Visitation de la vierge Marie

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe de la Visitation de la vierge Marie

Cette fête fut établie en 1263 par saint Bonaventure pour les franciscains. Elle fut étendue à toute l’Église en 1379 par le pape Urbain VI. Le concile de Bâle, lors de sa session du 10 juillet 1441, la confirma, car elle n’avait pas été initialement acceptée par certains États fidèles aux antipapes lors du Grand Schisme.
Cette fête était autrefois célébrée le 2 juillet conformément à l’évangile de Luc qui rapporte que Marie serait restée chez Élisabeth jusqu’à la naissance de Jean le Baptiste (et en supposant qu’elle y soit restée les huit jours supplémentaires correspondant aux rites de l’imposition du nom). Toutefois, le calendrier liturgique a abandonné cette date traditionnelle, pour placer la fête au dernier jour de mai, c’est-à-dire à la fin du mois marial.
Elle commémore la fête de deux enfants à naître, Jésus et son cousin Jean-Baptiste. Par la fête de la Visitation, la mission de Jean-Baptiste est confirmée, sa vocation prophétique est de préparer et d’annoncer la venue de Jésus parmi les hommes en tressaillant dans le sein de sa mère. C’est aussi à cette occasion que Marie, remplie de l’Esprit-Saint prononce le Magnificat qui souligne le lien profond entre l’Espérance (vertu) et la Foi. (source Wikipedia)

Cette invention tardive vise à conforter à la fois le caractère divin de Jésus : annonce angélique, réaction in utéro de Jean-Baptiste et son caractère mondain : grossesse « normale » de Marie et naissance classique. Son introduction tardive montre comment l’Église catholique a voulu adapter ses écrits au message qu’elle voulait transmettre. Certes les textes relatant cet épisode sont beaucoup plus anciens, mais en les validant à cette époque, on comprend la volonté de couper court aux hérésies dont elle se sentait menacée, à commencer par celle des cathares qui niaient la naissance de Jésus. Au mieux évoquaient-ils une naissance « par l’oreille » ce qui à l’époque signifiait en esprit.

1re lecture :

Sophonie : 3, 14-18

14 – Pousse des cris de joie, fille de Sion, poussez des cris d’allégresse, gens d’Israël, réjouis-toi et exulte de tout cœur, fille de Jérusalem !
15 – Iahvé a retiré tes condamnations, il a écarté ton ennemi, Iahvé, le roi d’Israël, est dans ton sein, tu ne verras plus le malheur.
16 – En ce jour-là on dira à Jérusalem : Ne crains rien, Sion, que tes mains ne défaillent pas!
17 – Iahvé, ton Dieu, est dans ton sein,
c’est un héros qui sauve, il exulte de joie à cause de toi, il te renouvelle son amour, il pousse des clameurs joyeuses à cause de toi, comme aux jours de fête.
18 – J’enlèverai loin de toi la menace, l’opprobre qui pèse sur toi.

Mon commentaire :
La « récupération » du texte vise à faire croire que l’AT annonce la naissance de Jésus, alors qu’il n’en est rien.

Lettre de Paul aux romains : 12, 9-16b

9 – Que la charité soit sans comédie : répugnez au mal, attachez-vous au bien,
10 – aimez-vous en frères, tendrement, les uns les autres, honorez-vous les uns les autres avec prévenance,
11 – ne soyez pas paresseux pour l’effort, soyez bouillants d’esprit, asservissez-vous au Seigneur,
12 – réjouissez-vous par l’espérance, résistez à l’affliction, persévérez dans la prière,
13 – prenez part aux besoins des saints, exercez l’hospitalité.
14 – Bénissez vos persécuteurs ; bénissez, ne maudissez pas ;
15 – réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent,
16 – tendez à l’unanimité, ne tendez pas à la supériorité, soyez entraînés par les humbles,…

Mon commentaire :
On voit apparaître, peu à peu au début, puis plus régulièrement le calame judéo-chrétien qui vient modifier ou renforcer certains points. Du verset 9 au verset 12, il n’y a rien à redire. Le verset 13 laisse sous-entendre que les membres de la communautés qui guident les autres (les saints) devraient être pris en charge matériellement. Ce n’est pas la lecture cathare qui rappelle que nul n’est au-dessus des autres et que tous doivent prendre leur part des charges. Ensuite, il n’y a rien à redire.

Livre d’Isaïe : 12, 2-3, 4bcd, 4e-5, 6

2 – Voici le Dieu de mon salut : j’aurai confiance, je n’aurai pas peur, car ma force et mon chant, c’est Iahvé, il a été pour moi le salut.
3 – Vous puiserez de l’eau avec allégresse aux sources du salut,
4 – […] adressez des louanges à Iahvé, invoquez son nom, faites connaître parmi les nations ses actes, rappelez que son nom est exalté.
5 – Chantez Iahvé, car il a fait preuve de majesté, cela est connu sur toute la terre.
6 – Exulte et crie de joie, habitante de Sion, car grand est au milieu de toi le Saint d’Israël.

Mon commentaire :
Ce passage est utilisé pour valider l’annonce faite à Marie, mais il n’est pas du tout en rapport direct avec cela.

Évangile selon Luc : 1, 39-56

39 – Ces jours-là, Marie se leva, se rendit à la montagne avec empressement, vers une ville de Juda,
40 – et, entrée dans la maison de Zacharie, elle salua Élisabeth.
41 – Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressauta dans son ventre, et Élisabeth fut remplie de l’Esprit saint,
42 – elle poussa un grand cri et dit : ô bénie entre les femmes ; et béni, le fruit de ton ventre !
43 – D’où me vient que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ?
44 – Quand la voix de ta salutation m’est arrivée aux oreilles voilà que l’enfant dans mon ventre a sauté d’allégresse.
45 – Magnifique celle qui a eu foi ! car ce qui lui a été dit je la part du Seigneur s’accomplira.
46 – Et Marie dit : Mon âme célèbre le Seigneur
47 – et mon esprit exulte en Dieu mon sauveur
48 – parce qu’il a regardé l’humilité de son esclave ; car voilà que désormais toutes les générations me diront magnifique
40 – parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses et son nom est saint
50 – et sa miséricorde va de génération en génération à ceux qui le craignent.
51 – Il a dominé à la force de son bras, dispersé les hommes au cœur outrecuidant,
52 – détrôné les souverains, haussé les humbles,
53 – rassasié de biens les affamés et renvoyé sans rien les riches.
54 – Il a secouru Israël son serviteur en souvenir de cette miséricorde,
55 – dont il parlait à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa semence au long des âges.
56 – Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois et s’en retourna dans sa maison.

Mon commentaire :
Le détail des scènes qui précèdent vise à leur conférer un parfum d’authenticité et donc à nous convaincre de la réalité de la naissance de Jésus. Bien entendu, le rattachement à la tradition judaïque y est affirmé afin de faire taire la voix de Paul qui remettait en doute ce rattachement.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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