Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 32e dimanche du temps ordinaire
1re lecture :
Deuxième livre des martyrs d’Israël (Maccabés) : 7, 1-2, 9-14
01 – Il arriva aussi que sept frères, arrêtés avec leur mère, étaient contraints par le roi à prendre de la viande de porc interdite par la Loi, roués de coups de fouet et de nerf de bœuf.
02 – Or l’un d’eux, se faisant leur porte-parole, dit : « Que vas-tu nous demander et apprendre de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de violer les lois de nos pères. »
09 – Quand il fut arrivé au dernier soupir, il dit : « Misérable ! tu nous ôtes la vie à présent, mais le Roi du monde nous ressuscitera, nous qui mourrons pour la défense de Ses lois, et Il nous rappellera à la vie pour l’éternité. »
10 – Après celui-là on supplicia le troisième ; il tira sa langue aussitôt qu’on le lui eut demandé, tendit ses mains avec assurance,
11 – et dit héroïquement : « Du Ciel je les ai reçues, à cause de Ses lois je les méprise, mais de Lui j’espère les recevoir de nouveau. »
12 – Si bien que le roi et ceux qui étaient avec lui furent frappés par le courage de ce jeune homme, à voir comment il faisait fi des souffrances.
13 – Celui-ci ayant expiré, on tourmenta et on tortura pareillement le quatrième.
14 – Quand il fut sur le point de mourir, il dit : « Mieux vaut mourir de la main des hommes avec l’espoir, donné par Dieu, d’être ressuscité par Lui ; pour toi, en effet, il n’y aura pas de résurrection pour la vie. »
Mon commentaire :
Ce passage met en avant le choix donné de préférer la mort au viol des règles religieuses. Il se peut que chacun de nous puisse être amené un jour à choisir entre des drames en ce monde et ses certitudes spirituelles et il ne fait aucun doute que son choix spirituellement sera considéré comme incompréhensible, voire monstrueux pour les autres (par exemple la non-violence absolue).
Psaumes : 17 (Vulgate 16), 1ab.3ab, 5-6, 8.15
Prière du juste persécuté
1 – Prière. De David. […]
3 – Tu peux scruter mon cœur, faire une visite de nuit[…]
5 – Soutiens mes pas dans tes sentiers, que mes pieds ne vacillent pas !
6 – C’est moi qui t’invoque, pour que tu mes répondes, ô Dieu, tends vers moi ton oreille, entends ma parole,
8 – Garde-moi comme la prunelle de l’œil, cache-moi à l’ombre de tes ailes,
9 – loin des méchants qui me font violence, de mes ennemis à vie qui m’encerclent !
10 – Ils ont le cœur bouché par de la graisse, de leur bouche ils parlent avec orgueil,
11 – ils m’épient, ils me cernent déjà, ils fixent leurs yeux pour m’étendre à terre,
12 – à l’image du lion qui est impatient de déchirer et du lionceau qui est tapi dans des cachettes.
13 – Lève-toi, Iahvé, affronte-le, terrasse-le, délivre mon âme du méchant par ton épée,
14 – fais-les mourir de ta main, Iahvé, achève-les, retire leur part de vie, emplis leur ventre de ce que tu leurs réserves, que leurs fils s’en rassasient et qu’ils en laissent le reste à leur petits-enfants !
15 – Quant à moi, en justice, je verrai ta face, je me rassasierai de ton image, à mon réveil.
Mon commentaire :
Une fois encore, le Juif demande à Iahvé de remplir sa part du contrat en le protégeant de ses ennemis, et si possible, de la manière la plus horrible possible.
2e lecture :
Deuxième lettre de Paul à Timothée : 2, 16 – 3, 5
16 – Mais leur verbiage profane, évite-le : il ne les avancera qu’à plus d’impiété,
5 – férus des formes de la piété mais négateurs de sa puissance. Détourne-toi d’eux.
Mon commentaire :
Christ lui est porteur d’une meilleure alliance car, s’il semble imiter ce que fait le grand prêtre dans le Dans ce « bricolage » textuel, Paul semble vouloir dire que Timothée doit se tenir éloigné de ce qui est superficiel au profit de ce qui est profond.
Évangile selon Luc : 20, 27-38 (brève : 20, 27.34-38)
27 – Quelques-uns de ces sadducéens qui nient qu’il y ait une résurrection s’approchèrent pour le questionner ;
28 – ils dirent : Maître, Moïse a écrit que si quelqu’un a un frère marié qui meurt sans enfant, il prenne la veuve et suscite une descendance à son frère.
29 – Il y avait donc sept frères. Le premier a pris femme et est mort sans enfant.
30 – Le deuxième
31 – puis le troisième ont pris la femme; et les sept sont morts de même sans laisser d’enfants.
32 – Enfin, la femme aussi est morte.
33 – Duquel d’entre eux cette femme sera-t-elle donc la femme, à la résurrection, puisque les sept l’ont eue pour femme ?
34 – Jésus leur dit : Les fils de cet âge-ci se marient et ils marient,
35 – mais ceux qui ont été jugés dignes d’accéder à cet autre âge et à la résurrection des morts ne se marient ni ne marient,
36 – car ils ne peuvent plus mourir : ils sont en effet les égaux des anges et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
37 – Mais que les morts se relèvent, Moïse même nous en a prévenus, à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.
38 – Ce n’est pas là un Dieu des morts mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants.
39 – Quelques scribes lui répondirent : Maître, tu as bien parlé.
40 – Car ils n’osaient plus le questionner sur rien.
Mon commentaire :
Alors ils tentent de le mettre en défaut vis-à-vis de la loi. Mais là aussi ils échouent et Jésus retourne la loi contre eux en montrant qu’ils l’interprètent à tort.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.