Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 5e dimanche du temps ordinaire
1ère lecture :
Job : 7, 1-4. 6-7
1 – N’est-ce pas un service militaire que fait l’homme sur terre et ses jours ne sont-ils pas comme les jours d’un mercenaire ?
2 – Tel un esclave qui aspire après l’ombre et un mercenaire qui espère son salaire !
3 – Ainsi ai-je hérité des mois de déception et ce sont des nuits de peine qu’on m’a assignées.
4 – Si je me couche, je dis : « À quand le jour ? » Si je me lève : « À quand le soir ? » Et je suis envahi par des divagations jusqu’au crépuscule.
6 – mes jours ont été plus rapides que la navette et ils ont cessé, faute de fil.
7 – Souviens-toi que ma vie est un vent, que mon œil ne recommencera plus à voir le bonheur :
Mon commentaire :
Job est ici profondément déprimé et semble douter de son devenir, comme si l’alliance avec son Dieu ne tenait plus. Ces moments de doute ne sont pas rares chez les croyants, comme le rappelait en son temps Mère Térésa.
Psaumes : 147A (Vulgate 146), 1. 3, 4-5, 6-7
Doxologie
1 – Alléluia ! Louez Iah, car il est bon, psalmodiez pour notre Dieu, car il est doux, la louange lui convient.
3 – lui qui guérit ceux qui ont le cœur brisé et qui panse leurs blessures.
4 – Il compte le nombre des étoiles, il les appelle toutes par leurs noms.
5 – Il est grand, notre Seigneur, et très fort, son intelligence est incalculable.
6 – Iahvé ranime les humbles, il abaisse jusqu’à terre les méchants.
7 – Chantez à Iahvé en action de grâce, psalmodiez pour notre Dieu sur la cithare,
Mon commentaire :
L’ambiance est meilleure qu’avec Job. Iahvé est la source de tout et le juif se contente de le louer.
2e lecture :
Première lettre de Paul aux Corinthiens : 9, 16-19. 22-23
16 – car si j’évangélise, il n’y a pas de quoi me vanter, c’est une nécessité qui m’incombe. Malheur à moi si je n’évangélisais pas !
17 – Car si c’est moi qui l’avais voulu, j’aurais un salaire, mais si ce n’est pas moi, c’est qu’on m’a confié une gestion.
18 – Quel est alors mon salaire ? C’est d’évangéliser gratis sans profiter du pouvoir que me donne l’évangile.
Mon commentaire :
Paul montre que les autres apôtres s’appuient sur des évangiles falsifiés qui disent qu’ils peuvent vivre de leurs prêches et ne pas gagner leur pain à la sueur de leur front (Matth. X, 7-10). Paul considère au contraire que transmettre la parole de Christ est un don qui ne peut pas se monnayer. Il se démarque ainsi d’une habitude héritée du judaïsme qui veut que les prêtres soient nourris par la communauté via les offrandes.
19 – Et libéré de tout, je me suis asservi à tous pour en gagner un plus grand nombre.
22 – Je me suis fait faible avec les faibles pour gagner les faibles ; je me suis fait tout à tous pour en sauver du moins quelques-uns.
23 – Et je fais tout pour l’évangile, pour y avoir part.
Mon commentaire :
Il termine en signalant qu’il s’est donné corps et âme à sa mission, s’adaptant à toutes les situations, entièrement dévoué et néanmoins toujours soucieux de rester lui-même dans une démarche personnelle de recherche du salut.
Évangile selon Marc : 1, 29-39
29 – Sitôt sortis de la synagogue, ils vinrent à la maison de Simon et d’André avec Jacques et Jean.
30 Comme la belle-mère de Simon était couchée avec la fièvre, aussitôt on lui parle d’elle.
31 – Il s’approcha et, lui tenant la main, il la fit lever ; alors la fièvre la laissa, et elle les servait.
32 – Le soir, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les mal-portants, les démoniaques ;
33 – et toute la ville était rassemblée devant la porte.
34 – Il soigna beaucoup de mal-portants de diverses maladies, il chassa beaucoup de démons ; et il ne laissait pas parler les démons, car eux le connaissaient.
Mon commentaire :
Comme Matthieu, Marc multiplie les actes miraculeux destinés à frapper les imaginations de ceux qui vont lire ou entendre ce récit.
35 – Et à l’aube, quand il faisait encore très sombre, il se leva, sortit et s’en alla dans un lieu désert. Il y priait.
36 – Simon et ceux qui étaient avec lui partent à sa poursuite,
37 – ils le trouvent et lui disent : Tout le monde te cherche.
38 – Il leur dit : Poussons ailleurs, dans les bourgs voisins, pour que là aussi je prêche ; car c’est pour cela que je suis sorti.
39 – Et il vint prêcher dans leurs synagogues dans toute la Galilée, et chasser les démons.
Mon commentaire :
Jésus révèle que sa mission première n’est pas de soigner mais de précher. Il joue sur les termes en disant « je suis sorti », mais cela peut très bien se comprendre comme sorti de son monde spirituel pour venir dans le monde matériel.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.