Messe du 33e dimanche du temps ordinaire
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe dominicale catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
1re lecture :
Malachie : 3, 19-20a
19 – Car voici que vient le jour, brûlant comme une fournaise, et seront tous les arrogants, et tous ceux qui font le mal, une paille : le jour qui vient les consumera — a dit Iahvé des armées — il ne leur laissera ni racine ni rameau.
20 – Mais pour vous qui craignez mon nom se lèvera le soleil de justice, ayant dans ses ailes la guérison, et vous sortirez en bondissant comme des veaux à l’engrais.
Mon commentaire :
Ce court passage illustre bien ce rapport dominant-dominé entre Iahvé et son peuple. La colère s’exerce avec une extrême violence et vise à détruire toute trace de ceux qui ont failli. Les autres sont à peine mieux traités, puisque l’on note que si Iahvé les guérit, c’est qu’ils ne sont pas bien portants et le statut de veau à l’engrais est modérément souhaitable, car l’on sait bien ce qu’il advient quand l’engraissement est terminé.
Psaumes : 98 (Vulgate 97), 5-6, 7-8, 9
Iahvé triomphant va juger le monde
5 – psalmodiez pour Iahvé, avec la cithare, avec la cithare et au son de la psalmodie,
6 – avec les trompettes et au son du cor, acclamez devant le roi Iahvé !
7 – Que gronde la mer et ce qu’elle contient, le monde et ceux qui l’habitent !
8 – Que les fleuves battent des mains, que simultanément les montagnes crient de joie,
9 – au-devant de Iahvé, car il vient, [car il vient] pour juger la terre, il jugera le monde avec justice et les peuples avec droiture.
Mon commentaire :
Ce texte vient en quelque sorte en complément du précédent. Cette fois, l’espoir s’est concrétisé et le peuple élu chante les louanges du Dieu qui les a favorisés.
2e lecture :
Deuxième lettre de Paul aux Thessaloniciens : 3, 7-12
7 – Car vous-mêmes vous savez comment on doit nous imiter : nous n’avons pas été indisciplinés parmi vous,
8 – nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; au contraire, dans la fatigue et la peine, nuit et jour nous avons travaillé, dans le but de n’être à charge à aucun de vous,
9 – non que nous n’en ayons le pouvoir, mais pour vous
donner en nous un exemple à imiter.
10 – Et c’est aussi ce que nous vous ordonnions quand
nous étions chez vous : que celui qui ne veut pas travailler ne mange pas !
11 – Car nous apprenons qu’il y en a parmi vous qui marchent dans l’indiscipline et qui, au lieu de travailler, se mêlent de tout.
12 – Notre ordre pour eux, et aussi notre exhortation dans le seigneur Jésus Christ est qu’ils travaillent tranquilles et mangent leur propre pain.
Mon commentaire :
Dans ce final, Paul insiste sur le respect des pratiques qu’il a lui-même enseignées au détriment de pratiques qui auraient été proposées par des apôtres d’autres communautés. Ainsi, à Jérusalem, il fut un temps mis en place une mutualisation des moyens, chacun devant donner ses biens à la communauté, et une redistribution gratuite de la nourriture. Paul s’y oppose et demande à chacun de travailler pour gagner sa nourriture. Il veut ainsi éviter de voir se développer un système de profiteurs du travail des autres. Mais il ne prône pas le rejet de la communauté des mauvais pratiquants. Les Cathares eux aussi imposaient que chacun travaille pour gagner sa nourriture mais ils partageaient équitablement ce qu’ils recevaient de l’extérieur.
Évangile selon Luc : 21, 5-19
5 – Comme quelques-uns disaient du temple qu’il était orné de belles pierres et d’ex-voto, il dit :
6 – Ce que vous contemplez là, des jours viendront où on n’en laissera pierre sur pierre qui ne soit défaite.
7 – Ils lui demandèrent : Maître, quand ce sera-t-il donc ? et quel sera le signe que cela va arriver ?
8 – Il dit : Prenez garde de ne pas vous laisser égarer ! Car beaucoup viendront sous mon nom, ils diront : C’est moi, et : L’instant approche ! N’allez pas après eux.
9 – Quand vous entendrez parler de guerres et de troubles, ne vous affolez pas, car il faut d’abord que cela arrive, mais ce ne sera pas de sitôt la fin.
10 – Alors il leur disait : On se lèvera nation contre nation, règne contre règne,
11 – il y aura de grandes secousses et, par endroits, des pestes, des famines ; il y aura des épouvantements et de grands signes dans le ciel.
Mon commentaire :
À partir d’une remarque anodine Jésus fait une annonce apocalyptique. L’inanité de construire des édifices imposants et remplis de marque de foi coûteuse est liée au fait que tout cela va être détruit. L’autre point important est l’égarement dont seront victimes les croyants mal préparés. Des troubles sociaux et des tourments toucheront toutes les structures sociales et mêmes les nations. Cela touchera tout le monde et créera une forte insécurité.
12 – Mais avant tout cela ils mettront la main sur vous, ils vous poursuivront, vous livrant aux synagogues et aux prisons, vous emmenant devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom.
13 – Cela aboutira pour vous à un témoignage.
14 – Mettez-vous donc dans le cœur que vous n’aurez pas à vous préoccuper de vous disculper,
15 – car moi je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle aucun de vos adversaires ne pourra résister ni contredire.
16 – Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos proches, vos amis, qui vous feront mourir ;
17 – et vous serez détestés de tous à cause de mon nom.
18 – Et pas un cheveu de votre tête ne périra.
19 – C’est par votre résistance que vous posséderez vos vies.
Mon commentaire :
Même les bons croyants seront affectés car ils feront l’objet de persécution, mais la qualité de leur foi les tiendra à l’abri des errements des autres. La promesse de la protection physique est certainement allégorique. Les persécutions toucheront les corps mais les esprits resteront fermes et garantiront le salut
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.