas Dieu, vous étiez asservis à des dieux qui naturellement n’en sont pas ;
9 – mais maintenant que vous avez connu Dieu ou plutôt que vous avez été connus de lui, comment retournez-vous encore à ces faibles et pauvres éléments auxquels vous voulez recommencer de vous asservir ?
10 – Vous épiez jours, mois, saisons, années,
11 – Je crains qu’avec vous je ne me sois fatigué pour rien.

Mon analyse :
Paul fait un lien entre la période où les Galates étaient des païens : ils adoraient des dieux qui n’en étaient pas et la période actuelle où ils se laissent tenter vers l’abandon de la foi paulinienne pour se tourner vers la loi juive qui est montrée comme un asservissement car elle impose des prescriptions matérielles strictes et fixe un calendrier précis.

12 – Devenez comme moi, puisque je suis devenu comme
vous, frères, je vous en prie. Vous ne m’avez fait aucun
tort.
13 – Vous savez que c’est à cause d’une maladie de la
chair que je vous ai évangélisés la première fois.
14 – Et pour cette chair qui vous était une épreuve, vous
n’avez eu ni mépris ni dégoût, vous m’avez, au contraire, accueilli comme un ange de Dieu, comme le christ Jésus.
15 – Où est donc cette magnificence que vous disiez ? Car
j’atteste que, si vous aviez pu, vous vous seriez arraché
les yeux pour me les donner.
16 – Ainsi, je serais devenu votre ennemi pour vous avoir
dit la vérité ?
17 – Leur zèle pour vous n’est pas bon. Ce qu’ils veulent, c’est vous exclure pour que vous ayez du zèle pour eux.
18 – Mais il est bon d’avoir votre zèle en bien continuellement et pas seulement quand je suis présent chez vous,
19 – mes enfants, vous que je porte encore une foi jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous.
20 – Je voudrais être là près de vous en ce moment, et changer de ton, car vous me désemparez.

Mon analyse :
Paul rappelle aux Galates combien ils furent prévenant à son égard et comment ils ont accueilli sa personne et son message avec empressement. Mais il se désole de leur détachement actuel, qui n’est donc pas naturel chez eux, et qui les éloigne de la vérité. Cela est dû à l’action pernicieuse de ceux qui veulent les détourner de la foi et prouve le caractère malin de leur démarche.

21 – Dites-moi, vous qui voulez être sous la Loi, n’entendez-vous pas la Loi ?
22 – Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils : l’un de la servante et l’autre de la femme libre ;
23 – mais celui de la servante est né selon la chair, et celui de la femme libre est né à cause de la promesse ;
24 – ce qui est allégorique, car elles sont deux alliances : l’une, partie du mont Sinaï et enfantant à l’esclavage, est Hagar
25 – (Hagar est le mont Sinaï, en Arabie) ; et elle se classe avec la Jérusalem de maintenant, car elle est esclave avec ses enfants ;
26 – mais la Jérusalem d’en haut est libre, et elle est notre mère,
27 – car il est écrit : Exulte, toi, stérile qui n’enfantes pas, éclate, acclame, toi qui ne portes pas ! Nombreux sont les enfants de la délaissée, plus que de celle qui a un mari.
28 – Or vous, frères, vous êtes comme Isaac enfants de la promesse.
29 – Mais de même que jadis le natif de la chair poursuivait celui de l’Esprit, ainsi en est-il maintenant encore.
30 – Mais que dit l’écriture ? Chasse la servante et son fils, car le fils de la servante n’héritera pas avec le fils de la femme libre.
31 – Ainsi, frères, nous ne sommes pas les enfants de la servante mais de la femme libre.

Mon analyse :
Ce passage est très intéressant. Paul y présente l’idée d’une création issue de Satan face à la création divine. Il montre que l’histoire d’Abraham et de ses fils est une allégorie de notre réalité. Ici, même Jérusalem appartient au domaine de l’esclavage et seule la Jérusalem d’en haut est du domaine divin. Ce monde-ci n’est pas celui de la promesse car il n’est pas de Dieu. Pour autant ceux qui relèvent du pouvoir du mal, soit qu’ils en soient les créatures, soit qu’ils suivent ses préceptes, essaient de détourner ceux qui veulent revenir au bien (v. 29). Donc, nous ne devons pas nous laisser manipuler car il n’y a rien à espérer de ce monde dont nous ne dépendons pas.
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