30e dimanche du temps ordinaire

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du 30e dimanche du temps ordinaire

1re lecture :

Jérémie : 31, 7-9

7 – Car ainsi a parlé Iahvé : Poussez des cris de joie pour Jacob et exultez à la tête des nations, faites-vous entendre, psalmodiez et dites : Sauve ton peuple, Iahvé, sauve les restes d’Israël !
8 – Voici que, moi, je les fais venir du pays du Nord et que je les rassemble des confins de la terre. Parmi eux l’aveugle et le boiteux, celle qui a conçu et celle qui enfante, tous ensemble, grande assemblée qui reviendra ici !
9 – Ils arriveront en pleurs et en supplications, je les dirigerai, je les ferai aller aux torrents d’eaux par le droit chemin où ils ne trébucheront pas, car je suis devenu un père pour Israël et Éphraïm est mon premier-né.

Mon commentaire :
Ce passage nous montre qu’Israël, par la parole attribuée à son prophète de la déportation, est soutenu par Iahvé qui s’engage par contrat à le préférer aux autres nations, comme le fiancé choisit de s’unir à une seule femme au détriment des autres. Nous sommes bien à des années-lumière de la prédication de Christ où le berger laisse momentanément son troupeau pour aller à la recherche de la centième brebis, afin de ne pas l’abandonner. La foi en Iahvé prône au contraire l’abandon définitif de tout le troupeau pour ne favoriser qu’une seule brebis.

Psaumes : 126 (Vulgate 125), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6

Retour des déportés
1 – Cantique des montées. Quand Iahvé ramena les captifs de Sion, nous étions comme des gens qui rêvent.
2 – Alors notre bouche était pleine de rires, notre langue de cris de joie. Alors on se disait parmi les nations : « Iahvé a fait pour eux de grandes choses ! »
3 – Oui, Iahvé a fait pour nous de grandes choses, nous avons été dans la joie !
4 – Ramène, Iahvé, nos captifs, comme les cours d’eau dans le Négeb.
5 – Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent avec des cris de joie :
6 – il marche tout en pleurant, celui qui porte la semence des semailles, puis il revient avec des cris de joie, quand il porte ses gerbes. »

Mon commentaire :
Ce psaume, que nous lisons ici dans son intégralité, vient à l’appui du texte d’Isaïe. Iahvé est le libérateur du peuple après l’avoir laissé se faire emprisonner. Comment ne pas voir dans cette louange de la souffrance et du sacrifice, l’ébauche de la mentalité sacrificielle judéo-chrétienne ? C’est ainsi que pendant des millénaires, les directeurs de conscience de l’Église de Rome ont convaincu la populace craintive que ses souffrances ici-bas lui vaudraient la félicité dans les cieux et que, par conséquent, toute révolte contre ses persécuteurs était vaine, voire dangereuse pour son salut.

2e lecture :

Lettre aux Hébreux : 5, 1-6

1 – Tout grand prêtre pris d’entre les hommes est établi, pour les hommes, dans le service de Dieu afin d’offrir des oblations et des sacrifices expiatoires.
2 – II est capable d’indulgence pour les ignorants et les égarés puisqu’il est lui-même enveloppé de faiblesse.
3 – Et, à cause de celle-ci, il doit offrir l’expiation autant pour lui que pour le peuple.
4 – Or personne ne s’arroge cet honneur, on y est appelé pat Dieu comme le fut Aaron.

Mon commentaire :
L’auteur commence par nous dire ce qu’est un grand prêtre et se réfère même à celui qui en est le modèle : Aaron.

5 – Ainsi ce n’est pas le Christ qui s’est donné lui-même la gloire d’être grand prêtre, c’est celui qui lui a dit : Tu es mon fils, je t’ai engendré aujourd’hui,
6 – comme il dit ailleurs : Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek.

Mon commentaire :
Christ, lui, est déclaré grand prêtre selon une construction inverse. Établi par Dieu, son statut est permanent à l’image de ce roi-prêtre Melchisédek dont nous parle la Genèse, que certains assimilent à Sem — fondateur de la lignée sémitique — et dont le nom signifie roi de paix et de justice

Évangile selon Marc : 10, 46b-52

46 – On vient donc à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et pas mal de monde, le fils de Timée, Bartimée, un mendiant aveugle, était assis au bord du chemin.
47 – En entendant que c’était Jésus de Nazareth il commença à crier : Jésus fils de David, aie pitié de moi !
48 – Beaucoup lui enjoignaient de se taire, mais il criait de plus belle : Fils de David, aie pitié de moi !
49 – Jésus s’arrêta et dit : Appelez-le. On appelle l’aveugle, on lui dit : Courage, lève-toi, il t’appelle.
50 – Il jeta son manteau et vint d’un bond vers Jésus.
51 – Et Jésus lui répondit : Que veux-tu que je fasse pour toi ? L’aveugle lui dit : Rabbouni, que j’y voie !
52 – Et Jésus lui dit : Va-t’en, ta foi t’a sauvé. Aussitôt il vit ; et il le suivait sur le chemin.

Mon commentaire :
Même si la foi de l’aveugle n’est pas dirigée dans le bon sens, elle lui vaut le salut. Cela nous rappelle que c’est l’intention qui compte et non pas l’action qui peut être trompée par des phénomènes extérieurs et impossibles à cerner. Nul ne peut être perdu pour avoir suivi de bonne foi un mauvais chemin.

Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.

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