Messe du 33e dimanche du temps ordinaire
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe dominicale catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
1re lecture :
Deutéronome : 12, 1-3
1 – Le cœur de son mari a confiance en elle et le butin ne lui manquera pas.
2 – Elle lui fait du bien, et non du mal, tous les jours de sa vie.
3 – Elle se procure de la laine et du lin, et elle les travaille de ses mains empressées.
Mon commentaire :
Ce texte, présenté comme une admonestation de sa mère au roi Lemouel, est un concentré de ce que le judaïsme fait comme place aux femmes. Le judéo-christianisme qui s’inscrira dans ses traces à bien des égards, fait lui aussi de la femme un être subalterne. Pas étonnant que l’on ait jugé nécessaire de caviarder certaines lettres de Paul pour en faire un misogyne, lui qui faisait parfois des femmes les égales des hommes, notamment en leur confiant des missions d’ambassade. Les cathares qui suivaient ses traces auraient bien ri en retrouvant lors d’une disputatio la parole d’un moine catholique à destination de la Bonne-Chrétienne qui intervenait : « Madame, retournez filer votre quenouille, ces débats ne sont pas affaire de femme.»
Psaumes : 16 (Vulgate 15), 5. 8, 9-10, 11
Le bonheur en Iahvé
5 – Iahvé est la part de mon héritage et de ma coupe, c’est toi qui maintiens mon lot !
8 – Je place sans cesse Iahvé devant moi, car, s’il est à ma droite, je suis inébranlable.
9 – C’est pourquoi mon cœur est joyeux et mon foie jubile, même ma chair demeure en sécurité,
10 – car tu n’abandonneras pas mon âme au Sheol, et tu ne permettras pas que ton dévot voie la fosse.
11 – Tu me feras connaître le chemin de la vie, des joies à satiété, en ta présence, des délices à ta droite, à jamais !
Mon commentaire :
Malgré la trituration proposée par l’Église catholique ce psaume reste une ode à l’avilissement de l’homme face à Dieu et sa demande d’éternité.
Cette profession de foi est classique mais elle met en avant la bénédiction divine en faveur des saints.
2e lecture :
Lettre aux Hébreux : 10, 11-14. 18
11 – Tout prêtre se tient chaque jour en fonction à offrir maintes fois les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés,
12 – mais celui-ci a offert un seul sacrifice pour les péchés et s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu
13 – à attendre que ses ennemis soient le marchepied de ses pieds.
14 – Il a en effet parfait les sanctifiés à perpétuité par une seule offrande.
18 – Or, où il y a rémission des péchés, il n’y a plus d’offrande expiatoire.
Mon commentaire :
Ici, l’auteur récapitule ce qui fait la différence et la validité de l’alliance de Christ. C’est la théorie judéo-chrétienne du sacrifice qui rachète les péchés des hommes et qui sanctifie ceux qui ont foi en lui.
Évangile selon Marc : 13, 24-32
24 – Mais en ces jours-là, après cette affliction-là, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté,
25 – les étoiles se mettront à tomber du ciel et les puissances qui sont dans les deux s’agiteront.
26 – Alors on verra le fils de l’homme venir sur des nuées avec beaucoup de puissance et de gloire.
27 – Alors il enverra les anges et rassemblera ses élus, des quatre vents et du bout de la terre au bout du ciel.
28 – Apprenez du figuier cette parabole : dès que sa branche devient tendre et pousse ses feuilles, vous savez que l’été est proche.
29 – De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez qu’il est proche, aux portes.
30 – Oui je vous le dis, cette génération ne passera pas, que tout ne soit arrivé.
31 – Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas.
32 – Mais le jour ou l’heure, personne ne les sait, ni les anges au ciel, ni le Fils, si ce n’est le Père.
Mon commentaire :
Voilà le point essentiel. Nous ne pouvons rien pour ce qui relève du Mal. Notre seule option est de nous préparer pour ce qui sera le salut de ceux qui n’auront pu quitter cet enfer plus tôt. Il faudra donc être prêt et subir des conditions pires que ce que l’on peut imaginer tout en restant prêt.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.