Traité cathare anonyme – 18 – 19

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Traité cathare anonyme

Retrouvé dans le Liber contra Manicheos de Durand de Huesca, vaudois converti au catholicisme, ce traité — dont il ne reste que des extraits — est d’autant plus intéressant que ce moine catholique déploie de grands efforts pour tenter de le réfuter. Entièrement construit à partir de références scripturaires, ce traité comporte très peu de commentaires de l’auteur, ce qui le rend d’autant plus utile pour valider sa démonstration. L’auteur de ce traité serait Barthélémy de Carcassonne qui aurait pu être un représentant en Languedoc d’un haut dignitaire cathare de Bosnie. Ce document semble être un outil préparé en vue de controverse ou d’enseignement et utilisant les sources scripturaires afin de conforter la doctrine cathare dyarchienne.

Le présent document est une traduction de René Nelli publié dans le recueil « Écritures cathares » publié par les éditions du Rocher dans une édition actualisée et augmentée par Anne Brenon en 1995. Pour respecter le droit des auteurs je ne vous livrerai ni la préface, ni les notices que vous trouverez dans le livre. J’espère qu’en ne publiant que la traduction je ne causerai aucun tort à personne et je permettrai à tous d’accéder à cet ouvrage essentiel à la compréhension de la doctrine cathare.

Chapitre XVIII

« Car le Christ dit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis de la maison d’Israël, qui sont perdues » (Matth., 15, 24). Et aux apôtres, il dit : « Allez plutôt aux brebis de la maison d’Israël, qui sont perdues » (Matth., 10, 6). Et, dans Ézéchiel : « J’irai chercher mes brebis et, je les délivrerai de tous les lieux où elles avaient été dispersées » (Ézéch., 34, 12). Et à nouveau : « J’irai chercher celles qui seront perdues » (Ézéch., 34, 16). Et lui-même, celui qui les cherche dit : « Le Fils de l’Homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu » (Luc, 19,10) ; et ailleurs : « Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour perdre les âmes, mais pour les sauver » (Luc, 9, 56) ; et encore, s’adressant à Jérusalem : « Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses petits sous son aile et tu ne l’as point voulu » (Matth., 23, 37). Et on lit dans Ézéchiel : « Je vous rassemblerai de tous les pays » (Ézéch., 36, 24). »

Mon commentaire :
L’auteur revient sur son idée que Christ n’est venu rassembler qu’une partie de l’humanité : celle qui relève de la création divine. On pourrait aussi penser que les « brebis de la maison d’Israël » sont perdues parce qu’elles sont les plus enracinées dans une croyance erronée et qu’elles suivent une voie de perdition. En effet, contrairement aux autres peuples, les Juifs sont monothéistes ce qui renforce leur attachement à leur Dieu alors que les polythéistes sont moins attachés à leurs divinités comme on le voit avec les Romains qui pratiquent facilement le syncrétisme.

Chapitre XIX

« II dit : « La couronne de justice m’est réservée, que le Seigneur comme un juste juge me rendra en ce grand jour, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement » (II Tim., 4, 8). Et le Psalmiste : « Rendez-moi la joie de votre assistance salutaire » (PS. 50, 14). Et ce passage de Jérémie : « La couronne est tombée de notre tête. Malheur à nous parce que nous avons péché » (Lam., 5, 16) ; et d’autres citations semblables à celles-là… »

(À partir de cet endroit, le Liber contra Manicheos, de Durand de Huesca, ne contient plus de citations du Traité cathare.)

Mon commentaire :

Cette dernière partie tronquée donne à espérer dans le salut même si la dernière citation évoque la tristesse de notre exil lié à la faute commise en suivant le séducteur.

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